Nouveaux textes de Camin Casa : deuxième partie

Après la première partie des textes inédits, pour la plupart, de Camin Casa, parue le 08 avril 2020, qui concernait 8 textes, nous proposons une liste de 9 autres écrits. Nous reproduisons l’introduction précédente.
Je fournis les titres d’anciens textes déjà écrits, presque toujours, avant la sortie de notre deuxième CD en 2008 et certains même avant celle du premier CD de 1997. En revanche, le premier brouillon de la toute dernière chanson (beróina) date … du 14 novembre 2019. La liste qui suit ne correspond pas à un ordre chronologique car la trace de la date d’écriture du texte est souvent absente. Chaque titre est accompagné de quelques commentaires sur le thème de la chanson et d’un échantillon de texte.
Se succèdent, sans ordre chronologique de création : un, dus, tres ; com la huelha ; los arrèrhilhs ; l’ors ; que vòs mainat ? ; Aràmits en davant ; la vita de l’aulhèr ; beròina ; lo Dédé de Lautrec. 

Un, dus, tres (un, deux, trois).

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque.
Le titre de cette chanson aurait pu être « e un, e dus, e tres »  car initialement l’idée fut de s’inspirer du slogan post coupe du monde de foot de 1998 : « et un, et deux, et trois« , après la victoire en finale 3-0 de l’équipe de France face à celle du Brésil.
La chanson est construite sur 10 couplets assez courts, de thèmes différents, comportant 7 lignes dont la quatrième et la sixième identiques. La toute première ébauche date du 11 juillet 2001, écrite sur la pelouse de la Place des Vosges à Paris, sur fond de musique classique d’un orchestre de rue (basse, violoncelle …), avec seulement 3 paragraphes entamés en ce lieu mythique, à deux pas de la Place de la Bastille, du Lycée Victor Hugo que fréquenta Aurélie en Hypokhâgne, du Musée Carnavalet … Place des Vosges où il m’arriva de participer à la Fête de la Musique du mois de juin en compagnie des « Béarnais de Paris » et des « Arricouquets »d’Ossau.
Les brouillons retrouvés montrent l’apparition successive de nouveaux thèmes et aussi l’évolution de l’ensemble. Ainsi naît un quatrième couplet le 29 septembre 2001 puis les cinquième et sixième le 27 janvier 2002. On attendra le 03 juillet 2002 pour parvenir à la mouture pratiquement définitive. Un de ces brouillons a été conçu sur les quais de Seine, face à Notre-Dame-de-Paris, que j’ai « croquée » sur la même feuille avec sa flèche encore dominante.
Les dix « thèmes » de chanson : l’amor (l’amour), la canta (la chanson), lo rugbi (le rugby), la dança (la danse), l’amistat (l’amitié), la vinha (la vigne), la garbura (la garbure), lo milhòc (le maïs), la pintrura (la peinture), la pipèrada (la pipérade).
A chaque fois trois éléments sont associés au sujet traité dans le couplet.
Trois exemples avec la chanson, le maïs et la peinture.
Ua musica, duas trucadas, tres paraulas, un, dus, tres, la canta viu, e un, dus, tres, la canta viu (une musique, deux percussions, trois paroles, et un, deux, trois, la chanson vit).
Ua bona tèrra, dus dias de ploja, tres dias de sorelh, un, dus, tres, lo milhòc viu, e un, dus, tres, lo milhòc viu (une bonne terre, deux jours de pluie, trois jours de soleil et un, deux, trois, le maïs vit).
Ua grana tela, dus espincèus, tres colorinas, un, dus, tres, la pintrura viu, e un, dus, tres, la pintrura viu (une grande toile, deux pinceaux, trois couleurs, et un, deux, trois, la peinture vit).

Com la huelha (comme la feuille).

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque.
Les feuilles des arbres diffèrent par leur couleur, leur forme, leur façon de voltiger entre la branche qui les soutenait et le sol. Mais toutes sont libres dans leur trajet ultime. Seul le vent les guide. En est-il de même pour les êtres humains ? Au lieu de les enrichir, leurs différences ne les handicapent-ils pas ? Se poser la question c’est déjà y répondre.
Les premières lignes de la chanson furent écrites dans le … métro parisien, en avril 1985 : juste le refrain et quelques idées éparses, en adoptant encore alors l’écriture phonétique. D’autres épreuves se succédèrent, en juin et juillet 1986 par exemple, et la toute dernière, classée 7, en septembre 1989. La musique varia également et je ne m’interdis pas de la modifier encore, à l’aide de mon diatonique.
Le refrain est encadré par 5 couplets. J’en propose deux.
Refrain : Que cadi com la huelha – Qui voleteja e torneja – Adiu donc, vita tan bèra – Me’n torni tà la tèrra. (Je tombe comme la feuille qui voltige et tournoie. Au revoir donc ma belle vie, je retourne à la terre).
Couplet 1 : Non m’agradi pas tròp aqueths camins tots drets – Qui esconan l’ahida, la tendressa e l’enveja – Que’m vaga mei quauques susprenants virolets – D’on hugis a tot còp un sovièr, un saunej. (Je n’aime pas beaucoup ces chemins tout droits qui cachent l’allégresse, la tendresse et l’envie. J’aime mieux ces tournants surprenants d’où surgit toujours un souvenir, un rêve).
Couplet 3 : Que pòt har la color o la car de la huelha ? – Qu’arriba tostemps com pòt despuis lo som de l’arbe – L’ua viatja au miei de las autas com l’oelha – L’auta camina sola com aciu-haut la craba. (Qu’importe la couleur ou l’allure de la feuille. Elle arrive toujours comme elle peut du sommet de l’arbre. L’une voyage au milieu des autres comme la brebis dans le troupeau, l’autre chemine seule comme la chèvre en haut de la montagne).
 
Los arrèrhilhs (les petits enfants).

Chanson écrite en 2018, en l’honneur de nos deux (à ce moment là) petits-enfants Jeanne et Artús, titre d’ailleurs initial formé de ces deux prénoms, avant de devenir los arrèrhilhs afin que ce texte fête aussi les futurs autres possibles petits-enfants. Pour nos filles Aurélie et Séverine j’ai composé une autre chanson, mainada, qui figure dans le deuxième CD de Camin Casa (mai 2008), interprétée a cappella par Séverine et moi. Je pense que il me sera difficile de composer pour les arrières-petits-enfants.
La première ébauche date du 15 décembre 2017 lors d’une balade à Saint-Pée avec Aurélie et Artús (2 mois et 10 jours) dans son écharpe. D’autres étapes « a casa » suivent puis dans la Scénic nous amenant sur Epinay le 23 décembre, entre Bordeaux et Paris. Ultimes modifications ou apports le 14 février 2018, dans une chambre de … l’hôpital d’Oloron pour me faire retirer un catheter.
La musique accompagnant ce chant me tient particulièrement à cœur car elle provient d’un air que chantonnait, avec force, lorsqu’une fête nocturne se terminait, mon ami Bernard Bersans, trop tôt disparu en 2016. Air sans paroles mais qui ne m’a jamais quitté depuis, une façon pour moi de garder Bernard auprès de nous. De plus j’ai construit la partition musicale et je l’interprète à l’accordéon diatonique (la mélodie pour l’instant avant de m’intéresser aux accords).
La chanson comprend un refrain et 5 couplets. Un échantillon suit.
Premier couplet : Ua gojateta e un gojat son vaduts ací – Dus arridolets, dus espiars tan clars – Tremolan lo còr (une petite fille et un petit garçon sont nés chez nous. Deux sourires et deux regards si clairs qui nous font vibrer le cœur).
Quatrième coupletUa gojateta e un gojat son vaduts ací – Dus diamants brilhants, duas perlas vivas – Esclairan lo cap (une petite fille et un petit garçon sont nés chez nous. Deux brillants diamants et deux perles vives qui nous éclaircissent la tête).
Refrain : Trincatz, bebetz, entà d’aqueth par – Dançatz, cantatz, jamei acabatz (Trinquez, buvez, en l’honneur de cette paire, dansez, chantez, ne vous arrêtez jamais).

L’ors (l’ours).

Ces dernières  et futures années la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées a été/est/sera au centre de nombreuses discussions/affrontements. Chacun(e) argumente ou s’oppose, même sans être spécialiste ou connaisseur de l’environnement ou de la vie pastorale. Il serait hasardeux de réduire les intervenants en seulement deux groupes : les associations  écologistes protectrices de l’ours d’une part, les producteurs éleveurs de montagne d’autre part.
Dans la chanson que je consacre à l’ours dialoguent deux personnes : un jeune garçon (qui peut être bien sûr une jeune fille) et son grand-père (sa grand-mère). L’enfant positive la présence de l’ours et l’aïeul lui révèle quelques aspects négatifs, non pas de l’ors en lui-même mais de sa réintroduction non contrôlée dans le massif pyrénéen.
La chanson se compose d’un refrain et de 7 couplets, construits en plusieurs étapes (je relève au moins 9 ébauches numérotées et datées) entre septembre et octobre 2010. Sur mes brouillons je note souvent les lieux d’inspiration ou d’écriture, très variés, comme le Parc-du-Coteau de Vitry-sur-Seine, les quais de la Seine, face à Notre-Dame-de-Paris, le Lac de Créteil, les gares ferroviaires de Pau et de Bordeaux.
Lors d’une répétition du groupe Camin Casa nous avons travaillé ce texte, le 27 octobre 2010. Participaient les frères Sébastien et Yannick Arrieux, Gilles Gayral et Jean-Pierre Bergé.
Je résume quelques arguments de l’enfant : l’ours a toujours vécu en montagne – il est gentil puisqu’on le représente par une peluche toute douce – c’est un maillon de la chaîne de la nature – ce pourrait être une manne touristique – quand un berger subit des pertes à cause de l’ours il est indemnisé – heureusement on a fait appel à un ours slovène – il ne faudrait pas qu’il soit à la merci des chasseurs.
Quelques réponses du grand-père : le nombre d’ours doit rester limité, donc leur reproduction – l’ours est débonnaire mais ses griffes ne sont pas de velours – si les troupeaux devaient diminuer ou même disparaître qui nettoierait les prairies de montagne ? – la montagne ne doit pas devenir un Parc d’attraction – les indemnisations ne compensent pas tout le travail antérieur et n’effacent pas le traumatisme subi par les rescapés du troupeau – l’ours slovène ne retrouve pas ses conditions de vie habituelles et il ne sait pas lire les pancartes écrites en Occitan si bien qu’il risque sa vie en traversant nos routes de montagne (là je crois que grand-père s’amuse) – les chasseurs réservent leurs munitions pour les palombes et les sangliers, l’ours n’a rien à craindre.
Refrain : Ò, Papi, ditz-me – Perqué tant d’arrueit ? – Ò, Papi, ditz-me – Perqué tant d’arrueit – Tà l’ors en la montanha ? (Oh, Pépé, dis-moi pourquoi tant de bruit autour de l’ours en montagne ?)
Couplet 1 : Que sabes plan que l’ors a tostemps viscut en las nostas contradas –  Mes seré un problèma si n’i en avé autant com las flors e las pèiras deu camin. (Tu sais bien que l’ours a toujours vécu dans nos contrées. Mais cela deviendrait un problème s’il y en avait autant que les fleurs et les pierres du chemin).
Couplet 2 : Totun l’ors vertadèr qu’ei autant brave com l’ors de peluisha – Avisa té de cadèr enter sas patas – Urpas d’ors ne son pas heitas en estòfa. (Pourtant l’ours véritable est aussi gentil qu’un ours en peluche – Méfie-toi de ne pas tomber entre ses pattes car les griffes de l’ours ne sont pas faites en étoffe).

Que vòs mainat ? (que veux-tu garçon ?)

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque
.
Peut-être bien la chanson qui a subi le plus de modifications, dans la forme, les expressions, la mélodie. L’orthographe de la première épreuve est encore phonétique : le titre en est « que bos maynat ? ». Les différentes versions couvrent les années 1990 à 2010, soit deux décades, durant lesquelles je remodelais, j’éliminais, je m’abstenais quelques mois …
A l’origine le texte repose sur 6 couplets, chacun formé par la répétition du précédent, augmenté d’une nouvelle ligne. Le premier couplet comprend donc une ligne, le second deux lignes … le sixième six lignes.
Résumé : A la question qu’on lui pose : « Quels sont tes désirs, garçon ? », le jeune homme énumère un certain nombre de souhaits : viver per ací (vivre ici), aimar per ací (aimer ici), tribalhar per ací (travailler ici), decidar tà jo (décider pour moi) …
Au fil des ans désirs et exigences se précisent : être utile au pays, protéger son air, son eau, sa langue. J’ai ajouté de plus dans chaque strophe une formulation qui n’a rien à voir avec le thème mais qui est supposée amener un peu de fantaisie et de rythme : baisha lo cap, lheva la cama (baisse la tête, lève la jambe).
A l’heure d’aujourd’hui, avril 2020, je me demande si je ne me lancerais pas dans une nouvelle écriture de cette chanson.
Refrain : Que vòs mainat, tà estar urós ? Que’t cau mainat, per estar gaujós ? (Que veux-tu, garçon, pour être heureux ? Que te faut-il, garçon, pour être joyeux ?)
Je ne donne que le dernier couplet puisqu’il reprend les précédents.
Dernier couplet : Tot simplament, baisha lo cap, lheva la cama, tot simplament viver per ací, shens mendiar, ni panar, ni plorar. Aimar per ací, ua d’ací o d’aulhors, Aver tribalh, utile e agradable. Viatjar tanben, conéisher lo monde. Tot simplament, baisha lo cap, lheva la cama, tot simplament viver au país  (Tout simplement vivre par ici, sans mendier, ni  voler, ni pleurer. Aimer par ici, une d’ici ou d’ailleurs. Avoir un travail, utile et agréable. Voyager aussi pour connaître le monde. Tout simplement, vivre au pays).


Aràmits en davant ! (en avant Aramits !)

Chanson conçue en 2013. Elle débute le 26 mai 2013 lors d’une balade avec Hélène autour de notre maison en passant par la Mielle qui arrose Saint-Pée de haut et Saint-Pée de bas. Simplement un couplet ou refrain, je n’ai pas choisi tout de suite. Quatre épreuves suivent, la définitive le 13 juin 2013.
Si ce chant en l’honneur de l’équipe de rugby d’Aramits-Asasp n’a jamais été interprété, je l’ai quand même confié dès sa conception finale,  à un des entraîneurs de la formation barétounaise. Aucune suite ou réaction depuis, le texte doit dormir au fond d’une poche ou d’un tiroir.
Le club Aramits-Asasp officie en Fédérale 2 depuis quelque temps. Le stade se situe à Aramits, en pleine vallée de Barétous, à une quinzaine de kilomètres d’Oloron. Il fêta naguère ses 50 ans d’existence.
Certains joueurs de l’équipe et une partie de l’entourage, dirigeants et supporteurs, ont des occasions de chanter, parfois en Béarnais, lors de repas communs ou sur le stade, face aux tribunes … après une victoire. Ils entonnent systématiquement ce que l’on pourrait assimiler à un hymne le refrain suivant : « en Barétous que i a de bons garçons (prononcer bous garçous), Baré-Baré-Baré- Baré-Barè-Baré-Baré-Baré-Baré-Baré-Barétous (le tout bis) » (en Barétous il y a de bons garçons … )
« Aràmits en davant » repose sur quatre couplets.
Premier couplet : En davant, Varetons – Vienguts ací que son tots – En davant, Aràmits – Que son ací  los amics – Varetons, Cap e tot – Aràmits, tots hardits. (En avant, Baretous, tous les amis sont venus. Baretous, tout dans la tête, Aramits plein d’hardiesse).
Deuxième couplet : En davant, los avants – Tostemps ganhar la veishiga – En davant los tres-quarts – Jamei cadèr la veishiga – Varetons, Cap e tot – Aràmits, tots hardits(En avant les avants, toujours gagner le ballon ovale. En avant les trois-quarts, jamais laisser tomber le ballon).

La vita de l’aulhèr (la vie du berger).

Dans notre entourage familial gravitent plusieurs bergères et bergers (et il y en a  aussi chez quelques amis). Ainsi, dans la génération des nièces et neveux, et notre gendre, on en dénombre 6. Six exemples que nous observons et fréquentons, que ce soit dans leurs fermes de la vallée de Barétous ou dans les estives d’Aspe et Barétous. Dans cette chanson je salue la vie de ces « aulhers » en mettant en exergue quelques uns de leurs travaux ou occupations.
J’ai testé ce texte, vocalement, un soir avec deux chanteurs du groupe Arguibelle, Michou et Bruno et je l’ai proposé une autre fois, sans la musique, à leur chef de chœur Jean-Claude O en pensant que cela pourrait les intéresser. Mais point de retour à ce jour.
L’idée originelle remonte au 28 août 2006, assis face à la Pyramide du Louvre (le premier brouillon en atteste). D’autres apports et améliorations suivront (épreuves numérotées de 1 à 8) jusqu’en juillet 2010, pour les paroles, en des lieux souvent nommés dans mes brouillons, tels que le Lac de Choisy-le-Roi où se déroulait notre footing, le Parc du Coteau de Vitry-sur-Seine, plusieurs fois (il jouxtait notre appartement), le Bus 183 qui nous menait dudit appartement au Métro de la Porte de Choisy. Le 17 novembre de la même année je fignolais un peu plus le rythme musical et ses temps forts.
Les travaux cités peuvent concerner le quotidien comme le saisonnier : en juin et en septembre la montée aux estives puis sa descente, là-haut matin et soir la traite des brebis et la fabrication du fromage en matinée ; entre octobre et mai labour, semences, fenaison et entretien des machines et des locaux …
Chacun des 6 couplets se termine par deux lignes adaptées à la strophe concernée. Exemples de deux de ces couplets :
Deuxième couplet : Au mes de junh l’amontanhatge – Lo tropèth trauca lo vilatge – Breçat au son de las esquiras – Ritmant lo pas de las anheras – Atau comença la sason, la sason de l’aulhèr. (La montée aux estives s’effectue au mois de juin – Le troupeau traverse le village, bercé par la musique des clochettes qui rythme le pas des brebis. Ainsi débute la saison du berger).
Cinquième couplet : Deu mes d’octobre au mes de mai – Jamei non manca lo tribalh – Tostemps laurar, semiar, dalhar – A còps totun hestassejar – Atau se passa l’annada de l’aulhèr (D’octobre à mai le travail ne manque pas : toujours labourer, semer, faucher, et parfois quand-même festoyer. Ainsi se passe l’année pour le berger).

Beròina (jolie petite).

