Nouveaux textes de Camin Casa : deuxième partie

Après la première partie des textes inédits, pour la plupart, de Camin Casa, parue le 08 avril 2020, qui concernait 8 textes, nous proposons une liste de 9 autres écrits. Nous reproduisons l’introduction précédente.
Je fournis les titres d’anciens textes déjà écrits, presque toujours, avant la sortie de notre deuxième CD en 2008 et certains même avant celle du premier CD de 1997. En revanche, le premier brouillon de la toute dernière chanson (beróina) date … du 14 novembre 2019. La liste qui suit ne correspond pas à un ordre chronologique car la trace de la date d’écriture du texte est souvent absente. Chaque titre est accompagné de quelques commentaires sur le thème de la chanson et d’un échantillon de texte.
Se succèdent, sans ordre chronologique de création : un, dus, tres ; com la huelha ; los arrèrhilhs ; l’ors ; que vòs mainat ? ; Aràmits en davant ; la vita de l’aulhèr ; beròina ; lo Dédé de Lautrec. 

Un, dus, tres (un, deux, trois).

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque.
Le titre de cette chanson aurait pu être « e un, e dus, e tres »  car initialement l’idée fut de s’inspirer du slogan post coupe du monde de foot de 1998 : « et un, et deux, et trois« , après la victoire en finale 3-0 de l’équipe de France face à celle du Brésil.
La chanson est construite sur 10 couplets assez courts, de thèmes différents, comportant 7 lignes dont la quatrième et la sixième identiques. La toute première ébauche date du 11 juillet 2001, écrite sur la pelouse de la Place des Vosges à Paris, sur fond de musique classique d’un orchestre de rue (basse, violoncelle …), avec seulement 3 paragraphes entamés en ce lieu mythique, à deux pas de la Place de la Bastille, du Lycée Victor Hugo que fréquenta Aurélie en Hypokhâgne, du Musée Carnavalet … Place des Vosges où il m’arriva de participer à la Fête de la Musique du mois de juin en compagnie des « Béarnais de Paris » et des « Arricouquets »d’Ossau.
Les brouillons retrouvés montrent l’apparition successive de nouveaux thèmes et aussi l’évolution de l’ensemble. Ainsi naît un quatrième couplet le 29 septembre 2001 puis les cinquième et sixième le 27 janvier 2002. On attendra le 03 juillet 2002 pour parvenir à la mouture pratiquement définitive. Un de ces brouillons a été conçu sur les quais de Seine, face à Notre-Dame-de-Paris, que j’ai « croquée » sur la même feuille avec sa flèche encore dominante.
Les dix « thèmes » de chanson : l’amor (l’amour), la canta (la chanson), lo rugbi (le rugby), la dança (la danse), l’amistat (l’amitié), la vinha (la vigne), la garbura (la garbure), lo milhòc (le maïs), la pintrura (la peinture), la pipèrada (la pipérade).
A chaque fois trois éléments sont associés au sujet traité dans le couplet.
Trois exemples avec la chanson, le maïs et la peinture.
Ua musica, duas trucadas, tres paraulas, un, dus, tres, la canta viu, e un, dus, tres, la canta viu (une musique, deux percussions, trois paroles, et un, deux, trois, la chanson vit).
Ua bona tèrra, dus dias de ploja, tres dias de sorelh, un, dus, tres, lo milhòc viu, e un, dus, tres, lo milhòc viu (une bonne terre, deux jours de pluie, trois jours de soleil et un, deux, trois, le maïs vit).
Ua grana tela, dus espincèus, tres colorinas, un, dus, tres, la pintrura viu, e un, dus, tres, la pintrura viu (une grande toile, deux pinceaux, trois couleurs, et un, deux, trois, la peinture vit).

Com la huelha (comme la feuille).

