Nouveaux textes de Camin Casa : première partie

Je fournis les titres d’anciens textes déjà écrits pour la plupart avant la sortie de notre deuxième CD en 2008  et certains même avant celle du premier CD de 1997. En revanche, le premier brouillon de la toute dernière chanson (beróina) date … du 14 novembre 2019. La liste qui suit ne correspond pas à un ordre chronologique car la trace de la date d’écriture du texte est souvent absente. Chaque titre est accompagné de quelques commentaires sur le thème de la chanson et d’un échantillon de texte.
Comme le nombre de textes analysés arrive à 17, afin d’alléger la lecture je divise en deux parties cette description. Cette première partie comprend donc 8 paragraphes relatifs aux compositions suivantes : l’exilat, l’Aberuat, la hesta deu vilatge, la pastora e lo charmant, Calandreta, la canha e la gata, l’Estancada, maridatge au Buzet.

L’exilat 
(l’exilé).

Certainement le premier texte écrit par moi en Béarnais (j’avais déjà sévi en Français), dans les années 70, le seul que je me souviens avoir fait lire à mon père. Comme peut le suggérer le titre, chanson nostalgique mêlant des scènes de la campagne, lieu de vacances exclusivement à l’époque, et de la ville. Et opposant évidemment les deux. J’ai modifié la musique plus tard en espérant rendre la chanson un peu moins « tristounette ». L’orthographe est phonétique au début car ce n’est qu’un peu plus tard que j’adopterai l’écriture dite normalisée (ou classique) lisible dans le terroir de culture occitane.
Au départ le titre diffère (les plaintes de l’exil)  et la structure est vraiment différente de la version définitive puisque on y trouvait alors un refrain, un couplet introduction et un couplet conclusion, qui vont tous disparaître par la suite, après que je les ai jugés trop « gnangnan ».
Je me permets quand même de les dévoiler 50 ans après. Prenez vos mouchoirs.
Introduction :  (je ne propose que l’orthographe classique)
Escotaz la cançon d’un qui’s desespera – Tròp luenh de sas amors – Qu’a quitat son país tot solet e adara – Que plora de dolor.
Ecoutez la chanson d’un désespéré trop éloigné de ses amours. Il a quitté en solitaire son pays et maintenant il pleure de douleur.
RefrainShens eths soi plen de tristessa. Mon país, mens amics, non, non, jamei, ne cau m’abandonar.
Sans eux ( le « eux » se rapporte aux différents lieux ou personnages décrits en chaque couplet) je suis plein de tristesse. Mon pays, mes amis, non, non, jamais vous ne devez m’abandonner.
Conclusion : Companhons, a pè, a chivau, o per batèu, jamei non cau partir, jamei quitar vòste beròi vilatge, si lèu non voletz pas morir.
Amis, ne partez jamais, jamais ne quittez votre beau village, si vous ne voulez pas mourir vite.
On ne peut pas dire que j’étais très aventureux en cette période.
Je repris cette chanson beaucoup plus tard et j’ai retrouvé des brouillons datant de 2010 et 2011, l’un provenant d’une réflexion alors que je marchais vers mon lieu de travail, le lycée Chérioux de Vitry. Je changeais alors le rythme et prévoyais un intermède musical entre chaque couplet, pour « égayer ». Il y en avait besoin.

L’Aberuat (nom d’un refuge de montagne).

