Nouveaux textes de Camin Casa : deuxième partie

Après la première partie des textes inédits, pour la plupart, de Camin Casa, parue le 08 avril 2020, qui concernait 8 textes, nous proposons une liste de 9 autres écrits. Nous reproduisons l’introduction précédente.
Je fournis les titres d’anciens textes déjà écrits, presque toujours, avant la sortie de notre deuxième CD en 2008 et certains même avant celle du premier CD de 1997. En revanche, le premier brouillon de la toute dernière chanson (beróina) date … du 14 novembre 2019. La liste qui suit ne correspond pas à un ordre chronologique car la trace de la date d’écriture du texte est souvent absente. Chaque titre est accompagné de quelques commentaires sur le thème de la chanson et d’un échantillon de texte.
Se succèdent, sans ordre chronologique de création : un, dus, tres ; com la huelha ; los arrèrhilhs ; l’ors ; que vòs mainat ? ; Aràmits en davant ; la vita de l’aulhèr ; beròina ; lo Dédé de Lautrec. 

Un, dus, tres (un, deux, trois).

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque.
Le titre de cette chanson aurait pu être « e un, e dus, e tres »  car initialement l’idée fut de s’inspirer du slogan post coupe du monde de foot de 1998 : « et un, et deux, et trois« , après la victoire en finale 3-0 de l’équipe de France face à celle du Brésil.
La chanson est construite sur 10 couplets assez courts, de thèmes différents, comportant 7 lignes dont la quatrième et la sixième identiques. La toute première ébauche date du 11 juillet 2001, écrite sur la pelouse de la Place des Vosges à Paris, sur fond de musique classique d’un orchestre de rue (basse, violoncelle …), avec seulement 3 paragraphes entamés en ce lieu mythique, à deux pas de la Place de la Bastille, du Lycée Victor Hugo que fréquenta Aurélie en Hypokhâgne, du Musée Carnavalet … Place des Vosges où il m’arriva de participer à la Fête de la Musique du mois de juin en compagnie des « Béarnais de Paris » et des « Arricouquets »d’Ossau.
Les brouillons retrouvés montrent l’apparition successive de nouveaux thèmes et aussi l’évolution de l’ensemble. Ainsi naît un quatrième couplet le 29 septembre 2001 puis les cinquième et sixième le 27 janvier 2002. On attendra le 03 juillet 2002 pour parvenir à la mouture pratiquement définitive. Un de ces brouillons a été conçu sur les quais de Seine, face à Notre-Dame-de-Paris, que j’ai « croquée » sur la même feuille avec sa flèche encore dominante.
Les dix « thèmes » de chanson : l’amor (l’amour), la canta (la chanson), lo rugbi (le rugby), la dança (la danse), l’amistat (l’amitié), la vinha (la vigne), la garbura (la garbure), lo milhòc (le maïs), la pintrura (la peinture), la pipèrada (la pipérade).
A chaque fois trois éléments sont associés au sujet traité dans le couplet.
Trois exemples avec la chanson, le maïs et la peinture.
Ua musica, duas trucadas, tres paraulas, un, dus, tres, la canta viu, e un, dus, tres, la canta viu (une musique, deux percussions, trois paroles, et un, deux, trois, la chanson vit).
Ua bona tèrra, dus dias de ploja, tres dias de sorelh, un, dus, tres, lo milhòc viu, e un, dus, tres, lo milhòc viu (une bonne terre, deux jours de pluie, trois jours de soleil et un, deux, trois, le maïs vit).
Ua grana tela, dus espincèus, tres colorinas, un, dus, tres, la pintrura viu, e un, dus, tres, la pintrura viu (une grande toile, deux pinceaux, trois couleurs, et un, deux, trois, la peinture vit).

Com la huelha (comme la feuille).

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque.
Les feuilles des arbres diffèrent par leur couleur, leur forme, leur façon de voltiger entre la branche qui les soutenait et le sol. Mais toutes sont libres dans leur trajet ultime. Seul le vent les guide. En est-il de même pour les êtres humains ? Au lieu de les enrichir, leurs différences ne les handicapent-ils pas ? Se poser la question c’est déjà y répondre.
Les premières lignes de la chanson furent écrites dans le … métro parisien, en avril 1985 : juste le refrain et quelques idées éparses, en adoptant encore alors l’écriture phonétique. D’autres épreuves se succédèrent, en juin et juillet 1986 par exemple, et la toute dernière, classée 7, en septembre 1989. La musique varia également et je ne m’interdis pas de la modifier encore, à l’aide de mon diatonique.
Le refrain est encadré par 5 couplets. J’en propose deux.
Refrain : Que cadi com la huelha – Qui voleteja e torneja – Adiu donc, vita tan bèra – Me’n torni tà la tèrra. (Je tombe comme la feuille qui voltige et tournoie. Au revoir donc ma belle vie, je retourne à la terre).
Couplet 1 : Non m’agradi pas tròp aqueths camins tots drets – Qui esconan l’ahida, la tendressa e l’enveja – Que’m vaga mei quauques susprenants virolets – D’on hugis a tot còp un sovièr, un saunej. (Je n’aime pas beaucoup ces chemins tout droits qui cachent l’allégresse, la tendresse et l’envie. J’aime mieux ces tournants surprenants d’où surgit toujours un souvenir, un rêve).
Couplet 3 : Que pòt har la color o la car de la huelha ? – Qu’arriba tostemps com pòt despuis lo som de l’arbe – L’ua viatja au miei de las autas com l’oelha – L’auta camina sola com aciu-haut la craba. (Qu’importe la couleur ou l’allure de la feuille. Elle arrive toujours comme elle peut du sommet de l’arbre. L’une voyage au milieu des autres comme la brebis dans le troupeau, l’autre chemine seule comme la chèvre en haut de la montagne).
 
Los arrèrhilhs (les petits enfants).

