Depuis juillet 2011 Hélène et moi vivons à l’année longue (comme on dit au Québec) à Saint-Pée d’Oloron. Mais les souvenirs de ce village, et un certain vécu, datent pour moi de ma tendre enfance puisque mes frères et moi y passions les vacances scolaires d’été. Deux précédents articles de ce blog font déjà référence à Saint-Pée : « marches dans les environs d’Oloron », paru le 16/01/14 et « rencontres rugbystiques Aramits/Saint-Pée au siècle dernier », paru le 30/08/14, sans compter quelques histoires entendues ou vues à l’époque dans les bistros du village, histoires contées dans les cinq épisodes des « réparties de campagne » , entre le 29/11/13 et le 29/08/14.
Dans ce qui suit j’énumère les activités actuelles du village, artisanales ou agricoles, ainsi que ses sites, curiosités, bâtiments. Puis je reviens sur les activités ou sites disparus ces dernières années. Dans ce récit porté par la mémoire peuvent se glisser des oublis et imprécisions, voire des erreurs, et je souhaiterais que les uns et les autres me soient communiqués.
Avant tout je rappelle que Saint-Pée est un quartier de la ville d’Oloron-Sainte-Marie. Il y a quarante ans prairies et cultures séparaient nettement le village de la ville mais peu à peu les constructions les rapprochent- maisons d’habitation, clinique, gendarmerie … La population, majoritairement rurale dans le temps, se diversifie de plus en plus. On comptait une vingtaine de producteurs laitiers il y a 20 ans, ils ne sont plus que quatre dans le village, chiffres en accord avec ceux donnés récemment par la Chambre d’Agriculture des Pyrénées Atlantiques : entre 2004 et 2014, dans le département, les diminutions sont au nombre de 14000 vaches laitières , 45 millions de litres (lait de vache) et 800 élevages (vaches).
Saint-Pée n’a pas d’administration propre mais dépend de la mairie d’Oloron. Pour l’anecdote signalons l’existence éphémère, dans les années 60, d’une organisation qui se voulait plus humoristique que politique : le MAS (mouvement pour l’autonomie de St Pée). Les affiches accrochées au tilleul situé en face de l’église invitaient en fait les gens qui sortaient de la messe dominicale à venir assister au match de rugby programmé l’après-midi « sous les pommiers » (voir article cité plus haut). Les votes pour les élections, réelles, se déroulent dans l’ancienne école du bourg : pour les plus récentes de mai 2014 on comptait 366 inscrits.
Dans les différents lieux et curiosités signalés de Saint-Pée pas trace des noms et emplacements des nombreuses palombières juchées dans les chênes des bois du village : cette passion mériterait plus qu’un paragraphe car les anecdotes autour de la chasse à la palombe foisonnent, des drôles et des moins comiques. Je ne cite pas non plus les endroits où fleurissent les champignons, principalement cèpes et girolles, on comprendra facilement pourquoi je garde le secret.
Pour commencer je livre la liste des noms des routes, chemins, impasses de Saint-Pée car plusieurs de ces noms ne manquent pas d’une certaine poésie. Je propose en même temps une première traduction de ces noms en Béarnais (orthographe normalisée), en attendant d’éventuels commentaires ou corrections. Chemin de la Gravette – camin de la Graveta, route de Barétous – rota de Varetons, chemin des Barthes – camin de las bartas , chemin de Bascou – camin de Basco, chemin Candau – camin de Candau, chemin des Charrois – camin deus carreis, chemin Costadarré – camin Còstadarrèr, avenue du 19 mars 1962 – avienguda deu 19 març 1962, chemin du Pont du Gouat – camin deu Pont de Goat, impasse du Gouloure – honset deu Golora , impasse Mirande – honset Miranda, chemin du Moulin – camin deu molin, chemin du Poète – camin deu Poèta, chemin du Pont Noir – camin deu Pont Negre, chemin du Saliga – camin deu Saligà, chemin du Vert – camin deu Verd, chemin des Sotous – une « arrevirada » est déjà inscrite sur la plaque : camin deths Sotous. Il me semble y voir mélangées deux phonétiques : la béarnaise (occitane) avec camins deths, et la française avec Sotous. Il me semble plus cohérent, mais je peux me tromper et j’attends la proposition de spécialistes : camin deus sòtons.
