Thaïlande : quatrième partie

Sont décrits ici les jours 8 et 9, de Chiang Maï à Cha Am, avec une nuit passée dans le train entre les villes de Chiang Maï et Bangkok, séparées de 700 km. Quand j’écris ces lignes (22 mai) l’armée thaïlandaise instaure la loi martiale, mais ce n’est pas un coup d’état, dit-elle. Les subtilités de langage des militaires de tous les pays nous surprendront toujours. Dès le lendemain (23 mai) le coup d’état est formulé et les principaux dirigeants civils du pays « convoqués » par l’armée. Durant notre séjour nous n’avons rien remarqué de la tension régnant en Thaïlande depuis novembre 2013 pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les « chemises jaunes » , réclamant la destitution de la première ministre, trop inféodée à son frère en exil car accusé de corruption et qui la précéda à la tête du gouvernement, se localisent principalement dans le sud du pays, que justement nous ne parcourûmes pas.  De plus, dans la ville de Bangkok les manifestants ne se regroupaient, paraît-il, qu’en certains endroits stratégiques, du moins pendant notre période de visite, et notre passage à Bangkok fut trop court pour découvrir tous les quartiers de la ville, comme on le verra dans le récit des deux derniers jours. Enfin, les « chemises rouges« , soutien du gouvernement en place, se concentrent plutôt dans le nord du pays et ne perturbent bien sûr pas la tranquillité de l’économie locale tournée vers le tourisme. Aucun impact donc de l’agitation du moment sur notre découverte du nord du pays. Une ou deux fois nous avons questionné personnellement notre guide Wat sur la situation politique de son pays mais dans sa réponse il n’entra jamais dans les détails, la résumant à des actions ponctuelles et cadrées dans la seule ville de Bangkok, sans nous détailler les raisons profondes de ces affrontements.

Jour 8 : dimanche 06 avril (de Chiang Maï à Bangkok).
Matinée consacrée à Elephant Park de Chiang Dao à une heure de route , camp d’entraînement au travail des éléphants. Bien que l’exploitation des éléphants dans les forêts soit interdite depuis 1990 on estime que près de 10 % d’entre eux travaillent encore de façon illégale. La grande majorité du groupe participe à la promenade à dos d’éléphant – deux personnes plus le cornac par éléphant. En 45 minutes s’effectuent les traversées de la rivière et de la forêt pour un parcours exotique mais cahotant, assez difficile pour certaines personnes souffrant déjà du dos. Avant d’assister à la démonstration des éléphants la visite du camp se poursuit dans une charrette tirée par des vaches indiennes ou des zébus aux cornes remarquées. Pour ceux qui ne s’étaient pas inscrits à ces deux raids le camp se découvre à pied : boutiques, café, rizière attenante. Puis vient l’exhibition des éléphants allégés de leurs passagers mais dirigés par leur cornac. Jeu d’adresse avec un ballon rond : shoot avec une patte de devant, prise du ballon par la trompe pour l’envoyer ensuite derrière et le botter de nouveau avec une patte arrière. Sons musicaux à l’aide d’un harmonica. Maniement de troncs d’arbres (brindilles pour eux !) : pousser, soulever, ranger en pile. Arrosage des spectateurs (on pouvait s’y attendre) par la trompe. Participation forcée d’un observateur à qui on ôte le chapeau avant de lui rendre en espérant une pièce de remerciement. Marche du troupeau en file indienne, la trompe reliée à la queue du précédent. Au commandement du cornac, lever une patte et saluer en barrissant. Saisir avec la trompe un billet dans la main d’un touriste et le donner à son cornac derrière, sur son dos. Enfin le top : trois éléphants capables de peindre en même temps, en changeant de pinceau quand il faut, un arbre au tronc noir, avec quelques feuilles colorées et une esquisse d’éléphant assis vu de dos. L’un d’eux termine son tableau par sa signature (Suda). Évidemment ces peintures sont proposées en vente dans les boutiques du camp.
Photos 195 à 199 : Élephant Park

Dans l’après-midi nous visitons plusieurs ensembles artisanaux d’état, selon le même processus : démonstration du savoir faire puis vente. Successivement nous pouvons apprécier et découvrir le travail du teck, la fabrication des ombrelles – en papier, en soie ou en coton – la variété des objets proposés en maroquinerie, les nombreuses espèces et couleurs d’une plantation d’orchidées – avec possibilité d’en emporter.
Durant ces deux jours passés dans la région de Chiang Maï un caméraman professionnel a filmé le groupe, depuis son arrivée à l’hôtel jusqu’à la visite du camp d’éléphants. Pendant le déplacement en bus nous visionnons le DVD qu’il en a tiré. Ce DVD et un autre – documentaire sur la Thaïlande – sont vendus 1000 bahts (25 €).
A 16 h le bus nous laisse à la gare ferroviaire de Chiang Maï pour un départ vers 17 h et un voyage de nuit qui nous mènera en train couchettes, climatisé, jusqu’à Bangkok. Pendant ce temps le chauffeur et son assistant referont les 700 km en bus.
Les quarante personnes constituant notre groupe occupent un wagon entier, constitué d’un couloir central avec des boxes 2×2. Marie nous incite à la suivre dans des jeux de mimes tournés autour des gens ou des événements de notre séjour thaï. Nous dégustons les sandwiches copieux préparés par Wat. A la demande générale d’une personne (Maddy) Paul, Hélène et moi entamons deux chansons du « pays » – ce qui ne veut pas dire qu’au bout de huit jours la nostalgie nous étreint déjà – : « se canti » et « derrière chez moi il y a une montagne ». Le personnel installe les couchettes à 22 h et, après une nuit calme, sans secousses,sans bruit, à vitesse modérée, nous arrivons sur Bangkok à 5h45.
Photos 200 et 201 : Dans le train, le traintrain plein d’entrain de Maddy et Odile. 

Jour 9 : lundi 07 avril (de Bangkok à Cha Am).
Le bus nous attend à la gare de Bangkok pour nous mener au Royal River – celui de notre premier jour en Thaïlande – où nous récupérons de cette nuit ferrée par les douches et petits déjeuners d’usage avant de partir pour la station balnéaire de Cha Am, située à 180 km à l’ouest de Bangkok, où nous resterons deux nuits. Au cours de ce voyage avec deux arrêts, dont celui du déjeuner dans un self, chaque binôme du groupe discute des montants à verser au guide, au chauffeur, à son assistant. Dans sa brochure, Pro-Btp suggérait des tarifs, différents selon la personne concernée. Quelques différences avec ces recommandations apparaissent d’un duo à l’autre. Nous arrivons au Regent Cha Am Beach et son verre d’accueil vers 15 h. À partir de ce moment nous avons quartier libre (youpee !) pour la soirée et la journée du lendemain. Dorénavant, à part le petit déjeuner du matin, les frais de restauration sont à notre charge. L’ immense hôtel se dresse en bord de mer et dispose d’une piscine : la température voisinant des 35°, ces proximités aquatiques nous ravissent.
Photos 202 et 203 (de Mayie Etchepare) : Hôtel, piscine et mer au loin.

Premiers pas dans la plage pour certains, premiers plongeons dans la piscine pour d’autres, quelques emplettes dans une supérette proche et apéro au bar de l’hôtel, avant de monter dans une navette  qui nous conduit à la grande ville voisine de Hua Hi distante de 20 km. Nous partons avec une dizaine de membres de Btp Pro pour l’entrée du marché nocturne de Hua Hi. Du fait de la température élevée dans la journée bon nombre de commerces n’ouvrent qu’en fin d’après-midi et servent tard dans la nuit. Dans ce marché on côtoie une foule dense où, pour une fois, les touristes ne sont pas majoritaires. De nombreux petits étals très variés attirent notre attention : habillements divers comme pantalons,chapeaux, tongs, bibelots, massages en plein air devant les passants … Hélène et Odile consultent un costumier sur mesure (lin) et envisagent d’y revenir le lendemain avec Maddy mais l’emploi du temps sera finalement autre. On s’installe devant un des bouis-bouis typiques en plein air où les mets se grillent devant le client. Pour nous il s’agira de calamars et brochettes de poulet. On baigne dans le brouhaha, l’animation, les couleurs, les odeurs caractéristiques de ce genre de marché. Enfin une certaine authenticité ! Retour à notre hôtel par la navette (200 bahts aller-retour par personne : 5 €).

Fin de la quatrième partie

Thaïlande 2014 : troisième partie

La troisième partie de notre périple thaïlandais balaie les jours 6 et 7, de Chiang Raï à Chiang Maï. On rejoint l’extrême-Nord du pays et son fameux Triangle d’Or avant de redescendre sur Chiang Maï où nous passerons deux nuits.

Jour 6 : vendredi 04 avril (de Chiang Raï à Chiang Maï)
Dès 7h du matin nous nous nous installons dans des pirogues à moteur, à fond plat (par groupes de 6 personnes). Nous remontons durant une demi-heure le fleuve Kok, sur une vingtaine de km ; le Kok se jette dans le Mékong 60 km plus bas (j’intercale très rarement des points-virgules, sûrement sous l’influence de Cavanna qui les détestait et ne comprenait pas leur utilité). Sur les bords de la rivière s’étalent des paillotes de toits en paille de riz, vides à cette heure matinale mais utilisées comme restaurants dans la journée.

Photos 123 à 129 : Quelques vues du Kok et de ses rives.

