Avant de poursuivre par cette deuxième partie, je réitère l’introduction de la première partie, publiée fin janvier 2015.
Les chants polyphoniques pyrénéens (du moins ceux de ma connaissance, interprétés en Béarn) s’expriment soit en Français, soit en Béarnais-Gascon-Occitan (ces nuances devraient faire l’objet d’un article ultérieur).
Plusieurs facteurs peuvent expliquer leur transmission et aussi leur développement depuis quelques décennies. Dans les années 60, pour notre part, la connaissance de ces chants puis leur pratique régulière résulte des échanges constants avec les générations plus âgées, au café du village principalement, mais aussi lors de cérémonies ou de fêtes familiales, sans compter les réunions autour des buvettes lors d’un marché, d’une foire, d’un match de rugby. Ces générations précédentes avaient elles aussi appris de leurs parents et grands-parents et reçu en plus l’apport de textes extérieurs à la région, ramenés en Béarn au retour de déplacements, professionnels ou non, dans l’hexagone : conscription, guerre, hivernage, estivage, migration des chevriers vers Paris, migration des châtreurs de cochons vers le Sud de la France (et même vers l’Espagne et le Portugal). Dans la période moderne interviennent deux éléments favorisant la propagation de ces chansons, anciennes ou nouvelles. Tout d’abord le développement des techniques d’enregistrement : cassettes et disques vinyle puis CD puis DVD puis Internet. Ensuite le foisonnement de festivals, concerts et diverses représentations, allant de pair avec la multiplication des groupes de chant et l’introduction d’instruments musicaux.
Pour mettre un peu d’ordre dans mes feuilles et cahiers de chants, je me lance dans une classification de ces chants, mais en me contentant des textes en Français car il existe déjà de nombreux livrets de chansons en Occitan. Les listes à venir proviennent du répertoire du groupe de Saint-Pée : parfois des chants interprétés régulièrement dans notre jeunesse, parfois de façon plus éphémère.
J’exclus les chansons de variété, qu’il nous arrivait de pratiquer, car leurs textes se retrouvent facilement ailleurs (Brassens, Ferré, Vian, Leclerc … )
Je me restreints aux titres des chansons et au premier couplet pour chacune d’elles, ainsi qu’au refrain s’il existe. Ne figurent que des textes dont je connais l’air musical. Les paroles complètes sont bien sûr à la disposition de toute demande.
Je dégage trois catégories notées 1) 2) 3) dans ce qui suit :
1) chants traditionnels de rencontres, d’amours (ça se termine mal bien souvent !), de berger et de bergère.
2) chants de chasse, de guerre (époque napoléonienne en général), d’engagement.
3) chants festifs : chansons à boire, paillardes (on eut notre époque), rugbystiques.
Du fait du nombre élevé de contributions, je regroupe l’ensemble en deux parties, de 36 puis 35 titres respectivement.
Classement alphabétique et catégoriel des 35 derniers textes.
I/ il y a sept ans (2) -(l’) Internationale (2)
J/ j’ai tant aimé une beauté (1) – je m’en vais joyeux (1) – je me suis engagé (2) – (la) jeune fille du métro (3) – je viens d’entendre une chanson (1)
L/ là-haut sur la montagne (1) – larirète (3)
M/ mon Dieu que j’en suis à mon aise (1) – montagnes Pyrénées (1).
N/ nous les gars du FCO (3).
O/ où vas-tu de ce pas Nicolas ? (1).
P/ par un lundi (1) – pom, pom, qui frappe à ma porte ? (1) – Prospère (1).
Q/ quand je suis né (3).
R/ (le) refuge (1) – rester célibataire (1) – riche paysan (1) – (la) rose et la lune (1) – rue Gay-Lussac (2).
S/ silence ! la nuit pas un bruit ! (1) – sous le beau ciel des belles Pyrénées (1) – sur la montagne le vrai bonheur (1) – sur la pente d’une colline (1) – sur le pont d’Avignon (1) – sur l’pont de l’Isle (2).
T/ tout en passant à l’entour du moulin (1) – trois jeunes filles (1).
U/ un beau soir au clair de lune (1) – une fillette de quinze ans (1).
V/ (le) vieux moulin (1) – vive la rose et le lilas (1).
Y/ y’a rien d’aussi charmant (1).
Détails : titre, premier couplet, (refrain).
Il y a sept ans.
Il y a sept ans que je suis dans l’armée, sans espérer de prendre mon congé.
L’Anglais m’a pris, pour déserteur de France, sur mon chemin est venu m’arrêter.
Internationale (l’).
(dans les premières années 70 des rencontres festives dérivaient parfois, pour quelques instants, sur des révolution-airs).
Debout les damnés de la terre ! Debout les forçats de la faim !
La raison tonne en son cratère, c’est l’éruption de la faim.
Du passé faisons table rase, foule esclave, debout ! debout !
