Barcelone avril 2017 : première partie

Barcelone : du 11 au 14 avril 2017 (partie 1).

Du 11 avril au 14 avril 2017 Hélène et moi avons découvert Barcelone et Sitges, un village proche. Personnellement j’avais certes vécu 6 heures à Barcelone il y a quelques années, avec Jean Oscamou, le temps de regrouper les affaires de sa fille Laure qui finissait ses études en pays catalan et revenait en Béarn. Mais je ne me souvenais que de la fameuse Rambla et de la Plaça de Catalunya. Cette même Laure nous fut d’une grande aide pour ce voyage de 2017 puisqu’elle s’occupa de la délivrance des billets par Internet, nous prêta 2 livres sur la ville, d’un grand intérêt pour nous, et nous indiqua la rue où stationner gratuitement et sans risque à Jaca.
Car la voiture nous mena en effet de Saint-Pée à Jaca avant de monter dans l’autobus de la Compagnie Alossa : de Jaca à  Huesca puis de Huesca à Barcelone. Pour chacun de nous deux le tarif s’élevait à 15 € (aller-retour J-H) puis 32 € (aller-retour H-B). Deux provinces espagnoles traversées donc : Aragon et Catalogne. Durées de chaque trajet : St Pée-Jaca : 1 h 15 (attente du 1er bus de 3/4 h : on voulait surtout pas le rater ! ); Jacca- Huesca : 1 h 10 (20 min d’attente du 2ème bus); Huesca-Barcelone : 3 h 55; donc autour de 6 h 20 sur la route, 7 h 25 entre le départ de la maison et l’arrivée à la gare Sants de Barcelone, y compris quelques courts arrêts dans des villes citées plus loin.
Les différentes sources utilisées pour cet article : mes notes personnelles, écrites chaque jour sur un petit carnet, les photos prises par Hélène (smartphone) ou par moi (appareil photo classique), 2 livres sur Barcelone régulièrement consultés (un de Laure, l’autre de la Médiathèque d’Oloron), un autre composé exclusivement de photos d’artistes professionnels, et évidemment les souvenirs ou commentaires de chacun de nous deux.
Remarque initiale sur les photos de l’article : celles provenant de documents extérieurs sont bien sûr de qualité mais bordées de « blanc » après leur numérisation, ce qui les rend moins attrayantes. 
Autre remarque concernant l’orthographe des noms : parfois en Français, parfois en Castillan, parfois en Catalan.

Ci-dessous un schéma des différents quartiers de Barcelone. Durant notre périple nous en avons parcouru sept sur huit. Seul le « barrio » numéroté 1 (avec le fameux Nou Camp où joue le non moins fameux FC Barcelone) n’a pas retenu notre attention (question de temps).
Nous figurons dans chacun de ces quartiers les principaux sites que nous avons fréquentés, rapidement pour certains, plus longuement pour d’autres.

1. Le camp Nou et Zona Alta
2. Quartier Gràcia et Parc Güell
3. Quartier Eixample, Sagrada Familia et la Pedrera
4. Barceloneta et Front de mer
5. Quartier la Ribera, musée Picasso, Església Santa Maria del Mar et Parc de la Ciutadella
6. Quartier Barri Gòtic, la Rambla, la Cathédrale et le Palau de la Música Catalana
7. Quartier el Raval, Marché Boqueria, Museu d’Art Contemporani (MACBA) et Centre de Cultura Contemporània (CCCB)
8. Quartier Montjuïc, fondation Joan Mirò et Musée National d’Art Catalan (MNAC)

Voici, jour après jour, ce que nous vîmes (le passé simple s’emploie pas mal en Espagne) et ressentîmes. Pour ne pas trop alourdir la lecture je divise la description en trois parties : mardi et mercredi pour la première, jeudi pour la deuxième et vendredi pour la troisième.

Mardi 11 avril.

