Les couvertures du Shiulet : troisième partie.

Lo Shiulet (Le Sifflet) fut, entre les années 1988 et 1994, la revue trimestrielle éditée par l’Association occitane de Paris : l’Estancada. Cette parution concerne 27 (du 0 au 26) numéros, de mars 88 à novembre 94. Sont proposées ici les couvertures de la plupart de ces parutions : celles décrites par un dessin ou une caricature. Ces illustrations émanent essentiellement du crayon de Philippe Labarère (Félipe), sous la signature F.L.
Apparaissent également quelques dessins des pages intérieures.
La traduction figure en bas de chaque gravure.
En général, on ajoute un commentaire concernant l’actualité du moment, reliant plus ou moins celle-ci au texte du dessin.
Cet ensemble prend beaucoup de place. Pour ne pas trop fatiguer le lecteur, je découpe l’étude en 3 parties. Cette troisième partie concerne 7 numéros (du n° 18 au n°26), entre novembre 92 et novembre 94.

Numéro 18.

Pas de dessin en couverture, comme pour les précédents numéros 16 et 17, mais, à l’intérieur, une bande dessinée en 2 parties, de ma composition, intitulée le banquier et les autres, dans laquelle s’opposent diverses classes sociales qui se jalousent au lieu de s’unir devant les difficultés quotidiennes … mais cela se passait en 1992, il y a 24 ans !

1ère séquence : critique de l’ouvrier par les autres.
Le paysan : Les ouvriers, quand-même, ils sont bien heureux, bon Dieu ! Pas de responsabilité au travail, aucun souci de crédit, mais bien souvent en grève. Et ils peuvent se reposer chaque fin de semaine.
Le fonctionnaire : Quelle honte ! Quand ils bloquent les usines ils n’ont pas la conscience d’emm… les autres travailleurs. Et avec leurs syndicats ils se croient très forts.
Le commerçant : Quand ils ne sont pas en congé ils font la grève et en plus ils se saoulent bien souvent. Sûr qu’en plus ils font leurs courses chez Leclerc.
2ème séquence : critique du paysan par les autres.
L’ouvrier : Et les paysans qui osent faire tout ce bruit ! Ils paient peu d’impôt, ils ne connaissent pas la notion de solidarité, ils barrent les routes et maintenant, ils polluent, le Ministre l’a dit à la télé.
Le fonctionnaire : Pourquoi grognent-ils ainsi ? Ils ont tout ce qu’ils veulent à la maison : viande, légumes, fruits, œufs …. Ils devraient être bien heureux de pouvoir casser la croûte je ne sais combien de fois chaque jour, sans payer ! Et quand ils ne sont pas contents, ils cassent tout !
Le commerçant : Vous avez vu ces grandes machines ? Ils ont quand-même pu se les payer ! Ils ne sont pas à plaindre : quand ils ne touchent pas l’impôt sécheresse, ils touchent l’impôt inondation.

3ème séquence : critique du commerçant par les autres.
Le paysan : Et voilà les commerçants qui s’y mettent eux aussi ! Comparez un peu le prix du litre de lait chez nous à la ferme et celui du magasin. Vous verrez la différence.
Le fonctionnaire : Ils n’ont jamais cotisé et ils voudraient les mêmes droits que les autres ! Et on sait bien comment ils votent ! Et quand il y a une guerre, ils s’en sortent toujours bien…
L’ouvrier : Acheter une marchandise dix euros pour la revendre cent euros, ce n’est plus faire du bénéfice, c’est voler !
4ème séquence : critique du fonctionnaire par les autres.
Le paysan : Et les fonctionnaires ? Que font-ils du matin jusqu’au soir ? Téléphoner, déjeuner, ranger des papiers. Jamais pressés pour rendre service, mais toujours pressés pour réclamer une augmentation. Et en plus ils oublient notre langue maternelle.
Le commerçant : Ces feignants ! Ils ne se fatiguent pas beaucoup au bureau , et ils font le plein de vacances ! Et ils sont quand même payés s’ils tombent malades.
L’ouvrier : Tout le monde aimerait avoir leur sécurité de l’emploi …
5ème séquence : tous face au Banquier.
Tous : Mais si personne n’est content ici, à qui profite donc notre travail ?

Numéro 19.

– Vous avez vu ? C’est le nouveau drapeau béarnais olympique … Quand-même, il ne ressemble à rien !
– Toutes ces vaches … Quel troupeau ! Maintenant il va falloir trouver un nom à tout ce bétail !
– Pour les deux premières je ne sais pas. Mais pour la dernière vache il ne faut pas chercher trop loin pour lui trouver un nom.
Le dessin fait allusion à Nelson Paillou, Président du Comité Olympique Français, habitué d’Arette, en vallée de Barétous, qui, lors d’une conférence, attribue … 3 vaches (au lieu de 2) au drapeau béarnais – et sans avoir bu un coup !