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque.
Histoire d’une mémorable randonnée, ratée, en montagne, dans les années 70, les premiers brouillons retrouvés de cette chanson datant de 1975L’Aberuat (prononcer Laberouat) est le nom du Refuge au-dessus du village de Lescun, en Vallée d’Aspe. A l’époque la chaussée entre Lescun et L’Aberuat n’est pas praticable pour les voitures de tourisme, accessible seulement pour quelques véhicules comme les jeeps.
Notre « expédition » comprenait 5 personnes et mon chien labrit, Moujik. Elle partit de Saint-Pée, exactement du Café Estrate, tenu par mes Oncle et Tante, Louis et Madeleine. Nous y commençâmes notre échauffement « liquide » avant d’aborder, vers 15 h, la longue route qui nous attendait (30 km en voiture de Saint-Pée à Lescun puis environ 5 à pied entre Lescun et L’Aberuat). Des clients dudit bistro Estrate voulurent trinquer avec nous, comme s’ils saluaient le départ pour des contrées lointaines de baroudeurs ou de cosmonautes. Dans ces années là chacun se souvient que les règles de la circulation, non pas sanguine mais routière, n’avaient pas la même vigueur/rigueur que maintenant, ce qui explique les excès que nous avons commis en ces moments là : pas des excès de vitesse car les 5 conducteurs qui se relayèrent, sûrement – aucune trace écrite à ce sujet – ne prirent aucun risque de cet ordre.
De Saint-Pée à L’Aberuat, plusieurs haltes s’imposaient dans des bars connus car si le (la) tenancier(ère) nous avait vus passer sans s’arrêter nous l’aurions vexé(e). Nous ne ferons que citer les lieux visités honorablement : deux sur Oloron, Gurmençon, Bedous, Lescun (chez Carafan), et peut-être en ai-je oublié un ou deux, sans m’attarder sur la nature et le nombre de consommations. Précisons que chacun(e) d’entre nous portait un sac à dos empli de victuailles (locales) et que les boissons s’accompagnaient de consistance solide : nous nous comportions en responsables.
Les derniers kilomètres, à pied, entre Lescun et L’Aberuat, s’avérèrent peut-être douloureux (la mémoire défaille pour certaines parties de notre périple) et nous atteignîmes le Refuge en fin d’après-midi. Nous devions nous lancer à l’assaut du sommet pyrénéen le lendemain matin à l’aube, après une soirée agitée et accompagnée de chants, et une courte nuit.
Le but de cette « excursion » était le Pic d’Anie, 2504 m, le plus élevé de la Vallée d’Aspe, Pic que nous apercevons d’Oloron et des villages qui l’entourent.
La chanson décrit avec précision les arrêts cités ci-dessus, l’annulation de notre projet montagnard car le petit matin dévoila un temps (dehors) exécrable avec pluie et brouillard. La conquête du Pic d’Anie fut donc remise à plus tard : effectivement quelques uns d’entre nous atteignirent plusieurs fois cette cime dans les années qui suivirent, avec une préparation plus sérieuse.
Le retour vers la civilisation le jour même mérite quelques phrases du texte.
Je ne donne que le 4éme couplet de cette chanson qui en compte 5.
Desbelhèm lo matin de bona òra – Per escadença cadè ploja dehòra – Se’n tornèm donc au lieit com a noste – Shens desbrumbar de minjar un nhac – Dètz òras, auta temptativa – Mes tostemps vent e ploja viva – Que’s virèm entà la valea – S’i cauhar lo mus – Com eth temps, lo cap embrumat – Maugrat ua baishada – Pléa de meishants virolets – Qu’arribèm vius a Lescun.
On se réveilla de bonne heure le matin. Par chance la pluie tombait dehors. Nous retournâmes donc au lit, sans oublier de casser la croûte. A dix heures, autre tentative mais toujours du vent et une pluie ardente. On s’en retourna donc vers la vallée pour se réchauffer le « museau ». Comme le temps, notre esprit n’était pas clair. Nous arrivâmes vivants à Lescun malgré une descente pleine de virages dangereux.

La hesta deu vilatge (la fête du village).

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque.
Symboliquement une chanson très importante pour moi car composée dans mon lit d’hôpital entre janvier et avril 1984. Cloué dans ce lit pour trois mois par le virus Guillain-Barré – nerfs annihilés momentanément – qui m’avait paralysé totalement (ni paroles, ni mouvements des quatre membres), sauf la conscience. En attendant que ce virus me quitte je décidais de composer une chanson qui m’occuperait l’esprit et m’encouragerait à résister. Bien sûr l’élément majeur qui entretenait mon moral était la présence continuelle de la famille : femme, frères, parents (notre petite Aurélie, deux ans, était interdite de visite) qui se relayaient avec dévouement. Quelques amis aussi me visitèrent alors. Dans la situation précaire où je me trouvais j’optais au contraire pour une chanson « gaie » : la hesta deu vilatge (la fête du village). Cela me demanda un peu de temps car je devais tout mémoriser, ne pouvant ni écrire ni parler. Revenu à l’état « normal » je modifiai naturellement quelques paroles, tout en gardant le plan établi.
Quelques brouillons datés montrent l’évolution du texte, d’autant plus que je note, au début, le numéro de « l’épreuve » : une douzaine entre juillet 89 et juillet 90. Je relève enfin quelques reprises ultimes (en attendant les prochaines ?) durant le mois de juin 2007.
Arrepic : A la hesta deu vilatge,arrastèra, pica e pala, a la hesta deu vilatge, s’divertishen tots amassas. A la hesta deu vilatge,arrastèra, pica e pala, a la hesta deu vilatge, s’amusa tanben lo pegàs.
Refrain : Tout le monde se divertit à la fête du village. A la fête du village le « simplet » s’amusa aussi.
Dernier couplet (la chanson en compte quatre) : Qu’ei un dia a caçar la ploja – Un dia a desbrombar las brolhas – Qu’èm vienguts entà hestejar – E non pas entà peleja’s – Qu’ei la hesta de mon vilatge – Qu’ei la hesta de tots los atges.
C’est un jour à chasser la pluie – Un jour à oublier les embrouilles – Nous sommes venus pour faire la fête – Et non pas pour se quereller – C’est la fête de mon village – C’est la fête pour tous les âges.