Chanson écrite en 2018, en l’honneur de nos deux (à ce moment là) petits-enfants Jeanne et Artús, titre d’ailleurs initial formé de ces deux prénoms, avant de devenir los arrèrhilhs afin que ce texte fête aussi les futurs autres possibles petits-enfants. Pour nos filles Aurélie et Séverine j’ai composé une autre chanson, mainada, qui figure dans le deuxième CD de Camin Casa (mai 2008), interprétée a cappella par Séverine et moi. Je pense que il me sera difficile de composer pour les arrières-petits-enfants.
La première ébauche date du 15 décembre 2017 lors d’une balade à Saint-Pée avec Aurélie et Artús (2 mois et 10 jours) dans son écharpe. D’autres étapes « a casa » suivent puis dans la Scénic nous amenant sur Epinay le 23 décembre, entre Bordeaux et Paris. Ultimes modifications ou apports le 14 février 2018, dans une chambre de … l’hôpital d’Oloron pour me faire retirer un catheter.
La musique accompagnant ce chant me tient particulièrement à cœur car elle provient d’un air que chantonnait, avec force, lorsqu’une fête nocturne se terminait, mon ami Bernard Bersans, trop tôt disparu en 2016. Air sans paroles mais qui ne m’a jamais quitté depuis, une façon pour moi de garder Bernard auprès de nous. De plus j’ai construit la partition musicale et je l’interprète à l’accordéon diatonique (la mélodie pour l’instant avant de m’intéresser aux accords).
La chanson comprend un refrain et 5 couplets. Un échantillon suit.
Premier couplet : Ua gojateta e un gojat son vaduts ací – Dus arridolets, dus espiars tan clars – Tremolan lo còr (une petite fille et un petit garçon sont nés chez nous. Deux sourires et deux regards si clairs qui nous font vibrer le cœur).
Quatrième coupletUa gojateta e un gojat son vaduts ací – Dus diamants brilhants, duas perlas vivas – Esclairan lo cap (une petite fille et un petit garçon sont nés chez nous. Deux brillants diamants et deux perles vives qui nous éclaircissent la tête).
Refrain : Trincatz, bebetz, entà d’aqueth par – Dançatz, cantatz, jamei acabatz (Trinquez, buvez, en l’honneur de cette paire, dansez, chantez, ne vous arrêtez jamais).

L’ors (l’ours).

Ces dernières  et futures années la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées a été/est/sera au centre de nombreuses discussions/affrontements. Chacun(e) argumente ou s’oppose, même sans être spécialiste ou connaisseur de l’environnement ou de la vie pastorale. Il serait hasardeux de réduire les intervenants en seulement deux groupes : les associations  écologistes protectrices de l’ours d’une part, les producteurs éleveurs de montagne d’autre part.
Dans la chanson que je consacre à l’ours dialoguent deux personnes : un jeune garçon (qui peut être bien sûr une jeune fille) et son grand-père (sa grand-mère). L’enfant positive la présence de l’ours et l’aïeul lui révèle quelques aspects négatifs, non pas de l’ors en lui-même mais de sa réintroduction non contrôlée dans le massif pyrénéen.
La chanson se compose d’un refrain et de 7 couplets, construits en plusieurs étapes (je relève au moins 9 ébauches numérotées et datées) entre septembre et octobre 2010. Sur mes brouillons je note souvent les lieux d’inspiration ou d’écriture, très variés, comme le Parc-du-Coteau de Vitry-sur-Seine, les quais de la Seine, face à Notre-Dame-de-Paris, le Lac de Créteil, les gares ferroviaires de Pau et de Bordeaux.
Lors d’une répétition du groupe Camin Casa nous avons travaillé ce texte, le 27 octobre 2010. Participaient les frères Sébastien et Yannick Arrieux, Gilles Gayral et Jean-Pierre Bergé.
Je résume quelques arguments de l’enfant : l’ours a toujours vécu en montagne – il est gentil puisqu’on le représente par une peluche toute douce – c’est un maillon de la chaîne de la nature – ce pourrait être une manne touristique – quand un berger subit des pertes à cause de l’ours il est indemnisé – heureusement on a fait appel à un ours slovène – il ne faudrait pas qu’il soit à la merci des chasseurs.
Quelques réponses du grand-père : le nombre d’ours doit rester limité, donc leur reproduction – l’ours est débonnaire mais ses griffes ne sont pas de velours – si les troupeaux devaient diminuer ou même disparaître qui nettoierait les prairies de montagne ? – la montagne ne doit pas devenir un Parc d’attraction – les indemnisations ne compensent pas tout le travail antérieur et n’effacent pas le traumatisme subi par les rescapés du troupeau – l’ours slovène ne retrouve pas ses conditions de vie habituelles et il ne sait pas lire les pancartes écrites en Occitan si bien qu’il risque sa vie en traversant nos routes de montagne (là je crois que grand-père s’amuse) – les chasseurs réservent leurs munitions pour les palombes et les sangliers, l’ours n’a rien à craindre.
Refrain : Ò, Papi, ditz-me – Perqué tant d’arrueit ? – Ò, Papi, ditz-me – Perqué tant d’arrueit – Tà l’ors en la montanha ? (Oh, Pépé, dis-moi pourquoi tant de bruit autour de l’ours en montagne ?)
Couplet 1 : Que sabes plan que l’ors a tostemps viscut en las nostas contradas –  Mes seré un problèma si n’i en avé autant com las flors e las pèiras deu camin. (Tu sais bien que l’ours a toujours vécu dans nos contrées. Mais cela deviendrait un problème s’il y en avait autant que les fleurs et les pierres du chemin).
Couplet 2 : Totun l’ors vertadèr qu’ei autant brave com l’ors de peluisha – Avisa té de cadèr enter sas patas – Urpas d’ors ne son pas heitas en estòfa. (Pourtant l’ours véritable est aussi gentil qu’un ours en peluche – Méfie-toi de ne pas tomber entre ses pattes car les griffes de l’ours ne sont pas faites en étoffe).

Que vòs mainat ? (que veux-tu garçon ?)