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque.
C’est la toute dernière création, commencée le 11 novembre 2019, achevée  (pour le moment) en 2020 : le 16 janvier, pour le texte, et le 02 février, pour la musique , chanson inspirée d’un paragraphe d’un livre de cours d’espagnol. Dialogue entre deux personnes, que j’ai développé et adapté. Comme cela m’arriva déjà en plusieurs occasions lors de mes marches dans les bois ou le long du gave je retins lors d’une d’elles, en décembre 2019, un air que je jugeai assez entraînant et de retour a casa je le jouais au diatonique avant d’écrire la partition. Il fallut bien sûr ensuite apporter quelques modifications aux paroles pour qu’elles cadrent correctement à la mélodie.
Les 7 couplets se construisirent peu à peu entre les deux dates signalées plus haut, en des lieux très différents : outre le logis, au parcours Santé de Saint-Pée, chez Aurélie et Matthieu (et Artús) lors du réveillon du 24 décembre, balade autour du château d’eau de Saint-Pée, TGV Pau-Paris …
Résumé : Le numéro 1 questionne son ami le numéro 2 sur la « belle » (beròina) qui vit depuis peu chez ce dernier. Age, taille, couleur des cheveux, couleur des yeux … Tout est parfait mais le numéro 2 paraît inquiet. Le numéro 1 ne comprend pas cette inquiétude. La réponse apparaît dans le dernier couplet (voir plus bas : suspens !)
Des 7 couplets je livre les numéros 1, 2, 6, 7.
Premier couplet : – Adiu l’amic, que t’arriba donc, tà estar tan gaujós ací ? – Qu’u te vau diser gójat, a noste despuish gèr vive ua beròina.– Bonjour l’ami, qu’est-ce qui t’arrive donc pour être aussi joyeux ici ? – Je vais te le dire, garçon, depuis hier une jolie petite vit chez nous).
Deuxième couplet : – Quina chança qu’as mon amic, quin atge a ta beròina ? – Qu’ei tota joeneta, doça, amistosa, la voleri guardar longtemps.( – Tu en as de la chance mon ami. Quel âge a donc ta jolie petite ? – Elle est très jeune, douce, affectueuse. J’aimerais la garder longtemps).
Sixième coupletQuina chança qu’as mon amic, dab era n’as pas nat chepic ? – Si pr’mor que demora tròp au solèr de haut, au ras deu frineston ubert ( – Tu en as de la chance mon ami, avec elle tu ne te fais pas de souci – Si parce qu’elle reste trop au grenier en haut tout à côté de la fenêtre ouverte).
Septième couplet : – Mes de qui me parlas mon amic ? Qui ei donc aquera beròina ? – Que’t parli de Pixu, ma navera gateta, qu’èi tan paur que cadosse.
( – Mais de qui me parles-tu mon ami ? Quelle est donc cette jolie petite ? – Je te parle de Pixu, ma nouvelle petite chatte, j’ai si peur qu’elle tombe de là-haut).

Lo Dédé de Lautrec.

Ce texte fut écrit à l’occasion des 50 ans de André (Dédé) Coste, un Aveyronnais perdu en plein Paris, depuis la fin des années 80, au milieu des autres Occitans de notre Association l’Estancada : Bigorre, Béarn, Landes, Lot et Garonne, mais aussi Corse, Catalogne …
Nous fûmes quelques uns de l’Estancada à être invités à Lautrec, pays natal de la vedette du jour et, à cette occasion, je composai une chanson très courte, sur un air provenant de C’Jérôme, un tube de la radio une dizaine (ou plus ?) d’années auparavant.
En quelques lignes concentrées sont décrits quelques épisodes de la vie parisienne de notre héros.
La chanson ne comprend que 3 couplets dont voici deux d’entre eux.
Premier couplet : Òc, soi jo, Dédé, Parisenc de Lautrec – Soi jo, Dédé, Occitan a Paris – Luenh deu país, a i deviéne pèc ! (Oui, c’est moi, Dédé, Parisien de Lautrec, c’est moi, Dédé, Occitan à Paris, loin du pays, à en devenir fou !)
Troisième coupletÒc, soi jo, Dédé, mitat sègle qui càd – Soi jo, Dédé, demori plan hardit – Atau qu’an dit amics de l’Estancada (Oui, c’est moi, Dédé, la moitié d’un siècle me tombe dessus, c’est moi, Dédé, je reste toujours « hardi », ce sont les amis de l’Estancada qui le disent).

 

Nouveaux textes de Camin Casa : première partie

Je fournis les titres d’anciens textes déjà écrits pour la plupart avant la sortie de notre deuxième CD en 2008  et certains même avant celle du premier CD de 1997. En revanche, le premier brouillon de la toute dernière chanson (beróina) date … du 14 novembre 2019. La liste qui suit ne correspond pas à un ordre chronologique car la trace de la date d’écriture du texte est souvent absente. Chaque titre est accompagné de quelques commentaires sur le thème de la chanson et d’un échantillon de texte.
Comme le nombre de textes analysés arrive à 17, afin d’alléger la lecture je divise en deux parties cette description. Cette première partie comprend donc 8 paragraphes relatifs aux compositions suivantes : l’exilat, l’Aberuat, la hesta deu vilatge, la pastora e lo charmant, Calandreta, la canha e la gata, l’Estancada, maridatge au Buzet.

L’exilat 
(l’exilé).

Certainement le premier texte écrit par moi en Béarnais (j’avais déjà sévi en Français), dans les années 70, le seul que je me souviens avoir fait lire à mon père. Comme peut le suggérer le titre, chanson nostalgique mêlant des scènes de la campagne, lieu de vacances exclusivement à l’époque, et de la ville. Et opposant évidemment les deux. J’ai modifié la musique plus tard en espérant rendre la chanson un peu moins « tristounette ». L’orthographe est phonétique au début car ce n’est qu’un peu plus tard que j’adopterai l’écriture dite normalisée (ou classique) lisible dans le terroir de culture occitane.
Au départ le titre diffère (les plaintes de l’exil)  et la structure est vraiment différente de la version définitive puisque on y trouvait alors un refrain, un couplet introduction et un couplet conclusion, qui vont tous disparaître par la suite, après que je les ai jugés trop « gnangnan ».
Je me permets quand même de les dévoiler 50 ans après. Prenez vos mouchoirs.
Introduction :  (je ne propose que l’orthographe classique)
Escotaz la cançon d’un qui’s desespera – Tròp luenh de sas amors – Qu’a quitat son país tot solet e adara – Que plora de dolor.
Ecoutez la chanson d’un désespéré trop éloigné de ses amours. Il a quitté en solitaire son pays et maintenant il pleure de douleur.
RefrainShens eths soi plen de tristessa. Mon país, mens amics, non, non, jamei, ne cau m’abandonar.
Sans eux ( le « eux » se rapporte aux différents lieux ou personnages décrits en chaque couplet) je suis plein de tristesse. Mon pays, mes amis, non, non, jamais vous ne devez m’abandonner.
Conclusion : Companhons, a pè, a chivau, o per batèu, jamei non cau partir, jamei quitar vòste beròi vilatge, si lèu non voletz pas morir.
Amis, ne partez jamais, jamais ne quittez votre beau village, si vous ne voulez pas mourir vite.
On ne peut pas dire que j’étais très aventureux en cette période.
Je repris cette chanson beaucoup plus tard et j’ai retrouvé des brouillons datant de 2010 et 2011, l’un provenant d’une réflexion alors que je marchais vers mon lieu de travail, le lycée Chérioux de Vitry. Je changeais alors le rythme et prévoyais un intermède musical entre chaque couplet, pour « égayer ». Il y en avait besoin.

L’Aberuat (nom d’un refuge de montagne).

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque.
Histoire d’une mémorable randonnée, ratée, en montagne, dans les années 70, les premiers brouillons retrouvés de cette chanson datant de 1975L’Aberuat (prononcer Laberouat) est le nom du Refuge au-dessus du village de Lescun, en Vallée d’Aspe. A l’époque la chaussée entre Lescun et L’Aberuat n’est pas praticable pour les voitures de tourisme, accessible seulement pour quelques véhicules comme les jeeps.
Notre « expédition » comprenait 5 personnes et mon chien labrit, Moujik. Elle partit de Saint-Pée, exactement du Café Estrate, tenu par mes Oncle et Tante, Louis et Madeleine. Nous y commençâmes notre échauffement « liquide » avant d’aborder, vers 15 h, la longue route qui nous attendait (30 km en voiture de Saint-Pée à Lescun puis environ 5 à pied entre Lescun et L’Aberuat). Des clients dudit bistro Estrate voulurent trinquer avec nous, comme s’ils saluaient le départ pour des contrées lointaines de baroudeurs ou de cosmonautes. Dans ces années là chacun se souvient que les règles de la circulation, non pas sanguine mais routière, n’avaient pas la même vigueur/rigueur que maintenant, ce qui explique les excès que nous avons commis en ces moments là : pas des excès de vitesse car les 5 conducteurs qui se relayèrent, sûrement – aucune trace écrite à ce sujet – ne prirent aucun risque de cet ordre.
De Saint-Pée à L’Aberuat, plusieurs haltes s’imposaient dans des bars connus car si le (la) tenancier(ère) nous avait vus passer sans s’arrêter nous l’aurions vexé(e). Nous ne ferons que citer les lieux visités honorablement : deux sur Oloron, Gurmençon, Bedous, Lescun (chez Carafan), et peut-être en ai-je oublié un ou deux, sans m’attarder sur la nature et le nombre de consommations. Précisons que chacun(e) d’entre nous portait un sac à dos empli de victuailles (locales) et que les boissons s’accompagnaient de consistance solide : nous nous comportions en responsables.
Les derniers kilomètres, à pied, entre Lescun et L’Aberuat, s’avérèrent peut-être douloureux (la mémoire défaille pour certaines parties de notre périple) et nous atteignîmes le Refuge en fin d’après-midi. Nous devions nous lancer à l’assaut du sommet pyrénéen le lendemain matin à l’aube, après une soirée agitée et accompagnée de chants, et une courte nuit.
Le but de cette « excursion » était le Pic d’Anie, 2504 m, le plus élevé de la Vallée d’Aspe, Pic que nous apercevons d’Oloron et des villages qui l’entourent.
La chanson décrit avec précision les arrêts cités ci-dessus, l’annulation de notre projet montagnard car le petit matin dévoila un temps (dehors) exécrable avec pluie et brouillard. La conquête du Pic d’Anie fut donc remise à plus tard : effectivement quelques uns d’entre nous atteignirent plusieurs fois cette cime dans les années qui suivirent, avec une préparation plus sérieuse.
Le retour vers la civilisation le jour même mérite quelques phrases du texte.
Je ne donne que le 4éme couplet de cette chanson qui en compte 5.
Desbelhèm lo matin de bona òra – Per escadença cadè ploja dehòra – Se’n tornèm donc au lieit com a noste – Shens desbrumbar de minjar un nhac – Dètz òras, auta temptativa – Mes tostemps vent e ploja viva – Que’s virèm entà la valea – S’i cauhar lo mus – Com eth temps, lo cap embrumat – Maugrat ua baishada – Pléa de meishants virolets – Qu’arribèm vius a Lescun.
On se réveilla de bonne heure le matin. Par chance la pluie tombait dehors. Nous retournâmes donc au lit, sans oublier de casser la croûte. A dix heures, autre tentative mais toujours du vent et une pluie ardente. On s’en retourna donc vers la vallée pour se réchauffer le « museau ». Comme le temps, notre esprit n’était pas clair. Nous arrivâmes vivants à Lescun malgré une descente pleine de virages dangereux.

La hesta deu vilatge (la fête du village).

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque.
Symboliquement une chanson très importante pour moi car composée dans mon lit d’hôpital entre janvier et avril 1984. Cloué dans ce lit pour trois mois par le virus Guillain-Barré – nerfs annihilés momentanément – qui m’avait paralysé totalement (ni paroles, ni mouvements des quatre membres), sauf la conscience. En attendant que ce virus me quitte je décidais de composer une chanson qui m’occuperait l’esprit et m’encouragerait à résister. Bien sûr l’élément majeur qui entretenait mon moral était la présence continuelle de la famille : femme, frères, parents (notre petite Aurélie, deux ans, était interdite de visite) qui se relayaient avec dévouement. Quelques amis aussi me visitèrent alors. Dans la situation précaire où je me trouvais j’optais au contraire pour une chanson « gaie » : la hesta deu vilatge (la fête du village). Cela me demanda un peu de temps car je devais tout mémoriser, ne pouvant ni écrire ni parler. Revenu à l’état « normal » je modifiai naturellement quelques paroles, tout en gardant le plan établi.
Quelques brouillons datés montrent l’évolution du texte, d’autant plus que je note, au début, le numéro de « l’épreuve » : une douzaine entre juillet 89 et juillet 90. Je relève enfin quelques reprises ultimes (en attendant les prochaines ?) durant le mois de juin 2007.
Arrepic : A la hesta deu vilatge,arrastèra, pica e pala, a la hesta deu vilatge, s’divertishen tots amassas. A la hesta deu vilatge,arrastèra, pica e pala, a la hesta deu vilatge, s’amusa tanben lo pegàs.
Refrain : Tout le monde se divertit à la fête du village. A la fête du village le « simplet » s’amusa aussi.
Dernier couplet (la chanson en compte quatre) : Qu’ei un dia a caçar la ploja – Un dia a desbrombar las brolhas – Qu’èm vienguts entà hestejar – E non pas entà peleja’s – Qu’ei la hesta de mon vilatge – Qu’ei la hesta de tots los atges.
C’est un jour à chasser la pluie – Un jour à oublier les embrouilles – Nous sommes venus pour faire la fête – Et non pas pour se quereller – C’est la fête de mon village – C’est la fête pour tous les âges.

 La pastora e lo charmantòt (la bergère et le charmant).

Je n’ai pour le moment jamais proposé ce texte à quiconque.
Les premières lignes écrites datent du 07 mars 1980. Entre ces débuts et les dernières retouches, en 2010, 4 titres se succédèrent : « ce n’est pas toi que j’aime » ; « qu’ei non ! » (c’est non !) ; « non ! » (non !) ; la pastora e lo charmantòt » (la bergère et le charmant). Les échanges entre la bergère et le charmant traduisent une certaine mésentente entre les deux. Les premières épreuves sont rédigées en Français puis vient l’alternance Français/Béarnais, chez les deux personnages. En consultant l’ensemble de mes textes écrits je constate que « la pastora e lo charmantòt » est la 3ème chanson où j’aborde des oppositions verbales ou de situation au sein d’un couple. Mais, pour les deux autres, « Melinà » et « encontre« , l' »histoire » se termine bien.
En ce qui concerne la musique, au départ je m’inspire d’un air traditionnel gascon dont les paroles commencent par « haut, haut, Pèiròt, desvelha-t« , chant évoquant la période de Noël. Dans le dernier brouillon retrouvé, 23 novembre 2010, j’évoque un changement de mélodie ainsi que l’apport d’un intermède musical entre les couplets.
Sur les 5 couplets je ressorts le premier et le dernier.
Premier couplet : Adishatz pastorèta, je voudrais t’embrasser – Tà que har charmantòt ? Tu en auras vite assez – Mes que non, pastorèta, serai toujours fidèle – Mensonger, charmantòt, d’une fille tu fais fi d’elle !
Bonjour petite bergère … Pour quoi faire … Mais que non … Charmant menteur …
Dernier couplet : Crudèla pastorèta, loin de toi je me meure – Ailàs tà tu, charmantòt, je reste en ma demeure – Adiu donc, pastorèta, je pars pour l’Angleterre – Viste escapa pé, charmantòt, enfin tu vas te taire !
Petite bergère cruelle … Hélas pour toi mon charmant … Au revoir donc … Échappe-toi vite …
Clôturons par les rimes des trois autres couplets :
ville/gens vils ; patois/ pas toi ; croix/ crois ; or/hors ; méchante/mais chante ; ailleurs/railleur.

 Calandreta (nom de l’école bilingue occitane).

C’est le 20 juin 2013 que l’air et les paroles du refrain de « Calandreta » me viennent à l’esprit, lors d’une balade avec Hélène entre Sait-Pée et Féas. Mais ce refrain initialement prévu sera vite remplacé car je le trouvai provocateur puisqu’il s’adressait à des enfants : « Ca … Ca … Calandreta – Calandreta d’Auloron – Qu’a … Qu’a … Qu’aprenem – Quaprenem a parlar Occitan ». Trois versions suivirent et la chanson fut achevée le 30 juin 2013.
Chanson en l’honneur de la Calandreta d’Oloron, école bilingue occitane. Au départ école privée laïque assurant les cours du Primaire, en Français et en Béarnais/Occitan. Il fallut batailler et attendre quelques années avant que l’Education Nationale ne reconnaisse à la Calandreta un Statut proche de celui d’une école publique et rémunère ses enseignants. Je connais personnellement depuis plus ou moins longtemps 3 de ces enseignants (ainsi que du personnel d’entretien et d’animation) : la directrice Maguy Bartalou, qui, avec son mari Jean-Jacques, nous accueillait chaleureusement, il y a de nombreuses années de cela, au restaurant lo Cotoliu de Ledeuix, lorsque j’y stationnais quelques heures de la soirée (nuit ?) avec les jeunes (nous le fûmes aussi) de Saint-Pée ; Françoise Navarro, membre, comme moi, de la troupe de théâtre los Mosquilhós d’Issor ; Patrick Rachou, que j’ai rejoint depuis peu au groupe vocal de Passatge.
Avant de revenir à ma chanson, quelques mots de certaines activités de la Calandreta, en plus de l’Enseignement.
Tous les ans, au mois de janvier, la Calandreta d’Oloron figure parmi les organisateurs de la Corruda : sur 10 km se déroulent une marche et une course lors desquelles les marcheurs et les coureurs versent une participation dont le montant alimente la trésorerie de la Calandreta. A l’origine de cette journée on trouve Miquèu Estanguet  lui aussi acteur chez los Mosquilhós et, au micro, comme animateur/présentateur Jacques Cazaurang. Départ et arrivée à la salle Palas d’Oloron, trajet par Saint-Pée et Moumour. Je fais partie des bénévoles utilisés pour réguler la circulation automobile à certains carrefours (pour moi Place des Oustalots). Le repas qui suit à Palas se termine bien évidemment par une Cantèra à une dizaine de participants.
Tous les ans également la Calandreta organise un repas lors duquel les élèves de l’école participent pleinement en chants et danses, sous la direction de Patrick.
La Calandreta tient en général un stand sur la Place Saint-Pierre du quartier Notre-Dame lors de la Foire du 1er mai d’Oloron et assure aussi un repas dans l’ancienne église puis ancien garage de la Place.
Enfin la Calandreta participe activement au Carnaval de février dans les rues d’Oloron jusqu’à la Place Saint-Pierre où elle s’occupe encore des repas.
Revenons à la chanson que m’ont inspirée les enfants de la Calandreta, avec bien sûr le souhait inavoué qu’ils interprètent à l’occasion cette chanson. J’ai donc proposé ce texte un jour à Patrick et Maguy, le 23 janvier 2014. A sa remise je n’ai pas senti un grand enthousiasme ni même un quelconque intérêt. La seule remarque concerna l’emploi de l’article « lo » pour le masculin « le » alors que l’école utilise « eth« . Personnellement j’alterne lo et eth selon le nom commun qui suit l’article. Mais je comprends que les responsables de la Calandreta ont suffisamment de soucis à gérer l’école pour ne pas perdre trop de temps à décortiquer des écrits qu’on leur propose.
Je termine par un des cinq couplets (le quatrième).
Qu’èm, qu’èm, qu’èm musica- Qu’èm la musica deu gave – Qu’èm, qu’èm, qu’èm color – Qu’èm color deu parpalhon.
Nous sommes musique, nous sommes la musique du gave. Nous sommes couleur, nous sommes la couleur du papillon.
Dans les autres couplets les enfants sont successivement aubeta (aube), flor (fleur), dança (danse), canta (chant), doçor (douceur), sentor (odeur).

La canha e la gata (la chienne et la chatte).

Chanson présentée cela fait un certain temps aux frères Arrieux, Yannick et Sébastien, ainsi qu’à Sylvain, notre guitariste.
Franz Schubert n’aurait jamais pu imaginer que j’écrirais un jour une chanson en son honneur. A l’origine, sa composition « la truite de Schubert« , en 1819, dont l’air me trottait dans la tête depuis de nombreuses années. C’est dans la nuit du 27 novembre 2010 (mon premier brouillon l’atteste) que je décidai d’associer des paroles à cette mélodie – il fallait oser. Au départ j’imaginais une opposition entre divers éléments : une chienne et une chatte, un torrent de montagne et une rivière calme de plaine (l’Adour), le feu et la neige. Cela constituait déjà 3 couplets. Plus tard, après des aménagements en décembre 2010 puis en mars 2011, je rajoutai 2 autres couplets, l’un annonçant la réconciliation de la chatte et de la chienne, l’autre faisant intervenir Schubert lui-même rencontrant une truite au bord d’une cascade (situation imaginée dans le car reliant Pau à Oloron). J’envisageais même d’intituler cette chanson « la truite de Schubert« .
A suivre, le premier et le dernier des 5 couplets.
Premier couplet : La canha e la gata – Ger ser que se son pelejadas – La canha a nhacat la gata – La gata a urpiat la canha – Ò quina bèra musica – De lairets e miaulets.
Hier soir la chienne et la chatte se sont battues. La chienne a mordu la chatte et la chatte a griffé la chienne. Ce fut une belle musique d’aboiements et de miaulements.
Dernier couplet : La trueita e lo Schubert – Aciu haut que se son crotzats – Trueita dança dab l’aiga viva – Schubert escota la cascada – Ò quina bèra armonia – La trueita e lo Schubert.
La truite et Schubert se sont rencontrés en montagne. La truite danse dans l’eau vive et Schubert écoute la cascade. Quelle belle harmonie entre la truite et Schubert.

