Saint-Pée sympa (première partie)

Depuis juillet 2011 Hélène et moi vivons à l’année longue (comme on dit au Québec) à Saint-Pée d’Oloron. Mais les souvenirs de ce village, et un certain vécu, datent pour moi de ma tendre enfance puisque mes frères et moi y passions les vacances scolaires d’été. Deux précédents articles de ce blog font déjà référence à Saint-Pée : « marches dans les environs d’Oloron », paru le 16/01/14 et « rencontres rugbystiques Aramits/Saint-Pée au siècle dernier », paru le 30/08/14, sans compter quelques histoires entendues ou vues à l’époque dans les bistros du village, histoires contées dans les cinq épisodes des « réparties de campagne » , entre le 29/11/13 et le 29/08/14.

Dans ce qui suit j’énumère les activités actuelles du village, artisanales ou agricoles, ainsi que ses sites, curiosités, bâtiments. Puis je reviens sur les activités ou sites disparus ces dernières années. Dans ce récit porté par la mémoire peuvent se glisser des oublis et imprécisions, voire des erreurs, et je souhaiterais que les uns et les autres me soient communiqués.
Avant tout je rappelle que Saint-Pée est un quartier de la ville d’Oloron-Sainte-Marie. Il y a quarante ans prairies et cultures séparaient nettement le village de la ville mais peu à peu les constructions les rapprochent- maisons d’habitation, clinique, gendarmerie … La population, majoritairement rurale dans le temps, se diversifie de plus en plus. On comptait une vingtaine de producteurs laitiers il y a 20 ans, ils ne sont plus que quatre dans le village, chiffres en accord avec ceux donnés récemment par la Chambre d’Agriculture des Pyrénées Atlantiques : entre 2004 et 2014, dans le département, les diminutions sont au nombre de 14000 vaches laitières , 45 millions de litres (lait de vache) et 800 élevages (vaches).

Saint-Pée n’a pas d’administration propre mais dépend de la mairie d’Oloron. Pour l’anecdote signalons l’existence éphémère, dans les années 60, d’une organisation qui se voulait plus humoristique que politique : le MAS (mouvement pour l’autonomie de St Pée). Les affiches accrochées au tilleul situé en face de l’église invitaient en fait les gens qui sortaient de la messe dominicale à venir assister au match de rugby programmé l’après-midi « sous les pommiers »   (voir article cité plus haut). Les votes pour les élections, réelles, se déroulent dans l’ancienne école du bourg : pour les plus récentes de mai 2014 on comptait 366 inscrits.

Dans les différents lieux et curiosités signalés de Saint-Pée pas trace des noms et emplacements des nombreuses palombières juchées dans les chênes des bois du village : cette passion mériterait plus qu’un paragraphe car les anecdotes autour de la chasse à la palombe foisonnent, des drôles et des moins comiques. Je ne cite pas non plus les endroits où fleurissent les champignons, principalement cèpes et girolles, on comprendra facilement pourquoi je garde le secret.

Pour commencer je livre la liste des noms des routes, chemins, impasses de Saint-Pée car plusieurs de ces noms ne manquent pas d’une certaine poésie. Je propose en même temps une première traduction de ces noms en Béarnais (orthographe normalisée), en attendant d’éventuels commentaires ou corrections. Chemin de la Gravette – camin de la Graveta, route de Barétous – rota de Varetons, chemin des Barthes – camin de las bartas , chemin de Bascou – camin de Basco, chemin Candau – camin de Candau, chemin des Charrois – camin deus carreis, chemin Costadarré – camin Còstadarrèr, avenue du 19 mars 1962 – avienguda deu 19 març 1962, chemin du Pont du Gouat – camin deu Pont de Goat, impasse du Gouloure – honset deu Golora , impasse Mirande – honset Miranda, chemin du Moulin – camin deu molin, chemin du Poète – camin deu Poèta, chemin du Pont Noir – camin deu Pont Negre, chemin du Saliga – camin deu Saligà, chemin du Vert – camin deu Verd, chemin des Sotous – une « arrevirada » est déjà inscrite sur la plaque : camin deths Sotous. Il me semble y voir mélangées deux phonétiques : la béarnaise (occitane) avec camins deths, et la française avec Sotous. Il me semble plus cohérent, mais je peux me tromper et j’attends la proposition de spécialistes : camin deus sòtons.