Dans les pages intérieures de ce numéro, un dessin de Gilles Gayral après la prestation du groupe Camin Casa au festival de la chanson béarnaise de Siros.

– A la fête de la chanson et de la langue béarnaise à Siros.
–  Le groupe Camin Casa fut heureux d’interpréter la chanson « Nosta Lenga » (notre langue).
–  Gilles Gayral (flûte), Philippe Labarère (chant), Alain Sibé (chant), Michel Berdot (chant, auteur-compositeur), Alain Berdot (chant, guitare).

Numéro 20.

Charte européenne des langues régionales ou minoritaires … la France n’en veut pas !
Le Conseil de l’Europe valide « la Charte Européenne des Langues Régionales et Minoritaires » – un texte loin d’être révolutionnaire, qui n’impose rien mais suggère des recommandations sur l’enseignement, la radio, la télévision, les relations avec l’Administration. Mais le gouvernement français refuse de ratifier cette Charte (qui serait contraire à la Constitution).

Numéro 21.

Enfin libéré !
– Commentaire du Shiulet après la libération de Casabonne :
6 juillet 1987 : départ en vacances pour l’Espagne – 7 juillet 1993 : … de retour !!! Les vacances ont été longues et lui ont coûté très cher !!!
– Dans le même numéro reportage sur la rencontre entre l’Estancada et le groupe vocal de Navarrenx, les Remparts.

Numéro 22.

– Plan Balladur : les salariés se serrent la ceinture.
– Je m’en fous ! Charasse m’a prêté ses bretelles !
Aucun rapport avec la couverture, mais deux faits marquants de la chanson béarnaise.
Les « Pagalhós » en vidéo : une heure de spectacle au théâtre Saint-Louis de Pau le 05 décembre 1992 pour fêter leurs 20 ans d’existence.
Le Zénith de Pau reçoit « Nadau » le 27 novembre 1992 à l’occasion de leurs 20 ans de représentations.

Numéro 23.

Non, non et non ! Ça peut être un taureau ou un éléphant, je suis né ici ! Et je peux te dire que ce ne n’est pas un chat qui me fera bouger d’ici
L’accord du GATT (accord général sur les tarifs douaniers et le commerce – ratifié par 23 pays en 1947) a été complété par 117 pays le 15 avril 1994 (Uruguay Round).
Dessin ci-dessus : j
eu de mots entre GATT et GAT (chat en Occitan).

Numéro 24.

Dans ce numéro, dialogues entre le Shiulet et 2 militants basques emprisonnés et libérés depuis peu (Casabonne et Etcheveste), commentaires sur l’aménagement du territoire (un réveil en trompe l’ œil), sur l’avenir du nucléaire … et, après le SMIC jeune proposé par le 1er Ministre Balladur, le SMIC rugby imposé par les responsables du XV de France.

Numéro 26.

– Rentrée scolaire.
– Écoute bien l’instituteur, Jean !
– Oui, et dans l’école, retire de la tête le signe ostentatoire de ta culture !
Clin d’œil au signe ostentatoire d’une religion que représente le port du foulard dans l’école publique.
Dessin de Michel Berdot.

En conclusion de cet article j’énumère les rubriques de ce dernier numéro du Shiulet :
– D’un Shiulet à l’autre – Compte-rendu de l’Assemblée Générale de l’Ostau Biarnès de Pau -Déclaration du groupe Anaram au PatacCap d’Estèra e Cap d’Esplinga – Amnesty Internacional (Alan Estrade) – Entrevista dab Bernard Aròs – Corrier de legedors – Lo bilhet de Miquèu – Èlections en Corse (Arriti) – Vu et entendu – Jan de PicheprimInstitut Culturel Occitan.
FIN de la troisième partie

Les couvertures du Shiulet : deuxième partie.

Lo Shiulet (Le Sifflet) fut, entre les années 1988 et 1994, la revue trimestrielle éditée par l’Association occitane de Paris : l’Estancada. Cette parution concerne 27 (du 0 au 26) numéros, de mars 88 à novembre 94. Sont proposées ici les couvertures de la plupart de ces parutions : celles décrites par un dessin ou une caricature. Ces illustrations émanent essentiellement du crayon de Philippe Labarère (Félipe), sous la signature F.L.
Apparaissent également quelques dessins des pages intérieures.
La traduction figure en bas de chaque gravure.
En général, on ajoute un commentaire concernant l’actualité du moment, reliant plus ou moins celle-ci au texte du dessin.
Cet ensemble prend beaucoup de place. Pour ne pas trop fatiguer le lecteur, je découpe l’étude en 3 parties. Cette deuxième partie concerne 8  numéros (du n°8 au n°15), entre mai 90 et février 92.

Numéro 8.