 La pastora e lo charmantòt (la bergère et le charmant).

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque.
Les premières lignes écrites datent du 07 mars 1980. Entre ces débuts et les dernières retouches, en 2010, 4 titres se succédèrent : « ce n’est pas toi que j’aime » ; « qu’ei non ! » (c’est non !) ; « non ! » (non !) ; la pastora e lo charmantòt » (la bergère et le charmant). Les échanges entre la bergère et le charmant traduisent une certaine mésentente entre les deux. Les premières épreuves sont rédigées en Français puis vient l’alternance Français/Béarnais, chez les deux personnages. En consultant l’ensemble de mes textes écrits je constate que « la pastora e lo charmantòt » est la 3ème chanson où j’aborde des oppositions verbales ou de situation au sein d’un couple. Mais, pour les deux autres, « Melinà » et « encontre« , l' »histoire » se termine bien.
En ce qui concerne la musique, au départ je m’inspire d’un air traditionnel gascon dont les paroles commencent par « haut, haut, Pèiròt, desvelha-t« , chant évoquant la période de Noël. Dans le dernier brouillon retrouvé, 23 novembre 2010, j’évoque un changement de mélodie ainsi que l’apport d’un intermède musical entre les couplets.
Sur les 5 couplets je ressorts le premier et le dernier.
Premier couplet : Adishatz pastorèta, je voudrais t’embrasser – Tà que har charmantòt ? Tu en auras vite assez – Mes que non, pastorèta, serai toujours fidèle – Mensonger, charmantòt, d’une fille tu fais fi d’elle !
Bonjour petite bergère … Pour quoi faire … Mais que non … Charmant menteur …
Dernier couplet : Crudèla pastorèta, loin de toi je me meure – Ailàs tà tu, charmantòt, je reste en ma demeure – Adiu donc, pastorèta, je pars pour l’Angleterre – Viste escapa pé, charmantòt, enfin tu vas te taire !
Petite bergère cruelle … Hélas pour toi mon charmant … Au revoir donc … Échappe-toi vite …
Clôturons par les rimes des trois autres couplets :
ville/gens vils ; patois/ pas toi ; croix/ crois ; or/hors ; méchante/mais chante ; ailleurs/railleur.

 Calandreta (nom de l’école bilingue occitane).