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque.
Les feuilles des arbres diffèrent par leur couleur, leur forme, leur façon de voltiger entre la branche qui les soutenait et le sol. Mais toutes sont libres dans leur trajet ultime. Seul le vent les guide. En est-il de même pour les êtres humains ? Au lieu de les enrichir, leurs différences ne les handicapent-ils pas ? Se poser la question c’est déjà y répondre.
Les premières lignes de la chanson furent écrites dans le … métro parisien, en avril 1985 : juste le refrain et quelques idées éparses, en adoptant encore alors l’écriture phonétique. D’autres épreuves se succédèrent, en juin et juillet 1986 par exemple, et la toute dernière, classée 7, en septembre 1989. La musique varia également et je ne m’interdis pas de la modifier encore, à l’aide de mon diatonique.
Le refrain est encadré par 5 couplets. J’en propose deux.
Refrain : Que cadi com la huelha – Qui voleteja e torneja – Adiu donc, vita tan bèra – Me’n torni tà la tèrra. (Je tombe comme la feuille qui voltige et tournoie. Au revoir donc ma belle vie, je retourne à la terre).
Couplet 1 : Non m’agradi pas tròp aqueths camins tots drets – Qui esconan l’ahida, la tendressa e l’enveja – Que’m vaga mei quauques susprenants virolets – D’on hugis a tot còp un sovièr, un saunej. (Je n’aime pas beaucoup ces chemins tout droits qui cachent l’allégresse, la tendresse et l’envie. J’aime mieux ces tournants surprenants d’où surgit toujours un souvenir, un rêve).
Couplet 3 : Que pòt har la color o la car de la huelha ? – Qu’arriba tostemps com pòt despuis lo som de l’arbe – L’ua viatja au miei de las autas com l’oelha – L’auta camina sola com aciu-haut la craba. (Qu’importe la couleur ou l’allure de la feuille. Elle arrive toujours comme elle peut du sommet de l’arbre. L’une voyage au milieu des autres comme la brebis dans le troupeau, l’autre chemine seule comme la chèvre en haut de la montagne).
 
Los arrèrhilhs (les petits enfants).

Chanson écrite en 2018, en l’honneur de nos deux (à ce moment là) petits-enfants Jeanne et Artús, titre d’ailleurs initial formé de ces deux prénoms, avant de devenir los arrèrhilhs afin que ce texte fête aussi les futurs autres possibles petits-enfants. Pour nos filles Aurélie et Séverine j’ai composé une autre chanson, mainada, qui figure dans le deuxième CD de Camin Casa (mai 2008), interprétée a cappella par Séverine et moi. Je pense que il me sera difficile de composer pour les arrières-petits-enfants.
La première ébauche date du 15 décembre 2017 lors d’une balade à Saint-Pée avec Aurélie et Artús (2 mois et 10 jours) dans son écharpe. D’autres étapes « a casa » suivent puis dans la Scénic nous amenant sur Epinay le 23 décembre, entre Bordeaux et Paris. Ultimes modifications ou apports le 14 février 2018, dans une chambre de … l’hôpital d’Oloron pour me faire retirer un catheter.
La musique accompagnant ce chant me tient particulièrement à cœur car elle provient d’un air que chantonnait, avec force, lorsqu’une fête nocturne se terminait, mon ami Bernard Bersans, trop tôt disparu en 2016. Air sans paroles mais qui ne m’a jamais quitté depuis, une façon pour moi de garder Bernard auprès de nous. De plus j’ai construit la partition musicale et je l’interprète à l’accordéon diatonique (la mélodie pour l’instant avant de m’intéresser aux accords).
La chanson comprend un refrain et 5 couplets. Un échantillon suit.
Premier couplet : Ua gojateta e un gojat son vaduts ací – Dus arridolets, dus espiars tan clars – Tremolan lo còr (une petite fille et un petit garçon sont nés chez nous. Deux sourires et deux regards si clairs qui nous font vibrer le cœur).
Quatrième coupletUa gojateta e un gojat son vaduts ací – Dus diamants brilhants, duas perlas vivas – Esclairan lo cap (une petite fille et un petit garçon sont nés chez nous. Deux brillants diamants et deux perles vives qui nous éclaircissent la tête).
Refrain : Trincatz, bebetz, entà d’aqueth par – Dançatz, cantatz, jamei acabatz (Trinquez, buvez, en l’honneur de cette paire, dansez, chantez, ne vous arrêtez jamais).