Le monde va changer de base, nous ne sommes rien, soyons tout !
R : C’est la lutte finale, groupons-nous et demain,
L’Internationale sera le genre humain.
J’ai tant aimé une beauté.
J’ai tant aimé une beauté mais à la fin elle devint farouche.
Je lui ai dit d’une voix douce belle, aimez-moi.
Faisant semblent de l’embrasser, sitôt la belle me repousse.
Je m’en vais joyeux.
Je m’en vais joyeux sur le chemin de pierre.
Je chante au ciel bleu la chanson du pays.
Fleur à mon chapeau, fleur à la boutonnière,
Je suis du hameau le vagabond fleuri.
R : Tralala … Chante mon cœur. Tralala … J’aime les fleurs.
Je me suis engagé.
Je me suis engagé pour l’amour d’une belle.
C’est pas pour un baiser qu’elle m’a refusé,
Mais pour l’anneau d’or qu’elle me refuse encore.
Jeune fille du métro (la).
C’était une jeune fille simple et bonne, qui ne demandait rien à personne.
Un jour dans l’métro y avait presse, presse, presse, presse.
Un jeune homme osa je l’confesse, fesse, fesse, fesse
Lui passer la main dans les … ch’veux.
Comme elle avait bon cœur elle s’approcha un peu.
Tagadagada pom pom pom (bis)
Je viens d’entendre une chanson.
Je viens d’entendre une chanson, d’une fillette et d ‘un garçon
Qui a trompé une fille.
Il l’amena dedans les bois faire des fantaisies
Là-haut sur la montagne.
Là-haut sur la montagne j’entends quelqu’un pleurer.
Semble la voix de ma maîtresse, ô oui j’irai la consoler.
Larirète.
Jeaneton prend sa faucille, larirète, lalirète,
Jeaneton prend sa faucille pour aller couper des joncs.
Mon Dieu que j’en suis à mon aise.
(ce chant n’appartenait pas à notre répertoire mais comme j’en apprécie texte et mélodie je l’inclus dans ce recueil : il est issu du « carnet de chansons » édité par Joan de Nadau).
Mon Dieu que j’en suis à mon aise, quand ma mie est auprès de moi.
Tout doucement je la regarde, et je lui dis : « embrasse-moi » (bis).
Montagnes Pyrénées.
Montagnes Pyrénées, vous êtes mes amours. Cabanes fortunées, vous me plairez toujours.
Rien n’est si beau que ma patrie, rien ne plaît tant qu’à mon amie.
Ô ! Montagnards ! (bis) Chantez en cœur (bis)
De mon pays (bis) La paix et le bonheur.
Tralalala …
R : Halte-là (ter) Les montagnards (bis)
Halte-là (ter) Les montagnards sont là
Les montagnards (bis) Les montagnards sont là.
Nous les gars du FCO.
Nous les gars du FCO, nous ne sommes pas très costauds.
Dès que l’on voit un ballon, nous sommes comme des lions.
R : Et l’on joue sans complexes, comme des Béarnais.
Où vas-tu de ce pas Nicolas ?.
Où vas-tu de ce pas Nicolas ? Où vas-tu de ce pas ?
Tu fais la triste mine, tu sembles un pénitent.
As-tu quelque maladie ? Quelque languissement ?
Par un lundi.
Par un lundi, dans la matinée, la belle s’en va dans son pré.
Elle lui dit : « amant trompeur, d’où reviens-tu ?
La promesse que je t’ai faite, je m’en démets« .
Pom, pom, qui frappe à ma porte ?.
Pom, pom, qui frappe à ma porte ? (bis)
Ouvrez, ouvrez, la belle ouvrez !
C’est votre amant vient vous parler.
Prospère.
Un jeune amant de 21 ans est parti pour l’armée.
Est parti pour l’armée, à l’âge de raison.
Quittant la plus belle des filles, qui reste dans Lyon.
Quand je suis né.
Quand je suis né je suis né en automne, père Bacchus me l’avait toujours dit,
Me baptisant au jus de la treille, il me donna le nom de sans souci.
Refuge (le).
Je sais, dans la montagne, un refuge perdu,
Qui se mire à l’eau claire, des lacs verts d’Orgélu.
Ouvert, aux quatre vents, aux montagnards perdus,
Dans la brume et la neige, comme un port de salut.
R : Qu’il fait bon, s’endormir, au refuge le soir,
Près du feu, qui s’éteint, au pays des isards.
Rester célibataire.
Être marié c’est avoir une jambe cassée,
C’est être condamné à perpétuité.
Une femme qui crie, qui dépense votre argent,
Et qui vous trompe au moins dix fois par an.
R : Je suis, mon cher, célibataire, j’ai pas de beau-père,
J’ai pas de belle-mère, j’ai pas à m’en faire.
Si je vous dis, bonheur sur terre,
C’est de rester célibataire.
Riche paysan.