L’Estancada (nom de l’association d’Occitans de Paris).

De toutes les chansons dites « inédites » présentées ici, « l’Estancada » est la seule que le groupe Camin Casa interpréta en public en plusieurs occasions, pour des fêtes annuelles de notre Association éponyme parisienne, parfois même avec les enfants de ladite Association, sans toutefois intégrer cette chanson dans les deux CD que le groupe enregistra en 1997 et 2008. En effet le thème ne concernant que l’Association, à laquelle appartient Camin Casa, nous avons jugé qu’elle risquait de ne pas intéresser des gens de l »extérieur ».
La musique provient d’un air traditionnel gascon que certains d’entre nous connaissions, grâce à Dominique (Dómé) Pivot, qui nous initia à l’accordéon diatonique : Gilles Gayral, Jean-Mathieu Canniccioni, moi-même et d’autres dont le nom m’échappe.
Pendant plusieurs années l’Estancada reçut tous les « exilés » occitans de la Capitale qui le voulaient (ce qui ne signifie pas que l’exil était une peine capitale) : Landais, Béarnais, Bigourdans, Lot-et-Garonnais, Aveyronnais, Provençaux, Catalans  …  avec aussi une ouverture vers d’autres régions que l’Occitanie. Outre l’accueil et l’entraide, diverses activités étaient proposées, le vendredi soir et parfois le samedi, comme la musique, la danse, la cuisine, des soirées avec ou sans thème particulier, des conférences et débats … La chanson « l’Estancada » fait revivre notre Association en 4 couplets.
Dans l’un je cite le groupe vocal « los Tinhós » auquel succéda « Camin Casa« . Dans un autre couplet j’évoque « lo Shiulet« , revue trimestrielle bilingue à laquelle je participais avec, entre autres, les 3 fondateurs Alain Sibé, Philippe Labarère et Alain Estrade.
Si l’Association l’Estancada vit le jour en 1985, sous l’impulsion prédominante de Yves Salanave-Péhé, Dominique Pivot, Alain Sibé et Philippe Labarère, la naissance de la chanson éponyme date du 18 février 1990 (mon brouillon l’atteste), jour du départ de la famille Salanave (Yves, Marie, Julien, Louise) pour un séjour de quelques années à Washington, au service de l’Ambassade de France.
Comme signalé plus haut Camin Casa chanta plusieurs fois sur scène « l’Estancada » : le 29 juin 1991 (AG de l’Estancada), le 09 novembre 1991 (fête de l’Estancada – et oui cela arrivait), le 28 mars 1992 (4ème anniversaire du Shiulet), le 27 mars 1993 (5ème anniversaire du Shiulet – une année passe très vite !), le 27 mai 1995 (10ème anniversaire de l’Estancada), le 18 novembre 1995 (fête – encore ! – de l’Estancada).
Dernière remarque avant de proposer quelques éléments de la chanson : une quinzaine d’années plus tard l’Estancada me servit encore de support pour une autre chanson, « lo taulèr » (le comptoir), dans laquelle je décris (sans chuchotement) quelques soirées parisiennes animées entre amis de l’Estancada et visiteurs. Cette chanson figure dans notre deuxième CD paru en mai 2008.
Retour à l »Estancada » :
Refrain : A París qu’us èi encontrats – Tots vaduts d’un país aperat Occitania – A París que s’èran juntats – Tà triomnfar amassas de la malenconia.
Ils se sont rencontrés à Paris, tous nés en un pays appelé Occitanie – A Paris ils se sont regroupés – Pour vaincre ensemble la mélancolie.
Troisième couplet : Dens la lor revista « lo Shiulet » – Qui piula a pausa impertinent – Arreconeishem un estil navèth – Açò s’amerita un gran còp de bonet.
Dans leur revue « le Sifflet », qui stridule parfois l’impertinence, on reconnaît un nouveau style qui mérite un grand coup de … béret.
Quatrième couplet : De quan en quan i a grana hesta – Tà s’orbir l’Estancada ei presta – Cantan los chins de la Calandreta – Tàu país de doman se lhèva l’aubeta.
De temps en temps il y a une grande fête car l’Estancada est toujours prête à s’ouvrir. Les enfants de la Calandreta chantent le pays de demain qui se lève avec l’aube.

Maridatge au Buzet (mariage au Buzet).

Dans mon répertoire plusieurs textes relatent un anniversaire, parfois en Français, parfois en mixte Français/Occitan, événements trop personnels pour que je les diffuse. En revanche c’est en Béarnais que  je parle volontiers dans cette chanson du mariage de deux amis de l’Estancada, Hélène Manaud-Palas et Thierry Conter, le 24 août 1990.
La fête (la hesta) se déroula dans un village des Landes, Uza, au lieu dit du Buzet. Nous « descendîmes » à 5 de Paris, dans le camping-car des Gayral : Evelyne et Gilles Gayral, Caty Sibé, Hélène Haritchabalet et moi. Partis le vendredi soir, après le travail d’Hélène à l’hôpital  de Kremlin Bicêtre. Deux nuits et deux jours « endiablés » allaient suivre. Je composai la chanson la semaine précédente, sur un air traditionnel très connu. Plusieurs fois durant ce week-end (pardon, durant cette fin de semaine) nous l’interpréterons, Gilles nous accompagnant avec son accordéon diatonique. De nombreux chanteuses et chanteurs participaient à ce mariage : outre les gens de l’Estancada, nous 5 « Parisiens » et d’autres venus du Béarn, les collègues des Beaux Arts de Thierry, des amis personnels des mariés, dont un jeune d’Arudy avec qui nous avons partagé pas mal de chansons béarnaises. On apprécia la prestation du frère de la mariée, Laurent, 1er violon d’un Orchestre renommé de Paris.
Une dernière anecdote : lors de l’apéritif, qui dura plus de cinq minutes, nous avons téléphoné à … Washington pour joindre Marie et Yves Salanave et leur faire partager l’ambiance du moment, avec une ou deux chansons qui ont dû leur réchauffer le cœur.
Refrain : Hesta de costat de Uza – Au Buzet vam plan amusa’s.
C’est la fête à Uza – Au Buzet on va bien s’amuser.
Premier couplet : Uei que vam maridar – Elena e lo Thierry – Vam cantar, vam cridar – E dançar com un sarri.
Aujourd’hui on marie Hélène et Thierry. On va chanter, crier, et danser comme un isard.
Dernier couplet : Orbritz gran la frinèsta – Tà deishar entrar la noça – Vam har pétar la hesta – Dinca l’aubeta tan doça.
Ouvrez en grand la fenêtre, pour laisser entrer la noce. La fête va exploser jusqu’à l’aube si douce.

 Rappel des titres déjà parus [entre parenthèses le numéro du CD correspondant, 1 (1997 Tostemps seguir) ou 2 (2008 Cap a Cap)].

Aimar (2) – Ací l’amor t’apera (1)Atau qu’ei la vita (1)Apleguem’nse (2) – Baptista (1)Canta beròia (2) – Cap a Cap (2) – Color e dolor (1)Comunicación (2) – Lo desbrombat (1)Encontre (2) – L’entròpia (2) – Mainada (2) – Mau de còr (1)Marteror (1)Melinà (1)Lo monde arrevirat (2) – Mon país qu’ei la montanha (1 et 2) – Nosta lenga (1)Paísans de noste (1)Praube de tu (2) – Qu’es pertot (2) – Que’t vau parlar (1)Lo taulèr (2) – Tostemps seguir (1)Los tres motociclistas (2).

Titres des traductions français /occitan.

A retrouver dans un autre article du blog.

L’amour qui nous mène (traditionnel béarnais).
Le p’tit bonheur (Félix Leclerc).
Le déserteur (Boris Vian).
Lorelou (Gilles Vigneault)
Occitanie (Marie-Andrée Balbastre).
Quand j’étais paysanne (Marie-Andrée Balbastre )
Le temps des cerises (J.B.Clément et

Los Mosquilhos

En novembre 2015 j’ai intégré la troupe béarnaise de théâtre d’Issor (entre vallée de Barétous et vallée d’Aspe) : los Mosquilhós. Dans un premier temps je regroupe les informations que j’ai relevées durant 4 ans concernant les représentations de la troupe (date, lieu, titre de la pièce, résumé de celle-ci …). Puis j’en collecterai d’autres auprès de Janine Cazaurang, fondatrice et metteur en scène du groupe, pour les années antérieures à 2015.

A l’heure où je commence à écrire ces lignes (17 mars 2020) nous sommes en confinement du fait du coronavirus qui se propage dans le monde entier. La troupe avait au moins 3 représentations prévues entre avril et juillet 2020. Elles sont annulées mais je les citerai un peu plus loin.

La composition de la troupe.
Sous la direction de Janine Cazaurang (Issor), dont le rôle historique est rappelé dans des articles de presse cités dans le dernier paragraphe de cet article, 8 « acteurs » ont participé à l’activité de la troupe durant ces quatre dernières années : Lili Gonzalez (Issor), Mijo Portello (Issor), Françoise Navarro (Féas), Anne-Marie Texier (Issor), Solange Maté (Aramits), André Lapeyre (Oloron), Miquèu Estanguet (Gurmençon) et Michel Berdot (Saint-Pée). On ajoutera Lionel Garnier qui dut malheureusement quitter le groupe en 2016 pour raisons familiales. La plupart de ces comédiens opéraient déjà avant 2016.
Durant cette période 2016 à 2019, on peut estimer autour de 110 le nombre de répétitions. On pourrait y ajouter les réunions de préparation, toujours pleines d’entrain : les vignobles de Jurançon ne sont pas loin.

Titres des pièces jouées entre début 2016 et fin 2019.
Durant ces quatre années pleines (2016-2017-2018-2019) la troupe a joué en public 8 pièces lors de 27 représentations. Voici les titres de ces pièces, le nombre d’interprétations pour chacune d’elles et l’auteur de la pièce.

Robèrt torna tà l’escòla (14) de Jan Bosquet
Lo congelator (12) de Jan Bosquet
Los envitats (4) de Jan deu Pradeu
La règla de tres (3)
La mamá esmalida (2) de Georges Sautier
Lo hromatge (4) de Jan deu Pradeu
L’arrastèth (2) de Miquèu Grosclaude
Lo petit paradís (le gîte rural) (9) de  Georges Sautier

Au total donc 50 « montées sur scène ».

Les représentations des Mosquilhós (dates et lieux).

Dans le tableau qui suit apparaissent la date et le lieu de chaque représentation.

Lors de certaines de ces soirées (ou après-midi) los Mosquilhós partagèrent le spectacle avec d’autres intervenants : chanteurs, conteur, comédiens.
Ainsi en janvier 2016 à Issor avec deux jeunes filles clowns interprétant « le téléphone » et le conteur Sergi Mauhourat, en novembre 2016 à Cardesse, avec le groupe los Esbarrits et les deux clowns pour « le téléphone », en juin 2017 à Issor avec le duo de chanteurs de Trauca Segas (Françoise Pedezert et Jan Lahitette), en octobre 2017 à Issor avec deux groupes vocaux de Toulouse, Clandestina (chanteuses exclusivement) et Tolosa Cantera (groupe mixte), en mars 2019 à Oloron avec la Samaritaine et en mai 2019 à Issor avec le groupe d’Eysus.

Comme je le dis plus haut, le premier semestre de l’année 2020 n’a donné lieu à aucune représentation du fait de la pandémie du coronavirus qui obligea la population au confinement et annula par conséquent toutes les activités sportives et culturelles comme les répétitions et les spectacles en public. Pour notre part il fallut donc renoncer à au moins deux présences : au Festival des Vallées, prévu le 25 avril dans la salle Jéliote d’Oloron, pour « Robèrt torna tà l’escòla« , ainsi que les journées théâtrales de Gan, le 04 juillet, pour « lo petit paradís« .

Les résumés des pièces jouées.
Pour quelques pièces je présente un résumé en Français et aussi en Béarnais-Occitan. En encadré je rajoute l’interprète habituel du rôle ; parfois un(e) autre comédien(ne) dut prendre momentanément le rôle d’un(e) absent(e).

Robèrt torna tà l’escòla (Robert retourne à l’école).
Personnages : 
Robert (paysan) [Miquèu], Simone (sa femme) [Françoise], le Maire du village [Lili], l’Inspecteur de l’Éducation Nationale [Lionel puis Michel], l’Institutrice [Mijo], Mémé [Anne-Marie].
Quelques passages en Français (Inspecteur et Institutrice).

Tà poder beneficiar d’ua subvencion exceptionau, Robèrt, un paisan biarnès, qu’a de passar lo Certificat de los Estudis Primàris, davant l’Inspector d’Academia. Qu’ei encoratjat per la soa hemna Simòna, per lo Maire deu vilatge e per la Régenta. Maugrat las soas responsas bahurlèras e a còps fantasosas l’Inspector que da lo preciós diploma ad aqueth candidat plan simpatic. Mes ua suspresa finau acaba aquera hèsta.
S’il veut pouvo
ir bénéficier d’une subvention exceptionnelle allouée aux Agriculteurs, à certaines conditions, Robert se voit obligé de passer le Certificat d’Études Primaires. Le Maire du village persuade l’Institutrice de rafraîchir les connaissances scolaires de Robert, avant que l’Inspecteur d’ Académie accepte de faire passer l’examen dans l’école du village. Les réponses du candidats’avèrent  étonnantes, pour ne pas dire parfois fantaisistes, mais l’Inspecteur se laisse convaincre, par sympathie, et accorde le précieux diplôme, avant qu’un événement final ne perturbe l’ambiance de la collectivité.

Lo congelator (le congélateur).
Personnages :
 Robèrt, paysan de 40 ans [Michel], Maria, sa femme, même âge [Solange], Jaques, un voisin [Mijo], le représentant en machines frigorifiques [Lionel puis André].
Quelques passages en Français (Commercial).

Maria qu’aimaré plan crompar un frigidari, com lo de la soa vesia, Simòna. Mes Robèrt, lo son omi, ne ved pas en purmèr perqué e caleré crompar aqueth aparelh. Un còp aver plan pleitejat dab un venedor, Maria qu’arriba a convéncer a Robèrt de crompar … un congelator ! La lutz alucada dehens lo congelator que chepica hòrt lo monde dinca crear ua situacion comica e de las mei estonantas.
Pour conserver ses aliments au frais, Maria désirerait un frigo, d’autant plus que sa voisine Simone en dispose d’un. Mais son mari Robert ne comprend pas tout de suite l’utilité d’un tel achat. La visite d’un représentant bouleverse tout : il réussit à convaincre Marie, seule, de l’achat d’un … congélateur et Marie à son tour entraîne Robert. La lumière incluse à l’intérieur du congélateur intrigue tout le monde et va engendrer une situation finale inattendue et … comique.

Los envitats (les invités).
Personnages : 
Amelia [Françoise] et son mari Pierrilhòt [Miquèu]. 
Tout en Béarnais.

Une invitation à une fête aussi importante qu’un mariage n’est pas rien en Béarn ! Un couple d’invités se prépare avec soin pour l’événement. Mais Monsieur traîne et Madame contrôle l’heure avec anxiété, le houspille … jusqu’à la scène de ménage grand format.
Était-ce bien la peine, si l’on d’est contenté de regarder l’heure, seulement, sur le carton d’invitation ?!


La règla de tres (la règle de trois).
Personnages : Histoire d’un curé et de deux paroissiennes, contée par une personne [Mijo].
En Français et en Béarnais.

Le curé Magnelou, un gourmand, est invité à déjeuner pour un pèle-porc. Il est donc très pressé d’en finir avec les confessions du jour. A son grand dam, une paroissienne l’arrête au moment où il quittait précipitamment l’église. Impatient, il la confesse de … sept adultères (!) et réfléchit vite à sa pénitence :
« Vous me ferez cinq Pater et cinq Ave ! » et, ouf, il peut enfin partir à son déjeuner.
Mais une autre villageoise, une dame « très bien », l’arrête encore. De plus en plus impatient, il l’entend se confesser de … quatre adultères (!). Vite, vite, lui donner sa pénitence et partir enfin … Mais, pour sept, il adonné cinq Pater et cinq Ave, donc pour quatre, cela fait … ? Et il n’a plus le temps de faire une règle de trois ! Alors, arrondissons ?!

La mamà esmalida (la mère courroucée).
Personnages :
 la mamà [Solange], son fils Julien [Miquèu] et une vieille voisine [Françoise].
Tout en Béarnais.

Julien, malheureux et prostré, subit le flot ininterrompu de sarcasmes de sa mère contre  » la Sofia », sa femme : en effet, celle-ci vient de repartir dans sa maison natale, après trois années de mariage avec Julien. La mère en fait tant, en dit tant sur sa belle-fille, qu’on imagine aisément ce qu’a dû vivre la bru : le fils, alors, peut lui aussi comprendre et finalement … le résultat du courroux de la mère est à l’inverse de celui escompté … Sans rancune et pour le bonheur de tous !

Lo hromatge (le fromage).
Personnages : Amelia (bonne du curé) [Lili] et Jantin (paysan-braconnier) [Michel].
Tout en Béarnais.

Jantin, eth paisan braconaire, aufre ua lèbe au curè de son vilatge. Entà ‘u remerciar, Amelia, la goja deu curè, envita Jantin a minjar un tròç de hromatge e entamia un hromatge sancèr. Jantin l’estima èra e, tot en parlar dab Amelia, que s’en minja près de la mieitat. Amelia, drin contrariada, qu’u dit que de minjar tròp de hromatge au còp pòt har vader … mut ! Quan enten açò Jantin que’s pren çò qui demora deu tròç ta’u balhar a … la soa hemna.
Jantin offre un lièvre destiné au curé du village. Pour le remercier, Amélie, la bonne du curé, l’invite à casser la croûte et pour cela entame un fromage entier. Jantin l’apprécie beaucoup et, tout en parlant avec Amélie, en mange pas loin de la moitié. Un peu contrariée, celle-ci lui dit que manger trop de fromage d’un coup peut rendre … muet ! En entendant cela Jantin s’emporte ce qui reste du fromage , qu’il destine à … sa femme.

L’arrastèth (le râteau).
Personnages :
 3 villageoises (Mariòta, Janeta, Pauleta) [Solange, Françoise, Lili], Pèir |Michel], 2 femmes [Mijo et Anne-Marie] et un homme [André] (non nommés), et le citadin Bernat [Miquèu]. 
Quelques passages en Français.

Un enfant du pays, jeune étudiant exilé « à la ville », revient au village. Il a oublié, renié, sa langue maternelle et sa propre culture. Alors qu’il attend son train de retour pour la « capitale », il est reconnu par les villageois qu’il feint d’ignorer et qui se mettent à le railler …
Mais un coup de manche bienvenu lui rend la mémoire de sa langue d’origine… pour le meilleur, bien sûr ! Tout le village, alors, vient proclamer son amour de la langue du Béarn.