Poursuivons avec les cours d’eau sillonnant le village. Je ne ferai qu’évoquer les nombreux rus qui parsèment le bois de Saint-Pée (en citant toutefois le plus connu d’entre eux, le Bélandre : il coupe la départementale 919 non loin de la ferme Bouenou-Bédécarrax et se jette dans le Vert au niveau de la station de pompage ; ces divers éléments apparaissent dans la carte tracée plus bas) avant de nommer les deux principaux courants. Le plus important est bien sûr le Vert (qu’on pourrait surnommer en ce passage le Gave de Saint-Pée) par rapport auquel on distingue les deux parties de Saint-Pée : Saint-Pée-de-Haut (en amont) et Saint-Pée-de-Bas (en aval). Le Vert provient de la confluence, à Aramits, du Vert de Barlanès et du Vert d’Arette. Lui-même se jette après Moumour dans le Gave d’Oloron avant de rejoindre le Gave de Pau puis l’Adour puis l’Océan. Dans notre enfance les piscines n’existaient pas encore et le Vert nous proposait ses eaux rafraîchissantes l’été, du côté du Pont Noir (voir une des cartes à venir) ou de la digue de Moumour. Si les écrevisses et les anguilles ont pratiquement disparu des rus et du Vert, ce dernier garde toujours en son sein plusieurs variétés de poissons comme la truite ou le goujon et les pêcheurs cuissardés se risquent encore dans le mitan de son lit.
La Mielle constitue le deuxième cours d’eau conséquent, entre Moumour et Saint-Pée-de-Bas et aussi en limite de séparation entre Saint-Pée-de-Haut et Oloron. Si bien qu’on utilise plutôt le pluriel, les Mielles, pour désigner l’ensemble de ces ruisseaux. La Mielle, issue du bois de Buguangue, au-dessus du village d’Ance, se scinde en deux parties principales, juste avant d’arriver au Camping Municipal. Un bras rejoint Légugnon mais devient sous-terrain à hauteur du lycée Supervielle et de la CAPA. L’autre bras (voir schéma) longe le terrain de rugby du Stade de Saint-Pée et l’ancienne ferme Jacob avant de tourner vers Saint-Pée-de-Bas pour rejoindre le Vert après le village de Moumour. Dans ce stade évolue l’équipe fanion oloronaise du FCO, et le nom de la Mielle était bien connu des arbitres à l’époque car lorsque les spectateurs n’adhéraient pas à leurs décisions, certains leur promettaient un bain spectaculaire dans le cours d’eau pourtant paisible qui serpente derrière les tribunes : « l’arbitre à la Mielle » ponctuait les vociférations d’alors en espérant troubler l’homme au sifflet qui ne se doutait pas que le « fleuve » évoqué avait moins d’un mètre de profondeur. Plusieurs petits ruisseaux accompagnent les chemins des Mielles, servant autrefois d’irrigation pour les prairies attenantes.
La première partie exposée dans ce qui suit se réduit à la description de Saint-Pée-de-Haut, la deuxième partie sera consacrée à Saint-Pée-de-Bas.
Avant de nous intéresser aux objets, aux bâtiments, aux acteurs sociaux et producteurs (paysans, artisans … ) parcourons les noms des Saint-Péens (du Haut d’abord) engagés en tant qu’élus ou en tant que sportifs. Le Conseil Municipal de la ville d’Oloron a souvent fait appel effectivement à des citoyens de St-Pée (toujours du Haut pour le moment) comme Jean-Pierre Fourcade, Jean Moréo ou, actuellement, Jean-Étienne Gaillat (qui fut même maire-adjoint lors de la précédente mandature). Chez les rugbymen du F.C.O. on citera Toni Pérez et à une époque plus éloignée les frères Lendres.
Sur la carte de Saint-Pée-de-Haut à suivre sont mentionnées les abréviations : F (fermes, exploitations agricoles, même quand il ne s’agit pas de la seule activité), E (entreprises, artisanat, commerce), S (sites, bâtiments, curiosités), C (chemins, routes, impasses). Remarques : seuls figurent les axes routiers (goudronnés ou carrossables), par des traits droits, donc sans tenir compte des virages ; aucune échelle n’est utilisée. Afin de ne pas surcharger de chiffres, un commentaire ou une photo peut accompagner l’intitulé du chemin ou du site .
Chemins C .
L’Administration attribue un nom uniquement si la voie comporte une maison d’habitation.