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque
.
Peut-être bien la chanson qui a subi le plus de modifications, dans la forme, les expressions, la mélodie. L’orthographe de la première épreuve est encore phonétique : le titre en est « que bos maynat ? ». Les différentes versions couvrent les années 1990 à 2010, soit deux décades, durant lesquelles je remodelais, j’éliminais, je m’abstenais quelques mois …
A l’origine le texte repose sur 6 couplets, chacun formé par la répétition du précédent, augmenté d’une nouvelle ligne. Le premier couplet comprend donc une ligne, le second deux lignes … le sixième six lignes.
Résumé : A la question qu’on lui pose : « Quels sont tes désirs, garçon ? », le jeune homme énumère un certain nombre de souhaits : viver per ací (vivre ici), aimar per ací (aimer ici), tribalhar per ací (travailler ici), decidar tà jo (décider pour moi) …
Au fil des ans désirs et exigences se précisent : être utile au pays, protéger son air, son eau, sa langue. J’ai ajouté de plus dans chaque strophe une formulation qui n’a rien à voir avec le thème mais qui est supposée amener un peu de fantaisie et de rythme : baisha lo cap, lheva la cama (baisse la tête, lève la jambe).
A l’heure d’aujourd’hui, avril 2020, je me demande si je ne me lancerais pas dans une nouvelle écriture de cette chanson.
Refrain : Que vòs mainat, tà estar urós ? Que’t cau mainat, per estar gaujós ? (Que veux-tu, garçon, pour être heureux ? Que te faut-il, garçon, pour être joyeux ?)
Je ne donne que le dernier couplet puisqu’il reprend les précédents.
Dernier couplet : Tot simplament, baisha lo cap, lheva la cama, tot simplament viver per ací, shens mendiar, ni panar, ni plorar. Aimar per ací, ua d’ací o d’aulhors, Aver tribalh, utile e agradable. Viatjar tanben, conéisher lo monde. Tot simplament, baisha lo cap, lheva la cama, tot simplament viver au país  (Tout simplement vivre par ici, sans mendier, ni  voler, ni pleurer. Aimer par ici, une d’ici ou d’ailleurs. Avoir un travail, utile et agréable. Voyager aussi pour connaître le monde. Tout simplement, vivre au pays).


Aràmits en davant ! (en avant Aramits !)

Chanson conçue en 2013. Elle débute le 26 mai 2013 lors d’une balade avec Hélène autour de notre maison en passant par la Mielle qui arrose Saint-Pée de haut et Saint-Pée de bas. Simplement un couplet ou refrain, je n’ai pas choisi tout de suite. Quatre épreuves suivent, la définitive le 13 juin 2013.
Si ce chant en l’honneur de l’équipe de rugby d’Aramits-Asasp n’a jamais été interprété, je l’ai quand même confié dès sa conception finale,  à un des entraîneurs de la formation barétounaise. Aucune suite ou réaction depuis, le texte doit dormir au fond d’une poche ou d’un tiroir.
Le club Aramits-Asasp officie en Fédérale 2 depuis quelque temps. Le stade se situe à Aramits, en pleine vallée de Barétous, à une quinzaine de kilomètres d’Oloron. Il fêta naguère ses 50 ans d’existence.
Certains joueurs de l’équipe et une partie de l’entourage, dirigeants et supporteurs, ont des occasions de chanter, parfois en Béarnais, lors de repas communs ou sur le stade, face aux tribunes … après une victoire. Ils entonnent systématiquement ce que l’on pourrait assimiler à un hymne le refrain suivant : « en Barétous que i a de bons garçons (prononcer bous garçous), Baré-Baré-Baré- Baré-Barè-Baré-Baré-Baré-Baré-Baré-Barétous (le tout bis) » (en Barétous il y a de bons garçons … )
« Aràmits en davant » repose sur quatre couplets.
Premier couplet : En davant, Varetons – Vienguts ací que son tots – En davant, Aràmits – Que son ací  los amics – Varetons, Cap e tot – Aràmits, tots hardits. (En avant, Baretous, tous les amis sont venus. Baretous, tout dans la tête, Aramits plein d’hardiesse).
Deuxième couplet : En davant, los avants – Tostemps ganhar la veishiga – En davant los tres-quarts – Jamei cadèr la veishiga – Varetons, Cap e tot – Aràmits, tots hardits(En avant les avants, toujours gagner le ballon ovale. En avant les trois-quarts, jamais laisser tomber le ballon).

La vita de l’aulhèr (la vie du berger).

Dans notre entourage familial gravitent plusieurs bergères et bergers (et il y en a  aussi chez quelques amis). Ainsi, dans la génération des nièces et neveux, et notre gendre, on en dénombre 6. Six exemples que nous observons et fréquentons, que ce soit dans leurs fermes de la vallée de Barétous ou dans les estives d’Aspe et Barétous. Dans cette chanson je salue la vie de ces « aulhers » en mettant en exergue quelques uns de leurs travaux ou occupations.
J’ai testé ce texte, vocalement, un soir avec deux chanteurs du groupe Arguibelle, Michou et Bruno et je l’ai proposé une autre fois, sans la musique, à leur chef de chœur Jean-Claude O en pensant que cela pourrait les intéresser. Mais point de retour à ce jour.
L’idée originelle remonte au 28 août 2006, assis face à la Pyramide du Louvre (le premier brouillon en atteste). D’autres apports et améliorations suivront (épreuves numérotées de 1 à 8) jusqu’en juillet 2010, pour les paroles, en des lieux souvent nommés dans mes brouillons, tels que le Lac de Choisy-le-Roi où se déroulait notre footing, le Parc du Coteau de Vitry-sur-Seine, plusieurs fois (il jouxtait notre appartement), le Bus 183 qui nous menait dudit appartement au Métro de la Porte de Choisy. Le 17 novembre de la même année je fignolais un peu plus le rythme musical et ses temps forts.
Les travaux cités peuvent concerner le quotidien comme le saisonnier : en juin et en septembre la montée aux estives puis sa descente, là-haut matin et soir la traite des brebis et la fabrication du fromage en matinée ; entre octobre et mai labour, semences, fenaison et entretien des machines et des locaux …
Chacun des 6 couplets se termine par deux lignes adaptées à la strophe concernée. Exemples de deux de ces couplets :
Deuxième couplet : Au mes de junh l’amontanhatge – Lo tropèth trauca lo vilatge – Breçat au son de las esquiras – Ritmant lo pas de las anheras – Atau comença la sason, la sason de l’aulhèr. (La montée aux estives s’effectue au mois de juin – Le troupeau traverse le village, bercé par la musique des clochettes qui rythme le pas des brebis. Ainsi débute la saison du berger).
Cinquième couplet : Deu mes d’octobre au mes de mai – Jamei non manca lo tribalh – Tostemps laurar, semiar, dalhar – A còps totun hestassejar – Atau se passa l’annada de l’aulhèr (D’octobre à mai le travail ne manque pas : toujours labourer, semer, faucher, et parfois quand-même festoyer. Ainsi se passe l’année pour le berger).