Lo petit paradís (le petit paradis/le gîte rural).
Personnages :
le garde-champêtre [André], Jan [Miquèu] et Janòta [Solange], un couple de paysans béarnais de 70 ans, Mossur [Michel] e Madama [Françoise], deux Parisiens de 40 ans, Loulou [Lili] et Nénette [Mijo], un couple d’ailleurs.
Quelques passages en Français (les clients du gîte)

Suivant les conseils de leur Maire (et du Ministre … des Loisirs) un couple de paysans décide de créer un gîte rural dans sa ferme. Pour se rapprocher au mieux de la nature le couple propose un gîte des plus simples, sans s’encombrer de meubles, une paillasse faisant office de lit, un puits de lavabo , une bougie d’éclairage … Deux couples de citadins vont se succéder pour lesquels les surprises ne vont pas manquer.

Los Mosquilhós « s’affichent ».
Je propose quelques exemples d’affiches, flyers, articles de journaux, concernant les prestations des Mosquilhós.

Sur la photo, de gauche à droite : Michel, Françoise, Lili, Mijo, Anne-Marie, Miquèu, André.

Sur la photo, de gauche à droite : Mijo, Michel, Janine, Solange, Miquèu.

Sur la photo, de gauche à droite : André, Michel, Solange.

Remarques personnelles.

Ce qui suit ne devrait intéresser que mes enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants … « mais pourquoi diantre papa, papi … s’est-il lancé dans le théâtre ? »

Les premiers souvenirs marquants de théâtre remontent à l’adolescence, sur Paris. Encore collégien j’assistai à deux pièces de théâtre au Palais de Chaillot. Cyrano de Bergerac, dont le rôle principal était tenu par Daniel Sorano. Je le vois encore, je l’entends encore. Ce fut plus qu’une découverte, ce fut un émerveillement. D’autres acteurs ont tenu ce rôle, avec leurs propres qualités bien sûr, mais aucun n’a pu me procurer autant d’émotion. Je n’ai pas retenu le titre de la deuxième pièce, au Palais de Chaillot également, mais je me souviens parfaitement des deux acteurs principaux , Maria Casarès et Alain Cuny. Leur présence, que dis-je leur présence, leur prestance, m’impressionna et je gardai longtemps l’image de leur prestation.
Un peu plus tard j’assistai aux représentations d’un de mes frères aînés, dans une troupe amateur où s’exprimait un futur membre de la Comédie Française, Didier Sandre. Je découvrais ainsi que le théâtre n’était pas que réservé aux professionnels de la scène.
Mon métier de prof favorisa peut-être l’entrée dans le « métier » d’acteur. Comme sur les planches on se retrouve face à un public à intéresser, auquel il vaut mieux plaire, et devant qui il faut déclamer, pardon, réciter sa leçon. La discipline que j’enseignais, Physique-Chimie, n’étant pas en général la tasse de thé des élèves – hors les sections scientifiques – je devais souvent improviser et parsemer le cours de blagues, jeux de mots, histoires et légendes inventées. Si bien qu’en plusieurs occasions des élèves me demandaient si je ne faisais pas du théâtre en plus de mon job. Ils ne faisaient qu’anticiper.
Le déclic qui m’incita à m’engager dans un groupe  qui ne soit pas vocal, comme j’en avais l’habitude, se produit en novembre 2015 à Féas où los Mosquilhos  animait un Téléthon. Je fus très agréablement surpris par leur jeu et, comme je connaissais déjà un peu deux des acteurs, j’osais proposer mes services à la troupe. Et il me fut proposé de les rejoindre dès la prochaine répétition du mercredi suivant. Merci Janine.
On ne devait plus se quitter.

Camin Casa : commentaires sur CD 2 (deuxième partie)

La première partie des commentaires sur le CD 2 du groupe Camin Casa concernait les titres 1 à 8 de ce disque. Nous abordons maintenant les commentaires sur les titres 9 à 15, en conservant le même plan de route : date et lieu de naissance (quand mes archives retrouvées le permettent), thème et résumé, refrain s’il existe, quelques chiffres sur les répétitions (mais les archives s’arrêtent pour elles à 2007, pour l’instant), représentations (date, lieu, circonstance), anecdote ou commentaire personnel.
Rappels : Camin Casa est le groupe de chant de l’Association occitane de Paris,  l’Estancada. Le deuxième CD de ce groupe fut édité en mai 2008. Sa composition est donnée dans dans la première partie publiée le 5 mai 2019, ainsi que quelques infos sur l’enregistrement au studio Arbus de Pontacq.
La réalisation graphique de la pochette du CD 2 est à l’actif de Thierry Chauvin.

9. Encontre (rencontre).

Date et lieu : Plusieurs dates jalonnent les brouillons retrouvés : de janvier 1986 à septembre 1989. La chanson était donc terminée lors de l’enregistrement du CD 1 en mai 1996 mais je ne l’avais pas encore proposée au groupe.
Thème : Il s’agit de la rencontre de 2 skieurs ; elle (de Bordeaux) et lui (du Béarn). Dialogue difficile, finalisé par un espoir suggéré.
Résumé : Premier et dernier couplets à suivre.
Una démisela de Bordèu/Que’s passejava sus la nèu/A un cutorn qu’a encontrat/Un joen e amistós mainat.
Une demoiselle de Bordeaux se promenait sur la neige. Elle a rencontré dans un tournant un jeune garçon amoureux.
Perqué donc tant de désesper ?/Lo dia moreish tostemps au ser/Pèna demora au medish lòc/Un matin qu’at diserèi òc.
Pourquoi tant de désespoir ? Chaque soir le jour se meurt. Le rocher reste au même endroit. Un matin je te dirai oui.
Répétitions : Elles sont au nombre de 40.
Représentations : Aucune représentation en public pour « encontre ».
Commentaire : À l’introduction, parlée par Philippe Labarère (couplets 1 et 2), succède une alternance des voix féminines  (Graciela, Angèle, Séverine) pour les couplets 4, 6, 8 et des voix masculines pour les couplets 3, 5, 7. L’ensemble reprend en fin de chant le couplet 1.

10. L’Entròpia (l’Entropie).

Date et lieu : Le 06 octobre 2002, à l’issue d’un match de rugby à Vitry-sur-Seine, qui recevait Saint-Denis, après discussion avec l’ami Michel Rogel (avec lui ce n’était pas la première sur l’entropie) je pris la décision de composer une chanson sur ce sujet pas du tout classique. Les premières ébauches se répartissent entre décembre 2002 et juillet 2004, d’après les épreuves classées, en région parisienne. Une deuxième période se situe durant l’été 2006, pendant une traversée ralentie de la ville de Bordeaux puis , pour la première mise en forme réelle au lieu dit La Mouline à Arette, sur la route de la Pierre Saint-Martin.
Thème : Voici tout d’abord la définition de l’entropie, donnée par le dictionnaire Robert. L’entropie est une fonction exprimant le principe de dégradation de l’énergie et l’augmentation du désordre. Je reprends donc diverses notions liées au second principe de la thermodynamique, comme le désordre moléculaire, les échanges de chaleur entre deux systèmes, l’irréversibilité, l’évolution d’une transformation, en les appliquant à des êtres ou à des éléments de la nature qui nous entoure (mouvements de foule lors des manifestations populaires et mouvement de houle de la mer, ébats amoureux …).
Résumé : Quelques parties du premier et du dernier couplet.
Nosta dauna l’entròpia ei coneguda com dauna de princips, e sustot lo princip segond de la termò. L’entropie est connue comme une dame de principes, et surtout le deuxième principe de la Thermo.
L’entròpia preved l’evolucion en un sol sens d’ua transformacion,espontanament, shens nada constrenta. Qu’ei com lo temps qui passa, ne torna pas jamei. L’entropie prévoit l’évolution, d’une transformation, en un seul sens, spontanément, sans aucune contrainte. C’est comme le temps passé qui ne revient jamais.
Refrain : L’entròpia, l’entròpia, ua foncion termodinamica, qui s’i freta s’i pica.
L’entropie, une fonction thermodynamique, qui s’y frotte, s’y pique.
Répétitions : 17.
Représentations : Aucune prestation publique pour « l’entròpia ».
Commentaires : Pour l’enregistrement du disque on décide que le seul Sébastien chantera les 5 couplets afin que l’audition soit plus claire. Le groupe au complet n’intervient que sur le refrain.
Un café nommé « l’Entropie » existe à Pau, lieu de rencontres scientifiques. Peu de temps après la sortie du CD j’ai informé le tenancier de l’existence de notre chanson et de l’analogie de son titre avec le nom de son établissement, pensant que cette curiosité pourrait l’étonner. Mais nous (j’étais accompagné de Jean-Pierre Bergé) n’avons suscité ni commentaire ni intérêt de la part de notre interlocuteur, pas même une question polie sur le thème et la trame de la chanson.
En revanche, lors de l’édition juillet 2008 (ou 2009 ?) de la dégustation de Chapelle-de-Rousse une discussion, inattendue pour moi, autour de l’entropie réunit 3 gais mais lucides comparses, Momo, Président des Pagalhós et chimiste renommé, Jean-Loup Fricker et moi-même. Hélas, cette conversation ne fut pas enregistrée et l’opinion publique en sera donc privée.

11. Mon país qu’ei la montanha (mon pays c’est la montagne).

Date et lieu : La lecture des brouillons disponibles donne à penser que les deux premiers paragraphes de la version béarnaise (voir plus loin) datent du 08 juillet 1990. Pour les deux suivants il fallut attendre mars 1992.
Aucune indication relevée sur le lieu d’origine.
Thème : inspiré de la chanson du Québécois Gilles Vigneault (mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver). C’est grâce à cet auteur-compositeur, ainsi qu’à son compatriote Félix Leclerc, que je tombai amoureux du Québec, au point d’y vivre 18 mois dans les années 1972-73. Un peu plus tard, en septembre 1982 je finissais de composer, par mimétisme, en Français, « mon pays c’est la montagne » avant d’adapter le texte en Béarnais presque 10 ans plus tard.
Résumé Mon pays c’est la montagne et ses sommets majestueux, sentinelle de l’Espagne, siège de torrents, senteurs et pâturages, de bergers à fière allure et d’animaux multiples en liberté comme les brebis, les isards, les marmottes, les vautours, l’ours et le labrit.
Répétitions : Le meilleur score : 94 (normal puisque ce chant apparaît dans les deux cD).
Représentations : « mon país qu’ei la montanha » a été chanté en huit occasions. sur scène. Le 14 septembre 1996 à Prunay-sur-Essonne pour une fête de famille chez les Gayral. Le 28 septembre 1996 à Siros lors du 30ème festival de la chanson béarnaise. Le 19 septembre 1998 à Aramits, pour les 7èmes rencontres vocales pyrénéennes. Le 06 novembre 2002 à Neuilly-sur-Marne, dans le cadre d’un club de voile local. Le 27 mars 2005 à Pomponne pour les 50 ans de l’ami Jean-Claude Arrieux. Le 23 juin 2006 dans la Maison des Pyrénées Atlantiques  (avenue de l’Opéra à Paris) pour la fête de fin de saison de l’Estancada. Le 27 décembre 2008 à l’Eglise du Départ d’Orthez, au profit de la Calandreta. Le 14 mai 2009 dans la Maison des Pyrénées Atlantiques (avenue de l’Opéra à Paris) pour la soirée promotion de notre CD 2.
En plus de ces représentations de « mon país qu’ei la montanha » avec Camin Casa cette chanson fit partie du répertoire des Saint-Péens, que j’accompagnais, le 11 décembre 2010, à la maison de retraite du Parc Pommé d’Oloron. Elle fut également chantée sur la Péniche « le Mistral » , sur le Canal de Saint-Denis, jouxtant le Stade de France, après une finale du Championnat de France de rugby, par les copains de Camin Casa et du SDUS (club de St Denis), le 06 juin 2009.
Commentaires : Cette chanson est la seule qui figure sur les deux CD de Camin Casa : 1996 et 2008. Par rapport à 1996 un couplet supplémentaire a été ajouté en 2008, apparaissant en dernière position. Sa création débuta le 21 septembre 1996 … encore dans le métro.
« Mon país qu’ei la montanha » garde la préférence de nos amis de Saint-Pée Jean et Angèle qui l’ont entamé en plusieurs occasions dans des soirées animées, tout comme Laurent Pedelaborde.
Avant cette version occitane j’avais écrit, en Français, « mon pays c’est la montagne » en septembre 1982. La version occitane est une adaptation de la version initiale.

12. Mainada (ma fille).

Date et lieu : Dans mes archives le premier brouillon de « mainada » (encore écrit en phonétique « maynade ») date du 25 septembre 1988, à l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis (!!). Aucune indication sur la raison de ma présence à l’hôpital ce jour-là : pour une visite à ma mère ? à un copain du rugby ? …
Les autres traces conservées se répartissent entre septembre et novembre 1989. Ces ébauches sont donc bien antérieures à la parution du CD 1 de Camin Casa (mai 1996) : je n’avais sûrement pas oser proposer cette chanson au groupe à ce moment là.
Une ultime correction paraît dans un brouillon des 25 et 30 août 2006.
Thème : En 1988 nos deux filles ont 5 ans (Aurélie) et 2 ans (Séverine). Je décide de leur consacrer une chanson où j’essaie d’exprimer toutes les émotions, les joies, les espoirs, qu’elles me procurent depuis leur naissance.
La musique provient d’un air traditionnel religieux de Pologne : Mahuski (Petit Jésus).
Résumé : La première partie du premier couplet sera répétée en fin de chanson.
Ò mainada, mainada, mainada/Tant aimada/Non jamei seràn las gaujors que m’as balhadas/Desbrombadas.
Ô ma petite fille tant aimée/Jamais ne seront oubliées les joies que tu as su me procurer.
Répétitions : 13.
Représentations : Pas de représentation sur scène pour « mainada ».
Commentaires : Dans cette chanson « a cappella » (la seule du disque) Séverine et moi sommes les seuls intervenants vocaux. Je suppose qu’à l’époque ce fut un souhait de nos compagnes et compagnons du groupe. Mais c’est assez tardivement que le titre « mainada » fut incorporé dans la liste des chansons du CD 2. En conséquence, paradoxalement le nombre de répétitions entre père et fille s’avéra certainement insuffisant, ce qui peut expliquer quelques défauts dans l’interprétation, auxquels il faut ajouter la voix « enrouée » du père.
Les années ont passé. Chacune de nos deux filles a à son tour engendré un enfant : ua mainada pour Séverine, Jeanne, et un mainat pour Aurélie, Artús. Au moment où j’écris ces lignes ces deux petits enfants approchent l’âge de 2 ans (mai 2019). Comme pour leurs mères, 30 ans plus tard, je me suis lancé dans une chanson en leur honneur, terminée il y a une année mais pas encore divulguée, pour l’instant sans titre.

13. Praube de tu (pauvre de toi).

Lieu et date : Pour la première fois depuis l’existence de Camin Casa la musique d’une de leurs chansons, en l’occurrence « praube de tu », provient d’un membre du groupe, Gilles Gayral, qui me proposa cet air lors d’une de nos rencontres/répétitions, au piano, à Epinay, chez Alain et Graciela. Je gardai cet air en tête quelque temps avant de songer à lui associer des paroles. Ainsi naquit « praube de tu » en l’année 1997.
Quelques dates jalonnent la création de ses 8 couplets. Citons, dans un premier temps, pour les 6 premiers couplets, le 10 avril 1997, le 03 juin 1997 au Parc des Coteaux de Vitry, et le 09 février 2000. Les deux derniers couplets furent élaborés en août et septembre … 2006.
Thème : La musique de Gilles plutôt entraînante ne m’a pourtant pas inspiré des paroles follement gaies puisque le texte énumère des réalités quotidiennes (personnes ou situations) pour moi gênantes ou mal ressenties. Vacuité de celui (celle) qui croit tout savoir, cheminement sans espoir de celui (celle) qui n’a pas d’ami(e)s, sécheresse de cœur de celui (celle) qui ne vit que pour l’argent, esprit mesquin de celui (celle) pour qui l’autre n’est que danger, mal-être d’un pays auquel on réprime sa propre langue, triste journée quand on la prive de musique, noirceur du temps qui passe sans aucun rêve. Heureusement l’espoir renaît avec le jeune garçon (la jeune fille) dont les yeux s’ouvrent sur la joie de vivre.
Résumé : Le premier et le dernier couplets résument ces états d’âme.
Quin pòt estar vuèit lo cap/Lo cap d’un qui sap tot.
Comme elle peut être vide /La tête de celui qui sait tout.
Mes quin pareish clar/L’espiar d’un joen gojat.
Mais comme il paraît clair/Le regard du jeune enfant.
Répétitions : 44.
Refrain : Refrain après chacun des 7 premiers couplets :
Qu’as desbrembat de te’n arrider/Los uelhs barrats, perdes l’ahida/Praube de tu ! On vas atau ?
Tu as oublié de rire/Les yeux fermés, tu perds espoir/Pauvre de toi ! Où vas-tu ainsi ?
Refrain modifié après le dernier couplet, couplet 8 :
N’as pas deishat de te’n arrider/Los uelhs uberts cercas l’ahida/Atau qu’ei plan ! Demora atau.
Tu n’as pas oublié de rire/Les yeux ouverts tu cherches l’entrain/C’est bien comme ça poursuis ainsi.
Représentations : En une occasion Camin Casa interpréta « praube de tu » sur la scène : le 25 juin 2006 à la Maison des Pyrénées Atlantiques de Paris, avenue de l’Opéra, lors de la fête de fin de saison de l’Estancada. Ce local nous fut gracieusement prêté par le Conseil Départemental durant plusieurs années pour nos répétitions.
Commentaire : Les arrangements musicaux de cette chanson proviennent de Graciela Villanueva et Christian Maysonnave.

14. Qu’es pertot (tu es partout).

Date et lieu :  « qu’es pertot » fut élaboré en octobre 1977. Le brouillon suivant date du 18 décembre 2006. Certainement un des tous premiers brouillons car seuls les titres des futurs couplets apparaissent, accompagnés d’un commentaire sur la mélodie : « rondeau » enlevé.
Thème : Un amoureux se désespère car sa belle vient de quitter les lieux mémorables où ils vécurent quelque temps ensemble. Il lui semble revoir l’absente en de multiples endroits qu’ils avaient fréquentés ensemble.
Résumé : A chacun des 5 couplets de la chanson correspondent deux images. J’en propose trois de ces dix parties.
Un shiulet de pastór dens la prada/ Ton arrider se’n moresh en cascada.
Un sifflet de berger dans la prairie/Ton rire vient mourir en cascade.
Huec de heuguèra catsus deu prat/Tons uelhós esclarits m’an troblat.
Un feu de fougère en haut du pré/Tes yeux clairs m’ont troublé.
Pèira lusenta a l’arrai deu só/Tas dents an l’esclat viu d’un tresaur.
Une pierre luisante aux rayons du soleil/Tes dents ont le vif éclat d’un trésor.
Refrain : Qu’es partida d’ací/En deishar tot/Mes despuish per ací qu’es pertot.
Tu es partie d’ici laissant tout/Mais depuis par ici tu es partout.
Répétitions : 47.
Représentations : « qu’es pertot » fut interprété trois fois par Camin Casa en public. Le 29 septembre 2007 au 41éme Festival de la Chanson béarnaise de Siros, Le 27 décembre 2008 en l’Eglise du Départ d’Orthez, au profit de l’Ecole Calandreta. Le 14 mai 2009 à la Maison des Pyrénées Atlantiques lors de la fête de l’Estancada et la promotion du CD 2.
Mais cette chanson « retentit » aussi sur la péniche le Mistral du Canal de Saint-Denis, le 06 juin 2009, après une finale du championnat de France de rugby, sur l’invitation de copains du club de la ville, le SDUS.
Commentaire : Cette chanson fut programmée assez tardivement pour le CD 2. Je me souviens très bien l’avoir proposée à une répétition du vendredi soir, à la Maison des Pyrénées Atlantiques, et avoir recueilli de suite l’accord de Yannick Arrieux pour chercher une « haute ».