1. Chemin du Vert : du Pont Lavigne au Pont Noir il passe devant la ferme Bédécarrax puis traverse le Bois de Saint-Pée en longeant la rive gauche du Vert. Marche, footing, VTT, ce chemin ne manque pas de présences sportives.
2. Chemin Costadarré : toujours longeant le Vert il dessert les maisons Larré, Moulia, Soubies. En le continuant on accède au Soum de Thèse, colline surplombant Féas, dotée d’un point de vue à 360° avec les Pyrénées en face et, en contre-bas, le village d’Esquiule porte du pays basque. photo prise sur le chemin du Soum de Tèse : pics d’Anie et d’Arlas en fond
3. Route de Barétous : c’est la deuxième partie de la départementale D 919 traversant Saint-Pée-de-Haut. Elle donne accès à plusieurs fermes et entreprises (voir plus loin). photo du panneau d’entrée dans St-Pée-de-Haut en venant de Féas : les quatre panneaux annonçant l’entrée du village (un en provenance de Féas, un en provenance d’Esquiule et deux en provenance d’Oloron) sont tous différents, comme on le verra au fur et à mesure.
4. Chemin des Barthes : une quinzaine d’habitations se disposent sur ce chemin en boucle sur la départementale. Le sillonnent de nombreux promeneurs, chercheurs de champignons, cueilleurs de châtaignes.
5. Impasse du Gouloure : un humoriste l’appelait il y a bien des années le quartier des hiboux car certains de ses occupants avaient une réputation de veilleurs de nuit … pardon, de veiller la nuit.
6. Chemin des Charrois : la plus longue artère de Saint-Pée puisqu’elle traverse tout le village, reliant les deux départementales D 919 et D 24. Les automobilistes venant d’Esquiule pour se rendre en vallée de Barétous l’empruntent, ce qui leur permet d’éviter Oloron. Quelqu’un surnomma un jour ce Chemin « Quartier Latin » de St-Pée car il donne accès à l’École et à l’Église.
7. Chemin Candau : il dessert deux habitations juste derrière l’ancienne épicerie Louhau.
8. Chemin du poète : il passe devant la maison bourgeoise où vécut en partie le poète Tristan Derème (voir S7 plus bas).
9. Impasse Mirande : la Cité Mirande, comme nous disions à l’époque, était la seule rue de Saint-Pée affectée d’un patronyme, avant que la Ville décide de nommer chaque voie du village afin de faciliter l’accès des pompiers et autres services administratifs. Dans cette Cité nous connaissions la plupart des habitants à qui nous livrions le lait de la ferme Oscamou, avec l’Oncle Louis Estrate, dans une carriole tirée par un cheval.
10. Avenue du 19 mars 1962 : c’est la première partie de la départementale D 919 en venant d’Oloron. Son prolongement sur Oloron est l’avenue du Corps-Franc-Pommiès 49ème R.I.
photo du panneau d’entrée de St Pée-de-Haut en venant d’Oloron, sur la 919.
Sites S.
1. Ancienne École de Saint-Pée. Ma mère et mon père la fréquentèrent. Comme la plupart des enfants de l’époque ils durent « oublier » leurs langues maternelles respectives, le Béarnais et le Basque, et se virent imposer le Français. Mon frère aîné Pierre y séjourna durant une année lors de la dernière guerre mondiale. A la fin des années 90 l’école ferma en tant qu’établissement scolaire mais elles reste utilisée pour des réunions publiques ou privées, après demande à la mairie d’Oloron. En particulier la réunion de quartier impulsée par la mairie d’Oloron se tient en ces locaux. Une collation peut être délivrée après une cérémonie d’obsèques dans l’église qui fait face. Durant la fête du village un chapiteau est dressé dans la cour de l’école et un repas villageois servi à l’intérieur le vendredi soir.
plusieurs photos de l’École de Saint-Pée : si on voulait exagérer on dirait que cette belle pelouse verte fut parfois lieu de confrontations entre ceux du Haut et ceux du Bas, sans aucune connotation de classe sociale.
2. L’Église de Saint-Pée n’accueille pas les fidèles chaque dimanche comme cela était le cas jadis quand le village disposait de son propre curé vivant dans le presbytère non loin. Des messes y sont célébrées de temps en temps en alternance avec d’autres paroisses voisines. Les cérémonies du culte catholique s’y déroulent bien sûr, qu’il s’agisse de baptême, mariage, enterrement. l’Église de Saint-Pée et le cimetière attenant en sortant du Cimetière , de l’autre côté de la rue (Chemin des Charrois) apparaît en fond l’École et devant le tilleul cité dans l’introduction de cet article.