L’ors (l’ours).

Ces dernières  et futures années la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées a été/est/sera au centre de nombreuses discussions/affrontements. Chacun(e) argumente ou s’oppose, même sans être spécialiste ou connaisseur de l’environnement ou de la vie pastorale. Il serait hasardeux de réduire les intervenants en seulement deux groupes : les associations  écologistes protectrices de l’ours d’une part, les producteurs éleveurs de montagne d’autre part.
Dans la chanson que je consacre à l’ours dialoguent deux personnes : un jeune garçon (qui peut être bien sûr une jeune fille) et son grand-père (sa grand-mère). L’enfant positive la présence de l’ours et l’aïeul lui révèle quelques aspects négatifs, non pas de l’ors en lui-même mais de sa réintroduction non contrôlée dans le massif pyrénéen.
La chanson se compose d’un refrain et de 7 couplets, construits en plusieurs étapes (je relève au moins 9 ébauches numérotées et datées) entre septembre et octobre 2010. Sur mes brouillons je note souvent les lieux d’inspiration ou d’écriture, très variés, comme le Parc-du-Coteau de Vitry-sur-Seine, les quais de la Seine, face à Notre-Dame-de-Paris, le Lac de Créteil, les gares ferroviaires de Pau et de Bordeaux.
Lors d’une répétition du groupe Camin Casa nous avons travaillé ce texte, le 27 octobre 2010. Participaient les frères Sébastien et Yannick Arrieux, Gilles Gayral et Jean-Pierre Bergé.
Je résume quelques arguments de l’enfant : l’ours a toujours vécu en montagne – il est gentil puisqu’on le représente par une peluche toute douce – c’est un maillon de la chaîne de la nature – ce pourrait être une manne touristique – quand un berger subit des pertes à cause de l’ours il est indemnisé – heureusement on a fait appel à un ours slovène – il ne faudrait pas qu’il soit à la merci des chasseurs.
Quelques réponses du grand-père : le nombre d’ours doit rester limité, donc leur reproduction – l’ours est débonnaire mais ses griffes ne sont pas de velours – si les troupeaux devaient diminuer ou même disparaître qui nettoierait les prairies de montagne ? – la montagne ne doit pas devenir un Parc d’attraction – les indemnisations ne compensent pas tout le travail antérieur et n’effacent pas le traumatisme subi par les rescapés du troupeau – l’ours slovène ne retrouve pas ses conditions de vie habituelles et il ne sait pas lire les pancartes écrites en Occitan si bien qu’il risque sa vie en traversant nos routes de montagne (là je crois que grand-père s’amuse) – les chasseurs réservent leurs munitions pour les palombes et les sangliers, l’ours n’a rien à craindre.
Refrain : Ò, Papi, ditz-me – Perqué tant d’arrueit ? – Ò, Papi, ditz-me – Perqué tant d’arrueit – Tà l’ors en la montanha ? (Oh, Pépé, dis-moi pourquoi tant de bruit autour de l’ours en montagne ?)
Couplet 1 : Que sabes plan que l’ors a tostemps viscut en las nostas contradas –  Mes seré un problèma si n’i en avé autant com las flors e las pèiras deu camin. (Tu sais bien que l’ours a toujours vécu dans nos contrées. Mais cela deviendrait un problème s’il y en avait autant que les fleurs et les pierres du chemin).
Couplet 2 : Totun l’ors vertadèr qu’ei autant brave com l’ors de peluisha – Avisa té de cadèr enter sas patas – Urpas d’ors ne son pas heitas en estòfa. (Pourtant l’ours véritable est aussi gentil qu’un ours en peluche – Méfie-toi de ne pas tomber entre ses pattes car les griffes de l’ours ne sont pas faites en étoffe).