A la descente de la pirogue le bus nous reprend pour nous mener en une demi-heure à une station de 4×4 située à 32 km de la Birmanie, afin de nous rendre ensuite dans ce qu’on nous annonce comme 3 villages montagnards. Auparavant nous traversons divers champs d’arbres fruitiers : cacahuètes, cocos, bananes. Nous passons sans être arrêtés un poste de contrôle de police : la recherche éventuelle de drogue est la cause de ce contrôle. Les taxis collectifs (8 personnes au maximum) nous emmènent dans un village isolé, perché dans la montagne, où se succèdent 3 communautés dont les habitants servent d’appâts aux touristes grâce à leur savoir faire artisanal, comme le tissage. Pas de vie villageoise réelle comme on l’espérait mais une exposition de montagnards costumés et souriants, certains d’origines tibétaine ou chinoise, afin d’attirer les photos et les achats des touristes que nous sommes. L’attraction principale demeure la femme-girafe, mais aussi l’enfant (fille exclusivement bien sûr)- girafe. Le regard perdu et la mine triste de certaines gamines bouleversent quelques un(e)s d’entre nous mais d’autres acceptent de se faire photographier à leurs côtés. Dès l’âge de 6 ans elles portent des anneaux de laiton autour du cou mais aussi parfois autour des bras ou des jambes. Au fil des ans on allonge cette spirale qui, à l’âge adulte, atteint 30 cm de longueur pour une masse de 5 kg. Devant un tel spectacle, je me mets à imaginer ce que pourraient devenir des villages de nos vallées pyrénéennes, Lescun par exemple, si le tout tourisme devait étouffer la vie pastorale d’aujourd’hui : zoo humain attractif où s’exhiberaient des personnages habillés en paysans (d’autrefois bien sûr) avec en prime l’ours qu’on aurait sauvegardé.

  Thailande avril 2014 327 Thailande avril 2014 332   Thailande avril 2014 348 Thailande avril 2014 353

Photos 130 à 146 : Clichés du village montagnard.

La route du bus continue ensuite vers le Nord, nous permettant de découvrir les forêts de teck centenaires, les plantations de tabac, les villas somptueuses des milliardaires locaux enrichis par le trafic d’opium tiré des plantations voisines de pavot.
Nous atteignons enfin le Triangle d’Or bordant le Mékong. Avec ses 4000 km en partant des hauts plateaux tibétains, le Mékong constitue un des plus grands fleuves d’Asie. Il sépare la Thaïlande du Laos sur plus de 600 km.
Triangle car point de rencontre de 3 pays : Thaïlande, Laos, Myanmar (Birmanie).
D’Or car les Chinois, responsables de l’implantation du pavot dans la région, vendaient l’opium en échange d’or exclusivement. La moitié de la production mondiale d’opium provient de cette région commune aux 3 pays. La Chine se situe à 260 km de là. Sur l’autre rive du Mékong, au Laos, nous apercevons un stade où se déroulent encore des combats de chiens et de coqs (pas ensemble). Après quelques achats d’objets artisanaux,les inévitables photos devant la pancarte indiquant le Triangle d’Or et le déjeuner en bord du fleuve, face à un casino laotien, nous redescendons vers le Sud pour rejoindre la grande ville de Chiang Maï. Durant cette étape nous est projeté un film romancé et romantique sur l’histoire réelle d’un ancien roi de Thaïlande, trahi par des courtisans alliés aux méchants Birmans (ça rime, le Birman ne peut-être que méchant). Route sinueuse en montagne et pluie violente : cela suffit pour provoquer plusieurs accidents avec voitures retournées dans le fossé et corps allongés sur des civières. Notre chauffeur, particulièrement habile, échappera tout au long de notre voyage de dix jours à tout incident ou accrochage.
Thailande avril 2014 373 

Photos 147 à 155 : Vues du Triangle d’Or

Alors que nous apercevons au loin le plus haut pic des environs (2600 m) la ville de Chiang Maï se dessine peu à peu : deuxième ville du pays avec ses 250000 habitants, surnommée ville des fêtes et des motos, mais aussi « la ville aux mille temples ». Demain nous visiterons trois des 300 temples encore en activité.
Le personnel de l’hôtel nous attend avec des fleurs et une boisson fraîche avant le repas classique et une soirée calme succédant à une journée plutôt harassante.

 Photos 156 à 158 : Notre hôtel de Chiang Maï

Jour 7 : samedi 05 avril (autour de Chiang Maï)
Comme nous résidons deux soirs de suite dans le même hôtel il est inutile de transposer les bagages dans le bus et, pour la première fois, le lever s’effectue une heure plus tard que d’habitude, soit 7 h. La journée débute par la visite du temple Wat Phra Doi Suthep, à 16 km de Chiang Maï, situé en pleine montagne (1000 m d’altitude), dont l’accès nécessite de gravir un escalier aux nagas (serpents), de 306 marches – un funiculaire permet aux personnes moins sportives de nous rejoindre. En plus des habituelles statues de Bouddhas on peut photographier celles du prêtre et de l’éléphant blanc dont nous résumons la légende. La relique sainte du Bouddha, ramenée parle moine Sumana en autre temple, Wat Suan Dok, se cassa en deux morceaux lors de sa chute. Le moine plaça l’un des deux morceaux dans un palanquin, sur le dos d’un éléphant blanc qu’on laissa errer à sa guise, le roi et sa cour suivant derrière. L’éléphant gravit la montagne et s’arrêta à l’ermitage Wasuthep. Il barrit trois fois, tourna sur lui même trois fois et s’effondra, mort. En cet endroit le roi fit construire un chedi doré pour y abriter la relique et le site sera régulièrement embelli par les souverains successifs. Le monastère devient alors le plus vénéré du nord du pays , visité par des pèlerins du monde entier. Autour du chedi doré entouré de quatre parasols, on admire les galeries et sanctuaires ainsi qu’un alignement de cloches qui portent chance à ceux qui les font tinter.
  Thailande avril 2014 429
Photos 159 à 178 :
Le Wat Phra Doi Suteh et ses 306 marches, ses cloches, les statues de l’Éléphant Blanc et du prêtre Sumana, son chedi doré.

La deuxième partie de la journée concerne trois visites d’entreprises artisanales avec une démonstration puis l’ouverture sur le magasin où le visiteur est attendu et cajolé. Une fabrique de bijoux nous ouvre d’abord ses portes : film montrant la manière d’extraire les pierres précieuses, dans une contrée du sud-est de la Thaïlande, puis achats possibles de bagues, colliers et autres bijoux en rubis, améthyste, quartz… Le deuxième arrêt s’effectue dans une entreprise de laque. Un exposé plein d’humour, ce qui nous surprend pour sa rareté, nous initie aux étapes successives, peinture, séchage, polissage, ponçage, suivant le support et le produit ajouté (peinture, feuille d’or … ). La vente d’objets laqués de toute beauté suit, bien sûr, cette démonstration. Enfin la fabrication de la soie mobilise toute notre attention et notre étonnement. Les différentes étapes de la vie du ver à soie apparaissent dans des compartiments successifs puis nous visitons l’atelier de fabrication et le magasin de ventes de foulards, chemises … Dans ces trois magasins d’état visités les prix des objets affichés ne peuvent pas être sujets à marchandage.
 
Photos 179 à 186 : Artisanat à Chiang Maï

Après le déjeuner à l’hôtel la visite de Chiang Maï se poursuit en tuk-tuk (pour deux personnes, soit une vingtaine d’engins pour notre groupe). La découverte de la ville dure une heure environ, dans le trafic intense des nombreuses motos et autos, dans les diverses fumées inhalées car le tuk-tuk se déplace à ras du sol, grand ouvert sur les côtés. Selon le quartier traversé on observe des différences dans la tenue des boutiques et des habitations. Deux arrêts agrémentent ce périple citadin. Au marché aux fleurs et aux fruits on nous offre individuellement un collier de jasmin. Puis nous découvrons un temple : le Wat Chedi Luang. A l’intérieur se déroule une cérémonie d’initiation de jeunes moines. Dès l’âge de trois ans les fils de familles pauvres qui ne pourraient pas se payer des études sont pris en mains par la communauté bouddhique qui leur assure l’éducation – jusqu’à l’âge de six ans paraît-il. De nombreuse dorures illuminent ce wat, comme tous les monastères visités précédemment. Derrière le temple on en contourne un autre, inutilisé pour le culte semble-t-il, victime d’un tremblement de terre il y a 500 ans et qui en garde les traces. Petite curiosité : en effectuant le tour de ces deux temples on longe un cabanon en dur dans lequel une urne recueille l’argent réservé à la nourriture des chiens errants, que l’on rencontre effectivement de temps en temps.

Photos 187 à 189 : Wat Chedi Luang

Le repas du soir se tient dans un resto sélect au menu unique et en partie inédit. Ainsi nous découvrons le riz gluant qui se déguste … avec le doigts, une petite écuelle pleine d’eau permettant de se rincer les doigts. L’intitulé de ce dîner, Kantoke, tire son nom du plateau de bois sur lequel se présentent des spécialités de la région avec le riz gluant. En même temps se déroule un spectacle musical et dansant, impulsé par de jeunes personnes dynamiques : 5 musiciens et 6 danseuses. Ils interprètent des danses du folklore montagnard, scènes décrivant divers métiers ou coutumes, comme le tissage de la soie, le ramassage du thé, la préparation à un combat …  Première curiosité dans ce spectacle avec un grand tambour tenu  verticalement par deux gars et frappé par un troisième à l’aide de diverses parties du corps : mains, avants-bras, tête, dos, genou … Deuxième curiosité quand, pour la dernière danse, les danseuses invitent quelques spectateurs à … monter sur scène et suivre leurs mouvements. Je fais partie des « invités ». Prestation remarquée par les tables du restaurant, à défaut d’être remarquable. Efforts de mobilité des mains et des doigts (caractéristiques de ces danses), en essayant de copier sur les danseuse locales, mais avec toujours un petit retard. Corps en mouvement alors qu’il devrait rester droit … En tout cas, à la descente de l’estrade, pas mal de commentaires se voulant élogieux mais où je percevais un fond d’ironie. Cet épisode figure, sans aucune gratification, dans le film tourné par un photographe professionnel qui nous suivit durant les deux journées consacrées à Chiang Maï.