Pour simplifier, nous dirons que la « frontière » entre St Pée-de-Haut et St Pée-de-Bas est une ligne fictive reliant École et Église.
3. Stade de Saint-Pée. Situé de l’autre côté de la Mielle, vers Oloron, nous le classons Saint-Péen car Saint-Pée commence en fait après le carrefour de l’actuelle gendarmerie d’Oloron (ancien garage Dousse). Journaux et radios utilisent toujours cette dénomination officielle de « Stade de Saint-Pée« . Plusieurs sports y sont naturellement pratiqués mais le rugby demeure l’activité majeure avec deux pelouses distinctes et deux tribunes se faisant face sur le terrain principal. Les anciens se souviennent des gloires locales et des internationaux qui foulèrent naguère l’herbe de Saint-Pée : en fin du XXème siècle on admira les exploits des Tarascon, Chabane, Pétuya, Doumecq, Clémente, Maleig, Lees, Traille, Uthurry, Gazo, Laclau … (Oloron) et Spanghero, Vaquerin, Estève, Guilbert, Astre, Cantoni … (visiteurs). Le FCO tient maintenant une place honorable en Fédérale 1 (Amateur) et ne peut plus espérer atteindre les deux divisions supérieures (Pro D2 et Top 14) où officient les clubs professionnels à haut budget. Mais la ferveur demeure, tant chez les spectateurs que chez les joueurs qui perpétuent les qualités légendaires d’amour du maillot et de combativité. inscription gravée à l’entrée de la pelouse, avec en arrière plan la Maison Du Rugby (c’est aussi beau que Club House, non ?) du F.C.O. : Football Club Oloronais, Club Omnisports. la pelouse « sacrée » avec ses deux poteaux et les Pyrénées en fond ; la « grande » tribune sous laquelle se tiennent les vestiaires des joueurs et des arbitres ; la « petite » tribune d’où s’échappent les encouragements les plus populaires envers les joueurs et les vociférations les plus véhémentes après l’arbitre.
Des générations de rugbymen et de supporters se sont exprimées dans l’enceinte de ce Stade, dans ses tribunes, autour de ses buvettes. Il y a quelques décennies le Rugby (il mérite bien une majuscule) fédérait les Oloronais et les villageois des alentours, de Béarn ou de Soule (province basque voisine). Ami(e)s de cœur et de chœur se retrouvaient après le match pour bien sûr le commenter mais aussi, pour certain(e)s, entonner des chants pyrénéens sans besoin de baguette pour les diriger. L’engouement était tel que le curé de Saint-Pée, le dimanche matin en chaire, annonça un jour avoir avancer l’heure des vêpres de l’après-midi pour permettre aux fidèles -dans les deux sens du terme- de se rendre au Stade soutenir le F.C.O. Aujourd’hui, malgré la concurrence des différents écrans (ordi, télé, ciné) et le développement du tourisme vert, avec la possibilité des randonnées ou du ski, la foule demeure présente et vivante au Stade de Saint-Pée, surtout quand les résultats restent corrects, comme c’est le cas depuis quelques années.
4. Camping municipal. Lui aussi situé après la Mielle, donc côté Oloron, l’impérialisme saint-péen se l’approprie car le chemin Bacarau sur lequel il se situe mène à la route de Barétous à St Pée. Imaginons qu’un touriste étranger à notre région cherche ce camping et qu’il ne dispose pas de GPS mais lise régulièrement ce blog, il y trouverait l’information avec soulagement.
5. Lycée professionnel Guynemer (Lycée des Métiers de l’Industrie). Localisé du bon côté de la Mielle on dira qu’il s’étend en partie sur les terres de St Pée. Comme notre village contient un stade, un camping, une clinique (voir plus loin) et que l’école communale ne fonctionne plus, pourquoi pas s’attribuer aussi un établissement scolaire à deux pas du panneau d’entrée de la localité. Comme pour le camping, la carte de ce blog peut aider des parents éplorés, dépourvus d’internet et de GPS, à la recherche désespérée de ce Lycée. Anecdote : lors de mes dernières années de service au Lycée Chérioux de Vitry-sur-Seine un de mes collègues arrivait de ce Lycée oloronais. le lycée Guynemer en bord de la départementale 919, juste après le Stade
6. Plaque commémorative : durant la dernière guerre mondiale un jeune Béarnais participant à la Résistance fut tué par les Occupants nazis dans le champ que longe la route départementale. Régulièrement, tout au long de l’année, des bouquets de fleurs lui rendent hommage et une plaque (photo ci-dessous) rappelle cette tragédie. plaque en l’honneur de Robert Laborde, juste en face de l’entrée du Lycée Guynemer.