Que vòs mainat ? (que veux-tu garçon ?)

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque
.
Peut-être bien la chanson qui a subi le plus de modifications, dans la forme, les expressions, la mélodie. L’orthographe de la première épreuve est encore phonétique : le titre en est « que bos maynat ? ». Les différentes versions couvrent les années 1990 à 2010, soit deux décades, durant lesquelles je remodelais, j’éliminais, je m’abstenais quelques mois …
A l’origine le texte repose sur 6 couplets, chacun formé par la répétition du précédent, augmenté d’une nouvelle ligne. Le premier couplet comprend donc une ligne, le second deux lignes … le sixième six lignes.
Résumé : A la question qu’on lui pose : « Quels sont tes désirs, garçon ? », le jeune homme énumère un certain nombre de souhaits : viver per ací (vivre ici), aimar per ací (aimer ici), tribalhar per ací (travailler ici), decidar tà jo (décider pour moi) …
Au fil des ans désirs et exigences se précisent : être utile au pays, protéger son air, son eau, sa langue. J’ai ajouté de plus dans chaque strophe une formulation qui n’a rien à voir avec le thème mais qui est supposée amener un peu de fantaisie et de rythme : baisha lo cap, lheva la cama (baisse la tête, lève la jambe).
A l’heure d’aujourd’hui, avril 2020, je me demande si je ne me lancerais pas dans une nouvelle écriture de cette chanson.
Refrain : Que vòs mainat, tà estar urós ? Que’t cau mainat, per estar gaujós ? (Que veux-tu, garçon, pour être heureux ? Que te faut-il, garçon, pour être joyeux ?)
Je ne donne que le dernier couplet puisqu’il reprend les précédents.
Dernier couplet : Tot simplament, baisha lo cap, lheva la cama, tot simplament viver per ací, shens mendiar, ni panar, ni plorar. Aimar per ací, ua d’ací o d’aulhors, Aver tribalh, utile e agradable. Viatjar tanben, conéisher lo monde. Tot simplament, baisha lo cap, lheva la cama, tot simplament viver au país  (Tout simplement vivre par ici, sans mendier, ni  voler, ni pleurer. Aimer par ici, une d’ici ou d’ailleurs. Avoir un travail, utile et agréable. Voyager aussi pour connaître le monde. Tout simplement, vivre au pays).


Aràmits en davant ! (en avant Aramits !)

Chanson conçue en 2013. Elle débute le 26 mai 2013 lors d’une balade avec Hélène autour de notre maison en passant par la Mielle qui arrose Saint-Pée de haut et Saint-Pée de bas. Simplement un couplet ou refrain, je n’ai pas choisi tout de suite. Quatre épreuves suivent, la définitive le 13 juin 2013.
Si ce chant en l’honneur de l’équipe de rugby d’Aramits-Asasp n’a jamais été interprété, je l’ai quand même confié dès sa conception finale,  à un des entraîneurs de la formation barétounaise. Aucune suite ou réaction depuis, le texte doit dormir au fond d’une poche ou d’un tiroir.
Le club Aramits-Asasp officie en Fédérale 2 depuis quelque temps. Le stade se situe à Aramits, en pleine vallée de Barétous, à une quinzaine de kilomètres d’Oloron. Il fêta naguère ses 50 ans d’existence.
Certains joueurs de l’équipe et une partie de l’entourage, dirigeants et supporteurs, ont des occasions de chanter, parfois en Béarnais, lors de repas communs ou sur le stade, face aux tribunes … après une victoire. Ils entonnent systématiquement ce que l’on pourrait assimiler à un hymne le refrain suivant : « en Barétous que i a de bons garçons (prononcer bous garçous), Baré-Baré-Baré- Baré-Barè-Baré-Baré-Baré-Baré-Baré-Barétous (le tout bis) » (en Barétous il y a de bons garçons … )
« Aràmits en davant » repose sur quatre couplets.
Premier couplet : En davant, Varetons – Vienguts ací que son tots – En davant, Aràmits – Que son ací  los amics – Varetons, Cap e tot – Aràmits, tots hardits. (En avant, Baretous, tous les amis sont venus. Baretous, tout dans la tête, Aramits plein d’hardiesse).
Deuxième couplet : En davant, los avants – Tostemps ganhar la veishiga – En davant los tres-quarts – Jamei cadèr la veishiga – Varetons, Cap e tot – Aràmits, tots hardits(En avant les avants, toujours gagner le ballon ovale. En avant les trois-quarts, jamais laisser tomber le ballon).