Photos 190 et 191 : Marché aux fleurs de Chiang Maï

 

Photos 192 à 194 : Repas dansant

Fin de la troisième partie

Thaïlande 2014 : deuxième partie

Après la première partie de notre séjour thaïlandais, consacrée aux jours 1 à 3, la seconde décrit les jours 4 et 5, de Kantchanaburi à Chiang Raï – voir la représentation des parcours sur la carte dressée dans le précédent chapitre.

Jour 4 : mercredi 02 avril (de Kantchanaburi à Phitsanuloque).
Tout d’abord encore quelques images du cadre enchanteresse du site que nous quittons. Souvenirs des multiples parfums de ses arbres et bosquets, inconnus dans nos contrées gasconnes, des chants des kakatoès tombant en cascade du haut des arbres.


Photo 52 : Les senteurs traversent-elles votre écran ?

Photo 53 : Au revoir le camp, on serait bien restés un peu plus de temps.

On embarque sur un radeau de bambou tiré par une pirogue durant une heure sur la rivière Kwaï. Encore des maisons sur pilotis et … un éléphant sur les hauteurs de la rive. On le pense libre de ses mouvements avant d’apercevoir les chaînes qui le maintiennent à un arbre. Comme disait Zorba le Grec, la longueur que tu accordes à ta corde définit la limite de ta liberté.


Photo 54 : On confirme que la Thaïlande est bien le pays de l’eau.


Photo 55 : Quel courage ce type ! Embarquer sans bouée !


Photo 56 : Notre guide médite.

Photo 57 : Pour une fois c’est moi qui mitraille notre groupe


Photo 58 : Éléphant enchaîné à défaut de chêne éléphantesque.


Photo 59 : Les cafés ne sont pas encore ouverts


Photo 60 : Cabanes vues du radeau.


Photo 61 : Certains se promènent sur l’eau, d’autres travaillent de l’eau.


Photo 62 : On débarque ! Apparaissent notre guide et son jeune assistant.

Durant les 2h30 de bus avant d’atteindre Ayutaya (je n’ai pas noté le nombre d’heures de bus en 10 jours mais le total serait assez impressionnant) un film documentaire sur la Thaïlande nous est proposé, bien sûr dirigé sur le tout tourisme. Nous voici donc à Ayutaya, ancienne capitale du royaume de Siam,  de 1350 à 1767, date de sa destruction par les Birmans. Ville historique classée à l’Unesco. On ne visitera pas ses ruines mais on se rattrape avec deux temples fastueux. D’abord le Wat Mongkolphit où on découvre des Bouddhas de toutes tailles et de toutes positions dont un grand Bouddha couché revêtu d’un drap jaune. Une ascension à deux niveaux permet de dominer la ville et d’observer le rite suivi par de nombreux pèlerins : ils achètent une petite feuille d’or qu’ils collent ensuite sur un des Bouddhas siégeant à l’étage. Au dehors, en bas de cette structure, s’alignent d’autres Bouddhas qui entourent le monastère, revêtus eux aussi de draps jaunes, offrandes des visiteurs.
Je ne propose ici que quelques unes des nombreuses photos de ce site religieux.

 

       
Photos 63 à 77 : Vues sur le Wat Mongkolphit d’Ayutthaya

Avant la visite du deuxième temple, restauration classique, il faut bien en parler une fois. Très souvent du porc ou du poulet coupé en morceaux et servi avec un mélange de légumes, calamars ou équivalents, nouilles, et, en dessert, les fruits de saison : ananas, pastèque, parpaille. Enfin, arrêt à un marché alimentaire décrit par ces quelques clichés.


Photo 78 : Crêpes à la main.

Photos 79 à 81 : Denrées colorées
Et nous atteignons le deuxième temple d’Ayuthaya, le Wat Yaï Chaimonkol. Il comporte un Bouddha de bronze recouvert d’or, de 82 m de hauteur. On retrouve les offrandes, qui peuvent être alimentaires.

 
Photos 82 à 86 : Images du Wat Yaï Chaimonkol à Ayutthaya

On continue de remonter vers le Nord jusqu’à Lopburi, la cité des singes, puisqu’ils vivent en liberté dans la rue, du moins dans un certain périmètre. Durant la dizaine de minutes que nous consacrons à cet intermède ô combien touristique, des locaux nourrissent et éloignent en même temps de quelques mètres cette multitude de macaques. Manière de récolter quelques baths distribués par notre guide, comme il le fera souvent lors de visites de démonstration.


Photos 87 à 90 : Des singes en été, comme ne l’a pas écrit Antoine Blondin

De nouveau 2h30 de route pour rejoindre notre hôtel de Phitsanuloke, Topland Hotel. Dans le bus notre guide passe de rang en rang pour relever les inscriptions individuelles aux diverses activités des jours à venir, afin de réserver les places : visites de villages montagnards avec, entre autres, les femmes-girafes, massage médical, balade en tuk-tuk, promenade en éléphant. Notre mini groupe (Maddy, Odile, Patrick, Hélène et moi) s’inscrit pour les trois premières propositions, laissant donc de côté l’aventure à dos d’éléphant.
Après le repas du soir la plupart de nos partenaires de voyage boivent un coup au bar de l’hôtel ou s’éclipsent dans leur chambre. Pour nous – Hélène, Odile et moi sommes accompagnés par Marie, une Avignonnaise décontractée – ce sera un tour à pied dans la ville encore animée, certains commerces fermant tard du fait de la chaleur étouffante dans la journée : très souvent plus de 30 degrés.
Demain nous visiterons un Sanctuaire renommé, visible de notre chambre, au 9ème étage d’un immeuble qui en comporte 16.

Jour 5 : jeudi 03 avril (de Phitsanuloke à Chang Raï).
Entre l’hôtel et le Sanctuaire Wat Prabouddhachinnaraj nous parcourons à pied des rues déjà animées, dès 7 h du matin, où nous surprenons des scènes inédites. Moines d’âges divers se déplaçant avec leur obole au milieu des étals à la recherche de nourriture que les marchands ou parfois les passants leur offrent respectueusement. Militaires tout de blanc vêtus, portant épée sur le côté pour certains, estrade sur laquelle ils se disposent en silence, gradé objet de toutes les sollicitations, entouré de divers dignitaires civils, religieux, militaires et photographié sous tous les angles. Cet important personnage militaire entre dans le temple, suivi et servi par deux autres soldats de haut rang, et le trio se recueille longuement en différents lieux du monastère. De fait le général (on peut supposer que c’est son titre) préside une journée consacrée aux dons à Bouddha.
Le Wat abrite une statue de Bouddha datant du 13ème siècle, considérée comme la plus belle du monde. Immense statue entourée d’un halo en  forme de serpent autour de la tête et des bras, œuvre copiée et reproduite en de nombreux endroits.

Photo 91 : Moine en quête de nourriture
Photo 92 : Son collègue prospecte.

Photos 93 et 94 : Si c'est le même, il est gourmand !
Photos 93 et 94 :   Ils ont fait un peu de chemin au milieu des victuailles.

Photo 95 : Militaires à terre

Photos 96 et 97 : Préparatifs aux cérémonies.

Thailande avril 2014 230Photos 98 et 99 : Général en prières

 

  1. Thailande avril 2014 233
    Photo 100 : J’en vois un qui n’est pas concentré
    Photo 101 : Echaffaudage en bambou (courant)
    Photo 101 : Échafaudage en bambou (courant dans cette région)

    Le bus nous emmène ensuite à Sukhothaï, capitale du premier royaume de Siam aux 13ème et 14ème siècles, dans la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. On ne visite pas le Musée mais seulement les vestiges de la ville, Wat Man Ahat, parcourus à pied. Admirables monuments conservés des débuts de l’architecture thaïe et des influences extérieures nombreuses. Une ancienne sculpture du Bouddha, transférée vers Bangkok, chuta et le plâtre qui la recouvrait dévoila en-dessous de l’or, jusque là masqué. Depuis ce jour, quand les Birmans envahissaient la Thaïlande, ils testaient chaque statue, espérant y trouver de l’or dissimulé.


    Photo 102 : Plan de Sukhothaï

    Thailande avril 2014 249

    Photos 103 à 110 : Le Wat Man Ahat de Sukhothaï

    Avant d’atteindre la montagne et de déjeuner à ses pieds nous traversons des champs cultivés, de fleurs, d’ananas …
    Dans un de ceux-ci nous assistons à une démonstration de coupe puis découpe d’ananas, que nous dégustons ensuite bien sûr. Chaque pied ne donne qu’un fruit protégé du soleil par les longues feuilles qui l’entourent. Cet ananas de Thaïlande est vendu en France dans les magasins asiatiques (pas au même tarif).
    Les fermes longées sont en réalité des bicoques souvent en bois pour les murs et, pour les toits, en tôle et parfois en teck, un des arbres les plus fréquents dans cette région. Quelque scènes insolites agrémentent le paysage : un veau avec un enfant dans ce qui semblait être une pièce d’habitation, un Bouddha doré complètement isolé dans une clairière, des terrains de sport désherbés, des statuettes et décorations annonçant un lieu de culte au milieu des boutiques et échoppes.


    Photo 111 : Notre restaurant du midi en plein champ d’ananas.

    Photos 112 à 115 : Ananas en masse dans la nasse
     

    Photos 112 à 115 : Ananas en masse dans la nasse

    Thailande avril 2014 268
    Photo 116 : L’inévitable moto contre la cabane
    Thailande avril 2014 267
    Photo 117 : Appareillage tenu par … Georges le Palois

    Avant dernière étape de la journée au Lac Phayao, embrumé, du fait des fumées de feux de forêt provoqués par les Birmans proches. Encore une centaine de kilomètres pour arriver à Chiang Raï, ville de 60000 habitants, à 500 m d’altitude, à 60 km de la frontière commune à 3 pays : Thaïlande, Laos, Birmanie (ancien nom).
    Après le repas du soir nous bénéficions d’un massage dit médical. Appréciable, reposant, décontractant, en particulier au niveau des cervicales. Bonne nuit.