7. La Maison du Poète. Tristan Derème, de son vrai nom Philippe Huc, né à Marmande (13/02/1889), mort à Oloron (24/10/1941) est enterré au Cimetière de Saint-Pée. Comme l’indique l’entrefilet, inclus ci-dessous, du journal « La République » il fut mobilisé durant la première guerre mondiale. De sa dense production on ne citera que deux de ses poésies « les ironies sentimentales » et « le poème de la pipe et de l’escargot » ainsi que deux de ses écrits en prose « Patachou, petit garçon » et « l’Enlèvement sans clair de lune ». la Maison du Poète
8. Château d’eau. Sur les hauteurs du village on l’atteint à partir du Chemin des Barthes ou du Chemin La Gravette. Il n’est certes pas aussi visible que d’autres châteaux d’eau de la région, comme celui de Cuqueron, mais ses réservoirs circulaires affleurant à moins de deux mètres du sol et camouflés par la verdure lui donnent un certain charme pouvant rivaliser avec les habituelles hautes structures cylindriques. Il demeure un lieu de rencontre privilégié des jeunes et en particulier des amoureux (on peut l’ imaginer) et aussi un lieu d’observation du feu d’artifice du 14 juillet tiré du Quartier Sainte-Croix d’Oloron, lui aussi élevé au-dessus de la ville. le château d’eau et deux vues alentour : une sur le pic d’Orhy et une sur l’ancienne ferme Estanguet
9. Station de refoulement. A la sortie du village, juste après le Pont de Titène, elle renvoie les eaux usagées vers la station d’épuration d’Oloron/Léguignon. la station de refoulement de Saint-Pée
10. Station de pompage. Au bord du Vert, elle permet l’alimentation en eau domestique. Son débit est de 430 m3/heure. le cliché qui suit est pris à l’intersection de la 919 et du chemin menant à la station de pompage. Outre la pancarte relative à la Société de Pêche on observe la ligne à haute tension qui remonte vers la forêt de Labaig et le Camp de César.
11 . Pont Lavigne. Un des deux ponts du village enjambant le Vert. Cela méritait bien des photos car on s’y arrête lors de chaque promenade du coin. Après le pont le chemin de droite amène à St Pée-de-Bas, celui de gauche à Féas.
vues vers l’amont, vers l’aval, sur la ferme Bédécarrax.
12. Château de Bouès. Légèrement surélevé par rapport à la départementale 919, il abrite la famille Dornon qui, pendant quelque temps, proposait un gîte en ce lieu, permettant aux visiteurs de bénéficier de son cadre de verdure, de son architecture extérieure et de la majesté de ses pièces intérieures. Aurélie Samani, fille Dornon, se révèle pianiste classique confirmée et se produit souvent dans la région.
Dans son livre « le guide du Béarn », aux Éditions La Manufacture, Louis Laborde-Balen décrit ainsi le site : Perché sur son tertre jardiné, le monumental château de Bouès comprend deux pavillons flanquant une façade à huit travées d’ouvertures, et à deux niveaux plus un mansardé.
de part et d’autre de la 919, le château Bouès et la ferme Tos, limites entre Saint-Pée et Féas.
13 . Camp de César. Plusieurs sentiers dans le bois mènent au Camp de César, proche de la Ligne à Haute Tension qui traverse le village. Comme on le lit sur la pancarte ci-dessous la date de construction de l’ensemble est antérieure à la période romaine. Le plateau surélevé, entouré de palissades, abritait les gens et leurs bêtes. pancarte à la base du plateau de César détails de la structure du Camp de César enchevêtrement de broussailles, voilà ce qu’il en reste ce n’est pas un descendant de César mais un descendant du Camp de César
14. Chemin karstique. Une collection de 7 grottes est dispersée dans le bois reliant St Pée à Féas. Leur exploration n’est autorisée qu’en certaines périodes, sous accompagnement de spéléologues avertis. L’abondance et l’intérêt de ce sujet expliquent qu’il fera l’objet d’un article particulier de mon blog. Ci-dessous le panneau de signalisation à l’entrée du parcours avec les premières explications et une situation géographique de l’ensemble. le chemin karstique entre Saint-Pée et Féas photo du panneau d’entrée du chemin karstique
Entreprises E.