15. Lo taulèr (le comptoir).

Date et lieu
: En août 2004, lors d’une randonnée en montagne à laquelle participait notre ami Bernard Guillou (lacs d’Anglas et Uzouis, au -dessus de Gourette), ce dernier me confia un dicton appris de son oncle breton : la Terre est basse, le Ciel est haut, seul le comptoir est à ma hauteur. Cette affirmation fulgurante ne devait plus me quitter et devenir, traduite en Béarnais et à peine transformée, le refrain d’une future chanson , « lo taulèr ».
Dès septembre 2004, au bord du Lac de Choisy-le-Roi puis dans le cadre du Parc du Coteau de Vitry-sur-Seine, notre lieu d’habitation, une première version de ce refrain apparaît, d’abord sous le titre en Français « le comptoir » puis « lo comptador » puis enfin « lo taulèr ». Les 5 couplets s’élaborent ensuite petit à petit entre septembre et novembre 2004, toujours dans le Val de Marne. En juin et juillet 2005 la structure se rapproche de sa forme définitive. Les dernières étapes datent d’avril 2006, avec l’aide des frères Sébastien et Yannick Arrieux, dans le local de la Maison des Pyrénées, Avenue de l’Opéra, pour une version finale en fin avril 2006.
ThèmePour changer des thèmes traditionnels utilisés jusqu’alors dans mes textes (amour, montagne, vie sociale ou politique) je profite du « message » festif du refrain cité plus haut pour décrire la vie nocturne de Paris, fréquentée au sein de notre Association l’Estancada. Sont ainsi abordés différents lieux et situations connus des noctambules parisiens.
Résumé : Quelques parties des couplets 1, 2, 4 et 5.
Quan tots los frustrats que glapan la télé/Jo que’m deishi plan sedusir per la nueit.
Quand tous les frustrés se gavent de télévision/Moi je me laisse séduire par la nuit.
Los marronièrs que m’aperan tà dançar/E jo pegòt que proseji dab la nueit.
Les marronniers m’attendent pour danser/Et moi comme un fou je parle à la nuit.
A l’aubeta que va tornar har lo monde/E jo qu’enviti a taula l’utòpia.
A l’aube nous refaisons le monde/Et moi j’invite l’utopie à ma table.
Uei n’èi pas trobat nat café de barrat/Hart de béver qu’ei tanben un art de víver.
Aujourd’hui je n’ai trouvé aucun café fermé/S’enivrer est aussi un art de vivre.
Refrain : Lo cèu qu’ei tròp haut, la tèrra qu’ei tròp baisha/Sonque lo taulèr qu’ei a la mia hautor.
Le ciel est trop haut, la terre est trop basse/Il n’y a que le comptoir qui soit à ma hauteur.
Répétitions : Avec 80 répétitions « lo tauler » est dans le Top 3 des 30 titres de nos deux CD.
Représentations : En cinq occasions le groupe Camin Casa monta sur scène pour chanter « lo taulèr ». Le 23 juin 2006 pour la fête de fin de saison de l’Estancada, dans l’enceinte de la Maison des Pyrénées Atlantiques à Paris. Le 17 novembre 2006 à la Maison des Associations de Villejuif, sur l’invitation des Anciens du Rugby de Villejuif. Le 29 septembre 2007 pour le 41éme Festival de la Chanson béarnaise de Siros. Le 27 décembre 2008 en l’Eglise du Départ d’Orthez, au profit de la Calandreta. Le 14 mai 2009 pour la promotion, par l’Estancada, du CD 2 de Camin Casa, à la Maison des Pyrénées Atlantiques.
Mais « lo taulèr » fut aussi entendu sur la péniche le Mistral, sur le Canal de Saint-Denis, face au Stade de France, au soir d’une finale de championnat de France de rugby, le 06 juin 2009 où quelques membres de Camin Casa reçurent le soutien d’amis du rugby dionysien.
CommentaireJe le répète en conclusion, les scènes et les impressions décrites ou ressenties dans « lo taulèr » ne proviennent pas uniquement de l’imaginaire.

Camin Casa : commentaires sur CD 2 (première partie)

Même méthode que pour le CD 1 dont les deux parties ont été publiées le 14 février et le 22 avril 2019. Pour le CD 2 je divise aussi l’étude en deux parties : la première comprend les chansons numérotées de 1 à 8, la deuxième les chansons de 9 à 15.
Je recopie l’introduction toujours valable.
Dans ce qui suit j’apporte quelques commentaires sur les textes et les musiques (quand ils sont personnels), pour chaque composition : date et lieu du début de création  (de mémoire ou à partir de document retrouvé), parfois motivation d’écriture, quelques chiffres sur les répétitions, retour sur l’interprétation en public …  Pour étayer cela  j’ai retrouvé dans notre grange de nombreux documents en décembre 2018.
Ce deuxième CD a été enregistré au Studio Arbus de Pontacq (comme le premier) en mai 2008. La composition du groupe diffère pour deux raisons essentielles. La première du fait de la disparition de deux chanteurs de CD1, Constant Bergeras et  Joëlle Peyriller, auxquels nous rendons hommage dans la couverture du livret. La deuxième parce que 4 jeunes Béarnais « montés » à Paris pour le travail ont rejoint notre Association l’Estancada et par conséquent son groupe de chant Camin Casa. Les « nouveaux » : les frères Sébastien (voix et trompette) et Yannick Arrieux (voix), Jean-Pierre Bergé (voix et percus), Séverine Berdot (voix et flûte traversière), Sylvain Gayral (guitare) et Christian Maysonnave (voix, saxophone, clarinette et basse). Les autres interprètes déjà présents au CD 1 : Angèle Fourcade (voix), Graciela Villanueva-Berdot (voix et piano), Alain Berdot (voix et guitare), Philippe Labarère (voix), Gilles Gayral (voix  et flûte à bec), Michel Berdot (voix). Soit 12 intervenants.

1. Aimar (aimer).

Date et lieu : Au départ il s’agit d’un texte écrit en Français (pour le moment je n’ai pas retrouvé en quelle année) intitulé « j’ai conjugué le verbe aimer« . Je l’ai ensuite traduit et adapté en Béarnais, les débuts de cette traduction datant du 21 juillet 1992, à Saint-Pée, la version finale en août 92.
Thème : Il s’agit d’une description des relations amoureuses dans le cadre ô combien bucolique de la montagne toujours accueillante.
Résumé : Sovien-te’n suberbèra hada/Pitnavam sus l’èrba rasada/Cernats de mila flors perhumadas/La montanha èra tota nosta/Sus dus còs ligats en un sol/Los crums nodavan un linçòu/A mieitat esconut lo só/Lissava lièt de velós doç.
Souviens-toi superbe fée/Quand nous gambadions sur l’herbe rase/Entourés de mille fleurs parfumées/La montagne était toute à nous/Sur nos deux corps liés en un seul/Les nuages ont lié un drap/Et le soleil à moitié caché/Lissait un lit de velours doux.
Refrain : Qu’èi conjugat lo vèrbe aimar/Per tots los temps, per tots los lòcs/Qu’èi conjugat lo vèrbe aimar/Dab lo ton còs/Dab lo ton còr.
J’ai conjugué le verbe aimer/Par tous les temps, par tous les lieux/J’ai conjugué le verbe aimer/Avec ton cœur, avec ton corps.
Répétitions : 38 répétitions  pour »aimar », sur les 279 étalées entre 1991 et 2013.
Représentations : Les deux CD enregistrés par Camin Casa en 1996 et 2008 comprennent une trentaine de chansons. Les 36 apparitions sur scène se répartissent entre juin 1991 et décembre 2012. Ce sont essentiellement des textes du premier CD qui furent interprétés. On verra que seulement 6 appartiennent à CD 2.  

2. Apleguem-nse (regroupons-nous).

Date et lieu : Le début de la première version date du 07 juin 1989. Le titre provisoire était alors « té d’oc » (prononciation en Français). Car je suivis dans un premier temps la musique d’une chanson populaire du compositeur grec Théodorakis. Le titre se transforma vite en « aplegam » (regroupons) et cette chanson était destinée au départ au premier CD de Camin Casa en mai 1996. Mais comme nous ne voulions pas prendre le risque d’un conflit avec Théodorakis (droits d’auteur) nous avons envoyé à celui-ci une demande d’autorisation, rédigée, en Anglais, par Yves Salanave, en incluant dans la lettre les paroles de Camin Casa… Aucune réponse de Gréce nous parvenant, nous avons exclu la chanson du CD1. Pour le CD2 de 2008 (soit 12 années plus tard) j’ai donc proposé au groupe d’intégrer « apleguem-nse » (regroupons-nous) mais en changeant complètement la musique : Yannick Arrieux et Gilles Gayral furent à la base de ce nouvel air.
Thème : Nous avons conscience d’appartenir à un peuple déterminé à conserver sa langue et sa culture. Pour cela nous allons chanter et danser avec les fées réunies dans la prairie.
Résumé : Quan l’ausèth s’escapa deu nid/Non sauneja qu’a viatjar/Mes quan devien mei atjat/Que parla de tornar/Víver près de l’ostau.
Quand l’oiseau s’échappe du nid/Il ne songe qu’à voyager/Mais quand il vieillit/Il parle de revenir/Pour vivre près de chez lui.
Répétitions : Première place avec 94 répétitions, ce que l’on peut comprendre puisque la chanson fut envisagée sur les deux CD (à égalité avec « mon país qu’ei la montanha », texte figurant aussi dans les deux CD).
Représentations : En public « aplegam » puis « apleguem-nse » fut interprété 10 fois.
Le 09 novembre 1991 au Foyer PTT rue de Nantes pour une fête de l’Estancada. Le 28 mars 1992, encore rue de Nantes, pour le 4ème anniversaire du Shiulet, la revue trimestrielle de l’Estancada. Le 27 mars 1993, encore rue de Nantes, dans le cadre du 5ème anniversaire du Shiulet. Le 29 mai 1993, rue de Nantes, à l’occasion d’un concert commun avec « los deus remparts » de Navarrenx . Le 29 janvier 1994, rue de Nantes, pour une fête de l’Estancada et un débat sur l’ouverture du Tunnel du Somport. Le 07 mai 1994 sur la Place Saint-Louis de Choisy-le-Roi à l’occasion d’une brocante. Le 26 novembre 1994, rue de Nantes, lors de l’AG de l’Estancada. Le 25 mars 1995 à la Maison pour Tous de Noisy-le-Grand au cours de la Journée occitane organisée par l’IEO. Le 27 mai 1995, rue de Nantes, pour fêter les 10 ans de l’Estancada. Le 18 novembre 1995, rue de Nantes, pour une soirée cabaret organisée par l’Estancada.
Commentaire : Pour l’enregistrement du CD nous nous sommes partagés les interventions vocales. Mais le jour J Alain ne se sentait pas tout à fait à l’aise pour interpréter son couplet (le 3ème). Au dernier moment Gilles se dévoua pour le remplacer et quitter pour une fois sa flûte.

3. Cap a Cap (nòrd)  et 4. Cap a Cap (sud(tête à tête).

Date et lieu : Dans les brouillons retrouvés apparaissent deux lieux parisiens et deux dates éloignées concernant des successions de sonorités et des jeux de mots. En septembre 1985 face au Musée du Louvre et devant la librairie Pandenas du 5ème arrondissement en juillet 1990. Un premier refrain construit à cette époque fut heureusement abandonné plus tard (je n’ose pas le répéter ici).
Thème : De longue date intrigué par les similitudes des consonances entre plusieurs mots je décidai d’associer et de faire succéder ces mots de même sonorité sans autre lien entre eux.
Résumé : Puisque le texte ne raconte pas une histoire ou une description ou un témoignage il est difficile d’isoler un couplet plutôt qu’un autre. J’en choisis toutefois un caractérisé par la syllabe « au« .
Haut d’Aussau/Vau mau nau/Plau sus Pau/Cèu hastiau/Cauta aubada/Cau la sau/Taus nau sauts/De l’aulhada.
Le haut d’Ossau/Vaut un mal neuf/Il pleut sur Pau/Ciel répugnant/Chaleureuse aubade/Il faut du sel/Pour les neuf sauts/De la brebis.
Refrain : Cap a Cap/Man a man/Qu’ei la ronda deus sons/Cap a Cap/Man a man/Atau dansan los mots.
Tête à tête, main dans la main, c’est la ronde des sons. Tête à tête, main dans la main, ainsi dansent les mots.
Répétitions : 37 répétitions pour Cap a Cap Nòrd (nous manquons d’information pour « Cap a Cap Sud)
Représentations : « Cap a Cap » ne fut jamais chanté sur scène à ce jour.
Commentaire : Pourquoi deux versions pour ce chant, de mêmes paroles mais de musiques différentes ? Le groupe Camin Casa de l’époque était constitué de deux entités géographiquement éloignées. La version « nord » fut élaborée par les membres vivant en région parisienne. Yannick Arrieux m’assista pour la composition, essentiellement parlée. La composition de la version « sud » , plus musicale, concerne Sébastien Arrieux et Jean-Pierre Bergé au sud de la Garonne.

5. Lo monde arrevirat (le monde à l’envers).

Date et lieu : Sur plusieurs anciens brouillons retrouvés ne figurent ni date ni lieu des premières moutures. Mais comme j’utilise encore dans ces écrits l’écriture phonétique du Béarnais, j’en déduis leur ancienneté.
Thème : Le texte est l’adaptation, pour les paroles, d’une chanson de Paco Ibañez (en gardant l’air dans un premier temps) « el mundo al revés » –le monde à l’envers. Il s’agit du rêve d’un monde transformé utopique car à l’opposé (à l’envers) des réalités quotidiennes.
Résumé : Premier couplet de Paco Ibañez : Era una vez/Un lobito bueno/Alqué maltraban/Todos los cordellos. Il était une fois un gentil petit loup que maltraitaient tous les agneaux.
Premier couplet pour moi : Que i avè un dia, papà/Un brave labrit tot dóç/Qui èra sovent mau-métat/Per los sons motons tinhos. Il y avait un jour, papa, un brave labrit tout doux, souvent maltraité par ses moutons hargneux.
Dernier couplet pour nous, ressemblant fort à celui de Paco I : Ailàs tot aquò, mamà/Non l’èi jamei vís qu’un còp/Qu’èra quan saunejavi/Lo monde arrevirat. Hélas tout cela maman, je ne l’ai jamais vu qu’une fois, c’est quand je rêvais le monde à l’envers.
Répétitions : Un score intéressant : 55.
Représentations : Camin Casa a joué 3 fois « lo monde arrevirat » en public :  le 27 décembre 2008, en l’église du Départ d’Orthez, pour une soirée au profit de la Calandreta, l’école occitane ; le 19 septembre 2009, à Aramits, pour les 18émes rencontres vocales pyrénéennes et le 09 décembre 2012, à Monein, lors de la Route des chais du Jurançonnais, dans le domaine Gaillot.
Quelques uns d’entre nous l’ont également chanté après une finale de championnat de France de rugby, le 06 juin 2009, sur la Péniche « le Mistral » amarrée dans le Canal de Saint-Denis à deux pas du Stade de France. Le club de St Denis, le Sdus, nous avait proposé d’animer l’après match, avec la  collaboration des membres de ce club, tous anciens joueurs comme nous.
Commentaires : Dans un des tous premiers brouillons parcourus je relève un vers pas retenu par la suite, sur l’équipe de rugby bien connue d’Oloron, le FCO (prononcer fécéo) : FCO prumèr de pora (FCO premier de poule). Car à l’époque le championnat de France était constitué de multiples « poules » de huit clubs – ce qui confirme l’ancienneté de ces premiers brouillons. Et le FCO d’alors ne craignait pas d’affronter le rival palois mais aussi l’ogre biterrois.
Avant de devenir « lo monde arrevirat » le titre premier de la chanson fut « lo monde a l’envers« , par analogie avec celui de Paco I (cité plus haut).

6. Los tres motociclistas (les trois motocyclistes).

Date et lieu : Cette chanson se veut être une parodie (respectueuse) d’un tube de nos amis les Pagalhós (suu pont de Mirabel) où la jeune Catherine reçoit l’hommage de trois cavaliers. J’adapte la situation à notre époque en faisant intervenir trois motocyclistes. Je modifie également l’air de ce chant.
Comme pour tout texte plusieurs versions se succèdent avant d’aboutir à l’ultime. Pour « los tres motociclistas » l’évolution du texte s’étend entre janvier et avril 1997 en divers endroits de la région parisienne.
Thème : Amandine, qui dort sur la place du village (alors que Catherine lavait son linge sous le pont), est réveillée par trois motocyclistes intéressés par sa personne. L’un des trois l’emmène sur sa moto 750 sous prétexte de se ravitailler en gazoil. On ne revit plus jamais ni la 750 ni Amandine.
Résumé : Couplet 1 : A l’ombra de las platanas la bèra Amandina que dromilhava. Tres joens motociclistas s’estacan, lo cap drin partvirat.
La belle Amandine dormait à l’ombre des platanes quand trois motocyclistes s’arrêtent près d’elle, le cœur un peu retourné.
Couplet 4 : A l’ombra de las platanas ua mair desesperada  despuish que plorava. A l’ombre des platanes, depuis, une mère désespérée ne cesse de pleurer.
Répétitions : 43 occasions de répéter cette chanson.
Représentations : Aucune représentation en public pour « los tres motociclistas »
Commentaires : Le titre choisi à l’origine était « Amandina« . Mais je l’éliminai  pour deux raisons. D’une part parce que un prénom apparaissait déjà dans deux de mes textes, dans le CD 1 : Melina et Baptista et je ne voulais pas en rajouter un troisième. D’autre part, l’originalité de la chanson est l’intervention de motocyclistes, ce qui est peu courant dans la chanson béarnaise.
Graciela joua un rôle important dans l’arrangement de cette chanson.

7. Comunicacion (communication).

Date et lieu : « Comunicacion » est la seule chanson de ce CD 2 dont je n’ai pas écrit les paroles, la paternité revenant à Philippe Labarère, l’ami Moneinchon bien connu (habitant de Monein comme chacun sait). A l’époque il vivait à Paris, membre influent de l’Estancada et de Camin Casa, et écrivit ce texte un peu avant 2005. Dans l’optique d’un futur enregistrement j’encourageai Philippe à me fournir son œuvre. Pour la musique je m’inspirai de plusieurs airs connus que j’accommodai à ma sauce, morceau découpé en 3 parties musicales. La dernière version date du 18 juillet 2006, certainement en Béarn.
Thème : La chanson traite des relations, voire des conflits, entre différents âges : papy et mamie, l’écolier et son père face aux résultats, la cuisinière et sa tablée …
Résumé : Des six couplets présents (durée totale : 4 min 06) j’isole le deuxième.
Quan lo vielh tornava hart/Hens la solharda en s’espatarar/Que i avè mus a casa/Eth temps de har ua analisa/E dab un gran cóp d’escoba/La mair-grana que hasè proba.
Quand le vieux revenait bien saoul/Et s’étalait dans la remise/On lui faisait une drôle de tête à la maison/Le temps de faire une analyse/Et à grands coups de balai/Grand-mère faisait de la poussière.
Refrain : E permor qu’at sabè/La coda en darrèr/Lo car qu’arroganhè/Capvath de l’escalèr.
Et parce qu’il le savait/La queue en arrière/Le chien grognait/Caché sous l’escalier.
Répétitions : 26.
Représentations : Aucune représentation en public pour « comunicacion ».