Beròina (jolie petite).

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque.
C’est la toute dernière création, commencée le 11 novembre 2019, achevée  (pour le moment) en 2020 : le 16 janvier, pour le texte, et le 02 février, pour la musique , chanson inspirée d’un paragraphe d’un livre de cours d’espagnol. Dialogue entre deux personnes, que j’ai développé et adapté. Comme cela m’arriva déjà en plusieurs occasions lors de mes marches dans les bois ou le long du gave je retins lors d’une d’elles, en décembre 2019, un air que je jugeai assez entraînant et de retour a casa je le jouais au diatonique avant d’écrire la partition. Il fallut bien sûr ensuite apporter quelques modifications aux paroles pour qu’elles cadrent correctement à la mélodie.
Les 7 couplets se construisirent peu à peu entre les deux dates signalées plus haut, en des lieux très différents : outre le logis, au parcours Santé de Saint-Pée, chez Aurélie et Matthieu (et Artús) lors du réveillon du 24 décembre, balade autour du château d’eau de Saint-Pée, TGV Pau-Paris …
Résumé : Le numéro 1 questionne son ami le numéro 2 sur la « belle » (beròina) qui vit depuis peu chez ce dernier. Age, taille, couleur des cheveux, couleur des yeux … Tout est parfait mais le numéro 2 paraît inquiet. Le numéro 1 ne comprend pas cette inquiétude. La réponse apparaît dans le dernier couplet (voir plus bas : suspens !)
Des 7 couplets je livre les numéros 1, 2, 6, 7.
Premier couplet : – Adiu l’amic, que t’arriba donc, tà estar tan gaujós ací ? – Qu’u te vau diser gójat, a noste despuish gèr vive ua beròina.– Bonjour l’ami, qu’est-ce qui t’arrive donc pour être aussi joyeux ici ? – Je vais te le dire, garçon, depuis hier une jolie petite vit chez nous).
Deuxième couplet : – Quina chança qu’as mon amic, quin atge a ta beròina ? – Qu’ei tota joeneta, doça, amistosa, la voleri guardar longtemps.( – Tu en as de la chance mon ami. Quel âge a donc ta jolie petite ? – Elle est très jeune, douce, affectueuse. J’aimerais la garder longtemps).
Sixième coupletQuina chança qu’as mon amic, dab era n’as pas nat chepic ? – Si pr’mor que demora tròp au solèr de haut, au ras deu frineston ubert ( – Tu en as de la chance mon ami, avec elle tu ne te fais pas de souci – Si parce qu’elle reste trop au grenier en haut tout à côté de la fenêtre ouverte).
Septième couplet : – Mes de qui me parlas mon amic ? Qui ei donc aquera beròina ? – Que’t parli de Pixu, ma navera gateta, qu’èi tan paur que cadosse.
( – Mais de qui me parles-tu mon ami ? Quelle est donc cette jolie petite ? – Je te parle de Pixu, ma nouvelle petite chatte, j’ai si peur qu’elle tombe de là-haut).

Lo Dédé de Lautrec.

Ce texte fut écrit à l’occasion des 50 ans de André (Dédé) Coste, un Aveyronnais perdu en plein Paris, depuis la fin des années 80, au milieu des autres Occitans de notre Association l’Estancada : Bigorre, Béarn, Landes, Lot et Garonne, mais aussi Corse, Catalogne …
Nous fûmes quelques uns de l’Estancada à être invités à Lautrec, pays natal de la vedette du jour et, à cette occasion, je composai une chanson très courte, sur un air provenant de C’Jérôme, un tube de la radio une dizaine (ou plus ?) d’années auparavant.
En quelques lignes concentrées sont décrits quelques épisodes de la vie parisienne de notre héros.
La chanson ne comprend que 3 couplets dont voici deux d’entre eux.
Premier couplet : Òc, soi jo, Dédé, Parisenc de Lautrec – Soi jo, Dédé, Occitan a Paris – Luenh deu país, a i deviéne pèc ! (Oui, c’est moi, Dédé, Parisien de Lautrec, c’est moi, Dédé, Occitan à Paris, loin du pays, à en devenir fou !)
Troisième coupletÒc, soi jo, Dédé, mitat sègle qui càd – Soi jo, Dédé, demori plan hardit – Atau qu’an dit amics de l’Estancada (Oui, c’est moi, Dédé, la moitié d’un siècle me tombe dessus, c’est moi, Dédé, je reste toujours « hardi », ce sont les amis de l’Estancada qui le disent).

 

Nouveaux textes de Camin Casa : première partie

Je fournis les titres d’anciens textes déjà écrits pour la plupart avant la sortie de notre deuxième CD en 2008  et certains même avant celle du premier CD de 1997. En revanche, le premier brouillon de la toute dernière chanson (beróina) date … du 14 novembre 2019. La liste qui suit ne correspond pas à un ordre chronologique car la trace de la date d’écriture du texte est souvent absente. Chaque titre est accompagné de quelques commentaires sur le thème de la chanson et d’un échantillon de texte.
Comme le nombre de textes analysés arrive à 17, afin d’alléger la lecture je divise en deux parties cette description. Cette première partie comprend donc 8 paragraphes relatifs aux compositions suivantes : l’exilat, l’Aberuat, la hesta deu vilatge, la pastora e lo charmant, Calandreta, la canha e la gata, l’Estancada, maridatge au Buzet.

L’exilat 
(l’exilé).