Poursuivons avec les cours d’eau sillonnant le village. Je ne ferai qu’évoquer les nombreux rus qui parsèment le bois de Saint-Pée (en citant toutefois le plus connu d’entre eux, le Bélandre : il coupe la départementale 919 non loin de la ferme Bouenou-Bédécarrax et se jette dans le Vert au niveau de la station de pompage ; ces divers éléments apparaissent dans la carte tracée plus bas) avant de nommer les deux principaux courants. Le plus important est bien sûr le Vert (qu’on pourrait surnommer en ce passage  le Gave de Saint-Pée) par rapport auquel on distingue les deux parties de Saint-Pée : Saint-Pée-de-Haut (en amont) et Saint-Pée-de-Bas (en aval). Le Vert provient de la confluence, à Aramits, du Vert de Barlanès et du Vert d’Arette. Lui-même se jette après Moumour dans le Gave d’Oloron avant de rejoindre le Gave de Pau puis l’Adour puis l’Océan. Dans notre enfance les piscines n’existaient pas encore et le Vert nous proposait ses eaux rafraîchissantes l’été, du côté du Pont Noir (voir une des cartes à venir) ou de la digue de Moumour. Si les écrevisses et les anguilles ont pratiquement disparu des rus et du Vert, ce dernier garde toujours en son sein plusieurs variétés de poissons comme la truite ou le goujon et les pêcheurs cuissardés se risquent encore dans le mitan de son lit.
La Mielle constitue le deuxième cours d’eau conséquent, entre Moumour et Saint-Pée-de-Bas et aussi en limite de séparation entre Saint-Pée-de-Haut et Oloron. Si bien qu’on utilise plutôt le pluriel, les Mielles, pour désigner l’ensemble de ces ruisseaux. La Mielle, issue du bois de Buguangue, au-dessus du village d’Ance, se scinde en deux parties principales, juste avant d’arriver au Camping Municipal. Un bras rejoint Légugnon mais devient sous-terrain à hauteur du lycée Supervielle et de la CAPA. L’autre bras (voir schéma) longe le terrain de rugby du Stade de Saint-Pée et l’ancienne ferme Jacob avant de tourner vers Saint-Pée-de-Bas pour rejoindre le Vert après le village de Moumour. Dans ce stade évolue l’équipe fanion oloronaise du FCO, et  le nom de la Mielle était bien connu des arbitres à l’époque car lorsque les spectateurs n’adhéraient pas à leurs décisions, certains leur promettaient un bain spectaculaire dans le cours d’eau pourtant paisible qui serpente derrière les tribunes : « l’arbitre à la Mielle » ponctuait les vociférations d’alors en espérant troubler l’homme au sifflet qui ne se doutait pas que le « fleuve » évoqué avait moins d’un mètre de profondeur. Plusieurs petits ruisseaux accompagnent les chemins des Mielles, servant autrefois d’irrigation pour les prairies attenantes.

La première partie exposée dans ce qui suit se réduit à la description de Saint-Pée-de-Haut, la deuxième partie sera consacrée à Saint-Pée-de-Bas.
Avant de nous intéresser aux objets, aux bâtiments, aux acteurs sociaux et producteurs (paysans, artisans …  ) parcourons les noms des Saint-Péens (du Haut d’abord) engagés en tant qu’élus ou en tant que sportifs. Le Conseil Municipal de la ville d’Oloron a souvent fait appel effectivement à des citoyens de St-Pée (toujours du Haut pour le moment) comme Jean-Pierre Fourcade, Jean Moréo ou, actuellement, Jean-Étienne Gaillat (qui fut même maire-adjoint lors de la précédente mandature). Chez les rugbymen du F.C.O. on citera Toni Pérez et à une époque plus éloignée les frères Lendres.
Sur la carte de Saint-Pée-de-Haut à suivre sont mentionnées les abréviations : F (fermes, exploitations agricoles, même quand il ne s’agit pas de la seule activité), E (entreprises, artisanat, commerce), S (sites, bâtiments, curiosités), C (chemins, routes, impasses). Remarques : seuls figurent les axes routiers (goudronnés ou carrossables), par des traits droits, donc sans tenir compte des virages ; aucune échelle n’est utilisée. Afin de ne pas surcharger de chiffres, un commentaire ou une photo peut accompagner l’intitulé du chemin ou du site .
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Chemins C .

L’Administration attribue un nom uniquement si la voie comporte une maison d’habitation.

1. Chemin du Vert : du Pont Lavigne  au Pont Noir il passe devant la ferme Bédécarrax puis traverse le Bois de Saint-Pée en longeant la rive gauche du Vert. Marche, footing, VTT, ce chemin ne manque pas de présences sportives.

2. Chemin Costadarré : toujours longeant le Vert il dessert les maisons Larré, Moulia, Soubies. En le continuant on accède au Soum de Thèse, colline surplombant Féas, dotée d’un point de vue à 360° avec les Pyrénées en face et, en contre-bas, le village d’Esquiule porte du pays basque. DSC07370 photo prise sur le chemin du Soum de Tèse : pics d’Anie et d’Arlas en fond

3. Route de Barétous : c’est la deuxième partie de la départementale D 919 traversant Saint-Pée-de-Haut. Elle donne accès à plusieurs fermes et entreprises (voir plus loin). DSC07397 photo du panneau d’entrée dans St-Pée-de-Haut en venant de Féas : les quatre panneaux annonçant l’entrée du village (un en provenance de Féas, un en provenance d’Esquiule et deux en provenance d’Oloron) sont tous différents, comme on le verra au fur et à mesure.

4. Chemin des Barthes :  une quinzaine d’habitations se disposent sur ce chemin en boucle sur la départementale. Le sillonnent de nombreux promeneurs, chercheurs de champignons, cueilleurs de châtaignes.

5. Impasse du Gouloure : un humoriste l’appelait il y a bien des années le quartier des hiboux car certains de ses occupants avaient une réputation de veilleurs de nuit … pardon, de veiller la nuit.

