Randonnées en vallée d’Aspe : deuxième partie

Suite des randonnées en vallée d’Aspe : après les alentours de Bedous et ceux de Lescun nous remontons la RN 134 vers la frontière espagnole pour atteindre le Col du Somport.

Les randonnées autour du Somport (1632 m).
Avant d’atteindre le Col du Somport, ses stations de Sports d’Hiver et les bâtiments de l’ancienne douane espagnole (ceux de la douane française se situaient plus bas, à Urdos, dernier village français de la Vallée d’Aspe), citons trois sites dont nous reparlons plus loin. Les Forges d’Abel (1058 m) d’où démarre le tunnel routier du Somport, le parking de Sansanet (1400 m) et le plateau de Peyrenère (1430 m).
Chemin de la Mâture. Entre Etsaut et Urdos, le Fort du Portalet (765 m) est un monument remarquable situé sur la RN 134. La route et le gave qui la longe sont enserrés entre deux versants montagneux très rapprochés. Devenu propriété de la Communauté des Communes, il s’ouvre maintenant aux touristes – pour le moment seulement le mercredi durant la belle saison, en attendant la fin de sa restauration. Fort imprenable du fait de sa position, site perché et protégé par la roche, sa construction, entre 1842 et 1870, devait empêcher toute invasion ibérique qui déferlerait du Somport. Pendant la Seconde Guerre mondiale, sous le régime collaborationniste de Vichy, le Fort servit de prison, de 1941 à 1943, pour quelques personnalités : Blum, Daladier, Gamelin, Mandel, Reynaud … À la Libération, ce fut au tour de Pétain, durant trois mois, avant d’être transféré à l’île d’Yeu. Un peu en contre bas du Fort s’élève, taillé dans la roche, le Chemin de la Mâture, qui, sur quelques hectomètres, surplombe un à-pic vertical vertigineux. Ce Chemin servit pour acheminer vers l’Océan, via le Gave, les arbres abattus en montagne et devant servir de mâts pour les bateaux de la Marine. La traversée d’un plateau herbeux permet d’atteindre un peu plus loin le Refuge du Larry, aux portes de la vallée d’Ossau.
Gouetsoule et Col d’Ayous. Après Urdos un chemin vite empierré quitte la RN 134, réservé aux forestiers et au monde pastoral. Avec la famille Maunas nous l’avons souvent emprunté, pour la cueillette des champignons (chut ! pas question de divulguer plus précisément l’endroit !) et surtout pour rejoindre la Cabane de Gouetsoule autour de laquelle paissent les troupeaux de brebis, de juin à septembre. Selon le temps disponible on peut suivre le GR 10 proche jusqu’au Col d’Ayous d’où on surplombe le Refuge du Larry.
Lac d’Estaëns (1734 m). Ce lac, situé en Espagne (Ibon Astanès), est certainement la course la plus fréquentée de la région pour plusieurs raisons, comme le dénivelé peu important (un peu plus de 300 m en partant de Sansanet, un peu moins de 700 m en partant des forges d’Abel) ou la durée assez courte à partir de Sansanet. Comme on peut l’aborder en milieu de matinée, nous proposons cette randonnée presque systématiquement aux amis qui désirent marcher en montagne mais sans être habitués à l’effort particulier demandé ou sans être spécialement sportifs. Comme pour les Pics d’Anie ou d’Ossau abondent les photos du lac, de ses environs, des troupeaux de chevaux qui pâturent tout l’été, parfois même des marmottes, plus rarement des isards. Abondent également les anecdotes récoltées lors de ces quelques heures fatigantes mais relaxantes au final.
J’ai déjà relaté une excursion solitaire à Estaëns au lendemain d’une journée festive embrumée : foin de médicament ou de diète pour repousser l’état patraque, une bonne marche en altitude suffit.
Une autre fois je m’aperçus, au moment de chausser les souliers de montagne, que je les avais oubliés à la maison ! Malgré les pentes herbeuses et quelques incertitudes dans les sentiers caillouteux, j’enfilai une paire de mocassins prêtée par mon compagnon de cordée (j’exagère un peu), mon frère aîné Pierre, et sans problème réalisai l’aller-retour programmé.
Je me rappelle aussi avoir dépanné, grâce à mon couteau suisse, un groupe voisin muni d’une bouteille de vin mais qui avait oublié d’amener le tire-bouchon libérateur.
Comme toute balade en montagne, aussi simple soit-elle, aussi connue soit-elle, un impondérable ou un accident peut survenir. La descente du lac d’Estaëns fut ainsi une fois perturbée par un orage qui se rapprochait de plus en plus du groupe. Nous étions prêts à nous allonger sur le sol, loin de tout arbre ou de tout élément métallique ; on n’était pas fier quoi ! Mais finalement l’inquiétude s’éloigna en même temps que ledit orage.
Certain(e)s se souviennent de François Moncla, ancien Capitaine du XV de France, ancien vainqueur du Tournoi des 5 Nations, ancien Capitaine de la Section Paloise Championne de France en 1964, ancien responsable syndicaliste EDF : avec nos amis Evelyne (à qui Moncla est apparenté) et Jean-Pierre Audine nous eûmes l’honneur et la joie d’effectuer cette randonnée ensemble, et bien sûr de partager un casse croûte et d’échanger quelques idées autres que sportives (cela ne date pas d’hier mais de la période où Casabonne était emprisonné en Espagne, soupçonné d’avoir hébergé des militants basques).
Dernière « aventure », la plus étonnante mais aussi la plus émouvante car elle fait intervenir Angèle, celle que personne ne peut oublier. Ce jour-là nous formions deux groupes à l’assaut de notre lac préféré : un premier groupe d’une dizaine de personnes environ, dont mon frère Alain, et d’autre part Jean et Angèle Fourcade, partis plus tard que nous dans la matinée car il leur fallait d’abord traire les vaches de la ferme. Le premier groupe, déjà installé au bord du lac et préparant ses agapes, vit au loin arriver nos deux amis. Ceux-ci essayaient de nous repérer au milieu des amas de randonneurs qui s’étalaient tout autour du lac. Afin de les alerter, sans nous concerter, Alain et moi nous nous levâmes en même temps pour entonner (avec intensité du fait de la distance importante qui nous séparait de Jean et Angèle) le début de la même chanson (la plenta deu pastor – la plainte du berger) de Coudouy et Sanchez : « Aulhers, de totas las contradas – bergers des proches contrées ». Instantanément Jean et Angèle stoppèrent leur marche et nous répondirent par le deuxième vers de la chanson, eux aussi à voix forte : « Ça vietz audir nostas dolors – venez écouter nos douleurs« . La jonction entre les deux groupes était assurée.
Parmi les innombrables clichés du lac et de ses alentours j’en sélectionne quelques uns où apparaissent parfois les compagnons de route (de sentier devrais-je dire).