Certainement le premier texte écrit par moi en Béarnais (j’avais déjà sévi en Français), dans les années 70, le seul que je me souviens avoir fait lire à mon père. Comme peut le suggérer le titre, chanson nostalgique mêlant des scènes de la campagne, lieu de vacances exclusivement à l’époque, et de la ville. Et opposant évidemment les deux. J’ai modifié la musique plus tard en espérant rendre la chanson un peu moins « tristounette ». L’orthographe est phonétique au début car ce n’est qu’un peu plus tard que j’adopterai l’écriture dite normalisée (ou classique) lisible dans le terroir de culture occitane.
Au départ le titre diffère (les plaintes de l’exil)  et la structure est vraiment différente de la version définitive puisque on y trouvait alors un refrain, un couplet introduction et un couplet conclusion, qui vont tous disparaître par la suite, après que je les ai jugés trop « gnangnan ».
Je me permets quand même de les dévoiler 50 ans après. Prenez vos mouchoirs.
Introduction :  (je ne propose que l’orthographe classique)
Escotaz la cançon d’un qui’s desespera – Tròp luenh de sas amors – Qu’a quitat son país tot solet e adara – Que plora de dolor.
Ecoutez la chanson d’un désespéré trop éloigné de ses amours. Il a quitté en solitaire son pays et maintenant il pleure de douleur.
RefrainShens eths soi plen de tristessa. Mon país, mens amics, non, non, jamei, ne cau m’abandonar.
Sans eux ( le « eux » se rapporte aux différents lieux ou personnages décrits en chaque couplet) je suis plein de tristesse. Mon pays, mes amis, non, non, jamais vous ne devez m’abandonner.
Conclusion : Companhons, a pè, a chivau, o per batèu, jamei non cau partir, jamei quitar vòste beròi vilatge, si lèu non voletz pas morir.
Amis, ne partez jamais, jamais ne quittez votre beau village, si vous ne voulez pas mourir vite.
On ne peut pas dire que j’étais très aventureux en cette période.
Je repris cette chanson beaucoup plus tard et j’ai retrouvé des brouillons datant de 2010 et 2011, l’un provenant d’une réflexion alors que je marchais vers mon lieu de travail, le lycée Chérioux de Vitry. Je changeais alors le rythme et prévoyais un intermède musical entre chaque couplet, pour « égayer ». Il y en avait besoin.

L’Aberuat (nom d’un refuge de montagne).

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque.
Histoire d’une mémorable randonnée, ratée, en montagne, dans les années 70, les premiers brouillons retrouvés de cette chanson datant de 1975L’Aberuat (prononcer Laberouat) est le nom du Refuge au-dessus du village de Lescun, en Vallée d’Aspe. A l’époque la chaussée entre Lescun et L’Aberuat n’est pas praticable pour les voitures de tourisme, accessible seulement pour quelques véhicules comme les jeeps.
Notre « expédition » comprenait 5 personnes et mon chien labrit, Moujik. Elle partit de Saint-Pée, exactement du Café Estrate, tenu par mes Oncle et Tante, Louis et Madeleine. Nous y commençâmes notre échauffement « liquide » avant d’aborder, vers 15 h, la longue route qui nous attendait (30 km en voiture de Saint-Pée à Lescun puis environ 5 à pied entre Lescun et L’Aberuat). Des clients dudit bistro Estrate voulurent trinquer avec nous, comme s’ils saluaient le départ pour des contrées lointaines de baroudeurs ou de cosmonautes. Dans ces années là chacun se souvient que les règles de la circulation, non pas sanguine mais routière, n’avaient pas la même vigueur/rigueur que maintenant, ce qui explique les excès que nous avons commis en ces moments là : pas des excès de vitesse car les 5 conducteurs qui se relayèrent, sûrement – aucune trace écrite à ce sujet – ne prirent aucun risque de cet ordre.
De Saint-Pée à L’Aberuat, plusieurs haltes s’imposaient dans des bars connus car si le (la) tenancier(ère) nous avait vus passer sans s’arrêter nous l’aurions vexé(e). Nous ne ferons que citer les lieux visités honorablement : deux sur Oloron, Gurmençon, Bedous, Lescun (chez Carafan), et peut-être en ai-je oublié un ou deux, sans m’attarder sur la nature et le nombre de consommations. Précisons que chacun(e) d’entre nous portait un sac à dos empli de victuailles (locales) et que les boissons s’accompagnaient de consistance solide : nous nous comportions en responsables.
Les derniers kilomètres, à pied, entre Lescun et L’Aberuat, s’avérèrent peut-être douloureux (la mémoire défaille pour certaines parties de notre périple) et nous atteignîmes le Refuge en fin d’après-midi. Nous devions nous lancer à l’assaut du sommet pyrénéen le lendemain matin à l’aube, après une soirée agitée et accompagnée de chants, et une courte nuit.
Le but de cette « excursion » était le Pic d’Anie, 2504 m, le plus élevé de la Vallée d’Aspe, Pic que nous apercevons d’Oloron et des villages qui l’entourent.
La chanson décrit avec précision les arrêts cités ci-dessus, l’annulation de notre projet montagnard car le petit matin dévoila un temps (dehors) exécrable avec pluie et brouillard. La conquête du Pic d’Anie fut donc remise à plus tard : effectivement quelques uns d’entre nous atteignirent plusieurs fois cette cime dans les années qui suivirent, avec une préparation plus sérieuse.
Le retour vers la civilisation le jour même mérite quelques phrases du texte.
Je ne donne que le 4éme couplet de cette chanson qui en compte 5.
Desbelhèm lo matin de bona òra – Per escadença cadè ploja dehòra – Se’n tornèm donc au lieit com a noste – Shens desbrumbar de minjar un nhac – Dètz òras, auta temptativa – Mes tostemps vent e ploja viva – Que’s virèm entà la valea – S’i cauhar lo mus – Com eth temps, lo cap embrumat – Maugrat ua baishada – Pléa de meishants virolets – Qu’arribèm vius a Lescun.
On se réveilla de bonne heure le matin. Par chance la pluie tombait dehors. Nous retournâmes donc au lit, sans oublier de casser la croûte. A dix heures, autre tentative mais toujours du vent et une pluie ardente. On s’en retourna donc vers la vallée pour se réchauffer le « museau ». Comme le temps, notre esprit n’était pas clair. Nous arrivâmes vivants à Lescun malgré une descente pleine de virages dangereux.

La hesta deu vilatge (la fête du village).