8. Canta beròja (chante la belle).

Date et lieu : C’est en juillet 1977, sur Paris puis en Béarn que « canta beròja » vit le jour et s’épanouit. Les feuilles disponibles prouvent l’ancienneté de la chanson car l’écriture utilisée est encore phonétique, par exemple le titre : « cante berroye« .
Thème : La chanson évoque les diverses étapes de l’histoire d’un couple, avec entre autres la première rencontre, la séparation et les retrouvailles.
Résumé : Je cite simplement le premier vers de chacune des huit parties.
S’èm encontrats, s’èm coneguts, s’èm embrassats, s’èm aimats, s’èm pelejats, s’èm separats, s’èm regrettats, s’èm retrobats.
On s’est rencontrés, connus, embrassés, aimés, disputés, séparés, regrettés, retrouvés.
Refrain : Canta, canta, canta beròja/Canta, canta, dinc a doman/Canta, canta, canta, beròja/Canta, canta, dinc au matiau.
Chante la belle/Chante jusque à demain/Chante la belle/Chante jusqu’au matin.
Répétitions : On atteint le bon score de 47.
Représentations : Aucune prestation en public pour »canta beròja ».
Commentaire : Le dernier couplet décrit la situation réelle que j’ai vécue avec Hélène, c’est à dire des retrouvailles, après quelques années, un jour de marché, en traversant la rue (mais oui).
S’èm retrobats
 quèra dia de mercat/Lo camin que l’avem tots dus traucat.
Nous nous sommes retrouvés un jour de marché/Nous avons tous les deux traversé le chemin.


 Les 7 autres chansons du CD 2 font l’objet de la deuxième partie de l’étude.

Camin Casa : commentaires sur CD 1 (deuxième partie)

La première partie des commentaires sur le CD 1 du groupe Camin Casa concernait les titres 1 à 8 de ce disque. Nous abordons maintenant les commentaires sur les titres 9 à 15, en conservant le même plan de route : date et lieu de naissance (quand mes archives retrouvées le permettent), thème et résumé, refrain s’il existe, nombre de répétitions, représentations (date, lieu, cause), anecdote ou commentaire personnel.
Rappels : Camin Casa est le groupe de chant de l’Association occitane de Paris,  l’Estancada. Le premier CD de ce groupe fut édité en avril 1996. Sa composition est donnée dans  la première partie publiée le 14 février 2019, ainsi que quelques infos sur l’enregistrement au studio Arbus de Pontacq.

9. Baptista (Baptiste).

Date et lieu : Les prémisses datent de juillet 1977 pour ce qui concerne l’idée générale et le plan à suivre mais après un plus ou moins long silence l’essentiel était dit en octobre 1993, pour les paroles du moins, car plusieurs moutures se succédèrent pour la musique avant le choix définitif.
Thème : Depuis les années 1970 je vivais assez mal les antagonismes entre classes sociales différentes (aujourd’hui cela reste encore le cas en partie) : paysan jalousant l’ouvrier, et inversement ; les uns et les autres critiquant les fonctionnaires etc … Pourtant chacun d’eux est « exploité » ou déconsidéré par le pouvoir, politique mais surtout économique et financier. Un peu plus tard j’allais même illustrer ce ressenti par une bande dessinée parue dans le Shiulet, la revue trimestrielle de l’Estancada.
Résumé : La chanson suit l’évolution de Baptiste à travers les générations : paysan puis ouvrier puis fonctionnaire, toujours dans la difficulté malgré leur investissement. Le dernier couplet exprime le souhait ou l’espoir que tous apprennent à se connaître mieux les uns et les autres.
Chacun des 3 premiers couplets commence par « jo mossur que m’apèri Baptista » (moi, monsieur, je m’appelle Baptiste). Le dernier commence par : « tots açi que s’apèram Baptista/tots amassa que’ns vam segotir drin » (ici nous nous appelons tous Baptiste/ tous ensemble nous allons réagir -on va se secouer un peu)
Répétitions : On en dénombre 13 sur les 279 élaborées entre 1991 et 2013.
Représentation :  Sur les 36 représentations en public de Camin Casa, entre juin 1991 et décembre 2012 « Baptista » ne fut jamais interprété, cas plutôt rare parmi les 15 textes de ce CD 1.
Commentaire : Pour bâtir « Baptista » je me suis dans un premier temps appuyé sur un air populaire connu, dont je ne me souviens pas du titre pour le moment.

10. Lo desbrombat (l’oublié).

Date et lieu : Cette chanson prit naissance réellement le 26 octobre 1989 sur … l’autoroute Paris-Libourne.
Thème : Depuis quelque temps déjà le Béarnais Casabonne était emprisonné en Espagne pour complicité avec l’E.T.A. Nous en parlions souvent dans le Shiulet. L’idée me vint d’écrire un texte en soutien à tous les prisonniers politiques dans le monde, acteurs réels ou sympathisans d’une cause : la chanson se veut donc universelle, aucun nom propre de personne ou de pays n’est cité.
Résumé : Cançon deu desbrombat /Qui’s poiresh en preson/Sonque per la rason/D’aimar la libertat/Tà tu vam caminar/Dinca sias desliurat.
Chanson de l’oublié/Qui pourrit en prison/Pour la seule raison/D’aimer la liberté. Pour toi nous marcherons/Jusqu’à ta délivrance.
Répétitions : Un peu plus que la précédente : 30.
Représentations : « lo desbrombat » fut interprété par Camin Casa en 6 occasions. Le 28 mars 1992 lors du 4ème anniversaire du Shiulet, au Foyer PTT de la rue de Nantes. Le 29 mai 1993 au cours d’un Concert commun avec « los remparts » de Navarrenx, rue de Nantes. Le 29 janvier 1994 pour une fête de l’Estancada centrée sur un débat concernant la construction du Tunnel routier du Somport en Vallée d’Aspe, encore rue de Nantes. Le 25 mars 1995 à la Maison pour Tous de Noisy-le-Grand, dans le cadre de la journée occitane de l’IEO. Le 27 mai 1995, rue de Nantes, pour célébrer les 10 ans de l’Estancada. Le 18 novembre 1995 pour une soirée cabaret de l’Estancada, rue de Nantes.
Commentaire : En général je proposais une nouvelle composition lors d’une répétition de Camin Casa ou du moins à un ou plusieurs membres du groupe. Pour « lo desbrombat » je me souviens très bien avoir fait découvrir cette nouveauté lors d’une veillée du vendredi soir de l’Estancada rue des cinq diamants, Paris 13ème.

 11. Que’t vau parlar (je vais te parler).

Date et lieu : L’idée et le plan général de cette chanson ont démarré sur l’autoroute entre … Washington et New-York en février 1991. Pour quelques jours chez les Salanave pas loin de la Maison Blanche (mais sans y avoir été reçus) Yves nous mena en voiture à Brooklyn que nous découvrîmes sous la neige. La chanson se termina fin mars 1991.
Thème : Très souvent des êtres ou des éléments naturels au départ sympathiques peuvent avec le temps devenir menaçants.
Résumé : Chaque couplet débute par la même phrase : « que’t vau parlar » (je vais te parler). La beroja flor m’a urpiat/Lo sorelh cauhant ma cremat/La canha fidèu m’a nhacat/La hemna aimanta m’a quitat/Lo gaujós mainat a creishut/Lo tan preciós païs s’ei vueitat.
La fleur odorante m’a griffé/Le soleil réchauffant m’a brûlé/La fidèle chienne m’a mordu/La femme aimante m’a quitté/Le joyeux garçon a grandi/Le pays si précieux s’est vidé.
Répétitions : 11 répétitions pour ce chant.
Représentation : Nous n’avons interprété « que’t vau parlar » qu’une seule fois, le 14 septembre 1996 à Prunay-sur-Essonne lors d’une fête familiale chez les Gayral.
Commentaire : Il me semble me rappeler que cette chanson, à sa sortie, fut la préférée de mon cher filleul Sébastien.

12. Color e dolor (couleur et douleur).

Date et lieu
: Les étapes successives de « color e dolor » furent décembre 1991, janvier 1992 (encore une fois en partie dans le métro) et mars 1992 pour la finition.
Thème : Cette chanson rend hommage à un ami cher, François Laplace, disparu en mer. Cette mer qu’il connaissait si bien en tant que pêcheur mais qui eut la cruauté de le garder définitivement un jour en son sein.
Résumé : Dehens l’aiga verda/La vita s’i perd/E l’alga glapauta/Se la guarda plan cauta.
Dans l’eau verte/La vie s’est perdue/Et l’algue goulue/La conserve bien au chaud.
Refrain : A cadun agrada ua color/Jo m’adromi dab ua dolor/La musica s’ei estancada/De hèsta n’i averà mei nada.
Chacun a une couleur préférée/Moi je m’endors avec une douleur/La musique s’est arrêtée/Il n’y aura plus de fête.
Répétitions : On en compte 19.
Représentation : Nous n’avons jamais interprété en public « color e dolor ».
Commentaire : Avant cette version occitane j’avais écrit un texte en Français, hommage au même ami disparu, intitulé « adieu l’ami ».

13. La nòvia (la mariée).

La deuxième chanson de ce disque empruntée, toujours avec autorisation de l’intéressé, au groupe Nadau.
Thème : Nadau décrit le cortège nuptial qui accompagne la mariée du couple.
Résumé : Com un plumajon blanc/La nōvia se’n anava/Que nevava lo tranc/Suu camin d’on passava.
Comme un flocon blanc/Allait la fiancée/L’aubépine neigeait/Sur son chemin.
Répétitions : Sur Paris, Camin Casa répéta « la nòvia » 25 fois mais le duo apparu dans le CD (voir commentaire) n’eut pas cette possibilité.
Représentations : Nous avons chanté en public « la nòvia » en 6 occasions.
Le 14 août 1993 en l’église de Saint-Saturnin (Charentes) pour le mariage de Dolo et Philppe Labarère (Camin Casa était accompagné de Hélène Manaud-Pallas, Thierry Conter et Pierre Lahitète). Le 29 janvier 1994 pour la fête de l’Estancada et le débat sur le Tunnel du Somport, au Foyer PTT rue de Nantes. Le 26 novembre 1994, rue de Nantes, lors de l’AG de l’Estancada. Le 25 mars 1995 à la Maison pour tous de Noisy-le-Grand dans le cadre de la journée occitane proposée par l’IEO. Le 27 mai 1995, rue de Nantes, pour fêter les 10 ans de l’Estancada. Le 18 novembre 1995 encore rue de Nantes lors d’une fête (encore une !) de l’Estancada.
Commentaire : « la nòvia » fut la seule chanson du disque interprétée en duo (Jean Fourcade et moi), avec l’accompagnement de Graciela au piano. Un peu au dernier moment pour compléter à 15 titres le CD.

14. Nosta lenga (notre langue).

Date et lieu : Lors de l’été 1984, à Saint-Pée, j’ébauchais une liste des métiers en voie de disparition dans la campagne et des changements ou bouleversements apparus dans l’organisation du travail chez les paysans. Je constatais que la langue du pays subsistait, en particulier autour du chant, mais que des menaces pesaient sur elle. D’où l’idée de la défendre à travers d’une chanson intitulée au départ « noste loengue », car j’utilisais alors l’écriture phonétique. Plusieurs étapes menèrent à la rédaction définitive, durant l’été 1985  et quelques retouches en 1991.
Thème : Nous sommes bientôt au XXIéme siècle. Tout change, tout évolue dans nos campagnes. C’est la rançon du progrès. Mais qu’on ne touche pas à notre langue maternelle, qui refuse de se laisser engloutir par le torrent du conformisme.
Résumé : Ara tot se’n va au nom de l’evolucion/Ara los tropèths son apielats dens camions com paquets/Ara cadun de son costat que’s hè eth tribalh.
Maintenant tout disparaît au nom de l’évolution/Maintenant les troupeaux s’entassent dans des camions comme des paquets/Maintenant chacun fait son travail de son côté.
Refrain : Mes no caleré pas tocar a nosta lenga/Qui luta tà non pas acabar engolida/Que vóli parlar, que vóli cantar, que vóli aimar/En Biarnès, en Occitan.
Mais il ne faudrait pas toucher à notre langue/Qui se bat pour ne pas finir engloutie/Je veux parler, chanter, aimer/En Béarnais, en Occitan.
Répétitions : Dans le peloton de tête avec 43 répétitions.
Représentations : En 9 occasions Camin Casa a chanté en public « nosta lenga ».
Le 26 septembre 1992 lors du 26ème festival de la chanson béarnaise à Siros (nous étions descendus en train pour ce week-end, pour cette fin de semaine, disent avec plus de justesse noa amis québécois). Le 27 mars 1993 pour le 5ème’ anniversaire de la revue lo Shiulet, au Foyer PTT rue de Nantes. Le 29 mai 1993 lors de la venue rue de Nantes, pour un concert  du groupe béarnais « los Remparts de Navarrenx« . Le 29 janvier 1994 au cours du débat organisé rue de Nantes au sujet du projet de tunnel sous le Somport. Le 07 mai 1994 Place Saint-Louis de Choisy-le-Roi, lors d’une brocante. Le 26 novembre 1994 lors de l’AG de l’Estancada rue de Nantes. Le 25 mars 1995 à la Maison pour Tous de Noisy-le -Grand, à l’occasion de la Journée occitane de l’IEO. Le 27 mai 1995 pour fêter les 10 ans de l‘Estancada, rue de Nantes. Le 18 novembre 1995, rue de Nantes, pour une soirée Cabaret de l’Estancada.
Commentaire : Quand Camin Casa fut invité au festival de Siros en septembre 1992 chaque groupe interprétait une seule chanson. Au cours de nos répétitions parisiennes nous disposions de plusieurs textes et il fallut donc en choisir un. Notre guitariste, mon frère Alain, émit le vœu qu’on écarte « nosta lenga » car il ne se sentait pas près. On vota. Une seule voix ne sollicita pas « nosta lenga » :  … celle d’Alain qui dut se résigner à nous suivre. Sur la scène, alors que le présentateur nous posait quelques questions, Alain eut un début de panique, pensant avoir oublié la première phrase, et Philippe dut lui souffler les premières paroles. Puis tout se déroula correctement. Il est vrai que face au public le guitariste d’un groupe a plus de responsabilité que les chanteurs plus nombreux.

15. Marteror (la Toussaint).

Date et lieu : La chanson « Marteror » débute au coin du feu de cheminée de la maison familiale en présence de mon père, en novembre 1982. Atmosphère propice associée au lieu, à la saison et à la présence paternelle. Les rimes phonétiques en « ou » s’enchaînant naturellement, avec Marteror, cançon, amor, maison … il restait à trouver un prénom féminin adapté à cette même rime. Avant de choisir Marilon (prononcer Marilou) d’autres prénoms furent essayés dont Ginon (prononcer Ginou) en premier.
Thème : La période de la Toussaint, outre l’aspect religieux et le recueillement auprès des disparus de la famille, est aussi la saison aux mille couleurs et senteurs, aux cueillettes et ramassages de fruits et champignons, à la chasse à la palombe.
Résumé : A Marteror pètan castanhas au còr deu huec, tot qu’ei color, tot qu’ei aulor, los caçadors pausan palomas e llevan pintons.
A la Toussaint éclatent les châtaignes au coin du feu, tout est couleur, tout est odeur, les chasseurs posent les palombes et lèvent les bouteilles.
Refrain : Qu’ei la cançon de Marteror/Tà tu l’amor, tu Marilon.
C’est la chanson de la Toussaint/Pour toi l’amour, toi petite Marie.
Répétitions : Nous avons répété « Marteror » en 24 occasions.
Représentations : En public « Marteror » ne fut chanté qu’une seule fois, par Camin Casa, le 29 juin 1991 pour l’AG annuelle de l’Estancada au Foyer PTT rue de Nantes. Mais « Marteror » fut auparavant interprété au Festival de Siros, en septembre 1984, par le groupe de Saint-Pée qui comprenait Constant et Eloi Bergeras, Angèle et Jean Fourcade, et votre serviteur, Michel Berdot . La même soirée mon frère Alain et moi étions intervenus avec « atau qu’ei la vita ».
Commentaire : La première personne à qui je présentai « Marteror » fut André Fourcade et une des premières fois que le groupe de Saint-Pée (avec moi) l’interpréta fut au restaurant Lacassie à Lurbe, lors du mariage de Marie-Pierre Bergeras-Mongrand.

Camin Casa : commentaires sur CD 1 (première partie)

Le premier CD édité par le groupe occitan Camin Casa date de avril 1996. Dans ce qui suit j’apporte quelques commentaires sur les textes et les musiques (quand ils sont personnels), pour chaque composition : date et lieu du début de création  (de mémoire ou à partir de document retrouvé), parfois motivation d’écriture, retour sur les répétitions et sur l’interprétation en public  …  Pour étayer cela  j’ai retrouvé dans notre grange de nombreux documents en décembre 2018.
Je décompose cette étude en deux parties, pour alléger chacune d’elles. La première partie contient les chansons numérotées de 1 à 8, la seconde de 9 à 15.
L’enchaînement des chansons ne respecte pas la chronologie des créations ou des représentations mais l’ordre dans lequel elles apparaissent dans le CD. Je compléterai cette étude au fur et à mesure des documents retrouvés. Ce travail sur CD 1 pourra plus tard se renouveler avec CD 2.
Outre le thème on retrouvera le refrain quand il y en a un, un aperçu du nombre de répétitions et le lieu des représentations ainsi que les circonstances de cette représentation.
Douze personnes sont à la base de CD enregistré et mixé dans le studio Arbus de Pontacq. Six voix de membres de l’Estancada, domiciliés en région parisienne à l’époque : Alain, Graciela et Michel Berdot, Philippe Labarère, Joëlle Peyriller et Alain Sibé. Quatre voix du village de Saint-Pée d’Oloron, intervenant sur cinq des quinze chansons du disque : Constant et Eloi Bergeras, Angèle et Jean Fourcade. Deux musiciens s’ajoutant à la guitare d’Alain Berdot et au piano de Graciela : Gilles Gayral pour la flûte à bec et Servais Severin pour les percussions (avec l’aide de notre preneur de son Jeannot Arbus pour une chanson).
L’enregistrement de ces 15 chansons s’étala sur … deux journées d’avril 1996 (les 27 et 28), ce qui peut expliquer certaines insuffisances que ce peu de temps nous empêcha de corriger.

1.Tostemps seguir (toujours suivre).

Date et lieu : C’est en avril 1991 que s’ébauchèrent le refrain et quelques têtes de paragraphes, à Lanne en Barétous, chez Manaoüt, en marchant, seul, sur le chemin descendant vers Mendiondo, pour le tout début. L’essentiel fut élaboré et terminé en septembre 91 à Vitry-sur-Seine ; le 14 de ce mois deux couplets prirent naissance dans le métro parisien (mais oui), ceux concernant le curé et le Président.
Thème : Enfant, ado, adulte, on est dirigé, conditionné, par des individus ou des institutions. Obéir d’abord avant de se lancer dans toute initiative.
Refrain : Que cau tostemps seguir / Quauqu’un o quauqu’arren / Que cau tostemps seguir / Carratz e demorar darrèr.
Il faut toujours suivre / Quelqu’un ou quelque chose / Il faut toujours suivre / Se taire et rester derrière.
Résumé : Il faut suivre le père, la mère, le curé, l’instituteur, le Président, le général, un parti, l’Amérique. Mais un jour je serai devant quand les amis me suivront jusqu’à un trou dans la terre.
Répétitions : Sur les 279 répétitions répertoriées entre 1991 et 2013, en 16 lieux différents, en région parisienne et en Béarn, on en dénombre 24 pour « tostemps seguir ».
Représentations : Camin Casa a interprété « tostemps seguir » sur scène en une seule occasion, le 02 novembre 1989, pour une fête de l’Estancada (Association Occitane de Paris), dans le foyer PTT de la rue de Nantes à Paris.
Commentaires : Chanson préférée d’un copain du rugby de Saint-Denis, Patrick Gosselin, ça change ds chansons paillardes classiques.
En avril 1997 l’Association occitane d’Anglet « Ací Gasconha » me sollicita pour que je leur fasse parvenir tous les texte du CD ainsi que la musique de « tostemps seguir » et d’une autre chanson, comme nous le verrons un peu plus loin. Leur lettre se terminait par les remerciements gascons et par « croyez que nous ferons le meilleur usage de vos deux chansons ».