Dans le premier lot ci-dessous figurent mes cousins Henri et Dany Oscamou.

 

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Dans le deuxième ensemble apparaissent le frangin Alain et Emmanuelle et Bernard Guillou.

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Olibon et Visaurin. Juste avant d’arriver au lac d’Estaëns on grimpe sur la gauche pour déboucher sur un plateau encerclé dans le Cirque d’Olibon. Des isards en flan de montagne caracolent parfois. En continuant on gravit la pente ardue menant au sommet du Visaurin (2668 m) : magnifique point de vue côté espagnol, d’après les amis Bernard et Roland qui s’y hissèrent.
Peyrenère : dernier plateau avant d’arriver au Somport, Centre Pastoral et accueil de Colonies de Vacances.
* de Peyrenère à Urdos, en passant par Gouetsoule et le Larry (voir plus haut).
* le Pas d’Aspe (autour de 2000 m). On y parvient après l’escalade d’une cheminée accessible sans matériel spécial. En 2008 on y rencontra des isards mal en point (épidémie s’attaquant aux yeux), l’un d’eux en fin de vie se laissant approcher sans pouvoir s’échapper.
Col du Somport. Nous voici arrivés au point le plus haut de la RN 134 avec ses possibilités, l’hiver, de pratiquer ski et raquettes. L’été, une randonnée démarre de la station espagnole d’Astun d’où on s’élève jusqu’au Col du Moine (2168 m) et au Pic éponyme (2349 m). Les lacs d’Ayous (en Ossau) sont à portée de main.

Retours sur Camin Casa (avant le grand retour ?)