6. Chemin des Charrois : la plus longue artère de Saint-Pée puisqu’elle traverse tout le village, reliant les deux départementales D 919 et D 24. Les automobilistes venant d’Esquiule pour se rendre en vallée de Barétous l’empruntent, ce qui leur permet d’éviter Oloron. Quelqu’un surnomma un jour ce Chemin « Quartier Latin » de St-Pée car il donne accès à l’École et à l’Église.

7. Chemin Candau : il dessert deux habitations juste derrière l’ancienne épicerie Louhau.

8. Chemin du poète : il passe devant la maison bourgeoise où vécut en partie le poète Tristan Derème (voir S7 plus bas).

9. Impasse Mirande : la Cité Mirande, comme nous disions à l’époque, était la seule rue de Saint-Pée affectée d’un patronyme, avant que la Ville décide de nommer chaque voie du village afin de faciliter l’accès des pompiers et autres services administratifs. Dans cette Cité nous connaissions la plupart des habitants à qui nous livrions le lait de la ferme Oscamou, avec l’Oncle Louis Estrate, dans une carriole tirée par un cheval.

10. Avenue du 19 mars 1962 : c’est la première partie de la départementale D 919 en venant d’Oloron. Son prolongement sur Oloron est l’avenue du Corps-Franc-Pommiès 49ème R.I.
DSC07395 photo du panneau d’entrée de St Pée-de-Haut en venant d’Oloron, sur la 919.

Sites S.

1. Ancienne École de Saint-Pée. Ma mère et mon père la fréquentèrent. Comme la plupart des enfants de l’époque ils durent « oublier » leurs langues maternelles respectives, le Béarnais et le Basque, et se virent imposer le Français. Mon frère aîné Pierre y séjourna durant une année lors de la dernière guerre mondiale. A la fin des années 90 l’école ferma en tant qu’établissement scolaire mais elles reste utilisée pour des réunions publiques ou privées, après demande à la mairie d’Oloron. En particulier la réunion de quartier impulsée par la mairie d’Oloron se tient en ces locaux. Une collation peut être délivrée après une cérémonie d’obsèques dans l’église qui fait face. Durant la fête du village un chapiteau est dressé dans la cour de l’école et un repas villageois servi à l’intérieur le vendredi soir. DSC07375 DSC07373 DSC07374
plusieurs photos de l’École de Saint-Pée : si on voulait exagérer on dirait que cette belle pelouse verte fut parfois lieu de confrontations entre ceux du Haut et ceux du Bas, sans aucune connotation de classe sociale.

2. L’Église de Saint-Pée n’accueille pas les fidèles chaque dimanche comme cela était le cas jadis quand le village disposait de son propre curé vivant dans le presbytère non loin. Des messes y sont célébrées de temps en temps en alternance avec d’autres paroisses voisines. Les cérémonies du culte catholique s’y déroulent bien sûr, qu’il s’agisse de baptême, mariage, enterrement. DSC07377 DSC07376 l’Église de Saint-Pée et  le cimetière attenant DSC07378 en sortant du Cimetière , de l’autre côté de la rue (Chemin des Charrois) apparaît en fond l’École et devant le tilleul cité dans l’introduction de cet article.

Pour simplifier, nous dirons que la « frontière » entre St Pée-de-Haut et St Pée-de-Bas est une ligne fictive reliant École et Église.

3. Stade de Saint-Pée. Situé de l’autre côté de la Mielle, vers Oloron, nous le classons  Saint-Péen car Saint-Pée commence en fait après le carrefour de l’actuelle gendarmerie d’Oloron (ancien garage Dousse). Journaux et radios utilisent toujours cette dénomination officielle de « Stade de Saint-Pée« . Plusieurs sports y sont naturellement pratiqués mais le rugby demeure l’activité majeure avec deux pelouses distinctes et deux tribunes se faisant face sur le terrain principal. Les anciens se souviennent des gloires locales et des internationaux qui foulèrent naguère l’herbe de Saint-Pée : en fin du XXème siècle on admira les exploits des Tarascon, Chabane, Pétuya, Doumecq, Clémente, Maleig, Lees, Traille, Uthurry, Gazo, Laclau … (Oloron) et Spanghero, Vaquerin, Estève, Guilbert, Astre, Cantoni … (visiteurs). Le FCO tient maintenant une place honorable en Fédérale 1 (Amateur) et ne peut plus espérer atteindre les deux divisions supérieures (Pro D2 et Top 14) où officient les clubs professionnels à haut budget. Mais la ferveur demeure, tant chez les spectateurs que chez les joueurs qui perpétuent  les qualités légendaires d’amour du maillot et de combativité. DSC07385 inscription gravée à l’entrée de la pelouse, avec en arrière plan la Maison Du Rugby (c’est aussi beau que Club House, non ?) du F.C.O. : Football Club Oloronais, Club Omnisports. DSC07388 DSC07386 DSC07387 la pelouse « sacrée » avec ses deux poteaux et les Pyrénées en fond ; la « grande » tribune sous laquelle se tiennent les vestiaires des joueurs et des arbitres ; la « petite » tribune d’où  s’échappent les encouragements les plus populaires envers les joueurs et les vociférations les plus véhémentes après l’arbitre.
Des générations de rugbymen et de supporters se sont exprimées dans l’enceinte de ce Stade, dans ses tribunes, autour de ses buvettes. Il y a quelques décennies le Rugby (il mérite bien une majuscule) fédérait les Oloronais et les villageois des alentours, de Béarn ou de Soule (province basque voisine). Ami(e)s de cœur et de chœur se retrouvaient  après le match pour bien sûr le commenter mais aussi, pour certain(e)s, entonner des chants pyrénéens sans besoin de baguette pour les diriger. L’engouement était tel que le curé de Saint-Pée, le dimanche matin en chaire, annonça un jour avoir avancer l’heure des vêpres de l’après-midi pour permettre aux fidèles -dans les deux sens du terme- de se rendre au Stade soutenir le F.C.O. Aujourd’hui, malgré la concurrence des différents écrans (ordi, télé, ciné) et le développement du tourisme vert, avec la possibilité des randonnées ou du ski, la foule demeure présente et vivante au Stade de Saint-Pée, surtout quand les résultats restent corrects, comme c’est le cas depuis quelques années.