Départ de Saint-Pée à 6 h 30, arrivée à Barcelone à 13 h55. Temps impeccable, comme il le sera durant tout notre séjour, la veste n’étant utilisée qu’en matinée et en soirée. Entre Jacca et Huesca on note les nombreux travaux en vue d’autoroutes et de ponts. Entre Huesca et Barcelone on observe plutôt de grandes étendues de terrains cultivés (luzerne, colza … ), des fermes importantes avec des bâtiments volumineux abritant les animaux, peu vus à l’extérieur (principalement des vaches). Je relève les arrêts principaux : Barbastro, Monzon, Lerida (Lleida en Catalan).
Juan-Manuel nous accueille à la Gare Sants (il existe une autre gare routière dans Barcelone), située quartier ouest de la ville, et nous emmène dans sa voiture chez lui, rue Lorena (environ 35 min vers l’est de la ville). Nous y rejoignons Mercedes et leurs deux enfants Guido (8 ans) et Léo (6 ans) pour un premier déjeuner qui permet de se retrouver comme si on s’était quittés la veille, alors que notre dernière rencontre date de 3 ans à Saint-Pée. On parle des familles respectives, de nos projets de visites et même de … Messi, la vedette du FC Barcelone, natif lui aussi de Rosario, en Argentine, ville natale de … Juan-Manuel.

Nous partons ensuite tous les 6 dans leur grande voiture pour le quartier Montjuïc, à l’ouest de la ville. Il s’agit d’une colline s’élevant à 213 m au-dessus de la Mer Méditerranée, avec sa végétation foisonnante, ses fontaines, sa citadelle. Le lieu fut le site de l’Exposition Universelle de 1929 et des Jeux Olympiques de 1992.
Une balade à pied dans le Parc de Montjuïc nous permet de profiter de deux panoramas, dont l’un dominant le Port industriel de Barcelone, puis de quelques sculptures extérieures et enfin de la Fundaciò Joan Mirò.


Vues panoramiques sur Barcelone, à partir du Parc de Montjuïc


                                                 Entrée du Musée Mirò

Le Musée lui-même, très vaste et très lumineux, idée de Mirò (1971), œuvre de l’architecte Joseph Sert, associe harmonieusement Art et Architecture. De Mirò lui-même nous connaissions certes quelques toiles datant de sa période surréaliste mais nous découvrons là une panoplie très variée, en peinture bien sûr mais aussi en sculpture, dessin et tapisserie, l’ensemble créé sur une période de 60 années. On dénombre autour de 220 tableaux du maître, des tapisseries, 180 sculptures, 8000 dessins, mais seulement (!) 400 de ces œuvres sont exposées dans ce Musée. On distingue bien son évolution picturale entre réalisme relatif et surréalisme, caractérisé par les couleurs primaires et les formes symbolisant la lune, la femme et les oiseaux. Le personnage aussi nous intéresse, pour son engagement politique et son ouverture. Il se revendique Catalan mais refuse de s’enfermer dans une bulle nationaliste, se qualifiant lui-même de Catalan International.
Parmi les multiples créations de Mirò : Pagès Català al Cla de Lluna   et Home i Dona Davant un Munt d’Excrement

                                                                            Deux toiles de Mirò

Mirò réalise des tapisseries à partir des années 1970. Nous avons photographié une de ses plus colorées, aux dimensions imposantes.

                                                                          Tapisserie de Joan Mirò

Dans la dernière partie de sa vie l’artiste maltraite parfois la toile, allant même jusqu’à la brûler s’il faut, ou juxtaposant peinture et dessins en forme de hachures.

Quelques sculptures méritent également l’attention.
Fontaines de Calder (au-dessus) et vue panoramique de Barcelone à partir du jardin du Musée

Nous longeons ensuite le Castel de Montjuïc, ancien tour de guet sur la ville, contre les murs duquel furent fusillés bon nombre de militants, à des époques diverses : notamment,  par les Franquistes, de nombreux Républicains espagnols, dont Lluis Companys, Président de la Généralitat Catalana, exilé en France puis capturé par la Gestapo avant d’être livré aux Nationalistes.