     

     


    Photos 118 à 122 : Hôtel Rimrok Resort à Chiang Raï

    Fin de la deuxième partie

Thaïlande 2014 : première partie

Au cours de ce voyage en Thaïlande, du 30 mars au 10 avril 2014, nous avons parcouru de nombreux kilomètres en utilisant plusieurs transports différents, visité de nombreux sites, villes, commerces, ateliers, tous tournés vers le tourisme de masse. Je regroupe en plusieurs parties notre séjour d’une dizaine de jours afin d’alléger la lecture : je ne me lance pas dans une description détaillée des endroits visités car les livres sur la Thaïlande abondent, avec plus de précision et de véracité que je ne saurais faire. Je n’écris donc pas un guide touristique. Ce sont plutôt des impressions, des commentaires ou des scènes inédites qui retiendront mon attention. Chaque partie est agrémentée de photos personnelles d’Hélène (une sélection parmi les 500): je signalerai les clichés tirés de revues quand notre appareil était en veille. Qu’on se rassure : je n’abuserai pas de nos portraits posant devant un édifice ou un paysage.

Cette première partie concerne les 3 premiers jours, du Vert de Saint-Pée … à la rivière Kwaï.

C’est grâce à la copine Maddy que nous avons bénéficié d’un tarif intéressant avec les Pro BTP pour ce voyage dans l’ex Siam du 30 mars au 10 avril. Voyage organisé dans un groupe de 40 personnes, pour la plupart de la région (Pau, Oloron). Organisation et nombre : d’entrée on peut imaginer les avantages et les inconvénients qui en ont résulté. Programme serré et imposé en grande partie, avec de nombreux kilomètres en bus et des arrêts étudiés dans des villages ou des ateliers artisanaux propices aux achats, peu de temps libre en conséquence. Autre point négatif : séjour trop court pour vraiment apprécier d’autres compagnons de voyage, hormis les deux ou trois derniers jours (avec Maddy et sa copine Odile, une autre barcusienne, nous formions un mini groupe qui mit du temps à s’agrandir). En revanche, des points positifs bien sûr : repas et hôtellerie (de luxe) assurés sans se poser de question sur l’hébergement, visites proposées des pléthores d’édifices religieux (wats),  des entreprises artisanales, découverte des cultures en plaine comme en montagne, pour terminer par deux journées en bord de mer. Partout, une certaine gêne à étaler notre aisance financière face au niveau de vie très modeste par endroits, même si les habitants rencontrés n’affichaient pas d’hostilité mais au contraire un sourire perpétuel. En plus de Bangkok le séjour concernait le Nord de la Thaïlande et le Centre. Pas de Nord-Est ni du Sud (hormis quelques kilomètres un peu plus bas que Bangkok).
Avant de débuter, je me lance dans une carte simplifiée du pays où apparaissent les villes et fleuves visités ou traversés.

img713
Légendes :
1  Bangkok  /  2 Kanchanaburi  /  3 Ayuttaya  /  4 Lopbury  /  5 Phitsanuloque  /  6 Sukhotaï  /  7 Langpang  /  8 Chiang  Raï  /  9 Chiang Maï  /  10 Cha Am  /  11 Hua Hin
12 Chao Phraya    /  13 Kwaï  /  14 Lac Phayao  /  15 Kok  /  16 Mekong  /   17 Triangle d’or  /   18 Chiang Dao

Jour 1 : dimanche 30 mars (d’Oloron à Bangkok).
Entre notre réveil à 2 heures du matin (nuit du samedi 29 au dimanche 30) à Saint-Pée et l’atterrissage à l’aéroport Suvarnabhumi de Bangkok à 4 h 50 (nuit du dimanche 30 au lundi 31) heure française – soit 9 h 50 heure locale – se sont donc écoulées pratiquement 26 heures. Voiture Oloron-Pau (elle restera durant 10 jours Place de Verdun,changée de place plusieurs fois par le copain Kouider) pour Hélène et moi ; bus Pau-Toulouse (moins de 2 h de route) pour le groupe des 40 ; avion Toulouse-Francfort (1 h 30 de vol) ; longue attente à Francfort (6 h) ; avion Francfort-Bangkok (11 h de vol). Excellents services de la Lufthansa sur les deux courriers. Quel serait l’intérêt de vous préciser les menus et boissons servis ? Énumérons plutôt les revues consultées avant et pendant le vol : Thaïlande (par Vacances Transit) ; Thaïlande (par Lonely Planet, merci Matthieu) ; Thaïlande (bibliothèque du voyageur, livre emprunté à la médiathèque d’Oloron). En les parcourant de nouveau quelque temps après notre voyage on se rend encore plus compte de tout ce qu’on a loupé ou pas compris.

Thailande avril 2014 001
Photo 1 : Affichage du vol de Bangkok à l’aéroport de Francfort
Thailande avril 2014 002
Photo 2 : De gauche à droite Marie-Ange Chryssoulakis , responsable du groupe, Maddy Duffer et Odile Jaureguiberry, nos deux compagnes de voyage.
Thailande avril 2014 005
Photo 3 : La ville de Bangkok vue d’avion – vous ne reconnaissez pas ?

 Jour 2 : lundi 31 mars (autour de Bangkok).
Celui qui sera notre guide de bout en bout nous attend au pied de l’avion, ainsi que le chauffeur du bus et son assistant qui gèrera toutes les manipulations de bagages et l’alimentation en eau (minérale, car, bien sûr, l’eau courante n’est pas conseillée, même pour le brossage des dents, sous peine de tourista). Nous découvrons vite la circulation dense et les embouteillages de Bangkok avant d’atteindre notre premier restaurant, situé dans le quartier chinois. Comme cela se répètera très souvent il s’agit d’un self huppé où chacun choisit ses plats – asiatiques, étonnant, non ? – gratuits pour nous  puisque notre contribution financière inclue les repas (sauf lors des rares quartiers libres dont nous disposerons), les petits déjeuners, les nuits d’hôtels, quelques spectacles, les déplacements sur terre comme sur l’eau. En revanche les boissons – bière, vin, eau – sont à notre charge ainsi que les pots aux bars des hôtels. De même certaines prestations seront payantes comme il sera vu plus tard.
Photos 4 et 5 : premières vues de la ville ci-dessous

                                       Photo 6 : premiers plats thaïlandais

Du restaurant, situé au bord du Chao Phraya, le fleuve baignant Bangkok, nous rejoignons à pied un bateau qui nous mène à un des plus fameux temples de Bangkok : le Wat Arun (temple de l’Aube), construit sur la rive droite du fleuve, face au Wat Po, sur l’autre rive, que nous visiterons le dernier jour. Magnifique architecture, sur une hauteur de 82 m, où se succèdent des influences très diverses : thaïlandaise, khmer pour le sommet pointu (prang), chinoise pour les céramiques, vietnamienne. On escalade même les marches ardues qui nous rapprochent du sommet d’où la vue sur l’ensemble religieux – quatre prang de taille moyenne encadrant le principal – mérite quelques clichés. Remarque : la silhouette du Wat Arun orne les pièces de 10 baths et sert de logo à l’Office National de Tourisme de Thaïlande.

Photo 7 : une partie du groupe dans le bateau (point de Hélène car elle est aux manettes, celles de l’appareil photo, pas celles du bateau)

Photo 8 : le Chao Phraya à Bangkok


Photo 9 : premier édifice boudhique sur le chemin

 
Photos 10 à 14 : cinq vues du Wat Arum

Nous embarquons ensuite sur une pirogue qui, durant une heure, nous promène dans les fameux canaux de Bangkok (les kongs) où quelques scènes nous surprennent. Derrière un grillage un moine consulte ostensiblement son portable sans lever un regard vers les touristes bruyants qui passent à quelques mètres de lui. De temps en temps nous croisons de frêles embarcations menées par une femme, parfois âgée, essayant de vendre des aliments variés. Les maisons longeant les canaux sont montées sur pilotis, et parfois lors de la mousson elles peuvent être inondées. Un nombre important d’entre elles arborent deux drapeaux : le drapeau national tricolore à cinq bandes horizontales-  rouge, blanche, bleue, blanche, rouge, celle du milieu, la bleue, un peu plus large que les autres – et le drapeau jaune associé à Bouddha. Dans les eaux troubles des canaux, qui servent à nettoyer fruits et légumes parfois mais aussi à absorber des déchets de toutes sortes, des gamins souriant plongent sans crainte, nous invitant presque à partager leur bain.
En fin d’après-midi notre bus nous conduit à notre premier hôtel du séjour, le Royal River, situé au bord du Chao Phraya : première douche depuis le départ d’Oloron, premier changement de vêtement – que n’i avè besonh ! – (on en avait besoin !)
Puis de nouveau le bus pour une centaine de km vers un resto touristique, le Silom Village, où nous assistons à notre premier concert dansant. Les filles portent des griffes qui prolongent leurs doigts, les gars sont masqués  et un combat simulé oppose bien sûr le bon et le méchant : chaque geste, mimique, frappement du pied, déroulement ou extension des doigts, a une signification symbolique ou historique qui nous échappe en grande partie mais on se laisse séduire par ces mouvements et musiques inhabituels.
Retour à l’hôtel pour une première nuit dans un vrai lit mais … lever à 6 h le lendemain matin comme ce sera le cas chaque jour.

Photos 15 à 17 : trois vues sur les maisons sur pilotis sur les kongs de Bangkok

Photo 18 : retour sur le Chao Phraya avec le remarquable Palais Royal au fond, que nous espérions visiter le dernier jour

Photo 19 : notre premier hôtel, le Royal River (pas minable, n’est-ce pas ?)

Jour 3 : mardi 1er avril (de Bangkok à Kanchanaburi -Kwaï).