4. Camping municipal. Lui aussi situé après la Mielle, donc côté Oloron, l’impérialisme saint-péen se l’approprie car le chemin Bacarau sur lequel il se situe mène à la route de Barétous à St Pée. Imaginons qu’un touriste étranger à notre région cherche ce camping et qu’il ne dispose pas de GPS mais lise régulièrement ce blog, il y trouverait l’information avec soulagement.

5. Lycée professionnel Guynemer (Lycée des Métiers de l’Industrie). Localisé du bon côté de la Mielle on dira qu’il s’étend en partie sur les terres de St Pée. Comme notre village contient un stade, un camping, une clinique (voir plus loin) et que l’école communale ne fonctionne plus, pourquoi pas s’attribuer aussi un établissement scolaire à deux pas du panneau d’entrée de la localité. Comme pour le camping, la carte de ce blog peut aider des parents éplorés, dépourvus d’internet et de GPS, à la recherche désespérée de ce Lycée. Anecdote : lors de mes dernières années de service au Lycée Chérioux de Vitry-sur-Seine un de mes collègues arrivait de ce Lycée oloronais. DSC07389 le  lycée Guynemer en bord de la départementale 919, juste après le Stade

6. Plaque commémorative : durant la dernière guerre mondiale un jeune Béarnais participant à la Résistance fut tué par les Occupants nazis dans le champ que longe la route départementale. Régulièrement, tout au long de l’année, des bouquets de fleurs lui rendent hommage et une plaque (photo ci-dessous) rappelle cette tragédie. DSC07392 plaque en l’honneur de Robert Laborde, juste en face de l’entrée du Lycée Guynemer.

7. La Maison du Poète. Tristan Derème, de son vrai nom Philippe Huc, né à Marmande (13/02/1889), mort à Oloron (24/10/1941) est enterré au Cimetière de Saint-Pée. Comme l’indique l’entrefilet, inclus ci-dessous, du journal « La République » il fut mobilisé durant la première guerre mondiale. De sa dense production on ne citera que deux de ses poésies « les ironies sentimentales » et « le poème de la pipe et de l’escargot » ainsi que deux de ses écrits en prose « Patachou, petit garçon » et « l’Enlèvement sans clair de lune ». img809 img808 DSC07359 la Maison du Poète

8. Château d’eau. Sur les hauteurs du village on l’atteint à partir du Chemin des Barthes ou du Chemin La Gravette. Il n’est certes pas aussi visible que d’autres châteaux d’eau de la région, comme celui de Cuqueron, mais ses réservoirs circulaires affleurant à moins de deux mètres du sol et camouflés par la verdure lui donnent un certain charme pouvant rivaliser avec les habituelles hautes structures cylindriques. Il demeure un lieu de rencontre privilégié des jeunes et en particulier des amoureux (on peut l’ imaginer) et aussi un lieu d’observation du feu d’artifice du 14 juillet tiré du Quartier Sainte-Croix d’Oloron, lui aussi élevé au-dessus de la ville. DSC07482 DSC07477 DSC07479 le château d’eau et deux vues alentour : une sur le pic d’Orhy et une sur l’ancienne ferme Estanguet

9. Station de refoulement. A la sortie du village, juste après le Pont de Titène, elle renvoie les eaux usagées vers la station d’épuration d’Oloron/Léguignon. DSC07398 la station de refoulement de Saint-Pée

10. Station de pompage. Au bord du Vert, elle permet l’alimentation en eau domestique. Son débit est de 430 m3/heure. DSC07537 le cliché qui suit est pris à l’intersection de la 919 et du chemin menant à la station de pompage. Outre la pancarte relative à la Société de Pêche on observe la ligne à haute tension qui remonte vers la forêt de Labaig et le Camp de César. DSC07538
11 . Pont Lavigne. Un des deux ponts du village enjambant le Vert. Cela méritait bien des photos car on s’y arrête lors de chaque promenade du coin. Après le pont le chemin de droite amène à St Pée-de-Bas, celui de gauche à Féas. DSC07362 DSC07363 DSC07364
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vues vers l’amont, vers l’aval, sur la ferme Bédécarrax.