Cheminons vers l’« Immortèla » (edelweiss) et chantons avec l’Estancada.
La couverture fête en musique les 2 ans d’existence du Shiulet et met en relief quelques paroles de la chanson du groupe Nadau, l’Immortèla, souvent jouée et chantée lors des soirées de l’Estancada.
Ce dessin provient de Jean-Pierre Preciozi.

Numéro 9.

Les démocraties (France, Espagne) se dégonflent – Solidarités entre les peuples  (Basque, Occitan) – Liberté pour Casabonne.
Dessin proposé par Gilles Gayral.

Numéro 10.

Il faut dire quand-même qu’il prend beaucoup de place.
Conflit Irak/Koweit avec intervention des armées occidentales. Dans les vallées d’Aspe et d’Ossau l’ours est au centre des discussions, analyses, frictions … entre chasseurs, bergers, élus locaux, écologistes, responsables du Parc National et … membres de l’Estancada et du Shiulet, divisés quant à l’avenir de l’ours dans nos montagnes.

Numéro 11.

– Pyrénées occitanes : les derniers ours.
– Chasseur (2 orthographes proposées).
– Le pouvoir au peuple …
L’agitation continue au sujet de l’ours et des mesures imposées à son sujet par le Ministre de l’Écologie Brice Lalonde : le Shiulet a contacté le FIEP (Fond d’Intervention Éco Pastoral), association écologiste de Pau, luttant depuis plusieurs années pour la sauvegarde des derniers ours des Pyrénées, et le Maire de Laruns, André Fabre, Président du Comité Intervallées, qui s’oppose aux mesures du Ministre. Si le FIEP promet une réponse prochaine, Fabre refuse toute discussion.
Dessin ci-dessus de S.Dey.

Numéro 12.

– La guerre est finie !
– Bof … Finalement, je ne l’ai pas trouvée aussi dure ni aussi longue que ça !
Fin de la guerre du Koweit et de l’intervention, principalement américaine, pour en repousser l’Irak. Longtemps courtisé et armé par les puissances occidentales lorsqu’il guerroyait contre l’Iran, Sadam Hussein devient un dictateur qu’il faut abattre.
Dessin de Serge Dey.

Numéro 13.

Ha ! Je l’ai jouée comme il fallait cette « Marseillaise » !!
Les parlementaires adoptent le projet de loi sur le statut territorial de Corse, avec, en article premier, une reconnaissance de la notion de peuple corse. Les débats autour de ce sujet furent des plus mouvementés.
Dessin de Serge Dey.

Dans le même numéro, un dessin de Gilles Gayral sur le groupe de chant de l’Estancada, Camin Casa (dont le nom n’est pas encore choisi à ce moment là). Le groupe démarre ses premières répétitions avant ses futures représentations, tant sur la région parisienne que sur les « emponts » du Béarn (Siros, Aramits, Orthez).

Sur les 4 poteaux on reconnaît les attachés/attachants, de gauche à droite : Alain Sibé, Alain Berdot, Philippe Labarère, Gilles Gayral.
Tournant autour d’eux le sorcier Michel Berdot.
A.S. : Vous ne pensez pas que notre homme est un peu fatigué ?
A.B. : Oui, je crois !
P.L. :
Mais peut-être cherche-t-il l’inspiration ?
G.G. : Ou alors, c’est une dernière version des sauts béarnais !
M.B. : Je chante, je chante toujours bien, et si toi tu chantes mal je vais t’étrangler.

Numéro 14.

Retour de Philippe Labarère aux commandes du crayon.
– Tu as vu ? Ils parlent de l’Europe de demain …
– Oui !
La physionomie de l’Europe change avec la désintégration du bloc communiste des pays de l’Est. Peuples et Nations retrouvent les notions d’indépendance et de souveraineté.

Numéro 15.

 

En couverture, pas de dessin mais un ensemble de titres ou de parties d’articles de la Presse nationale concernant identités et langues minoritaires.

                                                                                     FIN de la deuxième partie

Les couvertures du Shiulet : première partie.

Lo Shiulet (Le Sifflet) fut, entre les années 1988 et 1994, la revue trimestrielle éditée par l’Association occitane de Paris : l’Estancada. Cette parution concerne 27 (du 0 au 26) numéros, de mars 88 à novembre 94. Sont proposées ici les couvertures de la plupart de ces parutions : celles décrites par un dessin ou une caricature. Ces illustrations émanent essentiellement du crayon de Philippe Labarère (Félipe), sous la signature F.L.
Apparaissent également quelques dessins des pages intérieures.
La traduction figure en bas de chaque gravure.
En général, on ajoute un commentaire concernant l’actualité du moment, reliant plus ou moins celle-ci au texte du dessin.
Cet ensemble prend beaucoup de place. Pour ne pas trop fatiguer le lecteur, je découpe l’étude en 3 parties. Cette première partie concerne 8  numéros (du n° 0 au n°7), entre mars 88 et février 90.