        
Le Castel de Montjuïc

Nous observons, sans le prendre, le téléphérique qui vole au-dessus de nos têtes et reprenons la route en découvrant, sans y pénétrer, d’autres bâtiments comme l’Estadi Olimpic et le MNAC  (Palais National d’Art Catalan), qui fait partie des sites que nous projetons de connaître lors de notre prochaine visite à Barcelone car il héberge une très belle collection d’œuvres d’art roman retrouvées dans diverses églises catalanes au XIXème siècle.

A gauche : Mirador de l’alcade – A droite : le MNAC

Retour à la maison en passant par certains lieux que nous retrouverons les jours prochains, en circulant longuement le long de la Grande Via de los Corts Catalanes, voie traversant Barcelone d’ouest en est.
Le repas du soir se déroule dans l’appartement de nos hôtes, en partie en regardant le quart de finale de Coupe d’Europe de foot entre la Juventus de Turin et … le FC Barcelone. Hélas pour le jeune Guido, les Catalans s’inclinent 0-3.

Mercredi 12 avril.

En fin de matinée nous partons tous les 6 en voiture à Sitges, station balnéaire située à 40 km de Barcelone, en empruntant une route côtière pittoresque, coincée par moments entre la Mer et la petite montagne. Après une longue promenade pédestre le long de la plage et la visite des ruelles et boutiques de la cité, nous dégustons le casse-croûte, préparé auparavant, dans les jardins de Terramar.


Quelques vues de Sitges : sa plage, ses rues, ses curiosités artistiques et … nos quatre amis Mercedes, Juan-Manuel, Guido et Léo.

L’exploration de Barcelone commencera, pour Hélène et moi, vers 15 h. D’abord par la connaissance du Métro (8 lignes au total) : une seule voiture par train, plus longue que celles du métro de Paris, intérieur et extérieur très propres, un minimum de publicité, peu de bruit. Pour ce premier voyage : départ de la station Llucmajor et arrivée à la station Urquinaona (quartier La Ribera).
Nous admirons d’abord le Palau de la Musica Catalana, magnifique de l’extérieur mais que nous ne pouvons pas visiter aujourd’hui car l’horaire de la visite guidée ne nous convient pas : ce n’est que partie remise (à vendredi).
Ci-dessous une première photo sur l’intérieur du Palais (entrée).
                                Salle d’accueil du Palais de la Musique Catalane

Nos pas nous mènent ensuite à la Catedral de Barcelona, de type gothique, devant laquelle la longue queue des visiteurs nous décourage,  par rapport au programme que nous nous sommes fixés ce jour. On apprécie bien sûr la façade de la Cathédrale, avec sa flèche culminant à 70 m, son portail encadré de deux tours jumelles, ainsi que l’animation grouillante sur le parvis : nombreux touristes, musiciens, équilibristes, statues humaines, femmes revêtues de fleurs … Mais est remise à plus tard la découverte intérieure du cloître, de la nef, de son orgue, des stalles en bois du chœur central et de ses 28 chapelles.

                                                                                  La façade de la Cathédrale


                                            Animation sur le parvis de la Cathédrale

Nous poursuivons notre promenade aléatoire dans de petites rues du quartier (Barri Gòtic) pour nous arrêter, un peu plus à l’est, devant l’Església de Santa Maria del Mar, parfait exemple du style gothique austère catalan rencontré à Barcelone (Quartier La Ribera). Si l’extérieur de cette Église n’attire pas spécialement l’attention la majesté mais aussi la simplicité de son intérieur nous interpelle aussitôt : hautes colonnes parallèles jusqu’au plafond, rosace lumineuse exposée sur l’arrière, maquette de navire suspendue au milieu de l’autel, orgue placée au mitan de l’église, nombreux vitraux de grande dimension. La maquette de navire rappelle que l’église est dédiée à Sainte Marie de la Mer, patronne des marins.

On s’éloigne de la Cathédrale pour rejoindre Santa Maria del Mar

                                                       Intérieur de Santa Maria del Mar

Quelques unes de nos photos de Santa Maria del Mar, avec la maquette du navire sur l’une d’entre elles.                                                                                                                                                       Nous poursuivons notre promenade vers le Port en traversant plusieurs places avant de nous reposer pour déguster une petite collation.
 