1. ESAT (établissement et service d’aide par le travail)et Adapei (association départementale de parents et amis de personnes handicapées mentales): jeunes et adultes en difficulté trouvent en ce centre l’occasion de s’exprimer manuellement et de proposer au public leurs œuvres, au Marché d’Oloron par exemple ou à l’occasion de journées festives comme Noël. On leur doit en particulier le Buffet de Mamie (confitures). Récemment une récupération de bouchons en plastique permettra, par leur revente, de financer l’achat de matériel à des personnes souffrant de handicap moteur. Pour Noël les chocolatiers de l’Esat ont réalisé une œuvre d’art en chocolat : une boule de Noël en chocolat noir et blanc.
2. Oloron pneus Micaëlla: dépannages
entre le Lycée Guynemer et la Cité Mirande, entrée des deux structures Oloron-pneus (dépannages) et C.A.T.
3. Séby : matériel agricole. établissement Séby, voisin de la Maison du Poète
4. Darget : marbrerie ayant succédé à l’ancienne scierie Lafourcade. Outre les monuments et stèles funéraires la marbrerie livre des sculptures, bornes kilométriques, ronds-points…
5. Bouenou-Bédécarrax : à l’emplacement de l’ancienne ferme, Bruno, un des fils de la maison a implanté son entreprise de plaquiste.
6. Hyppolite : garage de la troisième génération, Vincent et sa sœur Marina avec la présence active de leur père Claude qui livre bois et mazout comme le fit son père auparavant. le garage Hyppolite si accueillant et compétent pour tout dépannage (des pannes de tout âge) ou réparation. maison d’habitation voisine, de style pas commun
7. Bédécarrax : Christophe, le frère de Bruno, qui, en plus de tenir la ferme (voir plus bas) se mue en transporteur de diverses récoltes ou des matériaux tels le gravier chez les particuliers.
8. Moulia : un artisan multifonctionnel (couvreur, maçon, carreleur …) qui œuvrait déjà dans notre maison à l’époque de mes parents. Il prend une grande part à la rénovation de ladite maison.
9. Iguazel : charpente, zinguerie …
Fermes F.
1. Tos : Jean-Louis partage le travail avec la famille Cardassay (neveu et beau-frère). Jadis Loulou laissait à disposition de la jeunesse saint-péenne une partie de grange, ouverte en fin de nuit jusqu’au lever du soleil. Les discussions et chansons de la nuit écoulée s’achevaient autour d’une table bien garnie. la ferme Tos : au fond à gauche la grange où nous faisions la fête et refaisions le monde ; en arrière plan, à droite, le Soum de Tèse, terme d’une promenade classique
2. Moulia : quelques vaches, prairies, champs, complètent les occupations de notre vaillant artisan.
3. Bédécarrax : entre autres, Christophe assure la production de veaux sous le label biologique.
4. Larroudé : notre plus proche voisin. À Joseph et sa sœur Julienne ont succédé, dans les années 60, leur neveu Jeannet et sa femme Simone avant de passer le relais à Daniel et Jacqueline. Vaches laitières et à viande se côtoient. Daniel instrumenta à son époque dans l’équipe junior du FCO.
deux clichés de la ferme Larroudé
5. Oscamou : notre histoire personnelle mérite quelques détours. Pierre et Angélique Estrate à l’origine de la ferme eurent trois enfants, soit, par ordre chronologique, Jeanne, Louis, Marie. Jeanne Berdot, ma maman partie vivre en région parisienne dès l’âge de 14 ans ; elle épousa plus tard Jean Berdot, qui habitait aussi initialement Saint-Pée, en notre actuel logis ; Louis Estrate qui avec sa femme Madeleine tint un des bistros du village -voir plus bas ; Marie Oscamou qui assura la succession de la ferme avec son mari Bernard avant de laisser la place à mon cousin Jean et sa femme Claudine. Après l’élevage de brebis (et la fabrication de fromage), Bernard et Jean se lancèrent dans celui des vaches laitières.