C’est le 20 juin 2013 que l’air et les paroles du refrain de « Calandreta » me viennent à l’esprit, lors d’une balade avec Hélène entre Sait-Pée et Féas. Mais ce refrain initialement prévu sera vite remplacé car je le trouvai provocateur puisqu’il s’adressait à des enfants : « Ca … Ca … Calandreta – Calandreta d’Auloron – Qu’a … Qu’a … Qu’aprenem – Quaprenem a parlar Occitan ». Trois versions suivirent et la chanson fut achevée le 30 juin 2013.
Chanson en l’honneur de la Calandreta d’Oloron, école bilingue occitane. Au départ école privée laïque assurant les cours du Primaire, en Français et en Béarnais/Occitan. Il fallut batailler et attendre quelques années avant que l’Education Nationale ne reconnaisse à la Calandreta un Statut proche de celui d’une école publique et rémunère ses enseignants. Je connais personnellement depuis plus ou moins longtemps 3 de ces enseignants (ainsi que du personnel d’entretien et d’animation) : la directrice Maguy Bartalou, qui, avec son mari Jean-Jacques, nous accueillait chaleureusement, il y a de nombreuses années de cela, au restaurant lo Cotoliu de Ledeuix, lorsque j’y stationnais quelques heures de la soirée (nuit ?) avec les jeunes (nous le fûmes aussi) de Saint-Pée ; Françoise Navarro, membre, comme moi, de la troupe de théâtre los Mosquilhós d’Issor ; Patrick Rachou, que j’ai rejoint depuis peu au groupe vocal de Passatge.
Avant de revenir à ma chanson, quelques mots de certaines activités de la Calandreta, en plus de l’Enseignement.
Tous les ans, au mois de janvier, la Calandreta d’Oloron figure parmi les organisateurs de la Corruda : sur 10 km se déroulent une marche et une course lors desquelles les marcheurs et les coureurs versent une participation dont le montant alimente la trésorerie de la Calandreta. A l’origine de cette journée on trouve Miquèu Estanguet  lui aussi acteur chez los Mosquilhós et, au micro, comme animateur/présentateur Jacques Cazaurang. Départ et arrivée à la salle Palas d’Oloron, trajet par Saint-Pée et Moumour. Je fais partie des bénévoles utilisés pour réguler la circulation automobile à certains carrefours (pour moi Place des Oustalots). Le repas qui suit à Palas se termine bien évidemment par une Cantèra à une dizaine de participants.
Tous les ans également la Calandreta organise un repas lors duquel les élèves de l’école participent pleinement en chants et danses, sous la direction de Patrick.
La Calandreta tient en général un stand sur la Place Saint-Pierre du quartier Notre-Dame lors de la Foire du 1er mai d’Oloron et assure aussi un repas dans l’ancienne église puis ancien garage de la Place.
Enfin la Calandreta participe activement au Carnaval de février dans les rues d’Oloron jusqu’à la Place Saint-Pierre où elle s’occupe encore des repas.
Revenons à la chanson que m’ont inspirée les enfants de la Calandreta, avec bien sûr le souhait inavoué qu’ils interprètent à l’occasion cette chanson. J’ai donc proposé ce texte un jour à Patrick et Maguy, le 23 janvier 2014. A sa remise je n’ai pas senti un grand enthousiasme ni même un quelconque intérêt. La seule remarque concerna l’emploi de l’article « lo » pour le masculin « le » alors que l’école utilise « eth« . Personnellement j’alterne lo et eth selon le nom commun qui suit l’article. Mais je comprends que les responsables de la Calandreta ont suffisamment de soucis à gérer l’école pour ne pas perdre trop de temps à décortiquer des écrits qu’on leur propose.
Je termine par un des cinq couplets (le quatrième).
Qu’èm, qu’èm, qu’èm musica- Qu’èm la musica deu gave – Qu’èm, qu’èm, qu’èm color – Qu’èm color deu parpalhon.
Nous sommes musique, nous sommes la musique du gave. Nous sommes couleur, nous sommes la couleur du papillon.
Dans les autres couplets les enfants sont successivement aubeta (aube), flor (fleur), dança (danse), canta (chant), doçor (douceur), sentor (odeur).

La canha e la gata (la chienne et la chatte).

Chanson présentée cela fait un certain temps aux frères Arrieux, Yannick et Sébastien, ainsi qu’à Sylvain, notre guitariste.
Franz Schubert n’aurait jamais pu imaginer que j’écrirais un jour une chanson en son honneur. A l’origine, sa composition « la truite de Schubert« , en 1819, dont l’air me trottait dans la tête depuis de nombreuses années. C’est dans la nuit du 27 novembre 2010 (mon premier brouillon l’atteste) que je décidai d’associer des paroles à cette mélodie – il fallait oser. Au départ j’imaginais une opposition entre divers éléments : une chienne et une chatte, un torrent de montagne et une rivière calme de plaine (l’Adour), le feu et la neige. Cela constituait déjà 3 couplets. Plus tard, après des aménagements en décembre 2010 puis en mars 2011, je rajoutai 2 autres couplets, l’un annonçant la réconciliation de la chatte et de la chienne, l’autre faisant intervenir Schubert lui-même rencontrant une truite au bord d’une cascade (situation imaginée dans le car reliant Pau à Oloron). J’envisageais même d’intituler cette chanson « la truite de Schubert« .
A suivre, le premier et le dernier des 5 couplets.
Premier couplet : La canha e la gata – Ger ser que se son pelejadas – La canha a nhacat la gata – La gata a urpiat la canha – Ò quina bèra musica – De lairets e miaulets.
Hier soir la chienne et la chatte se sont battues. La chienne a mordu la chatte et la chatte a griffé la chienne. Ce fut une belle musique d’aboiements et de miaulements.
Dernier couplet : La trueita e lo Schubert – Aciu haut que se son crotzats – Trueita dança dab l’aiga viva – Schubert escota la cascada – Ò quina bèra armonia – La trueita e lo Schubert.
La truite et Schubert se sont rencontrés en montagne. La truite danse dans l’eau vive et Schubert écoute la cascade. Quelle belle harmonie entre la truite et Schubert.