Quelques sculptures et le Monument a Colom en évidence sur les alentours des quais

Nous nous dirigeons ensuite vers le Palau Güell. Ce jour nous nous contentons d’une photo de l’extérieur, réservant une visite guidée pour le lendemain.

Palau Güell, création de Gaudí

Et nous voici sur la fameuse Rambla que nous remontons, avec de nombreux arrêts, jusqu’à la Plaça de la Catalunya.
La Rambla, artère de 1180 m de longueur déroulée du sud au nord entre le Monument a Colom et la Plaça de Catalunya, est l’avenue piétonnière la plus fréquentée par les Barcelonais et les touristes, chaque jour et en toute saison, sous le regard de ses arbres protecteurs. À l’origine les eaux de la ville empruntaient ce chemin qui ne fut recouvert qu’au début du XVIIIè siècle : son nom provient de l’Arabe ramlas signifiant torrent sec en été.
                                                              La Rambla et le Monument a Colom au fond

                                                                                            Monument a Colom

Plusieurs arrêts sur la Rambla elle-même évidemment mais aussi sur les rues adjacentes. Après le Palau Güell cité plus haut, le regard se porte sur la plaça Reial, un des joyaux du Barri Gòtic, créé en 1848 à l’emplacement d’un ancien monastère et inspiré de la Place des Vosges de Paris. Quadrilatère bordé sur chacun de ses côtés par des arcades et orné de lampadaires dont la conception incombe à … Gaudí, dont nous aurons l’occasion de reparler plus tard. Ces lampadaires présentent un couronnement en forme de casque, par allusion au dieu du commerce, Mercure. La Place se targue d’imposants bâtiments datant du XIXè siècle, qui voisinent avec de nombreux cafés et restaurants.
                                                                   Photo d’Archives de la Plaça Reial

Après avoir longé le Gran Teatre del Liceu, qui abrite une des plus grandes salles d’opéra du monde, et qui fit connaître entre autres Montserrat Caballé, nos pas nous conduisent au renommé et très fréquenté Mercat de la Boqueria. Constitué d’une quarantaine de marchés couverts permanents, Boqueria exhibe une multitude de produits et de couleurs, dont la fraîcheur et le choix ravissent les yeux et le palais, puisque les étals de produits alimentaires côtoient les bars : fruits, légumes, crustacés, poissons, viandes, œufs … mais aussi vaisselle, vêtements …

      


Mercado de la Boqueria

Un des points favoris pour les rendez-vous festifs est le Pla de la Boqueria, en milieu de Rambla, présentant au sol une mosaïque en céramique dessinée par Joan Miró, utilisant comme bien souvent les trois couleurs primaires.
Un peu plus loin apparaît l’Eglésia de Betlem, du XVIIè siècle, dont la façade donnant sur Rambla présente deux portes de style baroque et un portail latéral orné de statues de Saints locaux.  À l’extrémité nord de Rambla, voici la Plaça de Catalunya et Font de Canaletes, lieu de rendez-vous des supporters la veille d’un match du FC Barcelone. Selon une légende, les personnes qui boivent de l’eau de cette fontaine du XIXè siècle ne peuvent que tomber amoureux de la ville et s’engagent à y revenir.

Font de Canaletes

Comme on le voit sur le cliché suivant (qui n’est pas personnel) la Plaça de Catalunya est le lieu où « tous les chemins s’ouvrent, qu’ils soient centripètes ou centrifuges, d’où tout part et tout arrive ».

                                                        Plaça Cataluyna

On ne pouvait pas vivre quelques jours à Barcelone sans goûter à ses tapas. Même si à ce sujet la ville ne possède pas la réputation d’autre cités espagnoles ou basques que nous connaissons, comme Pamplona, San Sebastian, Saragosa ou Logroño, nous prenons plaisir à nous accouder à un bar bien achalandé, le Moka, seuls clients face à la camarera, les autres touristes préférant le confort des tables et des chaises. De quoi aussi pratiquer un peu plus notre Espagnol et de retrouver des similitudes entre le Catalan et le Béarnais.
La dernière marche de la journée nous mène au métro Urquinaona pour regagner l’appartement de nos amis.

Fin de la première partie.

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