Les lignes qui suivent ont été publiées en mars 2014. Elles faisaient référence à un site qui a malheureusement disparu à cause d’un manque de vigilance de notre part. Je laisse toutefois l’article dans sa totalité, sans les photos irrécupérables pour certaines. Si le site de Camin Casa n’existe plus, je compte, en ce jour d’avril 2020, le reconstituer en partie, en partant à la recherche de photos et d’écrits retrouvés dans une clef USB. Cela sera l’objet d’un nouvel article de ce blog, qui pourrait être publié en mai 2020.
Les lignes qui suivent ne se veulent pas une description ni même une synthèse du site existant de Camin Casa, groupe de chant occitan que nous avons créé en 1990 au sein de l’Association Occitane de Paris, l’Estancada. Je rappelle le lien de ce site : camincasa.fr  (ce site ne répond plus)
Le « Chemin de la Maison » (Camin Casa), nous l’avons retrouvé définitivement, Hélène et moi, depuis bientôt trois ans. Au niveau chorale, quoi de neuf durant cette dernière période ? J’en parle un peu plus loin.

Site Internet de Camin Casa.
Outre l’historique du groupe, la trajectoire de ses membres, l’énumération de ses activités entre 1991 et 2012, que ce soit en région parisienne ou en Béarn, une revue de presse, le site contient les textes, traductions et enregistrements des deux CD édités en 1996 et 2008. Les quelques photos incluses ci-dessous proviennent de la fête des bergers d’Aramits en septembre 2009 (répétitions et représentation) et de l’enregistrement du CD de mai 2008 chez Arbus à Pontacq. Ces photos ne font que compléter celles du site du groupe.

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Camin Casa « sus l’empont » d’Aramits, présenté par Jean Lassalle

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Camin Casa aujourd’hui.
La
dernière apparition publique du groupe date de décembre 2012 chez le viticulteur de Monein Jean-Louis Gaillot, lors de la visite annuelle des chais du Jurançonnais. Plusieurs raisons expliquent l’inactivité de l’ensemble depuis lors.
La dispersion des acteurs musiciens et chanteurs dans tout l’hexagone (région parisienne, Béarn, Pays Basque, Perpignan, Agen) ne saurait être considérée comme la cause majeure de cette inaction car le deuxième CD de Camin Casa fut élaboré avec ces mêmes acteurs vivant en ces mêmes lieux. En revanche la maladie puis la disparition d’Angèle Fourcade ont bien sûr contribué au manque de motivation. Enfin les occupations ou problèmes personnels (maladie, famille, profession) n’ont pas permis un engagement régulier de chacun(e). Pour repartir vers d’autres aventures musicales il faudrait que démarre un nouveau projet, proposé par les membres du groupe ou par une sollicitation extérieure. Qui sait ?

Engagements personnels depuis le retour au « pays ».
Il y a deux ans nous avons repris des répétitions régulières (Jean, Angèle, Eloi et moi, de gauche à droite sur la photo qui suit) dans le but de remettre au goût du jour les anciennes chansons qui nous liaient dans les années 70 à 80, tant en Français qu’en Occitan. Nous commencions même à être sollicités pour monter sur scène pour des rencontres villageoises. L’indisponibilité progressive d’Angèle a stoppé cette démarche : notre dernière apparition publique date de novembre 2012 lors d’une journée hommage à Xavier Navarrot, célèbre auteur compositeur béarnais, dont chaque groupe convié interprétait un texte (pour nous ce fut « la bistanfluta »).

 

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Le groupe de Saint-Pée en la Mairie d’Oloron en 2012

Parallèlement je continuais d’affiner d’anciens textes pas encore « divulgués » et commençais à les travailler avec notre guitariste Sylvain quand il passait par là. En espérant qu’ils pourraient intéresser un jour d’autres personnes du groupe.
L’an passé je me lançai dans deux nouvelles créations, très différentes, que je proposai aux structures concernées :  une pour les enfants de la Calandreta d’Oloron et une pour l’environnement du club de rugby d’Aramits. Pour l’instant je n’ai reçu aucun écho en retour, tout comme naguère un texte fourni au groupe Arguibelle sur la vie du berger de montagne.
Actuellement, je me suis engagé dans deux projets distincts, dont je parlerai plus tard s’ils se concrétisent réellement.