De cette ferme familiale mes frères et moi aurions beaucoup d’anecdotes, de vécu, d’émotions, à transmettre mais cela prendrait trop de place dans le sujet de ce jour. Enfants de la ville, nous y avons puisé des enseignements qui ne nous ont jamais quittés. Nous avons tissé des liens indéfectibles avec nos trois cousins germains (les seuls de notre famille) : Jean, Henri, Françoise. Grâce à cette dernière notre horizon s’est élargi jusqu’à … Saint-Pée-de-Bas par l’intermédiaire de son mari Constant Bergeras, de la famille et des amis de ce dernier, comme on le détaillera dans la deuxième partie à venir. Dans notre jeunesse Fafa, seule fille au milieu de six garçons (frères et cousins), joua parfaitement le rôle de la sqaw liée au poteau et délivrée quand on y pensait. Avec Henri nous sillonnâmes en de nombreuses occasions pics et lacs de montagne, mais je me demande pourquoi j’emploie le passé simple alors que les chemins de randonnée nous accueilleront aussi dans le futur, tout simplement. En bricolage, les conseils et les coups de main de notre cousin se sont avérés maintes fois décisifs. Avec Jean nous avons aussi partagé quelques balades pyrénéennes, nous fûmes de la première prestation de Saint-Pée au festival de Siros, en 1969, avec le fameux « où vas-tu de ce pas Nicolas ? » -associés à nos amis de St-Pée-de-Bas et à notre voisin Jojo Lacanette- et le rugby nous réunit avec l’ensemble des St-Péens pour affronter le club d’Aramits en ces mêmes années 70.
plusieurs photos de notre berceau s’imposent haut : une des anciennes granges et la maison bâtie sur le stade « des pommiers » bas : autre ancienne grange et une partie de la nouvelle habitation rénovée vue générale de la ferme Oscamou avec à gauche l’ancienne ferme Poulit et au fond les inévitables pics d’Anie et d’Arlas
6. Poulit : ancien nom de la ferme dont les terres sont travaillées par deux exploitants, Sartolou et Lapeyre.
7. Labaquère : entre cette ferme et l’Eglise se tenait le local de Radio Mélodie, dont ne subsiste que l’antenne, que dirigeait Pierrot, le frère de l’agriculteur Thierry.
derrière l’Église apparaissent des toits de la ferme Labaquère et l’ex antenne de la radio locale Radio Mélodie
deuxième partie de la ferme Labaquère
8 Estanguet : la maison se situe sur le quartier Sainte-Marie mais les terres débordent sur Saint-Pée et ce sont des agriculteurs de Saint-Pée qui les entretiennent (Fourcade puis Miaramon et Bergeras). Le renommé Tony Estanguet, triple champion olympique de canoë-kayak, depuis peu membre du CIO (Comité International Olympique), et son frère Patrick, lui aussi primé au niveau national, passaient leurs vacances dans cette ferme tenue alors par leur tante et leur oncle.
Depuis notre jeunesse (avant-hier) l’aspect du village a subi bien évidemment des modifications. Pour les « anciens » je remémore quelques établissements ou sites disparus. Deux bistros très proches géographiquement égaillèrent (et éduquèrent ?) le village durant de nombreuses années. Chez Estrate, face à la ferme Oscamou, café tenu par la famille proche, un quillier regroupa, jusque dans les années 50/60 les « quilhadors » de la région pour lesquels le seul doping autorisé était le Jurançon, sec ou moelleux selon les époques. Ce bistro fut le creuset de notre apprentissage linguistique car lieu de réunion de toutes les générations où leur langue maternelle, le Béarnais (certains hélas utilisent encore le terme de patois), guidait les conversations, les chants, les parties de belote ou de manille et, parfois, les disputes ou « pelejas ». Spectateurs attentifs dès notre première enfance puis acteurs assidus quelques années plus tard, nous y forgeâmes un groupe qui s’illustra (sans se prendre pour des lustres) tant autour de la chanson qu’au rugby : voir le précédent article du 30/08/14 « rencontres rugbystiques Aramits/Saint-Pée au siècle dernier ». En écoutant les « vieux », en les enregistrant parfois à l’aide d’un magnéto à cassettes, Saint-Pée se constitua peu à peu un répertoire qu’il diffusait ensuite, au coin d’une buvette ou sur scène, comme à Siros en maintes occasions. Quand les bergers et leurs troupeaux descendaient de la montagne en septembre ils s’arrêtaient chez Estrate pour reposer les organismes et se désaltérer. Si un habitué proposait des truites ou un poulet, même dans l’après-midi, Madeleine préparait le plat et les villageois n’avaient qu’à régler les chopines de rouge ou de blanc (parfois le mélange). Il arrivait aussi que la famille d’un défunt y invite à une collation les participants de la cérémonie. Le café ferma vers 1990 et disparut avec lui tout un pan de vie sociale et culturelle. Les photos qui viennent décrivent les deux périodes que connut l’établissement Estrate car une nouvelle dépendance fut bâtie dans les années 70 : à partir de ce moment on distingua donc ces deux bâtiments par l’appellation « ancien » ou « vieux » bistro pour l’un et « nouveau » bistro pour l’autre. le « vieux » bistro : son entrée et ses deux grandes pièces puis sa cuisine, légèrement en contre-bas, qui accueillait les intimes et les habitués. le « nouveau » bistro, face avant : très grande pièce avec bar et toilettes. Côté famille, s’y déroula le repas de baptême de Maryline Bergeras et Vincent Berdot en 1974.