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque.
Symboliquement une chanson très importante pour moi car composée dans mon lit d’hôpital entre janvier et avril 1984. Cloué dans ce lit pour trois mois par le virus Guillain-Barré – nerfs annihilés momentanément – qui m’avait paralysé totalement (ni paroles, ni mouvements des quatre membres), sauf la conscience. En attendant que ce virus me quitte je décidais de composer une chanson qui m’occuperait l’esprit et m’encouragerait à résister. Bien sûr l’élément majeur qui entretenait mon moral était la présence continuelle de la famille : femme, frères, parents (notre petite Aurélie, deux ans, était interdite de visite) qui se relayaient avec dévouement. Quelques amis aussi me visitèrent alors. Dans la situation précaire où je me trouvais j’optais au contraire pour une chanson « gaie » : la hesta deu vilatge (la fête du village). Cela me demanda un peu de temps car je devais tout mémoriser, ne pouvant ni écrire ni parler. Revenu à l’état « normal » je modifiai naturellement quelques paroles, tout en gardant le plan établi.
Quelques brouillons datés montrent l’évolution du texte, d’autant plus que je note, au début, le numéro de « l’épreuve » : une douzaine entre juillet 89 et juillet 90. Je relève enfin quelques reprises ultimes (en attendant les prochaines ?) durant le mois de juin 2007.
Arrepic : A la hesta deu vilatge,arrastèra, pica e pala, a la hesta deu vilatge, s’divertishen tots amassas. A la hesta deu vilatge,arrastèra, pica e pala, a la hesta deu vilatge, s’amusa tanben lo pegàs.
Refrain : Tout le monde se divertit à la fête du village. A la fête du village le « simplet » s’amusa aussi.
Dernier couplet (la chanson en compte quatre) : Qu’ei un dia a caçar la ploja – Un dia a desbrombar las brolhas – Qu’èm vienguts entà hestejar – E non pas entà peleja’s – Qu’ei la hesta de mon vilatge – Qu’ei la hesta de tots los atges.
C’est un jour à chasser la pluie – Un jour à oublier les embrouilles – Nous sommes venus pour faire la fête – Et non pas pour se quereller – C’est la fête de mon village – C’est la fête pour tous les âges.

 La pastora e lo charmantòt (la bergère et le charmant).

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque.
Les premières lignes écrites datent du 07 mars 1980. Entre ces débuts et les dernières retouches, en 2010, 4 titres se succédèrent : « ce n’est pas toi que j’aime » ; « qu’ei non ! » (c’est non !) ; « non ! » (non !) ; la pastora e lo charmantòt » (la bergère et le charmant). Les échanges entre la bergère et le charmant traduisent une certaine mésentente entre les deux. Les premières épreuves sont rédigées en Français puis vient l’alternance Français/Béarnais, chez les deux personnages. En consultant l’ensemble de mes textes écrits je constate que « la pastora e lo charmantòt » est la 3ème chanson où j’aborde des oppositions verbales ou de situation au sein d’un couple. Mais, pour les deux autres, « Melinà » et « encontre« , l' »histoire » se termine bien.
En ce qui concerne la musique, au départ je m’inspire d’un air traditionnel gascon dont les paroles commencent par « haut, haut, Pèiròt, desvelha-t« , chant évoquant la période de Noël. Dans le dernier brouillon retrouvé, 23 novembre 2010, j’évoque un changement de mélodie ainsi que l’apport d’un intermède musical entre les couplets.
Sur les 5 couplets je ressorts le premier et le dernier.
Premier couplet : Adishatz pastorèta, je voudrais t’embrasser – Tà que har charmantòt ? Tu en auras vite assez – Mes que non, pastorèta, serai toujours fidèle – Mensonger, charmantòt, d’une fille tu fais fi d’elle !
Bonjour petite bergère … Pour quoi faire … Mais que non … Charmant menteur …
Dernier couplet : Crudèla pastorèta, loin de toi je me meure – Ailàs tà tu, charmantòt, je reste en ma demeure – Adiu donc, pastorèta, je pars pour l’Angleterre – Viste escapa pé, charmantòt, enfin tu vas te taire !
Petite bergère cruelle … Hélas pour toi mon charmant … Au revoir donc … Échappe-toi vite …
Clôturons par les rimes des trois autres couplets :
ville/gens vils ; patois/ pas toi ; croix/ crois ; or/hors ; méchante/mais chante ; ailleurs/railleur.

 Calandreta (nom de l’école bilingue occitane).