Rituel renouvelé chaque matin : réveil vers 6 h, douche et rangement des valises et sacs devant la porte de la chambre vers 6h30 afin que les employés de l’hôtel les transportent dans la soute du bus, petit déjeuner entre 6h30 et 7 h avant d’attaquer les réjouissances de la journée (en général tout est minuté, même les visites de temples ou de boutiques). Le petit déj reste classique pour nous autres Basco-Béarnais (tiens ! Pourquoi ne dit-on jamais Béarno-Basques ?) : jus de fruit, thé ou café, divers pains grillés, confiture. Mais les locaux présents, ainsi que les Allemands ou Anglais croisés, s’autorisent un repas consistant avec soupe, œufs parfois, nouilles, jambon …
Le bus nous emmène vers le Sud de Bangkok (sur la carte mentionnée en début d’article il est possible de suivre les itinéraires quotidiens). On traverse des marais salants étendus où les ouvriers transportent dans des brouettes le sel qu’ils entassent ensuite. Deux arrêts ponctuent cette matinée. Au magasin attenant à un champ de coco on découvre la fabrication du suc. Plus loin les réels premiers achats du voyage débutent dans quelques échoppes artisanales. Pour nous il s’agit de couverts en bambou négociés à 300 baths pour un départ à 400. Même si ça nous gêne quelque part on jouera de temps en temps le jeu du marchandage. Rappel : 100 baths équivalent à 2,22 euros.


Photos 20 et 21 : les marais salants

Photos 22 à 24 : la fabrication du suc de coco

Et voici les renommés marchais flottants que nous rejoignons par pirogue de huit personnes, à Danoen Saduak. Canaux caractéristiques bordés de quais, véritables dédales aux multiples échoppes et sollicitations de tout ordre pour les piétons. La vendeuse ou le vendeur vous interpelle de sa barque et les transactions s’effectuent au bout d’une tige tendue : échange de marchandise et de son paiement. Chapeaux, éventails, tee-shirts …sur les berges, produits alimentaires sur l’eau.


Photo 25 : étonnant et indolent serpent somnolent au marché flottant


Photos 26 à 29
: Autres scènes du marché flottant.

Thailande avril 2014 087
Photo 30 : Des fils électriques dans le désordre, en ville comme en campagne

La prochaine étape sera le pont de la rivière Kwaï près de la ville de Kanchanaburi (ça sonne basque, non ? On l’écrirait Kantxanaburu chez nous) alors qu’une chaîne montagneuse apparaît à l’horizon. On s’arrête d’abord au cimetière anglo-américain de Kantchanaburi avec ses 6982 tombes de la dernière (?) Guerre Mondiale. Rappel : ces combattants, prisonniers de l’armée japonaise, furent contraints de construire un pont enjambant la rivière Kwaï en 1943 ; ce pont aurait permis aux Japonais, qui venaient de s’installer par la force en Thaïlande, d’envahir ensuite la Birmanie, à 120 km plus au Nord. Ce même pont sera détruit en 1945 par les Alliés. Souvenir, souvenir, David Nimen dans le rôle principal du film tourné sur cette tragédie. Chaque année une reconstitution de cet épisode illumine le pont de gerbes de feu, d’explosions et de lumières.
On traverse une partie du pont à pied avant de se restaurer dans un resto flottant au pied de ce pont puis le bus nous laisse dans un train pittoresque qui nous balade, à 50 à l’heure, à travers des champs cultivés – manioc, coco, canne à sucre … Un train qui me fait penser à celui de Pau à Oloron dans les années 60 avec de courtes mais nombreuses haltes, comme chez nous avec Gan, Haut-de-Gan, La Croix du Prince …


Photo 31 : cimetière anglo-américain de Kantchanaburi

Photos 32 et 33 : pont de la rivière Kwaï

Photo 34 : resto flottant sur la rivière Kwaï

  Photos 35 à 37 : malgré la vitesse subsonique de notre train, l’image du paysage reste nette sur ces trois clichés

Photo 38 : un des deux personnages de la photo est le contrôleur du train

Photos 39 à 44 : paysages vus de l’intérieur du train

Le bus nous emmène enfin à notre « lodge » où nous sommes accueillis par une lingette rafraichissante et un verre de jus d’ananas. Logement de plein pied avec des chambres contigües et baies vitrées, donnant sur un ensemble verdoyant tropical. Nous bénéficions d’un jakusi, le premier de ma longue carrière. Sur le moment le dos m’en remercie.
Le dîner du soir est précédé d’un spectacle de danses proposé par des enfants de … 4 à 14 ans, avec le soutien d’un orchestre composé également de jeunes enfants, dont les parents travaillent au service de l’hôtel-restaurant.

 Photos 45 à 51 : notre hôtel à Kantchanaburi avec son théâtre de verdure, sa piscine, ses sculptures animales végétales.

Fin de la première partie

 

Randonnées en vallée d’Aspe : deuxième partie

Suite des randonnées en vallée d’Aspe : après les alentours de Bedous et ceux de Lescun nous remontons la RN 134 vers la frontière espagnole pour atteindre le Col du Somport.

Les randonnées autour du Somport (1632 m).
Avant d’atteindre le Col du Somport, ses stations de Sports d’Hiver et les bâtiments de l’ancienne douane espagnole (ceux de la douane française se situaient plus bas, à Urdos, dernier village français de la Vallée d’Aspe), citons trois sites dont nous reparlons plus loin. Les Forges d’Abel (1058 m) d’où démarre le tunnel routier du Somport, le parking de Sansanet (1400 m) et le plateau de Peyrenère (1430 m).
Chemin de la Mâture. Entre Etsaut et Urdos, le Fort du Portalet (765 m) est un monument remarquable situé sur la RN 134. La route et le gave qui la longe sont enserrés entre deux versants montagneux très rapprochés. Devenu propriété de la Communauté des Communes, il s’ouvre maintenant aux touristes – pour le moment seulement le mercredi durant la belle saison, en attendant la fin de sa restauration. Fort imprenable du fait de sa position, site perché et protégé par la roche, sa construction, entre 1842 et 1870, devait empêcher toute invasion ibérique qui déferlerait du Somport. Pendant la Seconde Guerre mondiale, sous le régime collaborationniste de Vichy, le Fort servit de prison, de 1941 à 1943, pour quelques personnalités : Blum, Daladier, Gamelin, Mandel, Reynaud … À la Libération, ce fut au tour de Pétain, durant trois mois, avant d’être transféré à l’île d’Yeu. Un peu en contre bas du Fort s’élève, taillé dans la roche, le Chemin de la Mâture, qui, sur quelques hectomètres, surplombe un à-pic vertical vertigineux. Ce Chemin servit pour acheminer vers l’Océan, via le Gave, les arbres abattus en montagne et devant servir de mâts pour les bateaux de la Marine. La traversée d’un plateau herbeux permet d’atteindre un peu plus loin le Refuge du Larry, aux portes de la vallée d’Ossau.
Gouetsoule et Col d’Ayous. Après Urdos un chemin vite empierré quitte la RN 134, réservé aux forestiers et au monde pastoral. Avec la famille Maunas nous l’avons souvent emprunté, pour la cueillette des champignons (chut ! pas question de divulguer plus précisément l’endroit !) et surtout pour rejoindre la Cabane de Gouetsoule autour de laquelle paissent les troupeaux de brebis, de juin à septembre. Selon le temps disponible on peut suivre le GR 10 proche jusqu’au Col d’Ayous d’où on surplombe le Refuge du Larry.
Lac d’Estaëns (1734 m). Ce lac, situé en Espagne (Ibon Astanès), est certainement la course la plus fréquentée de la région pour plusieurs raisons, comme le dénivelé peu important (un peu plus de 300 m en partant de Sansanet, un peu moins de 700 m en partant des forges d’Abel) ou la durée assez courte à partir de Sansanet. Comme on peut l’aborder en milieu de matinée, nous proposons cette randonnée presque systématiquement aux amis qui désirent marcher en montagne mais sans être habitués à l’effort particulier demandé ou sans être spécialement sportifs. Comme pour les Pics d’Anie ou d’Ossau abondent les photos du lac, de ses environs, des troupeaux de chevaux qui pâturent tout l’été, parfois même des marmottes, plus rarement des isards. Abondent également les anecdotes récoltées lors de ces quelques heures fatigantes mais relaxantes au final.
J’ai déjà relaté une excursion solitaire à Estaëns au lendemain d’une journée festive embrumée : foin de médicament ou de diète pour repousser l’état patraque, une bonne marche en altitude suffit.
Une autre fois je m’aperçus, au moment de chausser les souliers de montagne, que je les avais oubliés à la maison ! Malgré les pentes herbeuses et quelques incertitudes dans les sentiers caillouteux, j’enfilai une paire de mocassins prêtée par mon compagnon de cordée (j’exagère un peu), mon frère aîné Pierre, et sans problème réalisai l’aller-retour programmé.
Je me rappelle aussi avoir dépanné, grâce à mon couteau suisse, un groupe voisin muni d’une bouteille de vin mais qui avait oublié d’amener le tire-bouchon libérateur.
Comme toute balade en montagne, aussi simple soit-elle, aussi connue soit-elle, un impondérable ou un accident peut survenir. La descente du lac d’Estaëns fut ainsi une fois perturbée par un orage qui se rapprochait de plus en plus du groupe. Nous étions prêts à nous allonger sur le sol, loin de tout arbre ou de tout élément métallique ; on n’était pas fier quoi ! Mais finalement l’inquiétude s’éloigna en même temps que ledit orage.
Certain(e)s se souviennent de François Moncla, ancien Capitaine du XV de France, ancien vainqueur du Tournoi des 5 Nations, ancien Capitaine de la Section Paloise Championne de France en 1964, ancien responsable syndicaliste EDF : avec nos amis Evelyne (à qui Moncla est apparenté) et Jean-Pierre Audine nous eûmes l’honneur et la joie d’effectuer cette randonnée ensemble, et bien sûr de partager un casse croûte et d’échanger quelques idées autres que sportives (cela ne date pas d’hier mais de la période où Casabonne était emprisonné en Espagne, soupçonné d’avoir hébergé des militants basques).
Dernière « aventure », la plus étonnante mais aussi la plus émouvante car elle fait intervenir Angèle, celle que personne ne peut oublier. Ce jour-là nous formions deux groupes à l’assaut de notre lac préféré : un premier groupe d’une dizaine de personnes environ, dont mon frère Alain, et d’autre part Jean et Angèle Fourcade, partis plus tard que nous dans la matinée car il leur fallait d’abord traire les vaches de la ferme. Le premier groupe, déjà installé au bord du lac et préparant ses agapes, vit au loin arriver nos deux amis. Ceux-ci essayaient de nous repérer au milieu des amas de randonneurs qui s’étalaient tout autour du lac. Afin de les alerter, sans nous concerter, Alain et moi nous nous levâmes en même temps pour entonner (avec intensité du fait de la distance importante qui nous séparait de Jean et Angèle) le début de la même chanson (la plenta deu pastor – la plainte du berger) de Coudouy et Sanchez : « Aulhers, de totas las contradas – bergers des proches contrées ». Instantanément Jean et Angèle stoppèrent leur marche et nous répondirent par le deuxième vers de la chanson, eux aussi à voix forte : « Ça vietz audir nostas dolors – venez écouter nos douleurs« . La jonction entre les deux groupes était assurée.
Parmi les innombrables clichés du lac et de ses alentours j’en sélectionne quelques uns où apparaissent parfois les compagnons de route (de sentier devrais-je dire).