2. Ací l’amor t’apèra (ici l’amour t’appelle).

Date et lieu : Naissance de la chanson (pour l’idée générale du moins) le 15 mars 1991, dans le métro parisien (je n’ai pas relevé dans quelles stations). Elle se termina le 05 avril 1991.
Thème : La séparation de deux amants à cause du travail (ou du manque de travail au pays) oblige l’un(e) d’eux à en chercher ailleurs.
Refrain : Ací l’amor t’apèra / Tà la vita sancèra.
Ici l’amour t’appelle / Pour toute la vie.
Résumé : Promesses d’argent, promesses de vent, tu as trop rêvé à un ailleurs doré. Chez toi tu as perdu ton travail et tu as cru en retrouver un plus loin.
Répétitions : On en compte 34 pour cette chanson.
Représentations : Camin Casa a interprété « ací l’amor t’apèra » sur scène en quatre occasions. Le 27 mars 1993 pour le cinquième anniversaire de la Revue « lo Shiulet » et le 29 mai 1993 lors d’un Concert commun avec « los deus remparts » de Navarrenx, les deux fois rue de Nantes à Paris. Le 14 septembre 1996 à Prunay-sur-Essonne pour une fête familiale chez les Gayral et le 19 septembre 1998 lors du repas des 7èmes rencontres vocales pyrénéennes d’Aramits (18ème année du Concours des chiens de berger).
Commentaire : Dans un premier temps les paroles s’appuyaient sur la musique de … Lili Marlène. Facile à vérifier, les dites paroles s’accordent très bien avec cet air. Nos quatre amis de Saint-Pée participent à ce chant.

3. Mon país qu’ei la montanha (mon pays c’est la montagne).

Date et lieu : La lecture des brouillons disponibles donne à penser que les deux premiers paragraphes de la version béarnaise (voir plus loin) datent du 08 juillet 1990. Pour les deux suivants il fallut attendre mars 1992.
Aucune indication relevée sur le lieu d’origine.
Thème : inspiré de la chanson du Québécois Gilles Vigneault (mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver). C’est grâce à cet auteur-compositeur, ainsi qu’à son compatriote Félix Leclerc, que je tombai amoureux du Québec, au point d’y vivre 18 mois dans les années 1972-73. Un peu plus tard, en septembre 1982 je finissais de composer, par mimétisme, en Français, « mon pays c’est la montagne » avant d’adapter le texte en Béarnais presque 10 ans plus tard, à partir de juillet 1990.
Résumé
Mon pays c’est la montagne et ses sommets majestueux, sentinelle de l’Espagne, siège de torrents, senteurs et pâturages, de bergers à fière allure et d’animaux multiples en liberté comme les brebis, les isards, les marmottes, les vautours, l’ours et le labrit.
Répétitions : Cette chanson détient, avec un autre titre, le record des répétitions : 94.
Représentations : « mon país qu’ei la montanha » a été chanté en huit occasions. sur scène. Le 14 septembre 1996 à Prunay-sur-Essonne pour une fête de famille chez les Gayral. Le 28 septembre 1996 à Siros lors du 30ème festival de la chanson béarnaise. Le 19 septembre 1998 à Aramits, pour les 7èmes rencontres vocales pyrénéennes. Le 06 novembre 2002 à Neuilly-sur-Marne, dans le cadre d’un club de voile local. Le 27 mars 2005 à Pomponne pour les 50 ans de l’ami Jean-Claude Arrieux. Le 23 juin 2006 dans la Maison des Pyrénées Atlantiques  (avenue de l’Opéra à Paris) pour la fête de fin de saison de l’Estancada. Le 27 décembre 2008 à l’Eglise du Départ d’Orthez, au profit de la Calandreta. Le 14 mai 2009 dans la Maison des Pyrénées Atlantiques (avenue de l’Opéra à Paris) pour la soirée promotion de notre CD 2.
En plus de ces représentations de « mon país qu’ei la montanha » avec Camin Casa cette chanson fit partie du répertoire des Saint-Péens, que j’accompagnais, le 11 décembre 2010, à la maison de retraite du Parc Pommé d’Oloron. Elle fut également chantée sur la Péniche « le Mistral« , sur le Canal de Saint-Denis, jouxtant le Stade de France, après une finale du Championnat de France de rugby, par les copains de Camin Casa et du SDUS (club de St Denis), le 06 juin 2009. 
Commentaire  : Cette chanson est la seule qui figure sur les deux CD de Camin Casa : 1996 et 2008. Par rapport à 1996 un couplet supplémentaire a été ajouté en 2008, apparaissant en dernière position. Sa création débuta le 21 septembre 1996 … encore dans le métro. « Mon país qu’ei la montanha » garde la préférence de nos amis de Saint-Pée Jean et Angèle qui l’ont entamé en plusieurs occasions dans des soirées animées, tout comme Laurent Pedelaborde.

4. Melinà (Mélina).

Date et lieu : Le 18 août 1993 , dans la voiture nous ramenant d’Oloron à Vitry-sur-Seine, en présence de nos deux filles Aurélie et Séverine, je fredonnais l’air du futur refrain et une ébauche de ses paroles. La chanson fut pratiquement achevée, après plusieurs étapes, en septembre 1993.
Thème : La conquête de l’être aimé (ou espéré) peut parfois se réaliser grâce à  l’aide de l’alcool.
Refrain : Melinà, au còrn de ton còr guarda ua plaça/Melinà, que vam vàder vielhs amassa.
Mélina, garde-moi une place dans le coin de ton cœur/Mélina, nous allons vieillir ensemble.
Résumé : L’histoire de chaque couple reste gravée dans la mémoire. On ne peut pas leur voler. Pour nous c’est une boisson autorisée, mais dont il ne faut pas abuser dit-on, qui permit de franchir une barrière paraissant jusque là infranchissable.
Répétitions
: Pas mal aussi : 63 répétitions pour « Melina ».
Représentations : En deux occasions le groupe Camin Casa a interprété « Melinà » devant un public. Le 29 janvier 1994, au Foyer PTT rue de Nantes, pour une fête de l’Estancada lors de laquelle était organisée un débat sur le Tunnel de la Vallée d’Aspe. Le 14 septembre 1996 à Prunay-sur-Essonne pour une fête de famille chez les Gayral.
« Melinà » fut également interprété par les Saint-Péens à la Maison de Retraite du Parc Pommé d’Oloron le 11 décembre 2010 ainsi que le 06 juin 2009 sur la péniche « le Mistral » aux abords du Stade de France, par Camin Casa et quelques copains de l’équipe de rugby de Saint-Denis, regroupés sous l’étiquette de Cantoval.
Signalons aussi
 que deux formations béarnaises ont inclus « Melinà » dans leur production : « los remparts de Navarrenx » dans un CD et Arraya, dirigé par Didier Fois, dans un DVD. 
Commentaires
: Au départ on apprécie une musique créée par un copain africain qui se joignait à nous lors de certaines soirées de l’Estancada. J’ai ensuite adapté le refrain et modifié la mélodie des couplets. Le choix du prénom Mélina ne fut pas immédiat : les brouillons font apparaître Agata, Alicia, Elisa, Cristina, Irena ….
Finalement je gardai Mélina, prénom d’une nièce argentine de Graciela, qui devait avoir autour de 5 ans à l’époque. Des amis proches ne comprirent pas que je négligeai les prénoms de ma propre famille : Hélène, Aurélie, Séverine.
Les quatre Saint-Péens interviennent dans cette chanson, chanson qu’en plusieurs occasions Angèle et Jean Fourcade entamèrent au milieu des textes de Nadau ou Pagalhós – merci !

5. Mau de còr (mal de cœur).

Date et lieu : Débuts de cette chanson (mélodie et au moins le premier couplet) le mercredi 28 août 1991 à la Mouline, au pied de la Montée Impossible à Arette. Fin des vacances scolaires, à la veille de remontée sur Paris, personne au bord du Vert d’Arette, les vacanciers et touristes ont déjà quitté la région. Nous sommes tous les quatre seuls à bénéficier de cet après-midi ensoleillé : Hélène et moi avec nos deux filles Aurélie (8 ans) et Séverine (5 ans). De suite me vient l’envie de chanter le bonheur de se trouver ainsi en famille dans ce cadre idyllique, au bord de l’eau, en pleine montagne. Joie intérieure, extase, et pourtant chanson plutôt … mélancolique, d’où son titre.
Le texte fut achevé en septembre 1991 à Vitry.
Thème : Encore un hymne à la montagne, car elle est capable de transformer la peine du moment en l’espoir de retrouver la joie de vivre. 
Résumé : Si lo còr que hè tròp de mau/Ua musica me jumpa/L’arridèr d’ua mainada/O lo gorgolh deu gave (premier couplet).
Quand le cœur a trop mal/Une musique me berce/Le rire d’une enfant/Ou le « glouglou » du gave.
Pour la traduction du « gorgolha » du gave on pourrait trouver mieux que « glouglou ».
Répétitions : Un bon score pour cette chanson : 46 répétitions.
Représentations : Pas moins de dix représentations en public pour « mau de còr ». Le 09 novembre 1991 pour une fête de l’Estancada rue de Nantes à Paris, au Foyer PTT. Le 29 février 1992 à Saint-Denis (Bourse du Travail)  dans le cadre des Elections Régionales, en soutien à la liste Entau  Païs, menée par David Grosclaude. Le 28 mars 1992 pour le 4ème anniversaire de la revue de l’Estancada lo Shiulet au Foyer PTT de la rue de Nantes. Le 27 mars 1993 pour le 5ème anniversaire du Shiulet au Foyer PTT rue de Nantes. Le 29 mai 1993 lors de la réception du groupe de Navarrenx los remparts, au Foyer PTT. Le 29 janvier 1994 pour la fête de l’Estancada et le débat sur le Tunnel de la Vallée d’Aspe, au Foyer PTT. Le 26 novembre 1994 à l’issue de l’Assemblée Générale de l’Estancada, rue de Nantes. Le 25 mars 1995 à Noisy-le-Grand (Maison pour tous) dans le cadre de la journée occitane de l’IEO. Le 27 mai 1995 pour les 10 ans de l’Estancada, rue de Nantes. Le 18 novembre 1995, rue de Nantes, pour une soirée cabaret organisée par l’Estancada.
Commentaire : chanson préférée de Jean-Claude Larco, un professionnel de la chanson française, dans le show-biz quoi, de quoi flatter mon ego.

6. Atau qu’ei la vita (ainsi est la vie).

Date et lieu : En juillet 1982, à Avignon, naquit « atau qu’ei la vita », sur les bords du Rhône, en présence d’Hélène. Musique traditionnelle du Chili, rapportée par mon frère Alain après ses séjours en Amérique latine. Refrain de suite adopté et adapté ainsi que  les têtes des paragraphes – montagne, gave, plaine, animaux de ferme. Pour le moment les couplets sont complétés par lalalalala, avec en plus dans chaque cas l’opposition entre le positif et le négatif. Les autres étapes de la chanson datent de l’été 1984 et une ultime version en juin 1990.
Thème : La vie est faite de hauts et de bas (rapports amoureux, aléas financiers, santé … ) à l’image des soubresauts de la nature.
Refrain : Atau son mas amoretas/Pleas de navèras suspresas/Atau qu’ei la vita/Un còp haut un còp baish/Qu’ei com ua dança /Pè dret e pè gauche.
Ainsi sont mes amours/Pleines de nouvelles surprises/Ainsi est la vie/Une fois vers le haut, une fois vers le bas/C’est comme un pas de danse/Pied droit puis pied gauche.
Résumé : La montagne passe du sommeil au grondement, le gave du cours calme au torrent, la plaine de la lumière à la misère …
Voici quelques paroles de la chanson chilienne inspiratrice : Esta mujer està loca, quiere que la quiero yo, la quiere el su marido, el tiene l’obligacion.
Répétitions : On grimpe encore : 49 répétitions.
Représentations : En quatorze occasions (record) Camin Casa a interprété « atau qu’ei la vita » devant le public. Le 29 juin 1991 pour l’Assemblée Générale de l’Estancada, au Foyer PTT des Lilas rue de Nantes à Paris. Le 09 novembre 1991 pour une fête de reprise de l’Estancada rue de Nantes. Le 29 février 1992 à la Bourse du Travail de Saint-Denis en soutien de la liste Entau Païs de David Grosclaude aux Elections Régionales. Le 28 mars 1992 pour le 4ème anniversaire du Shiulet rue de Nantes. Le 18 avril 1992 au Palais des Sports de Saint-Denis à l’occasion d’une journée internationale de basket. Le 26 mai 1992 au restaurant Les Muses de la rue Saint-Honoré à Paris, sur invitation du Lion’s Club du 9ème arrondissement (vous avez bien lu). Le 27 juin 1992 à la fête de l’Ecole Diderot de Vitry (Aurélie et Séverine élèves). Le 27 mars 1993 pour le 5ème anniversaire du Shiulet, rue de Nantes. Le 29 janvier 1994 pour la fête de l’Estancada et son débat sur la Vallée d’Aspe, au Foyer PTT. Le 07 mai 1994 à l’occasion d’une brocante Place Saint-Louis à Choisy-le-Roi. Le 26 novembre 1994 pour l’A.G. de l’Estancada rue de Nantes. Le 25 mars 1995 à la Maison pour Tous de Noisy-le-Grand (journée occitane de l’I.E.O.). Le 27 mai 1995 pour célébrer les 10 ans de l’Estancada rue de Nantes. Le 18 novembre 1995 pour une soirée cabaret de l’Estancada rue de Nantes.
À l’occasion d’une finale de Championnat de rugby on a chanté (Camin Casa et les copains de l’équipe de Saint-Denis, groupe Cantoval) « atau qu’ei la vita » sur une Péniche du Canall de St Denis le 06 juin 2009.
Avec mon frère Alain (qui nous accompagnait à la guitare) nous avons interprété « atau qu’ei la vita » au Festival de la Chanson béarnaise de Siros en septembre 1984.
Avec Alain et Joël Sourbet nous avons chanté ce tube à la fête annuelle du Réveil Basco Béarnais de Paris le 04 décembre 1984 et enfin, encore avec Alain, à la fête patronale d’Eysus l’été 1985.
Commentaire : Il arrive que l’expression « atau qu’ei la vita » soit employée dans la conversation de tous les jours. Chanson préférée d’une copine de l’Estancada, Hélène Manaud.

7. Paísans de noste (paysans de chez nous).

Date et lieu : Pour le moment (février 2019) aucune trace de brouillon indiquant l’origine de la chanson mais je sais que c’est certainement un de mes plus anciens textes écrits, entre 1965 et 1968.
Origine de la musique : traditionnel Limousin. Les deux sœurs Rosina et Peirina (j’ai oublié leur nom de famille) ont bâti une chanson sur cette musique. Je leur ai demandé l’autorisation (obtenue) de conserver l’air mais mes paroles n’ont aucun rapport avec les leurs.
Thème : Dans les années 70 politiquement agitées, voici une des chansons dites « engagées » qui voulait sortir des thèmes traditionnels du berger et de la bergère. À l’écoute du milieu paysan dans lequel je baignais durant mes séjours en Béarn, principalement évidemment sur Saint-Pée d’Oloron, je résumai les problèmes de l’époque du monde agricole, en les schématisant quelque peu pour apparaître plus percutant. La situation a-t-elle vraiment changé ?
Résumé : Alors que moutons et veaux, toujours aussi forts, sont payés moitié prix, dans nos villes le prix de la viande a doublé. Hier nous faisions du maïs, aujourd’hui du lait, demain un peu de tout, jamais ce que nous voulons, toujours ce que nous devons, maintenant ça suffit !
Répétitions : 31 occasions de répéter « paisans de noste »
Représentations : Pour « paísans de noste » je relève cinq représentations  en public. Le 09 novembre 1991 pour une fête de l’Estancada au foyer PTT des Lilas. Le 29 février 1992  à la Bourse du Travail de Saint-Denis lors d’un meeting sur les Élections Régionales (liste Entau País). Le 28 mars 1992 pour le 4ème anniversaire du Shiulet rue de Nantes. Le 18 avril 1992 au Palais des Sports de Saint-Denis pour une journée internationale de basket. Le 27 mars 1993 pour le 5ème anniversaire du Shiulet, rue de Nantes.
Commentaire : Dans les années 70, avec Marti dans le Sud-Est et los de Nadau (leur nom à l’époque) en Gascogne – mais d’autres groupes sévissaient comme los Pagalhós ou los de Larvath en Béarn – fleurissait la chanson engagée avec comme thèmes  la langue occitane ou l’économie, sacrifiées en Occitanie. Los de Nadau se produisirent à Aramits par une douce soirée estivale. À l’issue de leur concert nous les retrouvâmes dehors et, avec les Saint-Péens présents et mon frère Alain, nous leur avons chanté « paísans de noste ». Johan Nadau sembla apprécier et nous encouragea à continuer, trouvant le texte un peu « fort ». Même si à ce moment là le groupe n’avait pas encore la notoriété qu’il allait acquérir, en Occitanie mais aussi dans d’autres contrées de France, nous étions fiers de recevoir leur compliment.

8. La cançon de Guilhem (la chanson de Guilhem).

Une des deux chansons du groupe Nadau. J’avais préalablement demandé l’autorisation de l’inclure dans notre CD à Johan Nadau. Pour une fois nous ne nous sommes pas contentés des deux traditionnelles voix – la haute et la basse – mais Graciela nous arrangea une troisième voix qui nous obligea à sortir du train train habituel.
Thème : Le « simplet » du village mérite le respect car c’est un poète dont les yeux crient la solitude.
Résumé :  Que’n vas com ua randoleta/Qui descobreish lo primtemps/Boca ubèrta en har l’aleta/Com tà t’engolir lo temps.
Tu t’en vas comme une hirondelle/Qui découvre le printemps/Tournoyant, la bouche ouverte/Comme pour engloutir le temps.
Répétitions : 44.
Représentattions : En onze occasions nous avons interprété « lo Guilhem ». Le 27 mars 1993 pour le 5ème anniversaire du Shiulet au Foyer PTT rue de Nantes. Le 29 mai 1993 lors d’un concert commun avec le groupe « los deus remparts » de Navarrenx, rue de Nantes. Le Le 29 janvier 1994 à propos d’une fête de l’Estancada précédée d’un débat sur le Tunnel du Somport de la Vallée d’Aspe, au Foyer PTT. Le 07 mai 1994, place Saint-Louis à Choisy-le-Roi à l’occasion d’une brocante. Le 05 juin 1994 au restaurant « le contre-poids » de Choisy-le-Roi,pour la journée musicale de l’Esquisse. Le 26 novembre 1994 pour l’A.G. de l’Estancada rue de Nantes. Le 25 mars 1995 à la Maison pour Tous de Noisy-le-Grand dans le cadre de la journée occitane de l’IEO. Le 27 mai 1995 pour les 10 ans de l’Estancada, rue de Nantes. Le 18 novembre 1995 pour une soirée cabaret de l’Estancada rue de Nantes. Le 14 septembre 1996 à Prunay-sur-Essonne pour un anniversaire dans la famille Gayral. Le 06 novembre 2002 à Neuilly-sur-Marne à l’occasion d’une fête du Club de Voile local.