L’Estancada (nom de l’association d’Occitans de Paris).

De toutes les chansons dites « inédites » présentées ici, « l’Estancada » est la seule que le groupe Camin Casa interpréta en public en plusieurs occasions, pour des fêtes annuelles de notre Association éponyme parisienne, parfois même avec les enfants de ladite Association, sans toutefois intégrer cette chanson dans les deux CD que le groupe enregistra en 1997 et 2008. En effet le thème ne concernant que l’Association, à laquelle appartient Camin Casa, nous avons jugé qu’elle risquait de ne pas intéresser des gens de l »extérieur ».
La musique provient d’un air traditionnel gascon que certains d’entre nous connaissions, grâce à Dominique (Dómé) Pivot, qui nous initia à l’accordéon diatonique : Gilles Gayral, Jean-Mathieu Canniccioni, moi-même et d’autres dont le nom m’échappe.
Pendant plusieurs années l’Estancada reçut tous les « exilés » occitans de la Capitale qui le voulaient (ce qui ne signifie pas que l’exil était une peine capitale) : Landais, Béarnais, Bigourdans, Lot-et-Garonnais, Aveyronnais, Provençaux, Catalans  …  avec aussi une ouverture vers d’autres régions que l’Occitanie. Outre l’accueil et l’entraide, diverses activités étaient proposées, le vendredi soir et parfois le samedi, comme la musique, la danse, la cuisine, des soirées avec ou sans thème particulier, des conférences et débats … La chanson « l’Estancada » fait revivre notre Association en 4 couplets.
Dans l’un je cite le groupe vocal « los Tinhós » auquel succéda « Camin Casa« . Dans un autre couplet j’évoque « lo Shiulet« , revue trimestrielle bilingue à laquelle je participais avec, entre autres, les 3 fondateurs Alain Sibé, Philippe Labarère et Alain Estrade.
Si l’Association l’Estancada vit le jour en 1985, sous l’impulsion prédominante de Yves Salanave-Péhé, Dominique Pivot, Alain Sibé et Philippe Labarère, la naissance de la chanson éponyme date du 18 février 1990 (mon brouillon l’atteste), jour du départ de la famille Salanave (Yves, Marie, Julien, Louise) pour un séjour de quelques années à Washington, au service de l’Ambassade de France.
Comme signalé plus haut Camin Casa chanta plusieurs fois sur scène « l’Estancada » : le 29 juin 1991 (AG de l’Estancada), le 09 novembre 1991 (fête de l’Estancada – et oui cela arrivait), le 28 mars 1992 (4ème anniversaire du Shiulet), le 27 mars 1993 (5ème anniversaire du Shiulet – une année passe très vite !), le 27 mai 1995 (10ème anniversaire de l’Estancada), le 18 novembre 1995 (fête – encore ! – de l’Estancada).
Dernière remarque avant de proposer quelques éléments de la chanson : une quinzaine d’années plus tard l’Estancada me servit encore de support pour une autre chanson, « lo taulèr » (le comptoir), dans laquelle je décris (sans chuchotement) quelques soirées parisiennes animées entre amis de l’Estancada et visiteurs. Cette chanson figure dans notre deuxième CD paru en mai 2008.
Retour à l »Estancada » :
Refrain : A París qu’us èi encontrats – Tots vaduts d’un país aperat Occitania – A París que s’èran juntats – Tà triomnfar amassas de la malenconia.
Ils se sont rencontrés à Paris, tous nés en un pays appelé Occitanie – A Paris ils se sont regroupés – Pour vaincre ensemble la mélancolie.
Troisième couplet : Dens la lor revista « lo Shiulet » – Qui piula a pausa impertinent – Arreconeishem un estil navèth – Açò s’amerita un gran còp de bonet.
Dans leur revue « le Sifflet », qui stridule parfois l’impertinence, on reconnaît un nouveau style qui mérite un grand coup de … béret.
Quatrième couplet : De quan en quan i a grana hesta – Tà s’orbir l’Estancada ei presta – Cantan los chins de la Calandreta – Tàu país de doman se lhèva l’aubeta.
De temps en temps il y a une grande fête car l’Estancada est toujours prête à s’ouvrir. Les enfants de la Calandreta chantent le pays de demain qui se lève avec l’aube.