Dans le premier lot ci-dessous figurent mes cousins Henri et Dany Oscamou.

 

été 2013 080 été 2013 082 été 2013 083 été 2013 086 été 2013 090 sept 2013 088

Dans le deuxième ensemble apparaissent le frangin Alain et Emmanuelle et Bernard Guillou.

sept 2013 091 sept 2013 049 sept 2013 054 sept 2013 059 sept 2013 061 sept 2013 073 sept 2013 086

Olibon et Visaurin. Juste avant d’arriver au lac d’Estaëns on grimpe sur la gauche pour déboucher sur un plateau encerclé dans le Cirque d’Olibon. Des isards en flan de montagne caracolent parfois. En continuant on gravit la pente ardue menant au sommet du Visaurin (2668 m) : magnifique point de vue côté espagnol, d’après les amis Bernard et Roland qui s’y hissèrent.
Peyrenère : dernier plateau avant d’arriver au Somport, Centre Pastoral et accueil de Colonies de Vacances.
* de Peyrenère à Urdos, en passant par Gouetsoule et le Larry (voir plus haut).
* le Pas d’Aspe (autour de 2000 m). On y parvient après l’escalade d’une cheminée accessible sans matériel spécial. En 2008 on y rencontra des isards mal en point (épidémie s’attaquant aux yeux), l’un d’eux en fin de vie se laissant approcher sans pouvoir s’échapper.
Col du Somport. Nous voici arrivés au point le plus haut de la RN 134 avec ses possibilités, l’hiver, de pratiquer ski et raquettes. L’été, une randonnée démarre de la station espagnole d’Astun d’où on s’élève jusqu’au Col du Moine (2168 m) et au Pic éponyme (2349 m). Les lacs d’Ayous (en Ossau) sont à portée de main.

Retours sur Camin Casa (avant le grand retour ?)

Les lignes qui suivent ont été publiées en mars 2014. Elles faisaient référence à un site qui a malheureusement disparu à cause d’un manque de vigilance de notre part. Je laisse toutefois l’article dans sa totalité, sans les photos irrécupérables pour certaines. Si le site de Camin Casa n’existe plus, je compte, en ce jour d’avril 2020, le reconstituer en partie, en partant à la recherche de photos et d’écrits retrouvés dans une clef USB. Cela sera l’objet d’un nouvel article de ce blog, qui pourrait être publié en mai 2020.
Les lignes qui suivent ne se veulent pas une description ni même une synthèse du site existant de Camin Casa, groupe de chant occitan que nous avons créé en 1990 au sein de l’Association Occitane de Paris, l’Estancada. Je rappelle le lien de ce site : camincasa.fr  (ce site ne répond plus)
Le « Chemin de la Maison » (Camin Casa), nous l’avons retrouvé définitivement, Hélène et moi, depuis bientôt trois ans. Au niveau chorale, quoi de neuf durant cette dernière période ? J’en parle un peu plus loin.

Site Internet de Camin Casa.
Outre l’historique du groupe, la trajectoire de ses membres, l’énumération de ses activités entre 1991 et 2012, que ce soit en région parisienne ou en Béarn, une revue de presse, le site contient les textes, traductions et enregistrements des deux CD édités en 1996 et 2008. Les quelques photos incluses ci-dessous proviennent de la fête des bergers d’Aramits en septembre 2009 (répétitions et représentation) et de l’enregistrement du CD de mai 2008 chez Arbus à Pontacq. Ces photos ne font que compléter celles du site du groupe.

035
Camin Casa « sus l’empont » d’Aramits, présenté par Jean Lassalle

Aramits - 19 et 20 sept 2009 026 Aramits - 19 et 20 sept 2009 080 Aramits - 19 et 20 sept 2009 129 Aramits - 19 et 20 sept 2009 131 Aramits - 19 et 20 sept 2009 149

enregistrement 048 enregistrement 013

Camin Casa aujourd’hui.
La
dernière apparition publique du groupe date de décembre 2012 chez le viticulteur de Monein Jean-Louis Gaillot, lors de la visite annuelle des chais du Jurançonnais. Plusieurs raisons expliquent l’inactivité de l’ensemble depuis lors.
La dispersion des acteurs musiciens et chanteurs dans tout l’hexagone (région parisienne, Béarn, Pays Basque, Perpignan, Agen) ne saurait être considérée comme la cause majeure de cette inaction car le deuxième CD de Camin Casa fut élaboré avec ces mêmes acteurs vivant en ces mêmes lieux. En revanche la maladie puis la disparition d’Angèle Fourcade ont bien sûr contribué au manque de motivation. Enfin les occupations ou problèmes personnels (maladie, famille, profession) n’ont pas permis un engagement régulier de chacun(e). Pour repartir vers d’autres aventures musicales il faudrait que démarre un nouveau projet, proposé par les membres du groupe ou par une sollicitation extérieure. Qui sait ?

Engagements personnels depuis le retour au « pays ».
Il y a deux ans nous avons repris des répétitions régulières (Jean, Angèle, Eloi et moi, de gauche à droite sur la photo qui suit) dans le but de remettre au goût du jour les anciennes chansons qui nous liaient dans les années 70 à 80, tant en Français qu’en Occitan. Nous commencions même à être sollicités pour monter sur scène pour des rencontres villageoises. L’indisponibilité progressive d’Angèle a stoppé cette démarche : notre dernière apparition publique date de novembre 2012 lors d’une journée hommage à Xavier Navarrot, célèbre auteur compositeur béarnais, dont chaque groupe convié interprétait un texte (pour nous ce fut « la bistanfluta »).

 

été 2012 171
Le groupe de Saint-Pée en la Mairie d’Oloron en 2012

Parallèlement je continuais d’affiner d’anciens textes pas encore « divulgués » et commençais à les travailler avec notre guitariste Sylvain quand il passait par là. En espérant qu’ils pourraient intéresser un jour d’autres personnes du groupe.
L’an passé je me lançai dans deux nouvelles créations, très différentes, que je proposai aux structures concernées :  une pour les enfants de la Calandreta d’Oloron et une pour l’environnement du club de rugby d’Aramits. Pour l’instant je n’ai reçu aucun écho en retour, tout comme naguère un texte fourni au groupe Arguibelle sur la vie du berger de montagne.
Actuellement, je me suis engagé dans deux projets distincts, dont je parlerai plus tard s’ils se concrétisent réellement.

Randonnées en vallée d’Aspe : première partie

Si je cite, dans les divers articles qui suivent, presque toutes les randonnées –  ou tout simplement marches sportives –  auxquelles je me suis livré ces dernières années, je ne détaillerai bien sûr pas chacune d’elles mais m’étendrai quand-même un peu plus longuement sur certaines d’entre elles.
Ces diverses courses décrites ou citées ne figurent pas toutes dans la carte ci-dessous.

Vallée d'Aspe, entre Barétous et Ossau
Vallée d’Aspe, entre Barétous et Ossau

Je regroupe les itinéraires parcourus en vallée d’Aspe en trois groupes : autour de Bedous (basse vallée d’Aspe), autour de Lescun (vallée adjacente à la vallée d’Aspe) et autour du Somport (haute vallée d’Aspe). Dans cette première partie je m’intéresse aux excursions autour de Bedous et de Lescun. Le Somport sera l’objet de la seconde partie.

Les balades autour de Bedous.
Le Layens (1625 m). Au Nord-Ouest de Bedous on démarre du village d’Osse-en-Aspe, pour une courte randonnée qui peut s’effectuer dans l’après-midi. On passe par le col de Bergout pour atteindre le pic du Layens d’où on domine Bedous et les villages environnants : Accous, Lees, Athas, Osse. Ce jour-là on suivit même le trajet des pompiers de Bedous appelés pour une urgence dans la vallée.
Ourdins (1501 m) et Teulère (1565 m). Départ d’un belvédère situé sur un chemin à gauche de la RN 134, peu avant Bedous. Cette balade non plus ne nécessite pas un démarrage trop matinal. Un de ses intérêts est de pouvoir admirer, un peu à l’écart de la pente terminale, un champ d’edelweiss (mirar mes non tocar !). On poursuit la marche jusqu’au pic de Teulère en traversant un plateau et approchant d’une cabane de berger.

152

153
Au sommet avec la cousine Laure

156

Boucle Accous-Bedous-Osse-Lees-Athats-Accous. Promenade en plaine, pleine de surprises agréables à la traversée de ces villages pittoresques de la vallée d’Aspe, à l’écart du flux des engins motorisés. Toits typiques d’ardoises, galeries en bois, rues étroites, abreuvoir ou lavoir d’époque conservés …

Biarritz et autres 005

Biarritz et autres 008
Au fond, le Layens.