Numéro 0.

En-tête de la Revue : Réunion des Occitans Exilés.
Pas encore de dessin de couverture dans ce numéro 0 mais quelques affiches éclairant sur les motivations des membres du Comité de Rédaction de la Revue, constitué, au départ, par Francine Denarnaud, Nathalie Fournier, Philippe Labarère, Alain et Caty Sibé, rejoints peu à peu par Yves Salanave, Jean-Claude Arrieux, Pierre Cassagne, Alain Estrade, Gilles Gayral, Michel Berdot …
Rappel : Calandreta (alouette) est le nom de l’École Privée (totalement à cette époque) Laïque enseignant la langue occitane.
Pour donner une idée, voici les thèmes développés dans ce premier numéro (30 pages) : tirar en davant (éditorial d’Alan Sibé annonçant les objectifs de la Revue – présentation du Shiulet au sein de l’Estancada – informations culturelles et sociales en Occitanie – quels mythes pour quelles réalités : économie et société en Occitanie, par Yves Salanave – Pourrat : mémoire de la terre d’Auvergne par Nathalie Fournier – ethnie, peuple, nation par Alan Sibé – document : texte de résolution de la Communauté européenne sur langues et cultures des minorités régionales et ethniques – publicités pour quelques livres et revues occitanes – la lettre de La Cléda, alias Philippe Labarère – espace blanc pour le futur courrier des lecteurs.

Numéro 2.
Licence d’Occitan … Rencontre Calandreta-Ministère de l’Éducation Nationale … rentrée difficile !!!
Durant l’été 88 les représentants des Calandretas sont reçus au Ministère de l’Éducation Nationale (Lionel Jospin). Ils ne retirent aucun engagement quant à l’enseignement de l’Occitan dans le Service Public. De plus, le Ministère s’oppose à la délivrance d’une licence d’Occitan à l’Université de Montpellier.

Dans le même numéro : un autre dessin de Philippe Labarère (La Cléda pour les intimes)
Introduction à la traduction qui vient : il n’est pas question de traduire en Français les trois jurons (ou expressions) béarnais qui suivent (Diu vivant-Perdiu-Hilh de puta)
Grande nouvelle – Stop – Émetteur sur le Pic du Midi d’Ossau – Stop – 10 départements d’Occitanie peuvent aussi recevoir la 5 et la 6 – Stop.
– Tu en as de la chance d’avoir tant de chaînes ! Et bientôt tu vas être câblé ! Diu vivant ! Maintenant le monde va être bien éclairé !!!
– Oui ! Je sais ! Mais perdiu ! J’ai oublié où se trouve cet hilh de puta de bouton des actualités régionales !!!

Numéro 3.
– Mais, hilh de puta, comment as-tu attrapé le virus d’être Français ?!?!
– Oh ! Macareu ! D’abord une démangeaison … Et puis la diarrhée… Méfie-toi de ne pas l’attraper !!!
Référendum le 06 novembre 88 en Nouvelle Calédonie, soulevant la question de l’autodétermination, après les rencontres de l’été entre Mrs Jacques Lafleur (leader caldoche) et Jean-Marie Tjibaou (leader kanake assassiné quelque temps après, en mai 89).

Numéro 4.

– Un Casabonne emprisonné, c’est un TGV de gagné !
– Patou ! Viens ici ! Grand hilh de puta !
Jean-Philippe Casabonne, jeune Béarnais en vacances en Espagne,  a été arrêté, le 06 juillet 1987, par la police espagnole, et accusé de collaboration avec l’ETA. Il vient d’être condamné à 6 ans de prison.

Numéro 5.

Autre dessin des pages intérieures de ce numéro :

Principaux points développés dans le numéro : commentaires sur le double assassinat des leaders kanakes Tjibaou et Ieoné, analyse des enjeux de l’exploitation du Complexe de Lacq.

Numéro 6.

– Té, ça, c’est bien dit !
– Pauvre naïf ! ! Et les Calandretas, et Casabonne, et le travail au pays !? …
Quelques nouvelles propositions du Ministère à Serge Javaloyès, Président de la Calandreta de Pau : les personnels enseignants existants  vont être contractualisés, les nouvelles créations seront réglées au sein d’une commission paritaire.

Numéro 7.

– Calliope : le cadeau de Noël – une caisse de saloperie !!
– J’ai trouvé un cèpe !!
Sévères critiques de l’organisation SEPANSO Béarn contre une installation de l’usine Calliope à Noguères (près de Lacq). La SEPANSO souligne le danger de fabrication par cette entreprise d’un produit dangereux nommé DBCP et dénonce le silence du PDG de Calliope au sujet des matières traitées en Béarn.

                                                                           FIN de la première partie