Un point commun aux nombreuses manifestations estivales en Béarn, passées ou à venir (entre début juillet et début octobre) : elles se ponctuent toujours par des chants, principalement en Occitan, spontanés et le plus souvent a capella, improvisés autour des buvettes ; des cantèras inorganisées donc. A des chanteurs connus pour leur appartenance à un groupe confirmé se mêlent des individuels, des duos, trios, … habitués à pratiquer ensemble et se découvrant les uns les autres.
Quelques exemples de rencontres auxquelles, pour certaines d’entre elles, j’ai personnellement assisté ou participé, et d’autres à venir : foire au fromage d’Etsaut, journée portes ouvertes dans une cabane de berger, fête de l’agneau d’Escos, déplacée cette année au Stade de Saint-Pée d’Oloron, dégustation de Jurançon où les producteurs se regroupent lors de la fête patronale de leur village (Chapelle de Rousse, Monein, Cuqueron, Lasseube, Lucq de Béarn …), la garburade d’Oloron, hèsta de la husta (fête du bois) à Lucq, fête du maïs à Laas, fête du sel à Salies de Béarn, fête du fromage de Laruns … Au départ donc, des thèmes différents, associés à la promotion des productions locales avec systématiquement une mise en valeur des chants traditionnels mais aussi de chants plus contemporains, selon l’ouverture des interprètes.
Pour rester en Béarn, mais nous savons bien que cette pratique orale se retrouve aussi chez nos amis Souletins et Bigourdans, d’autres événements festifs sont l’occasion de «har petar la cantèra » entre amis, mais, cette fois, à l’issue de concerts ou prestations de tout ordre sur scène : fête du berger à Aramits, festival de Siros, Hestiv’Òc, Nadau à Lescun, Pagalhόs à Arzacq (quarantième anniversaire)…
Pour conclure, saluons la présence très active de groupes de jeunes des différentes vallées pyrénéennes dont le répertoire s’enrichit à chaque rencontre et ne se restreint pas à celui de son village ou de son entourage proche. Alors que des voix pessimistes continuent de se faire entendre quant à l’avenir incertain de « la lenga noste », parfois même chez certains de ses pratiquants, comme il est réconfortant d’observer le nombre toujours plus élevé de jeunes qui l’utilisent avec fierté. Le chant n’est certes pas le seul vecteur porteur mais il contribue à la découverte et au développement de la langue et de la culture occitano-béarnaise.