Col d’Iseye (1829 m). En partant d’Accous on chemine pour un passage classique de la vallée d’Aspe à la vallée d’Ossau.En haut du col nous attend une cabane de berger bien souvent accueillant et disponible, sauf évidemment si on l’aborde au moment de la traite des brebis (une fois le matin, une fois le soir).

Les randonnées autour de Lescun.
À partir de Lescun, perché autour de 900 m, les possibles randonnées abondent et il nous en reste encore un bon nombre à découvrir. En laissant sa voiture à Lescun on peut déjà envisager quelques marches assez courtes mais pentues. Il y a quelques décennies le GR 10 reliait Lescun au refuge de Labérouat (voir plus loin) qu’on atteignait donc avec le sac sur le dos. Une autre promenade au-dessus du village mène à un belvédère au panorama imposant permettant de découvrir au loin, entre autres Cette-Eygun, lui aussi village perché et sans issue (pour la route) mais de l’autre côté de la RN 34. Les deux photos suivantes illustrent ces vues de la montagne à partir des environs de Lescun.

07052013 002

07052013 003

Un certain nombre de randonnées partent du refuge de Labérouat (1442 m), maintenant relié à Lescun par une route goudronnée. Entre Lescun et Labérouat on découvre peu à peu les pics majestueux : Countende (2338 m), Billare (2318 m), Anie (2504 m), Ansabère (Aiguilles : 2200 m pour la plus haute). Le refuge lui-même est adossé au pittoresque massif de l’Oueillarisse (1979 m) : voir ci-dessous. Ancien établissement de bains, il devint un Centre De Montagne pour les enfants, sous le patronage de la FOL (Fédération des Œuvres Laïques).

img702
Le refuge de Labérouat

Pic d’Anie (2504 m). Le sommet le plus élevé de cette partie Ouest des Pyrénées. On y accède également à partir de la Pierre Saint-Martin (vallée de Barétous). C’est le pic symbole, celui que l’on aperçoit à l’horizon, quelle que soit l’observation en plaine. De Labérouat on compte un peu moins de 5 heures de marche, selon le rythme et la fréquence des arrêts des participants. La difficulté s’accroît dans le parcours final car la pente devient assez rude et la visibilité du chemin incertaine. Avec les amis de Saint-Pée il put nous arriver de laisser échapper quelques chants béarnais, arrivés en haut, soulagés d’avoir « vaincu » une nouvelle fois notre sommet fétiche, certainement réchauffés par quelque liquide réconfortant. Au terminus on rencontre des pyrénéistes espagnols car des itinéraires menant au pic prennent leur source en Aragon.
Du fait de son faîte élevé, l’Anie domine la chaîne et apparaît sur de nombreuses photos, comme celles qui suivent, prises en des lieux différents. Bien souvent le Pic d’Arlas, dont on reparlera dans « randonnées en Barétous », accompagne l’Anie, à portée d’oiseau.

tout 201
Les arres du Pic d’Anie
tout 111
Pic d’Anie vu de la Pierre Saint-Martin
(au premier plan le Pic d’Arlas)
nov et dec 2013 040
Le Pic d’Anie au loin, photographié depuis Monein

Sur le chemin entre Labérouat et Anie on contourne le Pas d’Azun (1873 m) et le Soum Couy (2365 m), et on s’impose une pause à la cabane d’un berger connu au savoir vivre indéniable, cabane de La Baigt . Pour une randonnée plus courte pour laquelle ladite cabane est le terme, l’échange fraternel avec le maître des lieux se ponctue en général d’échanges vocaux (c’est une manie !). Dans ce cas, notre hôte (ne pas confondre avec la haute de Fourcade ou de Bersans) entr’ouvre sa porte pour que les randonneurs qui passent à proximité soient attirés par nos chants, devenant ainsi des acheteurs potentiels de son fromage.
Col de Pau. On dépasse Lescun en voiture jusqu’au parking de Labranère. On atteint le col de Pau, comme on aurait pu le faire à partir de Lhers.

été 2013 027 départ pour le col de Pau été 2013 013 été 2013 014 été 2013 016 été 2013 026

Table des Trois Rois (2421 m) : en partant du Plateau de Sanchèse. Les Rois de Béarn, Aragon et Navarre se rencontraient en ce lieu, point de jonction de leurs trois royaumes: on appelait cela une « Conférence au Sommet ». Le Lac de Lhurs (1691 m) est voisin, qui mérite lui aussi un détour.
Lac d’Arlet (1990 m) et son refuge accueillant. On peut y parvenir, par exemple, en partant du hameau de Lhers (1000 m) en 4h30.
Lac d’Acherito, au pied du Pic du même nom (2358 m) situé côté Espagne.
Circuit d’Ansabère : boucle depuis le Pont Lamary, en passant là aussi devant une cabane de berger.

On peut terminer ce paragraphe par quelques photos dispersées de cette proximité de Lescun, comme la cascade du plateau de Sanchèse ou le panorama du Cirque de Lescun.

         aout septembre 2010 142

aout septembre 2010 143

aout septembre 2010 145

 

Commentaires sur les randonnées pyrénéennes

L’essentiel de nos randonnées (toutes saisons confondues) se concentre sur les deux vallées des Pyrénées Occidentales : Aspe et Ossau (voir schéma). D’autres se déroulent en Vallée de Barétous et en Soule (une des trois parties du Pays basque Nord).

img648

La balade montagnarde est très rarement solitaire.Personnellement, je ne me souviens que de deux parcours pédestres, seul : lac d’Estaëns (Aspe) et Tour du Pic du Midi d’Ossau (Ossau). Le premier intervint le lendemain d’une dégustation de Jurançon à La Chapelle de Rousse, dégustation conviviale s’il en fut (fût ?) qui me fit ressentir dès le lendemain le besoin de m’oxygéner. Le second suivait un passage à l’hôpital et permit de tester mes forces post opératoires. Je me testai donc et ne détestai point cette course en solitaire.
En général donc, tout en restant civil, les randonnées se déroulent plutôt en groupe, avec des amis ou (et) en famille. Chaque participant apporte ses provisions, de l’eau et, de temps en temps, un liquide plus conséquent, qui n’est pas sans conséquences sur le moral de la troupe (tiens ! voilà le général qui revient !). Si le pastis et le vin rouge accompagnent parfois l’eau et le café, il nous arriva en une occasion de déguster foie gras et vin blanc moelleux (à la bonne température s’il vous plaît) en haut d’un sommet. Mais, je rassure le lecteur, certaines balades s’accomplissent sans breuvage alcoolisé.
Mes toutes premières excursions datent des années 60, à une époque où la montagne n’attirait pas encore beaucoup de citadins vacanciers. Le but, alors, n’était pas de photographier sous tous les angles les sites enchanteurs qui nous entouraient mais tout simplement d’accompagner, en famille, c’est à dire avec mes frères et cousins, notre oncle Bernard qui, plusieurs fois dans l’été, rendait visite à ses brebis en estive. Soit du côté de Laberouat (Aspe), soit du côté du Pic du Moine (Ossau). On découvrait ainsi le travail du berger, Peyo, à qui incombait la responsabilité du troupeau de juin à septembre. On savourait aussi les anecdotes savoureuses de ce personnage ô combien typique.
Depuis une vingtaine d’années, je garde une trace écrite des pics et lacs atteints ainsi que les noms des participants à ces diverses journées pyrénéennes. Destinations assez nombreuses et variées, mais, en feuilletant les livres et revues spécialisés, ou en détaillant les cartes qui s’y rapportent, on s’aperçoit qu’il nous en reste encore pléthore à découvrir.
A suivre : randonnées en Aspe puis randonnées en Ossau.

Réparties de campagne : épisode 3

Cette troisième partie des …. réparties de campagne se situe dans la sphère rugbystique, sur le terrain comme autour du terrain. A l’exception d’une seule les anecdotes rapportées proviennent des terrains voisins d’Oloron. Les histoires (drôles, car je n’aborde pas les plus obscures, comme le possible blanchiment d’argent autour de la vente des billets) liées au milieu (sans jeu de mots) du rugby abondent et je ne me risque pas à en piocher dans les nombreux ouvrages sortis depuis le premier d’entre eux, la référence, « le grand combat du XV de France », de Denis Lalanne, édité en 1958.

Les piliers de rugby, aux premières loges de la mêlée dans les affrontements et les entrées en bélier, se reconnaissent en général par leur morphologie et leurs traits des plus marqués. L’un d’eux, qui avait baroudé à un haut niveau sur la plupart des terrains de l’hexagone, classait ses adversaires d’un match en deux catégories.
« Si le pilier que j’avais en face arborait un visage net, sans trop de reliefs, j’étais sûr que pas grand monde avant moi avait essayé de le toucher, mais que lui-même devait aimer distribuer du pain béni sous la mêlée. Si, au contraire, il présentait une face bosselée, déformée, je pouvais y aller car cela signifiait qu’ il ne devait pas savoir se rendre. »

Suite à un match de rugby bien arrosé (par la pluie), Victor et Manu entreprennent une troisième mi-temps, elle aussi bien arrosée (par la bière). Après un certain nombre d’échanges verres beaux, la même envie urinaire leur prend en même temps, malgré la pluie incessante extérieure. Quand Victor en a terminé, il se dirige vers Manu toujours en action.
Victor : Mes n’as pas engüèra finit de pishar ? (Mais tu n’en as pas fini de pisser ?)
Manu : Atén un moment, que védes plan que cola tostemps ! (Attends un peu, tu vois bien que ça coule encore !)
En fait, Manu se tenait tout près d’une gouttière qui effectivement continuait de verser le trop plein d’eau, ce que son ventre proéminent lui empêchait de voir.