12. Château de Bouès. Légèrement surélevé par rapport à la départementale 919, il abrite la famille Dornon qui, pendant quelque temps, proposait un gîte en ce lieu, permettant  aux visiteurs de bénéficier de son cadre de verdure, de son architecture extérieure et de la majesté de ses pièces intérieures. Aurélie Samani, fille Dornon, se révèle pianiste classique confirmée et se produit souvent dans la région.
Dans son livre « le guide du Béarn », aux Éditions La Manufacture, Louis Laborde-Balen décrit ainsi le site : Perché sur son tertre jardiné, le monumental château de Bouès comprend deux pavillons flanquant une façade à huit travées d’ouvertures, et à deux niveaux plus un mansardé.
DSC07541 DSC07540de part et d’autre de la 919, le château Bouès et la ferme Tos, limites entre Saint-Pée et Féas.

13 . Camp de César. Plusieurs sentiers dans le bois mènent au Camp de César, proche de la Ligne à Haute Tension qui traverse le village. Comme on le lit sur la pancarte ci-dessous la date de construction de l’ensemble est antérieure à la période romaine. Le plateau surélevé, entouré de palissades, abritait les gens et leurs bêtes. DSC07492 pancarte à la base du plateau de César DSC07493 détails de la structure du Camp de César DSC07496 enchevêtrement de broussailles, voilà ce qu’il en reste DSC07501 ce n’est pas un descendant de César mais un descendant du Camp de César

14. Chemin karstique. Une collection de 7 grottes est dispersée dans le bois reliant St Pée à Féas. Leur exploration n’est autorisée qu’en certaines périodes, sous accompagnement de spéléologues avertis. L’abondance et l’intérêt de ce sujet expliquent qu’il fera l’objet d’un article particulier de mon blog. Ci-dessous le panneau de signalisation à l’entrée du parcours avec les premières explications et une situation géographique de l’ensemble. DSC07463 le chemin karstique entre Saint-Pée et Féas DSC07365 photo du panneau d’entrée du chemin karstique

Entreprises E.

1. ESAT (établissement et service d’aide par le travail)et Adapei (association départementale de parents et amis de personnes handicapées mentales):  jeunes et adultes en difficulté trouvent en ce centre l’occasion de s’exprimer manuellement et de proposer au public leurs œuvres, au Marché d’Oloron par exemple ou à l’occasion de journées festives comme Noël. On leur doit en particulier le Buffet de Mamie (confitures). Récemment une récupération de bouchons en plastique permettra, par leur revente, de financer l’achat de matériel à des personnes souffrant de handicap moteur. Pour Noël les chocolatiers de l’Esat ont réalisé une œuvre d’art en chocolat : une boule de Noël en chocolat noir et blanc.

2. Oloron pneus Micaëlla: dépannages

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entre le Lycée Guynemer et la Cité Mirande, entrée des deux structures Oloron-pneus (dépannages) et C.A.T.

3. Séby : matériel agricole. DSC07396établissement Séby, voisin de la Maison du Poète

4. Darget : marbrerie ayant succédé à l’ancienne scierie Lafourcade. Outre les monuments et stèles funéraires la marbrerie livre des sculptures, bornes kilométriques, ronds-points… DSC07534
5. Bouenou-Bédécarrax : à l’emplacement de l’ancienne ferme, Bruno, un des fils de la maison a implanté son entreprise de plaquiste. DSC07544
6. Hyppolite : garage de la troisième génération, Vincent et sa sœur Marina avec la présence active de leur père Claude qui livre bois et mazout comme le fit son père auparavant. DSC07542 le garage Hyppolite si accueillant et compétent pour tout dépannage (des pannes de tout âge) ou réparation. DSC07543 maison d’habitation voisine, de style pas commun

7. Bédécarrax : Christophe, le frère de Bruno, qui, en plus de tenir la ferme (voir plus bas) se mue en transporteur de diverses  récoltes ou des matériaux tels le gravier chez les particuliers.

8. Moulia : un artisan multifonctionnel (couvreur, maçon, carreleur …) qui œuvrait déjà dans notre maison à l’époque de mes parents. Il prend une grande part à la rénovation de ladite maison.

9. Iguazel : charpente, zinguerie …

Fermes F.

1. Tos : Jean-Louis partage le travail avec la famille Cardassay (neveu et beau-frère). Jadis Loulou laissait à disposition de la jeunesse saint-péenne une partie de grange, ouverte en fin de nuit jusqu’au lever du soleil. Les discussions et chansons de la nuit écoulée s’achevaient autour d’une table bien garnie. DSC07539la ferme Tos : au fond à gauche la grange où nous faisions la fête et refaisions le monde ; en arrière plan, à droite, le Soum de Tèse, terme d’une promenade classique

2. Moulia : quelques vaches, prairies, champs, complètent les occupations de notre vaillant artisan.

3. Bédécarrax :  entre autres, Christophe assure la production de veaux sous le label biologique.

4. Larroudé : notre plus proche voisin. À Joseph et sa sœur Julienne ont succédé, dans les années 60, leur neveu Jeannet et sa femme Simone avant de passer le relais à Daniel et Jacqueline. Vaches laitières et à viande se côtoient. Daniel instrumenta à son époque dans l’équipe junior du FCO.DSC07535
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deux clichés de la ferme Larroudé