La vita de l’aulhèr (la vie du berger).

Dans notre entourage familial gravitent plusieurs bergères et bergers (et il y en a  aussi chez quelques amis). Ainsi, dans la génération des nièces et neveux, et notre gendre, on en dénombre 6. Six exemples que nous observons et fréquentons, que ce soit dans leurs fermes de la vallée de Barétous ou dans les estives d’Aspe et Barétous. Dans cette chanson je salue la vie de ces « aulhers » en mettant en exergue quelques uns de leurs travaux ou occupations.
J’ai testé ce texte, vocalement, un soir avec deux chanteurs du groupe Arguibelle, Michou et Bruno et je l’ai proposé une autre fois, sans la musique, à leur chef de chœur Jean-Claude O en pensant que cela pourrait les intéresser. Mais point de retour à ce jour.
L’idée originelle remonte au 28 août 2006, assis face à la Pyramide du Louvre (le premier brouillon en atteste). D’autres apports et améliorations suivront (épreuves numérotées de 1 à 8) jusqu’en juillet 2010, pour les paroles, en des lieux souvent nommés dans mes brouillons, tels que le Lac de Choisy-le-Roi où se déroulait notre footing, le Parc du Coteau de Vitry-sur-Seine, plusieurs fois (il jouxtait notre appartement), le Bus 183 qui nous menait dudit appartement au Métro de la Porte de Choisy. Le 17 novembre de la même année je fignolais un peu plus le rythme musical et ses temps forts.
Les travaux cités peuvent concerner le quotidien comme le saisonnier : en juin et en septembre la montée aux estives puis sa descente, là-haut matin et soir la traite des brebis et la fabrication du fromage en matinée ; entre octobre et mai labour, semences, fenaison et entretien des machines et des locaux …
Chacun des 6 couplets se termine par deux lignes adaptées à la strophe concernée. Exemples de deux de ces couplets :
Deuxième couplet : Au mes de junh l’amontanhatge – Lo tropèth trauca lo vilatge – Breçat au son de las esquiras – Ritmant lo pas de las anheras – Atau comença la sason, la sason de l’aulhèr. (La montée aux estives s’effectue au mois de juin – Le troupeau traverse le village, bercé par la musique des clochettes qui rythme le pas des brebis. Ainsi débute la saison du berger).
Cinquième couplet : Deu mes d’octobre au mes de mai – Jamei non manca lo tribalh – Tostemps laurar, semiar, dalhar – A còps totun hestassejar – Atau se passa l’annada de l’aulhèr (D’octobre à mai le travail ne manque pas : toujours labourer, semer, faucher, et parfois quand-même festoyer. Ainsi se passe l’année pour le berger).

Beròina (jolie petite).