Dans un précédent écrit je décrivais rapidement le rôle du 3ème ligne centre au rugby. L’anecdote qui suit concerne un 2ème ligne, aux attributions diverses dans le pack : saisir le ballon en touche, assurer une poussée vigoureuse derrière son pilier et …. freiner l’ardeur adverse en émettant des signaux malsains au sein de la mêlée, signaux dirigés du bas vers le haut. Poing à la ligne.
Lors d’un certain match, un 2ème ligne du FCO (Football Club Oloronais – hé oui c’est l’appellation du club de rugby d’Oloron, club omnisports) – Riton, officiait derrière son propre frère, Pascal, talonneur de la même formation. Comme les deux mêlées ne parvenaient pas à se stabiliser et que le talonneur d’en face osait disputer le ballon à son frère, Riton décida de faire un peu de ménage (l’expression elle-même montre qu’il ne s’agissait pas d’une sale besogne). Malheureusement, un soubresaut de la mêlée dérangea la direction du tir qui n’atteignit pas la cible visée mais plutôt la face de …. son propre frère.
En bord de touche les spectateurs les plus proches de l’action entendirent alors le pauvre Pascal se plaindre à son frère :  » Allonge, putain ! « 
Message facile à décoder, même par l’arbitre.

Riton, notre 2ème ligne du FCO, avait un autre frère, Jojo, habituellement 3ème ligne aile, donc dans le pack également. Ce jour-là Jojo occupait exceptionnellement le poste de trois-quart aile. À l’époque, la remise en jeu en touche était effectuée bien souvent par le trois-quart aile (ou parfois par le demi de mêlée, comme Pierre Danos à Béziers).
Quand vint le moment du premier lancer de balle pour le FCO, tout le monde attendait que Jojo intervienne puisque telle était sa nouvelle attribution. Mais point de Jojo qui, par réflexe, s’était placé dans l’alignement, comme pour les autres rencontres. Et Jojo se permit en plus de râler.
Jojo : Mes on ei passat aqueth con d’estrem ? (Mais il est passé où cet abruti d’ailier ?)
Riton : Cara’t. Uei qu’ei tu l’estrem ! (Tais-toi donc ! C’est toi qui joue à l’aile aujourd’hui !)

Lors d’une touche, les deux alignements se disposent perpendiculairement à la ligne de touche, laissant, normalement, un écart de un mètre entre ces deux lignes parallèles : car deux droites perpendiculaires à une même troisième sont parallèles entre elles – pardon, je m’égare.
Baptiste, un pilier  au ventre accentué, se tenait de profil dans ledit alignement, car il savait qu’il devrait soutenir le preneur de balle de son équipe et il pensait gagner du temps en évitant d’effectuer un quart de tour de sa personne. De ce fait son ventre dépassait et ne respectait pas le mètre de séparation cité plus haut. Un spectateur ne put s’empêcher de le prévenir à voix haute :
« Rentre ton ventre, Baptiste, t’es hors-jeu« .

Une histoire moins personnelle mais réelle.
Il y a quelques décennies un pilier de rugby devait se borner à pousser en mêlée, déblayer les mêlées ouvertes et, rarement, caresser furtivement le ballon. A l’entraînement du Stadoceste Tarbais les avants se passaient pendant quelques instants le ballon, en s’efforçant de rester debout (quelle époque !) et en se retournant après contact. Quelques collisions plus tard l’entraîneur décidait de stopper le déroulé et criait « mazout« . Code signifiant que le porteur de balle devait poser le ballon à terre afin de permettre au demi de mêlée de s’en saisir et l’envoyer au large vers ses lignes arrières.
Un jour de match, Antonin, un pilier à l’ancienne dirais-je (avant que les Domenech, Paparemborde, Califano, Domingo …. ne modernisent le poste), se retrouva par inadvertance avec le ballon dans les mains. Comme les joueurs adverses se trouvaient quelque peu dispersés, suite aux précédentes charges, notre pilier Tarbais parcourut plusieurs mètres vers la ligne adverse et franchit même celle-ci sans s’en apercevoir. Son entraîneur, qui craignait qu’il ne s’arrête pas avant la ligne d’en but, eut l’idée de lui crier « mazout« , si bien que, réflexe de Pavlov, Antonin posa le ballon à terre, ce qui signifiait que l’arbitre lui accorda l’essai. Certainement le premier et le dernier essai de la carrière d’Antonin.

Les n° 8 du XV de France

De quoi ? Il s’amuse à récapituler les troisièmes lignes centres (portant le n° 8 dans le dos) du XV de France !? Vraiment rien d’autre à faire !
Hé oui ! On vit au présent, on réfléchit aux taches et sorties de l’avenir et on revient de temps en temps sur le passé qui nous a inspirés et nourris. Amusement d’un soir, effectivement, sans intérêt historique, sans utilité pour quiconque, histoire de se repasser quelques films dans la tête, de se souvenir de ces visages qui marquèrent notre enfance, en communion avec le père, les frères et combien de cousins et amis (avec de plus en plus de femmes qui se mirent à partager notre passion). Amusement, donc, à parcourir la liste des 1038 joueurs qui portèrent au moins une fois le maillot tricolore, de Henri Amand en 1906 à Jonathan Pélissier en novembre 2013.
Parmi eux, je me suis seulement intéressé aux n° 8, uniquement depuis les années 1950, car la plupart des noms me sont connus à partir de ces années-là. Je pense d’ailleurs avoir vu évoluer au moins une fois presque tous ces rugbymen que je cite, à la télé ou dans un Stade (Yves du Manoir à Colombes, Parc des Princes à Paris, Stade de France à Saint-Denis).
Petit aparté sur le Stade de Colombes qui, comme son nom ne l’indique pas, ne fut pas toujours porteur de paix lors des joutes franco-britanniques. Sans leur crier : « Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! », les Tricolores ne se tiraient pas toujours correctement du guêpier tissé par leurs adversaires du jour. En effet, la première place occupée, seule, par l’Equipe de France, lors du Tournoi des Cinq Nations, ne date que de 1959, avec Lucien Mias sous le Capitanat, avant que le Palois-Racingman François Moncla (né à Louvie-Juzon en Vallée d’Ossau) prenne les rênes. Il nous arriva plusieurs fois de nous rendre en famille à ce Stade mythique, en vélo parfois car nous habitions à quelques kilomètres. Je ne suis pas certain que l’antivol s’imposait alors. Après le match on pouvait rencontrer les acteurs dans la grande mais unique buvette du Stade ou dans les allées avoisinantes, leur faire signer des autographes et, pourquoi pas, si l’âge le permettait boire un coup avec nos idoles. Pour reprendre le titre d’un de mes précédents articles du blog, on vivait alors à l’époque du rugby « cassoulet » où l’argent n’avait pas encore gangréné notre sport, son élite du moins.
Schéma d’une équipe de rugby constituée de 8 avants (la mêlée) et de 7 lignes arrières :

img650

Le 3ème ligne centre, numéro 8, cale la mêlée. C’est une plaque tournante importante. Il trie les ballons et protège son demi de mêlée (n°9), lequel oriente le jeu quand le ballon sort de la mêlée. La photo qui suit provient du Stade de Twickenham pour Angleterre-France (20-27) du 01 février 1975.

img649
Ballon en main : le demi de mêlée Richard Astre (Béziers, n°9). Troisième ligne déployée autour de lui, de gauche à droite : Jean-Pierre Rives  (Toulouse, n°6), Claude Spanghero (Narbonne, n°8), Jean-Claude Skrela (Toulouse, n°7). Relevés de la mêlée : Alain Paco (Béziers, n°2), Gérard Cholley (Castres, n°1). Les deuxièmes lignes qui poussent encore : Alain Guibert (Toulon, n°4), Alain Estève (Béziers, n°5). Caché devant : Armand Vaquerin (Béziers, n°3).

Dans la liste d’un peu plus d’une cinquantaine de noms qui suit apparaissent quelques rugbymen de notre région : les Oloronais Clémente et Maleig (ce dernier terminant sa carrière à Tarbes), le Basco-Tarbais Arthapignet, et Harinodorquy (Pau puis Biarritz). Quelques oublis seront sûrement à déplorer et les lecteurs avisés m’en informeront. L’astérisque  *  qui suit le nom signifie que le joueur a pu être International à un autre poste (2ème ligne ou troisième ligne aile). Entre parenthèses figurent les années de son premier et de son dernier match en Équipe de France.
Et maintenant, place à un peu de nostalgie, de Michel Celaya (1953) à Antoine Claassen (2013) : 60 ans !

Celaya * (53-61) ; Barthe (54-59); Crancée (60-61); Echavé (61); Lefèvre (61); Roméro(62-63); Lira(62-63); Fabre(63-64); Fite (63); A.Herrero(63-67); Dauga * (64-72); W.Spanghero * (64-73); Greffe(68); Dutin(68); Billère(68); Viard(69-71); Bastiat(69-78); Buonomo(71-72); C.Spanghero * (71-75); Rousset(75-76); Joinel(77-87); Clémente(78-80); Maleig * (79-80); Malquier(79); Cristina(79); Erbani * (81-90); Rodriguez * (81-90); Carminati(86-95); Cecillon * (88-95); Arthapignet(88); Melville(90-91); Benazzi * (90-01); Deslandes(90-92); Van Heerden(92); Cigagna(95); Juillet(95-01); Dispagne(96); Labrousse(96); T.Liévremont(96-06); Mallier(99-00); Chabal * (00-11); Tabacco(01-05); Vermeulen(01-08); F.Ntamack(01); Hall(02); Harinordoquy * (02-12); Bonnaire * (04-12); Chouly(07-13); Picamoles(08-13); Lakafia(11); Claassen(13)

On peut terminer par un petit jeu entre initiés : dresser la liste alphabétique de ceux que vous considérez comme les quinze n° 8 qui vous ont le plus marqué (jeunes s’abstenir). Pour ma part je sélectionne :
Celaya, Barthe, A.Herrero, Dauga, W.Spanghero; Bastiat, Joinel, Rodriguez, Cecillon, Benazzi, T.Liévremont, Chabal, Harinordoquy, Bonnaire,Picamoles.
S’il fallait s’arrêter à dix, je serais bien embêté !