 

Images des années 60

Images des années 60 est le titre d’une exposition que j’ai parcourue le 09  janvier 2019 à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, avenue des Gobelins, Paris 13.
Deux parties séparées : l’une présentant du matériel ancien du début du cinéma, l’autre de grandes affiches à la gloire de Pathé  ou en présentation de films très connus des années 60.

Quelques vues d’appareils datant des premières années du cinémascope.


Seul à parcourir cette pièce où sont exposés des appareils du début du cinéma je  savoure la présence de ces objets antiques grâce auxquels prirent naissance une infinité de films et je me laisse bercer par leurs noms évocateurs, relevés dans la liste qui suit :
phonographes, caméras variées, projecteurs, visionneuses, appareil à tirer les positifs, métreuses, enrouleuses, chronos, boîtes de films, générateur d’électricité, lanterne de projection, moto-caméra, valise filmathèque, tireuse, matériels et produits de développement, poste de projection …

Tout d’abord des affiches publicitaires épatantes sur … Pathé.

Affiches des films des années 60.

Pour chaque film je rappelle la date de sortie, les noms du réalisateur et  de quelques acteurs.

Zazie dans le métro

1960Louis Malle (d’après le roman de Raymond Queneau) – Catherine Demongeot, Philippe Noiret …


La femme et le pantin

1959Julien Duvivier – Brigitte Bardot, Antonio Vilar, Daniel Ivernel, Dario Moreno …


Le guépard

1963Luchino Visconti – Claudia Cardinale, Burt Lancaster, Alain Delon, Terence Hill …


Le déjeuner sur l’herbe

1959Jean Renoir – Paul Meurisse, Charles Blavette, André Brunot …


Les sorcières de Salem

1957Raymon Rouleau – Simone Signoret, Yves Montand, Mylène Demongeot …


Il gattopardo (le guépard)

Voir plus haut.

La dolce vita (la douceur de vivre)

1960Federico Fellini – Marcelo Mastoianni, Anita Ekberg, Anouk Aimée, Alain Cuny, Magali Noël …

Gaspésie : été 1981.

Entre le 16 et le 21 juillet 1981, Alain, Hélène et moi avons parcouru la Gaspésie, cette Province au nord du Québec, le long du fleuve Saint-Laurent. Alain, vivant à cette époque au Mexique nous avait rejoint dans un premier temps à Montréal, où nous accueillaient les nombreux amis québécois, connus en 1972-73 lors de mon séjour montréalais : Anne-Marie et Jean-Pierre Bourdouxhe, Christiane et Jean-Pierre Bourdouxhe, Hildège Dupuis, Carle Delaroche Vernet, Céline Brunel …. De là nous avions répondu ensuite à l’invitation de Louise Brunel et Yvan Simard en cette si belle ville de Québec. Le couple nous prêta sa voiture pour le voyage exotique en Gaspésie.
Ce 31 janvier 2019 je viens de retrouver dans un coin de notre grange le carnet personnel des années 1980 que que je recherchais depuis longtemps. Dans ce carnet, pêle-mêle je redécouvre diverses adresses, l’ébauche d’un texte d’une chanson béarnaise élaborée en juillet 1977 (canta beròja – chante la belle), divers itinéraires routiers, le compte-rendu d’un match de rugby Yerres contre Saint-Denis (j’étais à ce moment là correspondant du club de Saint-Denis au Midi Olympique), un poème écrit dans le train datant de juin 1978, des réflexions sur le club de rugby d’Oloron, le FCO, (il m’arriva d’envoyer des textes/statistiques au journal local, la République des Pyrénées) … etc… et le compte rendu quotidien de ce voyage en Gaspésie.
Ce même jour je commence à recopier aussitôt la description de notre itinéraire, sans presque rien modifier. Hélas je ne dispose pas des photos et films réalisés durant cet été 81 (mais peut-être retrouverai-je quelques traces un peu plus tard).

Avant de passer au texte voici deux schémas de la Gaspésie.
Carte notée
1.
Schéma général situant la Gaspésie par rapport aux États-Unis et au Québec, entre autres par rapport aux villes de Montréal et de Québec.
Carte notée 2.
Carte un peu plus détaillée de la Gaspésie où figurent quelques uns des sites cités en suivant. Les numéros figurant sur cette carte sont associés aux villes nommées dans le texte.

  1. Jeudi 16 juillet 1981 : de QUÉBEC à MATANE.

Départ de la ville de Québec (plus exactement tout à côté, à Sainte-Foy où habitent nos hôtes) à 9 h du matin par la rive Sud du Saint-Laurent, par le pont Pierre Laporte. Début du parcours par l’autoroute avant de circuler sur la route nationale à partir de Montmagny. Traversée de Saint-Jean Port Joli, sans s’arrêter, et de Kamouraska. On peut déjà apprécier la poésie de ces noms de villages qui, au retour, feront peut-être l’objet d’une halte, on l’espère. Repas du midi pris à RIVIÈRE du LOUP (1). Dans l’après-midi, passage intéressé et intéressant à Trois Pistoles (2), face à un ensemble d’îles dont l’Île aux Basques (hé oui on se croit chez nous). Il fut un instant question de passer la nuit à Le Bic (3) mais l’objectif principal restant la « Basse Gaspésie » il fut décidé de rouler pas mal durant cette première journée.
Entre Québec et Matane, à main gauche le Saint-Laurent et à main droite quelques forêts et surtout de grandes plaines cultivées et des champs fauchés récemment : « qu’ei hè o arredalh ? » (c’est du foin ou du regain ?)
Le fleuve s’élargit de plus en plus et le chemin longeant le Saint-Laurent offre de pittoresques points de vue, comme la côte entourant Rimouski (4) ou la baie de Grand Métis. Vers 16 h nous arrivons au camping de MATANE (5), sur les hauteurs de la ville, dans une forêt de feuillus et de conifères, au bord de la rivière Matane. Au petit matin un écureuil nous rend visite cependant qu’égrène ses notes familières l’oiseau célébré par le poète québécois Raoul Duguay, l’engoulevent. Beaucoup de pêcheurs de saumon devant le parc aménagé du centre ville, au milieu des mouettes et canards. Au restaurant « les Délices« , plat de crevettes avec une salade chinoise … sans beaucoup de crevettes. Alain a râlé. Puis nous rencontrons quelques difficultés à monter notre tente.

2. Vendredi 17 juillet : de MATANE à CAP-de-GAPSÉ.

Départ de Matane autour de 10 h. Le fleuve continue de s’élargir et la montagne de se rapprocher. Succession d’anses et de baies, multitude de caps dès quittée Grosses-Roches (6). Peu à peu disparaît la rive Nord. La route suit de très près la rive Sud. Nous traversons de petits villages coincés entre la mer et la montagne, peuplés surtout de pêcheurs, principalement après Anse-Pleureuse. Voici le liste de nos arrêts pour cette deuxième journée : Cap-Chat (7), pour observer de loin le rocher ; Saint-Anne-des-Monts (8) avec sa visite du Manoir, perché sur un cap, garni de meubles anciens et d’ambiance apaisante ; MARSOUI où nous dégustons un très bon déjeuner à la pension « Cookerie » (pâté de saumon et morue) et où nous tentons vainement de visiter un moulin à scie, en arrêt momentanément hélas ; Rivière Madeleine et ses pêcheurs vidant, décapitant et découpant en filets la morue pêchée le matin même. Ce travail « artistique » pour nous autres citadins, ainsi que le ballet aérien des mouettes tournoyant au-dessus des déchets de viande jetés dans le port, furent l’objet du 2ème film de la semaine, après celui sur les îlots de Matane, tachetés de blanc par les mouettes. Avant-dernier arrêt à l’Anse-à-Valleau (9) où le port abonde de pêcheurs effectuent le même travail que précédemment. On quitte la Nationale 132 à Cap-des-Rosiers (10) pour atteindre, vers 17 h, le camping du-Havre, en bord de mer, adossé à la montagne recouverte de forêts. Cadre idyllique. Tout au long de cette journée l’image classique pour nous du Québec s’est déroulée sous nos yeux, avec ses vastes étendues d’eau, ses forêts à perte de vue, sa faible population rurale. Le soir, après une course du côté de Cap aux Os, sur la Route de Gapsé, puis du côté de CAP GAPSÉ (11) (vers l’extrémité du Cap), nous prenons notre premier repas dans le camping, face à la mer, autour d’un feu difficile à entretenir. Le coucher se fait tôt, en fonction de ce qui nous attend le lendemain : lever prévu vers 6 h. Mais …

3. Samedi 18 juillet : CAP-de-GAPSÉ.

Mais … De 22 h à 3 h du matin, tempête tonitruante (mais oui) avec un vent très violent et, par moments, des trombes d’eau suivies d’éclairs et de tonnerre. Difficile nuit donc mais lever matinal sans trop de problèmes. De 7 h à 9 h, croisière guidée tout au long du Cap-de-Gapsé. Temps magnifique qui permet de distinguer nettement toutes sortes d’oiseaux virevoltant autour des hautes falaises striées : mouettes, goélands, cormorans, aux cris caractéristiques, canards et autres « guns » à la queue rouge. Mais aussi des phoques , groupés à marée basse sur des rochers où ils se reposent en famille, cependant que quelques oiseaux du voisinage étirent leurs ailes afin de les faire sécher.
Après cette croisière un peu de repos fait de lecture et écriture sur la plage de sable grossier. C’est si bon ! Dans l’après midi un orage nous bloque au camp et nous en profitons pour récupérer de la fatigue des déplacements des deux jours précédents. Courte balade à la-Grande-Grève surplombant les anses et cheminant parmi des maisons de pêcheurs. Resto à CAP-des-ROSIERS (10), très valable, avec une bouillabaisse, darne de flétan, filet de sole. On en sort repus à cause des sauces. Une promenade digestive s’impose le long de la plage.

4. Dimanche 19 juillet : de CAP-de-GAPSÉ à PASPÉBIAC.

Départ à 9 h sous un soleil déjà chaud qui ne nous quittera pas de la journée. La baie de Gaspé est contournée durant de longs kilomètres. Elle est d’abord définie par le Parc de Forillon (12), aménagé en aire de repos et pourvu de randonnées, la route demeurant au niveau de la mer, face au Cap-de-Gapsé. La baie se termine par un ensemble de villages aux noms anglais, aux bâtisses imposantes, légèrement reculées, intégrées dans la verdure. L’ensemble constitue une suite d’anses arrondies qui méritent l’attention. Par contre, déception avec la ville de Gapsé, construite en étages, mais sans pittoresque apparent. Puis la route demeure sinueuse et vallonnée, longeant de nouveau la mer, vierge de tout bâtiment. Tout à coup surgit le Rocher-Percé de PERCÉ (13) qui se profile au loin, et on atteint la ville par le haut.
Site historique par excellence, Percé attire le touriste par son cadre et sa … cuisine. On en profite bien sûr. Mais le flot ininterrompu desdits touristes (dont nous sommes) nous effraie et on se contente d’une promenade pédestre le long de la plage, sans aller jusqu’au Rocher lui-même. Du Port on assiste à l’arrivée de plusieurs bateaux déversant les pêcheurs occasionnels qui repartent ensuite avec le poisson qu’ils ont eux-mêmes pêché et que quelques professionnels leur ont préparé, sous l’œil intéressé d’une multitude de mouettes se battant presque pour attraper les déchets jetés à l’eau (il nous vient la comparaison avec les colonies de vautours se disputant une carcasse de cheval en montagne). Pas de croisière autour de l’île de Bonaventure (16) où abondent toutes sortes d’oiseaux. Nous quittons cette « station balnéaire » vers 15 h, alors qu’une file imposante de voitures tente d’y pénétrer.
Deux arrêts ensuite, à l’-Anse-à-Beaufils et à Sainte-Thérèse-de-Gaspé, afin de filmer les vigneaux où se dessèchent au soleil les morues. Se suivent encore une fois de petites anses où s’ancrent soit des plages de sable soit des ports de pêche. L’œil poursuit sa cure de ravissement. Nous arrivons vers 16 h à Sainte-Adélaïde-de-Paros où un garçonnet en vélo nous indique la maison de Roméo Dupuis (« en face du dépanneur »), le cousin d’Hildège. Roméo nous accueille avec chaleur, ainsi que sa femme (dont je n’ai pas retenu le prénom) et leur « bébé », beau gaillard hockeyeur (le hockey sur glace est certainement le sport le plus populaire du Canada), le dernier des 5 enfants du couple, dispersés à Terre-Neuve, au New-Brunswick, à Montréal … Autour de quelques bières on parcourt un album de photos et l’arbre généalogique de la famille Dupuis. Roméo s’avère être un « personnage » de la contrée, avec qui on sympathise rapidement. Lui et sa femme, très intentionnée et ne manquant pas d’humour, regrettent leur invitation de la soirée, sans quoi ils nous auraient eux-mêmes invités à souper.
Vers 17 h on reprend la route pour une quarantaine de bornes qui nous mènent, après avoir traversé la ville industrielle de Chandler (14), à PASPÉBIAC (15), où un autre garçonnet nous conduit chez Jean-Luc et Géraldine Heyvang, des amis d’Hildège, connus par lui à Paris. Lui est architecte, elle optométriste. Les présentations faites ils nous proposent de camper derrière leur belle maison qui les loge depuis 2 ans. Là aussi l’accueil est très chaleureux. On y apprend l’histoire de ce village, un peu à part en Gaspésie, les efforts de rénovation des édifices de la Compagnie Robin, l’espoir d’y faire renaître une vie culturelle et artisanale, bâtie sur le passé mais tournée vers l’avenir. Jean-Luc nous fait visiter ce qui reste du Banc de Paspébiac, brûlé en 1964, en particulier un magnifique bâtiment, ancienne usine de poissons à 5 étages, aux énormes poutres entrecroisées, en train d’être restauré.
Encore un couple très sympathique qu’on espère revoir un jour, tout comme Roméo et sa femme.

5. Lundi 20 juillet : de PASPÉBIAC à SAYABEC.

Avant de quitter Paspébiac nous visitons le centre culturel aménagé dans un ancien hangar de la Compagnie puis nous partons vers Bonaventure (16), pour un court arrêt, avant de stationner sur une plage peuplée d’oiseaux non encore aperçus jusqu’alors : hérons et bécasseaux. La route continue de creuser son sillon au ras de l’eau. Quel régal, une nouvelle fois ! On apprécie, entre autres, la baie où se succèdent New-Richmond (17), Maria, dont on visite l’église en forme de tipi indien, Carleton (18). En cette dernière ville on achète du poisson sous diverse formes (soupe, pâté de saumon, filet de turbot) et on s’en va déjeuner en haut du MONT-JOSEPH, dans les 550 m d’altitude d’où on domine la mer devant nous, avec l’État du Nouveau-Brunswick au loin et, derrière nous les habituelles forêts à perte de vue. Après ce remarquable site touristique on s’écarte de la N 132 pour viser Miquasha et son Musée d’Histoire Naturelle (poissons et fossiles) puis Restigouche pour franchir un pont qui nous mène à Campbellton (19) au New-Brunswick.
Cheminant une vingtaine de kilomètres sur une route plus creusée que celles du Québec, on parvient à Matapédia (20) et on retrouve notre Province du Québec. Puis vient la longue vallée de la Matapédia, coincée entre deux montagnes recouvertes de forêts. La route longe la rivière en contre-bas. On avance harmonieusement. On s’arrête à deux scieries où on se fait expliquer le fonctionnement. Presque chaque village possède son moulin à scie que domine le brûloir. Outre le bois on note l’intense activité autour des champs. Après Sainte-Florence et Causapscal (21), petit détour par Lac-au-Saumon (22). Le camping d’Amqui (23) étant surchargé et celui de Val-Brillant introuvable, on se rabat sur SAYABEC (24), au bord du lac Malcom. Il faut endurer 4 kms de terrain poussiéreux mais le cadre est attrayant et le calme requis, vue la faible densité de population. Une fois de plus l' »oiseau de Dugay » nous a accompagnés durant toute la journée (bruant à gorge blanche).

6. Mardi 21 juillet : de SAYABEC à QUÉBEC.

Journée ô combien homérique ! La pluie nous réveille vers 6 h. « Ça va passer » dit l’un de nous. Mais ça a duré. Deux heures plus tard chacun s’arme de courage pour affronter l’ennemi tombant du ciel et démonter la tente en 3 minutes. Tous crottés, on pense amener la voiture près des douches, afin de s’y nettoyer avant le départ pour l’ultime étape. Mais point de réponse de l’auto, une Rabit. On a beau la pousser au milieu des flaques d’eau elle refuse ce petit service. On décide d’appeler un mécano, à 4 kms de là. Longue est l’attente. Transis, on accepte un petit déjeuner au bar du camping. Ce n’est que vers 9 h 30 / 10 h que se pointe le mécanicien, qui décide vite un remorquage. Étrange garage où le patron ne fait guère d’efforts de compréhension et où six ou sept gars conversent, s’asseyent, se relèvent, changent de pièce, conversent de nouveau etc … Seul un mécanicien, le mécanicien du « boute » cherche une solution … jusqu’à l’heure du déjeuner, 11 h 30. C’est de nouveau l’attente, jusqu’à 13 h, mais on a pris le soin de changer de vêtements. Il est alors question de … changer la pompe, rien que ça ! Hors, divers coups de téléphone laissent à croire que seule la ville de Québec dispose de la dite pompe. Compte tenu de la grève des Bus de la Compagnie « Voyageurs« , cette pompe ne serait ici que le lendemain ! Charmante perspective. Le village est à 3 kms, on serait bloqués dans ce … trou durant 2 jours ! On commence à paniquer. Heureusement, le mécanicien, plus finaud, et qui pourtant ne connaît pas les moteurs à injection, trouve, à force de patience, d’intuition et de chance, qu’il ne s’agit que d’un fil électrique qui a pris l’humidité et qui réduisait la pression à un endroit du circuit. Vers 14 h 30 on quitte notre … prison. Tout le monde nous salue, bien gentil et compatissant. Dommage que notre énervement nous ait limité dans notre désir de conversation. Après le bûcheron du moulin de la veille, le patron du garage est la deuxième personne qui nous ait vraiment donné du mal à comprendre. Mais il paraît que dans cette vallée bon nombre de Montréalais eux-mêmes connaissent ces mêmes difficultés de compréhension.
La pluie ne cessant pas de tomber on file dorénavant droit sur Québec, d’autant qu’une loupiote rouge s’allume parfois sur le cadran de bord et qu’elle alimente notre anxiété. On s’arrête à RIMOUSKI (4) pour déjeuner puis on enfile l’autoroute. Le brouillard cache par moments le Saint-Laurent et on ne regrette pas de rouler. Nous arrivons à Sainte-Foy autour de 19 h 30 où nous attend une collation appréciée avant d’effectuer une virée nocturne  à Québec, retrouvant dans deux boîtes à chansons un couple, ami de Louise.
Fin du voyage. Un bin beau voyage.

Candido de Faria

En juillet 2018 je découvrais à Paris l’exposition « Cândido de Faria : un Brésilien à Paris ». Elle se tenait à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, au 73 Avenue des Gobelins.
Cândido de Faria est le principal créateur d’affiches cinématographiques pour la Maison Pathé, affiches de plusieurs mètres en général. Je photographie rapidement (car cela circule pas mal autour de moi) uniquement  les affiches disposées verticalement, sur les murs et les panneaux.
En sous-sol j’assiste au début de la projection d’un documentaire assez remarquable sur 2 personnalités à l’origine du cinéma : Pathé et Gaumont, dont je n’ai malheureusement pas retenu les prénoms. Je découvre qu’ils vécurent à la même époque, par moments rivaux. Dans le documentaire apparaissent les noms et visages d’autres précurseurs bien connus du cinéma comme Méliès et les frères Lumière, ainsi que plusieurs films ou séquences à l’origine du septième art.
Suivent les clichés d’affiches annoncés plus haut, parfois tronqués du fait des conditions difficiles d’accès à la photographie.