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque.
C’est la toute dernière création, commencée le 11 novembre 2019, achevée  (pour le moment) en 2020 : le 16 janvier, pour le texte, et le 02 février, pour la musique , chanson inspirée d’un paragraphe d’un livre de cours d’espagnol. Dialogue entre deux personnes, que j’ai développé et adapté. Comme cela m’arriva déjà en plusieurs occasions lors de mes marches dans les bois ou le long du gave je retins lors d’une d’elles, en décembre 2019, un air que je jugeai assez entraînant et de retour a casa je le jouais au diatonique avant d’écrire la partition. Il fallut bien sûr ensuite apporter quelques modifications aux paroles pour qu’elles cadrent correctement à la mélodie.
Les 7 couplets se construisirent peu à peu entre les deux dates signalées plus haut, en des lieux très différents : outre le logis, au parcours Santé de Saint-Pée, chez Aurélie et Matthieu (et Artús) lors du réveillon du 24 décembre, balade autour du château d’eau de Saint-Pée, TGV Pau-Paris …
Résumé : Le numéro 1 questionne son ami le numéro 2 sur la « belle » (beròina) qui vit depuis peu chez ce dernier. Age, taille, couleur des cheveux, couleur des yeux … Tout est parfait mais le numéro 2 paraît inquiet. Le numéro 1 ne comprend pas cette inquiétude. La réponse apparaît dans le dernier couplet (voir plus bas : suspens !)
Des 7 couplets je livre les numéros 1, 2, 6, 7.
Premier couplet : – Adiu l’amic, que t’arriba donc, tà estar tan gaujós ací ? – Qu’u te vau diser gójat, a noste despuish gèr vive ua beròina.– Bonjour l’ami, qu’est-ce qui t’arrive donc pour être aussi joyeux ici ? – Je vais te le dire, garçon, depuis hier une jolie petite vit chez nous).
Deuxième couplet : – Quina chança qu’as mon amic, quin atge a ta beròina ? – Qu’ei tota joeneta, doça, amistosa, la voleri guardar longtemps.( – Tu en as de la chance mon ami. Quel âge a donc ta jolie petite ? – Elle est très jeune, douce, affectueuse. J’aimerais la garder longtemps).
Sixième coupletQuina chança qu’as mon amic, dab era n’as pas nat chepic ? – Si pr’mor que demora tròp au solèr de haut, au ras deu frineston ubert ( – Tu en as de la chance mon ami, avec elle tu ne te fais pas de souci – Si parce qu’elle reste trop au grenier en haut tout à côté de la fenêtre ouverte).
Septième couplet : – Mes de qui me parlas mon amic ? Qui ei donc aquera beròina ? – Que’t parli de Pixu, ma navera gateta, qu’èi tan paur que cadosse.
( – Mais de qui me parles-tu mon ami ? Quelle est donc cette jolie petite ? – Je te parle de Pixu, ma nouvelle petite chatte, j’ai si peur qu’elle tombe de là-haut).

Lo Dédé de Lautrec.

Ce texte fut écrit à l’occasion des 50 ans de André (Dédé) Coste, un Aveyronnais perdu en plein Paris, depuis la fin des années 80, au milieu des autres Occitans de notre Association l’Estancada : Bigorre, Béarn, Landes, Lot et Garonne, mais aussi Corse, Catalogne …
Nous fûmes quelques uns de l’Estancada à être invités à Lautrec, pays natal de la vedette du jour et, à cette occasion, je composai une chanson très courte, sur un air provenant de C’Jérôme, un tube de la radio une dizaine (ou plus ?) d’années auparavant.
En quelques lignes concentrées sont décrits quelques épisodes de la vie parisienne de notre héros.
La chanson ne comprend que 3 couplets dont voici deux d’entre eux.
Premier couplet : Òc, soi jo, Dédé, Parisenc de Lautrec – Soi jo, Dédé, Occitan a Paris – Luenh deu país, a i deviéne pèc ! (Oui, c’est moi, Dédé, Parisien de Lautrec, c’est moi, Dédé, Occitan à Paris, loin du pays, à en devenir fou !)
Troisième coupletÒc, soi jo, Dédé, mitat sègle qui càd – Soi jo, Dédé, demori plan hardit – Atau qu’an dit amics de l’Estancada (Oui, c’est moi, Dédé, la moitié d’un siècle me tombe dessus, c’est moi, Dédé, je reste toujours « hardi », ce sont les amis de l’Estancada qui le disent).

 

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