C’est le 20 juin 2013 que l’air et les paroles du refrain de « Calandreta » me viennent à l’esprit, lors d’une balade avec Hélène entre Sait-Pée et Féas. Mais ce refrain initialement prévu sera vite remplacé car je le trouvai provocateur puisqu’il s’adressait à des enfants : « Ca … Ca … Calandreta – Calandreta d’Auloron – Qu’a … Qu’a … Qu’aprenem – Quaprenem a parlar Occitan ». Trois versions suivirent et la chanson fut achevée le 30 juin 2013.
Chanson en l’honneur de la Calandreta d’Oloron, école bilingue occitane. Au départ école privée laïque assurant les cours du Primaire, en Français et en Béarnais/Occitan. Il fallut batailler et attendre quelques années avant que l’Education Nationale ne reconnaisse à la Calandreta un Statut proche de celui d’une école publique et rémunère ses enseignants. Je connais personnellement depuis plus ou moins longtemps 3 de ces enseignants (ainsi que du personnel d’entretien et d’animation) : la directrice Maguy Bartalou, qui, avec son mari Jean-Jacques, nous accueillait chaleureusement, il y a de nombreuses années de cela, au restaurant lo Cotoliu de Ledeuix, lorsque j’y stationnais quelques heures de la soirée (nuit ?) avec les jeunes (nous le fûmes aussi) de Saint-Pée ; Françoise Navarro, membre, comme moi, de la troupe de théâtre los Mosquilhós d’Issor ; Patrick Rachou, que j’ai rejoint depuis peu au groupe vocal de Passatge.
Avant de revenir à ma chanson, quelques mots de certaines activités de la Calandreta, en plus de l’Enseignement.
Tous les ans, au mois de janvier, la Calandreta d’Oloron figure parmi les organisateurs de la Corruda : sur 10 km se déroulent une marche et une course lors desquelles les marcheurs et les coureurs versent une participation dont le montant alimente la trésorerie de la Calandreta. A l’origine de cette journée on trouve Miquèu Estanguet  lui aussi acteur chez los Mosquilhós et, au micro, comme animateur/présentateur Jacques Cazaurang. Départ et arrivée à la salle Palas d’Oloron, trajet par Saint-Pée et Moumour. Je fais partie des bénévoles utilisés pour réguler la circulation automobile à certains carrefours (pour moi Place des Oustalots). Le repas qui suit à Palas se termine bien évidemment par une Cantèra à une dizaine de participants.
Tous les ans également la Calandreta organise un repas lors duquel les élèves de l’école participent pleinement en chants et danses, sous la direction de Patrick.
La Calandreta tient en général un stand sur la Place Saint-Pierre du quartier Notre-Dame lors de la Foire du 1er mai d’Oloron et assure aussi un repas dans l’ancienne église puis ancien garage de la Place.
Enfin la Calandreta participe activement au Carnaval de février dans les rues d’Oloron jusqu’à la Place Saint-Pierre où elle s’occupe encore des repas.
Revenons à la chanson que m’ont inspirée les enfants de la Calandreta, avec bien sûr le souhait inavoué qu’ils interprètent à l’occasion cette chanson. J’ai donc proposé ce texte un jour à Patrick et Maguy, le 23 janvier 2014. A sa remise je n’ai pas senti un grand enthousiasme ni même un quelconque intérêt. La seule remarque concerna l’emploi de l’article « lo » pour le masculin « le » alors que l’école utilise « eth« . Personnellement j’alterne lo et eth selon le nom commun qui suit l’article. Mais je comprends que les responsables de la Calandreta ont suffisamment de soucis à gérer l’école pour ne pas perdre trop de temps à décortiquer des écrits qu’on leur propose.
Je termine par un des cinq couplets (le quatrième).
Qu’èm, qu’èm, qu’èm musica- Qu’èm la musica deu gave – Qu’èm, qu’èm, qu’èm color – Qu’èm color deu parpalhon.
Nous sommes musique, nous sommes la musique du gave. Nous sommes couleur, nous sommes la couleur du papillon.
Dans les autres couplets les enfants sont successivement aubeta (aube), flor (fleur), dança (danse), canta (chant), doçor (douceur), sentor (odeur).

La canha e la gata (la chienne et la chatte).

Chanson présentée cela fait un certain temps aux frères Arrieux, Yannick et Sébastien, ainsi qu’à Sylvain, notre guitariste.
Franz Schubert n’aurait jamais pu imaginer que j’écrirais un jour une chanson en son honneur. A l’origine, sa composition « la truite de Schubert« , en 1819, dont l’air me trottait dans la tête depuis de nombreuses années. C’est dans la nuit du 27 novembre 2010 (mon premier brouillon l’atteste) que je décidai d’associer des paroles à cette mélodie – il fallait oser. Au départ j’imaginais une opposition entre divers éléments : une chienne et une chatte, un torrent de montagne et une rivière calme de plaine (l’Adour), le feu et la neige. Cela constituait déjà 3 couplets. Plus tard, après des aménagements en décembre 2010 puis en mars 2011, je rajoutai 2 autres couplets, l’un annonçant la réconciliation de la chatte et de la chienne, l’autre faisant intervenir Schubert lui-même rencontrant une truite au bord d’une cascade (situation imaginée dans le car reliant Pau à Oloron). J’envisageais même d’intituler cette chanson « la truite de Schubert« .
A suivre, le premier et le dernier des 5 couplets.
Premier couplet : La canha e la gata – Ger ser que se son pelejadas – La canha a nhacat la gata – La gata a urpiat la canha – Ò quina bèra musica – De lairets e miaulets.
Hier soir la chienne et la chatte se sont battues. La chienne a mordu la chatte et la chatte a griffé la chienne. Ce fut une belle musique d’aboiements et de miaulements.
Dernier couplet : La trueita e lo Schubert – Aciu haut que se son crotzats – Trueita dança dab l’aiga viva – Schubert escota la cascada – Ò quina bèra armonia – La trueita e lo Schubert.
La truite et Schubert se sont rencontrés en montagne. La truite danse dans l’eau vive et Schubert écoute la cascade. Quelle belle harmonie entre la truite et Schubert.

L’Estancada (nom de l’association d’Occitans de Paris).