5. Oscamou : notre histoire personnelle mérite quelques détours. Pierre et Angélique Estrate à l’origine de la ferme eurent trois enfants, soit, par ordre chronologique, Jeanne, Louis, Marie. Jeanne Berdot, ma maman partie vivre en région parisienne dès l’âge de 14 ans ; elle épousa plus tard  Jean Berdot, qui habitait aussi initialement Saint-Pée, en notre actuel logis ; Louis Estrate qui avec sa femme Madeleine tint un des bistros du village -voir plus bas ; Marie Oscamou qui assura la succession de la ferme avec son mari Bernard avant de laisser la place à mon cousin Jean et sa femme Claudine. Après l’élevage de brebis (et la fabrication de fromage), Bernard et Jean se lancèrent dans celui des vaches laitières.
De cette ferme familiale  mes frères et moi aurions beaucoup d’anecdotes, de vécu, d’émotions, à transmettre mais cela prendrait trop de place dans le sujet de ce jour. Enfants de la ville, nous y avons puisé des enseignements qui ne nous ont jamais quittés. Nous avons tissé des liens indéfectibles avec nos trois cousins germains (les seuls de notre famille) : Jean, Henri, Françoise. Grâce à cette dernière notre horizon s’est élargi jusqu’à …  Saint-Pée-de-Bas par l’intermédiaire de son mari Constant Bergeras, de la famille et des amis de ce dernier, comme on le détaillera dans la deuxième partie à venir. Dans notre jeunesse Fafa, seule fille au milieu de six garçons (frères et cousins), joua parfaitement le rôle de la sqaw liée au poteau et délivrée quand on y pensait. Avec Henri nous sillonnâmes en de nombreuses occasions pics et lacs de montagne, mais je me demande pourquoi j’emploie le passé simple alors que les chemins de randonnée nous accueilleront aussi dans le futur, tout simplement. En bricolage, les conseils et les coups de main de notre cousin se sont avérés maintes fois décisifs. Avec Jean nous avons aussi partagé quelques balades pyrénéennes, nous fûmes de la première prestation de Saint-Pée au festival de Siros, en 1969, avec le fameux « où vas-tu de ce pas Nicolas ? » -associés à nos amis de St-Pée-de-Bas et à notre voisin Jojo Lacanette- et le rugby nous réunit avec l’ensemble des St-Péens pour affronter le club d’Aramits en ces mêmes années 70.
plusieurs photos de notre berceau s’imposent DSC07486 DSC07487 haut : une des anciennes granges et la maison bâtie sur le stade « des pommiers » bas : autre ancienne grange et une partie de la nouvelle habitation rénovée DSC07533 vue générale de la ferme Oscamou avec à gauche l’ancienne ferme Poulit et au fond les inévitables pics d’Anie et d’Arlas

6. Poulit : ancien nom de la ferme dont les terres sont travaillées par deux exploitants, Sartolou et Lapeyre.

7. Labaquère : entre cette ferme et l’Eglise se tenait le local de Radio Mélodie, dont ne subsiste que l’antenne, que dirigeait Pierrot, le frère de l’agriculteur Thierry.
DSC07379derrière l’Église apparaissent des toits de la ferme Labaquère et l’ex antenne de la radio locale Radio Mélodie
DSC07606deuxième partie de la ferme Labaquère

8 Estanguet : la maison se situe sur le quartier Sainte-Marie mais les terres débordent sur Saint-Pée et ce sont des agriculteurs de Saint-Pée qui les entretiennent (Fourcade puis Miaramon et Bergeras). Le renommé Tony Estanguet, triple champion olympique de canoë-kayak, depuis peu membre du CIO (Comité International Olympique), et son frère Patrick, lui aussi primé au niveau national, passaient leurs vacances dans cette ferme tenue alors par leur tante et leur oncle.