À 50 m de là, l’autre café, Caillabet, à l’intersection du Chemin des Charrois et de la Route de Barétous, faisait le plein, sans jeu de mots, principalement le dimanche, car alors un bon nombre d’hommes suivait la messe dominicale. Le téléphone public trônait chez Caillabet puisque les foyers n’en disposaient pas encore chez eux. Enfin, l’établissement servait de dépannage pour quelques denrées alimentaires. Point de photo disponible car la maison a été détruite il y a quelque temps.
Une deuxième épicerie, Louhau, desservait le village, bien utile pour sa proximité car les courses s’effectuaient beaucoup en vélo et le quartier de la ville le plus proche, Sainte-Marie, se situait à un peu plus que 3 km. Ces dernières années, un ébéniste très apprécié, Casta, occupa les mêmes lieux avant de partir en retraite en 2014. photo de la maison Louhau-Casta prise du chemin du Poète
Depuis quelque temps déjà plusieurs fermes ont cessé leur activité ou leurs terres sont cultivées par d’autres agriculteurs du village ; leurs noms bercèrent notre enfance. Citons Pantane, Labrucherie-Mon, Casanave, Coussau (voir Labourdette), Larré, Soubies.
Ces deux dernières années d’autres locaux d’artisans ont disparu comme ceux du plaquiste Bayautet ou déménagé comme CBA-Point P (sable, bois …) transféré dans la zone artisanale de la Route de Bayonne. Une aire de quad a également fermé ses pistes récemment.
juste après la ferme Jacob se tenaient Point P et le quad
Une des maisons qui m’impressionnait pour sa majesté est l’ancien presbytère, habité alors par le curé de Saint-Pée (et d’Agnos), à l’angle du Chemin des Charrois et du Chemin du Poète.
l’ancien presbytère de Saint-Pée
Notre enfance resta marquée par les grincements, les sifflements, les chuintements (l’ensemble constituant une sorte de musique peut-être pas harmonieuse mais berceuse) de la scierie Lafourcade, juste en face de la maison de notre grand-mère, de l’autre côté de la 919. On s’autorisait à ramasser les « esters » et autres copeaux qui jonchaient le sol, ainsi que la sciure jaunâtre et poussiéreuse, qui servaient à alimenter le feu de cheminée (poêle). Nous utilisions aussi la sciure pour y tracer des pistes sur lesquelles glissaient nos voitures miniatures. Comme je le dis plus haut, la marbrerie Darget occupe maintenant l’emplacement de la scierie.
Je termine par ce qui demeura longtemps la plus « grande » exploitation agricole de Saint-Pée, Jacob, située sur la Mielle, face au stade de Saint-Pée. Dans cette ferme notre grand-père Estrate apprit le métier avant de s’installer quelques kilomètres plus loin. Avec désolation on observe maintenant un délabrement régulier de cet ancien haut-lieu du village.
photos de l’ancienne ferme Jacob, sur la 919, face au Stade de Saint-Pée, avec le ruisseau la Mielle qui la longe. la Mielle devant Jacob avec les deux plaques : avenue du 19 mars 1962, vers Saint-Pée, et avenue du Corps-Franc-Pommiès 49è R.I., vers Sainte-Marie