De toutes les chansons dites « inédites » présentées ici, « l’Estancada » est la seule que le groupe Camin Casa interpréta en public en plusieurs occasions, pour des fêtes annuelles de notre Association éponyme parisienne, parfois même avec les enfants de ladite Association, sans toutefois intégrer cette chanson dans les deux CD que le groupe enregistra en 1997 et 2008. En effet le thème ne concernant que l’Association, à laquelle appartient Camin Casa, nous avons jugé qu’elle risquait de ne pas intéresser des gens de l »extérieur ».
La musique provient d’un air traditionnel gascon que certains d’entre nous connaissions, grâce à Dominique (Dómé) Pivot, qui nous initia à l’accordéon diatonique : Gilles Gayral, Jean-Mathieu Canniccioni, moi-même et d’autres dont le nom m’échappe.
Pendant plusieurs années l’Estancada reçut tous les « exilés » occitans de la Capitale qui le voulaient (ce qui ne signifie pas que l’exil était une peine capitale) : Landais, Béarnais, Bigourdans, Lot-et-Garonnais, Aveyronnais, Provençaux, Catalans  …  avec aussi une ouverture vers d’autres régions que l’Occitanie. Outre l’accueil et l’entraide, diverses activités étaient proposées, le vendredi soir et parfois le samedi, comme la musique, la danse, la cuisine, des soirées avec ou sans thème particulier, des conférences et débats … La chanson « l’Estancada » fait revivre notre Association en 4 couplets.
Dans l’un je cite le groupe vocal « los Tinhós » auquel succéda « Camin Casa« . Dans un autre couplet j’évoque « lo Shiulet« , revue trimestrielle bilingue à laquelle je participais avec, entre autres, les 3 fondateurs Alain Sibé, Philippe Labarère et Alain Estrade.
Si l’Association l’Estancada vit le jour en 1985, sous l’impulsion prédominante de Yves Salanave-Péhé, Dominique Pivot, Alain Sibé et Philippe Labarère, la naissance de la chanson éponyme date du 18 février 1990 (mon brouillon l’atteste), jour du départ de la famille Salanave (Yves, Marie, Julien, Louise) pour un séjour de quelques années à Washington, au service de l’Ambassade de France.
Comme signalé plus haut Camin Casa chanta plusieurs fois sur scène « l’Estancada » : le 29 juin 1991 (AG de l’Estancada), le 09 novembre 1991 (fête de l’Estancada – et oui cela arrivait), le 28 mars 1992 (4ème anniversaire du Shiulet), le 27 mars 1993 (5ème anniversaire du Shiulet – une année passe très vite !), le 27 mai 1995 (10ème anniversaire de l’Estancada), le 18 novembre 1995 (fête – encore ! – de l’Estancada).
Dernière remarque avant de proposer quelques éléments de la chanson : une quinzaine d’années plus tard l’Estancada me servit encore de support pour une autre chanson, « lo taulèr » (le comptoir), dans laquelle je décris (sans chuchotement) quelques soirées parisiennes animées entre amis de l’Estancada et visiteurs. Cette chanson figure dans notre deuxième CD paru en mai 2008.
Retour à l »Estancada » :
Refrain : A París qu’us èi encontrats – Tots vaduts d’un país aperat Occitania – A París que s’èran juntats – Tà triomnfar amassas de la malenconia.
Ils se sont rencontrés à Paris, tous nés en un pays appelé Occitanie – A Paris ils se sont regroupés – Pour vaincre ensemble la mélancolie.
Troisième couplet : Dens la lor revista « lo Shiulet » – Qui piula a pausa impertinent – Arreconeishem un estil navèth – Açò s’amerita un gran còp de bonet.
Dans leur revue « le Sifflet », qui stridule parfois l’impertinence, on reconnaît un nouveau style qui mérite un grand coup de … béret.
Quatrième couplet : De quan en quan i a grana hesta – Tà s’orbir l’Estancada ei presta – Cantan los chins de la Calandreta – Tàu país de doman se lhèva l’aubeta.
De temps en temps il y a une grande fête car l’Estancada est toujours prête à s’ouvrir. Les enfants de la Calandreta chantent le pays de demain qui se lève avec l’aube.

Maridatge au Buzet (mariage au Buzet).

Dans mon répertoire plusieurs textes relatent un anniversaire, parfois en Français, parfois en mixte Français/Occitan, événements trop personnels pour que je les diffuse. En revanche c’est en Béarnais que  je parle volontiers dans cette chanson du mariage de deux amis de l’Estancada, Hélène Manaud-Palas et Thierry Conter, le 24 août 1990.
La fête (la hesta) se déroula dans un village des Landes, Uza, au lieu dit du Buzet. Nous « descendîmes » à 5 de Paris, dans le camping-car des Gayral : Evelyne et Gilles Gayral, Caty Sibé, Hélène Haritchabalet et moi. Partis le vendredi soir, après le travail d’Hélène à l’hôpital  de Kremlin Bicêtre. Deux nuits et deux jours « endiablés » allaient suivre. Je composai la chanson la semaine précédente, sur un air traditionnel très connu. Plusieurs fois durant ce week-end (pardon, durant cette fin de semaine) nous l’interpréterons, Gilles nous accompagnant avec son accordéon diatonique. De nombreux chanteuses et chanteurs participaient à ce mariage : outre les gens de l’Estancada, nous 5 « Parisiens » et d’autres venus du Béarn, les collègues des Beaux Arts de Thierry, des amis personnels des mariés, dont un jeune d’Arudy avec qui nous avons partagé pas mal de chansons béarnaises. On apprécia la prestation du frère de la mariée, Laurent, 1er violon d’un Orchestre renommé de Paris.
Une dernière anecdote : lors de l’apéritif, qui dura plus de cinq minutes, nous avons téléphoné à … Washington pour joindre Marie et Yves Salanave et leur faire partager l’ambiance du moment, avec une ou deux chansons qui ont dû leur réchauffer le cœur.
Refrain : Hesta de costat de Uza – Au Buzet vam plan amusa’s.
C’est la fête à Uza – Au Buzet on va bien s’amuser.
Premier couplet : Uei que vam maridar – Elena e lo Thierry – Vam cantar, vam cridar – E dançar com un sarri.
Aujourd’hui on marie Hélène et Thierry. On va chanter, crier, et danser comme un isard.
Dernier couplet : Orbritz gran la frinèsta – Tà deishar entrar la noça – Vam har pétar la hesta – Dinca l’aubeta tan doça.
Ouvrez en grand la fenêtre, pour laisser entrer la noce. La fête va exploser jusqu’à l’aube si douce.

 Rappel des titres déjà parus [entre parenthèses le numéro du CD correspondant, 1 (1997 Tostemps seguir) ou 2 (2008 Cap a Cap)].

Aimar (2) – Ací l’amor t’apera (1)Atau qu’ei la vita (1)Apleguem’nse (2) – Baptista (1)Canta beròia (2) – Cap a Cap (2) – Color e dolor (1)Comunicación (2) – Lo desbrombat (1)Encontre (2) – L’entròpia (2) – Mainada (2) – Mau de còr (1)Marteror (1)Melinà (1)Lo monde arrevirat (2) – Mon país qu’ei la montanha (1 et 2) – Nosta lenga (1)Paísans de noste (1)Praube de tu (2) – Qu’es pertot (2) – Que’t vau parlar (1)Lo taulèr (2) – Tostemps seguir (1)Los tres motociclistas (2).

Titres des traductions français /occitan.

A retrouver dans un autre article du blog.

L’amour qui nous mène (traditionnel béarnais).
Le p’tit bonheur (Félix Leclerc).
Le déserteur (Boris Vian).
Lorelou (Gilles Vigneault)
Occitanie (Marie-Andrée Balbastre).
Quand j’étais paysanne (Marie-Andrée Balbastre )
Le temps des cerises (J.B.Clément et