J’ai un amant devant ma porte (bis)
Qui vient une heure après minuit,
Frappe à la fenêtre près de mon lit.
Rose et la lune (la).
Un soir tout en me promenant tout le long de la rivière,
Me promenant à l’ombrage, craignant l’ardeur du soleil,
Sur mon chemin j’ai rencontré ma douce amie du temps passé.
Rue Gay-Lussac.
(encore une chanson qui put nous entraîner quelque temps, issue du mai 68 parisien)
Aux barricades de Gay-Lussac, les Enragés en tête,
Nous avons déclenché l’attaque, ah ! foutre-dieu, quelle fête !
On jouissait dans les pavés, en voyant le vieux monde flamber.
R : Tout ça a prouvé Carmela, qu’la Commune n’est pas morte (bis).
Silence ! La nuit pas un bruit !
Dans notre village grâce à leurs parents,
Les filles sont sages jusqu’à quatorze ans.
R : Silence ! Silence ! La nuit pas un bruit,
Le jour s’avance, la nuit s’enfuit.
Sous le beau ciel des belles Pyrénées.
Vois là-haut ce pic rose plein d’audace, on dirait qu’il perce le firmament.
Le soleil ne peut y fondre la glace, la neige est là, blanche éternellement.
Viens, fuyons, sous les ailes du tourisme, grisons-nous des beautés du col d’Aspin.
Viens donc voir toutes les couleurs du prisme, du Tourmalet, enchantement sans fin.
R : Sous le beau ciel des belles Pyrénées, laissons nos cœurs vibrer à l’unisson.
Faisons tous deux de belles randonnées, ivres d’amour et de chansons.
Par leur splendeur, notre âme illuminée, s’extasiera devant tant de beauté.
Sous le beau ciel des belles Pyrénées, chantons l’amour, chantons la volupté.
Sur la montagne le vrai bonheur.
Toi qui ne peux plus faire un pas, vois-tu là-bas cette chaumière,
Oui je vois la chaumière.
Allons, frère, pressons le pas.
R : Vois-tu cette chaumière ? Oui, je vois la chaumière,
Qu’on aperçoit, là-bas.
Là-haut, là-bas, (bis)
Là-haut, là-bas sur la montagne,
Sur la montagne c’est le vrai bonheur,
Là-haut, là-bas sur la montagne,
Sur la montagne c’est le bonheur.
Sur la pente d’une colline.
(même remarque que celle signalée pour « mon Dieu que j’en suis à mon aise »)
Sur la pente d’une colline, où je la voyais chaque jour,
Tout doucement je m’achemine, espérant toujours la revoir.
Moi, le cœur rempli de tristesse, j’erre à travers les buissons.
Oiseaux, suspendez vos chansons, car, moi, j’ai perdu mon amie.
R : Hélas, mon cœur, hélas ma joie, sans elle, ici bas tout pour moi
Ne serait que soucis et peines.
Oiseaux des bois, répondez-moi (bis)
N’auriez-vous point vu (bis) Madeleine ?
Sur le pont d’Avignon.
Sur le pont d’Avignon, trois filles s’y promènent (bis).
La plus jeune des trois, plus belle que le jour,
Trois jeunes capitaines, qui lui faisaient la cour.
Sur l’pont de l’Isle.
Sur l’pont de l’Isle, y’avait une sentinelle,
Qui pendant la nuit, montait sa faction (bis).
Tout en passant à l’entour du moulin.
Tout en passant à l’entour du moulin, j’aperçois la meunière,
Astre du jour, soir et matin, la rose printanière.
Voudriez-vous, la belle en passant, m’entretenir un petit moment (bis).
Trois jeunes filles.
Trois jeunes filles sous un, pom, pom, oui sous un, lon, la, oui sous un pommier,
Trois jeunes filles sous un pommier, ohé.
Un beau soir au clair de lune.
Un beau soir au clair de lune, j’ai rencontré mes amours.
Mes amours, mes amourettes.
Je lui dis d’un air si doux, ma mignonne où allez-vous ?
Une fillette de quinze ans.
Une fillette de quinze ans, mon Dieu qu’elle est tant amoureuse,
Un jour s’en va dire à sa mère, ma mère il me faut un amant.
Car j’en serai la bienheureuse, je prierai dieu à tout moment.
Le vieux moulin.
(même remarque que « sur la pente d’une colline »)
C’est presque l’automne, les enfants moissonnent, et j’ai déjà rentré mon bois.
Ici, en uniforme, avec d’autres hommes, tu es parti, si loin d’ici, toi qui chantais.
Vive la rose et le lilas.
Mon amant me délaisse, oh ! Gai, vive la rose ! (bis)
Je ne sais pas pourquoi, vive la rose et le lilas (bis).
Y’a rien d’aussi charmant.
Y’a rien d’aussi charmant que la bergère aux champs.
Quand elle voit la pluie, désire le beau temps,
Afin que la bergère, puisse passer le temps.