Depuis notre jeunesse (avant-hier) l’aspect du village a subi bien évidemment des modifications. Pour les « anciens » je remémore quelques établissements ou sites disparus. Deux bistros très proches géographiquement égaillèrent (et éduquèrent ?) le village durant de nombreuses années. Chez Estrate, face à la ferme Oscamou, café tenu par la famille proche, un quillier regroupa, jusque dans les années 50/60 les « quilhadors » de la région pour lesquels le seul doping autorisé était le Jurançon, sec ou moelleux selon les époques. Ce bistro fut le creuset de notre apprentissage linguistique car lieu de réunion de toutes les générations où leur langue maternelle, le Béarnais (certains hélas utilisent encore le terme de patois), guidait les conversations, les chants, les parties de belote ou de manille et, parfois, les disputes ou « pelejas ». Spectateurs attentifs dès notre première enfance puis acteurs assidus quelques années plus tard, nous y forgeâmes un groupe qui s’illustra (sans se prendre pour des lustres) tant autour de la chanson qu’au rugby : voir le précédent article du 30/08/14 « rencontres rugbystiques Aramits/Saint-Pée au siècle dernier ». En écoutant les « vieux », en les enregistrant parfois à l’aide d’un magnéto à cassettes, Saint-Pée se constitua peu à peu un répertoire qu’il diffusait ensuite, au coin d’une buvette ou sur scène, comme à Siros en maintes occasions. Quand les bergers et leurs troupeaux descendaient de la montagne en septembre ils s’arrêtaient chez Estrate pour reposer les organismes et se désaltérer. Si un habitué proposait des truites ou un poulet, même dans l’après-midi, Madeleine préparait le plat et les villageois n’avaient qu’à régler les chopines de rouge ou de blanc (parfois le mélange). Il arrivait aussi que la famille d’un défunt y invite à une collation les participants de la cérémonie. Le café ferma vers 1990 et disparut avec lui tout un pan de vie sociale et culturelle. Les photos qui viennent décrivent les deux périodes que connut l’établissement Estrate car une nouvelle dépendance fut bâtie dans les années 70 : à partir de ce moment on distingua donc ces deux bâtiments par l’appellation « ancien » ou « vieux » bistro pour l’un et « nouveau » bistro pour l’autre. DSC07484 DSC07485 le « vieux » bistro : son entrée et ses deux grandes pièces puis sa cuisine, légèrement en contre-bas, qui accueillait les intimes et les habitués. DSC07483 le « nouveau » bistro, face avant : très grande pièce avec bar et toilettes. Côté famille, s’y déroula le repas de baptême de Maryline Bergeras et Vincent Berdot en 1974.

À 50 m de là, l’autre café, Caillabet, à l’intersection du Chemin des Charrois et de la Route de Barétous, faisait le plein, sans jeu de mots, principalement le dimanche, car alors un bon nombre d’hommes suivait la messe dominicale. Le téléphone public trônait chez Caillabet puisque les foyers n’en disposaient pas encore chez eux. Enfin, l’établissement servait de dépannage  pour quelques denrées alimentaires. Point de photo disponible car la maison a été détruite il y a quelque temps.

Une deuxième épicerie, Louhau, desservait le village, bien utile pour sa proximité car les courses s’effectuaient beaucoup en vélo et le quartier de la ville le plus proche, Sainte-Marie, se situait à un peu plus que 3 km. Ces dernières années, un ébéniste très apprécié, Casta, occupa les mêmes lieux avant de partir en retraite en 2014. DSC07532photo de la maison Louhau-Casta prise du chemin du Poète

Depuis quelque temps déjà plusieurs fermes ont cessé leur activité ou leurs terres sont cultivées par d’autres agriculteurs du village ; leurs noms bercèrent notre enfance. Citons Pantane, Labrucherie-Mon, Casanave, Coussau (voir Labourdette), Larré, Soubies.

Ces deux dernières années d’autres locaux d’artisans ont disparu comme ceux du plaquiste Bayautet ou déménagé comme CBA-Point P (sable, bois …) transféré dans la zone artisanale de la Route de Bayonne. Une aire de quad a également fermé ses pistes récemment.
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juste après la ferme Jacob se tenaient Point P et le quad

Une des maisons qui m’impressionnait pour sa majesté est l’ancien presbytère, habité alors par le curé de Saint-Pée (et d’Agnos), à l’angle du Chemin des Charrois et du Chemin du Poète. DSC07545DSC07557

l’ancien presbytère de Saint-Pée

Notre enfance resta marquée par les grincements, les sifflements, les chuintements (l’ensemble constituant une sorte de musique peut-être pas harmonieuse mais berceuse) de la scierie Lafourcade, juste en face de la maison de notre grand-mère, de l’autre côté de la 919. On s’autorisait à ramasser les « esters » et autres copeaux qui jonchaient le sol, ainsi que la sciure jaunâtre et poussiéreuse, qui servaient à alimenter le feu de cheminée (poêle). Nous utilisions aussi la sciure pour y tracer des pistes sur lesquelles glissaient nos voitures miniatures. Comme je le dis plus haut, la marbrerie Darget occupe maintenant l’emplacement de la scierie.

Je termine par ce qui demeura longtemps la plus « grande » exploitation agricole de Saint-Pée, Jacob, située sur la Mielle, face au stade de Saint-Pée. Dans cette ferme notre grand-père Estrate apprit le métier avant de s’installer quelques kilomètres plus loin. Avec désolation on observe maintenant un délabrement régulier de cet ancien haut-lieu du village.
photos de l’ancienne ferme Jacob, sur la 919, face au Stade de Saint-Pée, avec le ruisseau la Mielle qui la longe. 
DSC07523 DSC07524 DSC07525 DSC07527 la Mielle devant Jacob avec les deux plaques : avenue du 19 mars 1962, vers Saint-Pée, et avenue du Corps-Franc-Pommiès 49è R.I., vers Sainte-Marie

