1963-2013 Les médias ont principalement insisté récemment sur deux cinquantenaires : l’assassinat du Président Kennedy et la sortie du film devenu incontournable « les tontons flingueurs ». Avant de terminer par deux faits marquants plus personnels de l’ année 1963, j’ai parcouru les événements de cette même année : ça abonde, je n’en signale que quelques uns !
En France, gouvernée par le tandem de Gaulle-Pompidou, je note la disparition, le même jour, d’Edith Piaf et Jean Cocteau, la création de la deuxième chaîne publique de télévision, la construction de la base de Mururora, les aventures de Thierry la Fronde (ta ta ta ta ta ta ta ta : c’est la musique du générique, que chacun a reconnue), les débuts de Barbara, le triomphe de Jacques Brel à l’Olympia, Juliette Gréco chante la Javanaise de Gainsbourg, la grève totale des mineurs du Nord et de Lorraine, la dernière exécution politique en France (Bastien-Thierry), la création du SLIL, organisme de censure concernant surtout radio et télévision (ça fait sourire maintenant mais pas alors)…
Ailleurs, car il y a un ailleurs qu’en France, je retiens l’arrestation de Mandela, l’invention de la souris d’ordinateur, la sortie des « Oiseaux » d’Hitchcock, la disparition du pape Jean XXIII (le préféré de ma maman), la Marche sur Washington et le « I have a dream » de Martin Luther King, le début de la Beatlemania, Julien Grimau exécuté (garroté) à Madrid…
De mon côté donc, deux chocs émotionnels, non comparables bien sûr dans leur intensité, en cette année 1963, concernant la famille et le rugby.
Décès de ma grand-mère paternelle (celle aussi de mes trois frères donc), première occupante, avec son mari, de notre habitation actuelle. Le couple provenait du village basque voisin d’Esquiule. Son histoire, pas banale, mériterait un détour : pourquoi pas dans un futur écrit ? Le dernier portrait qui suit date de la Toussaint 1962, dans les hauteurs de Féas.
Coucou Mémé, tu ne te doutais pas que ta photo serait diffusée 50 ans plus tard.
Pour la première (et dernière) fois, Mont-de-Marsan devient champion de France de rugby. La finale l’opposait au club voisin de Dax. À l’époque le Stade Montois était mon club préféré car en son sein jouait le fameux et inégalé duo des frères Boniface. Jeune, je m’identifiais à l’un d’eux, André, alors que mon frangin Alain penchait plutôt pour l’autre Boniface, Guy. On n’était pas loin de l’ idolâtrie, si bien que dans certains de mes brouillons d’école se superposaient des formules mathématiques et des caricatures de mon « dieu » rugbystique. Je ne résiste pas à l’envie de clôturer ces lignes en intégrant une photo d’André Boniface en pleine action. Certes cela change des portraits de Churchill ou de Gaulle ou Mandela ou Che Guevara… Mais même les gens ignorants (du) ou rebelles (au) rugby (se) doivent (d’) admirer l’élégance du personnage dont les seules armes étaient la vitesse, la vista et le ballon ovale. Quant aux initiés, qu’ils sachent que la photo est issue du n° 39 du Miroir du Rugby daté de juillet 1964. Hé oui, nostalgie, nostalgie …