Maridatge au Buzet (mariage au Buzet).

Dans mon répertoire plusieurs textes relatent un anniversaire, parfois en Français, parfois en mixte Français/Occitan, événements trop personnels pour que je les diffuse. En revanche c’est en Béarnais que  je parle volontiers dans cette chanson du mariage de deux amis de l’Estancada, Hélène Manaud-Palas et Thierry Conter, le 24 août 1990.
La fête (la hesta) se déroula dans un village des Landes, Uza, au lieu dit du Buzet. Nous « descendîmes » à 5 de Paris, dans le camping-car des Gayral : Evelyne et Gilles Gayral, Caty Sibé, Hélène Haritchabalet et moi. Partis le vendredi soir, après le travail d’Hélène à l’hôpital  de Kremlin Bicêtre. Deux nuits et deux jours « endiablés » allaient suivre. Je composai la chanson la semaine précédente, sur un air traditionnel très connu. Plusieurs fois durant ce week-end (pardon, durant cette fin de semaine) nous l’interpréterons, Gilles nous accompagnant avec son accordéon diatonique. De nombreux chanteuses et chanteurs participaient à ce mariage : outre les gens de l’Estancada, nous 5 « Parisiens » et d’autres venus du Béarn, les collègues des Beaux Arts de Thierry, des amis personnels des mariés, dont un jeune d’Arudy avec qui nous avons partagé pas mal de chansons béarnaises. On apprécia la prestation du frère de la mariée, Laurent, 1er violon d’un Orchestre renommé de Paris.
Une dernière anecdote : lors de l’apéritif, qui dura plus de cinq minutes, nous avons téléphoné à … Washington pour joindre Marie et Yves Salanave et leur faire partager l’ambiance du moment, avec une ou deux chansons qui ont dû leur réchauffer le cœur.
Refrain : Hesta de costat de Uza – Au Buzet vam plan amusa’s.
C’est la fête à Uza – Au Buzet on va bien s’amuser.
Premier couplet : Uei que vam maridar – Elena e lo Thierry – Vam cantar, vam cridar – E dançar com un sarri.
Aujourd’hui on marie Hélène et Thierry. On va chanter, crier, et danser comme un isard.
Dernier couplet : Orbritz gran la frinèsta – Tà deishar entrar la noça – Vam har pétar la hesta – Dinca l’aubeta tan doça.
Ouvrez en grand la fenêtre, pour laisser entrer la noce. La fête va exploser jusqu’à l’aube si douce.

 Rappel des titres déjà parus [entre parenthèses le numéro du CD correspondant, 1 (1997 Tostemps seguir) ou 2 (2008 Cap a Cap)].

Aimar (2) – Ací l’amor t’apera (1)Atau qu’ei la vita (1)Apleguem’nse (2) – Baptista (1)Canta beròia (2) – Cap a Cap (2) – Color e dolor (1)Comunicación (2) – Lo desbrombat (1)Encontre (2) – L’entròpia (2) – Mainada (2) – Mau de còr (1)Marteror (1)Melinà (1)Lo monde arrevirat (2) – Mon país qu’ei la montanha (1 et 2) – Nosta lenga (1)Paísans de noste (1)Praube de tu (2) – Qu’es pertot (2) – Que’t vau parlar (1)Lo taulèr (2) – Tostemps seguir (1)Los tres motociclistas (2).

Titres des traductions français /occitan.

A retrouver dans un autre article du blog.

L’amour qui nous mène (traditionnel béarnais).
Le p’tit bonheur (Félix Leclerc).
Le déserteur (Boris Vian).
Lorelou (Gilles Vigneault)
Occitanie (Marie-Andrée Balbastre).
Quand j’étais paysanne (Marie-Andrée Balbastre )
Le temps des cerises (J.B.Clément et

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