Transhumances

Dans les Pyrénées, les transhumances débutent entre la mi et la fin juin (phase aller, de la plaine vers la montagne) et s’achèvent fin septembre début octobre (phase retour, de la montagne vers la plaine). Elles concernent principalement vaches et brebis mais aussi chèvres, ânes et chevaux.
Dans notre enfance, seul le passage d’un troupeau traversant Saint-Pée en provenance de la vallée de Barétous pouvait interrompre la partie de foot ou de rugby engagée avec les amis du village et les cousins. Ces derniers arrêtaient de courir après le ballon pour partir à la rencontre des ovins : pour nous autres citadins cela paraissait extraordinaire de ne pas terminer une action de jeu ( même si l’ailier était sur le point de déborder et marquer un essai !) pour écarquiller les yeux devant ces centaines de brebis stationnant dans un enclos qui jouxtait le café dans lequel les bergers et accompagnateurs se désaltéraient quelques instants. Depuis, le déplacement vers les estives ou en provenance de celles-ci s’effectue le plus souvent dans des bétaillères, ce qui représente bien sûr un gain de temps pour les intéressés et moins de perturbation du trafic routier, mais prive les voyeurs que nous sommes de scènes pittoresques mêlées de poésie. Dans le premier CD du groupe Camin Casa, un couplet de la chanson « Nosta lenga » évoque cette nostalgie de la transhumance pédestre :
Quin plaser d’espiar passar los tropèths d’anhèras (Quel plaisir de regarder passer les troupeaux d’agnelles)
Quan baishavan de la montanha abans lo hred (Quand ils descendaient de la montagne avant le froid)
Que caminavan tranquilets e guilharets (Ils cheminaient tranquilles et guillerets)
Ara son apielats dens camions com paquets (Maintenant ils s’entassent dans des camions comme des paquets)
On peut distinguer deux aspects de la tradition pédestre, actuellement, que j’appellerais transhumance médiatique et transhumance familiale.
La transhumance médiatique.
Elle est objet de publicité dans presse et radio locales, associée à un cérémonial ciblé, tant dans les horaires que dans les manifestations organisées autour de la procession, ceci afin d’attirer les touristes mais aussi la population de la région.  On sort appareil photo, caméra … et portefeuille car ces instants sont propices à se retrouver autour d’une table ou d’une buvette. Des villages comme Laruns ou Lourdios consacrent ainsi une journée à la fin des estives où ils invitent le voisinage à partager avec eux la solennité du moment. Cette année la ville d’Oloron programmait une fête de la transhumance à laquelle j’assistais, le 04 octobre. Le troupeau de Michel Miramon (berger de Saint-Pée), constitué essentiellement de brebis, provenait  d’une estive de la vallée d’Aspe, au-dessus de Sarrance. Il chemina par Lurbe, Eysus et la Route des Cimes conduisant au quartier Sainte-Croix d’Oloron. A partir de la Crois Balma située environ à 3 km de la Place Saint-Pierre, terme du voyage, le troupeau fut suivi par de nombreux marcheurs de tout âge, en particulier des chanteurs de plusieurs groupes vocaux des environs, invités par les organisateurs. Ensemble guidé par un quintet de musiciens aux instruments traditionnels, dirigé par les frères Arrosères, alternant accompagnement musical et chant, en l’occurrence « pòts cambiar ». Tout au long du parcours les habitants appréciaient le spectacle à la fenêtre ou sortaient sur le pas de porte, rejoignant même parfois le cortège. Après l’apéritif offert sur la Place, d’où jaillirent les premiers chants collectifs à capella, un repas fut proposé par la Calandreta d’Oloron et les divers groupes purent exprimer leur talent et dérouler leur registre étendu.
La transhumance familiale.
Elle se déroule en général à l’écart des projecteurs et micros, sauf il y a un an quand TF 1 filma à la Pierre saint-Martin, le départ et les premiers kilomètres de la descente, sûrement par réaction de jalousie au reportage de France 2 sur Paul Haritchabalet (4 ans) s’occupant de ses brebis en montagne quelques mois auparavant. Pour ma part j’ai participé cet été à deux de ces transhumances familiales, dont je décris quelques aspects.
De la Pierre Saint-Martin à Lanne en Barétous.
De la cabane Sottou, au Col de la Pierre Saint-Martin, jusqu’à la ferme Manaüt située entre Lanne et Barcus, le dénivelé tourne autour de 1500 m. Cette année Hélène et moi n’étions pas en Béarn lors de la montée du mois de juin, dont le trajet diffère de celui de la descente, comme on le voit sur le schéma donné un peu plus loin. Les photos qui suivent proviennent des mêmes parcours les années précédentes, tant dans un sens que dans l’autre. Comme d’habitude, la saison estivale se termine quelques jours après le week-end consacré au Concours des chiens de berger à Aramits, cette fois le 24 septembre. Avant le départ autour de 9h du matin, il fallut regrouper le cheptel un peu éparpillé durant la nuit et écarter quelques brebis ou chèvres venues de l’extérieur, peut-être pour une fête nocturne ovine. La phase suivante vit l’installation de cloches autour du cou de certaines brebis, pas n’importe lesquelles. La préparation s’achève par un casse-croûte dans la cabane et le chargement dans la voiture-balai de quelques ustensiles à redescendre dans la vallée. Les photos ci-dessous balaient quelques vues autour de la cabane.

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De haut en bas : la cabane Sottou, le Pic d’Arlas situé en face (à une demi-heure à pied) et une vue de la descente vers l’Espagne (vallée de Roncal). Sur ce dernier cliché on distingue un affichage rouge au-dessous duquel se situe l’entrée du gouffre où le spéléologue Marcel Loubens perdit la vie en 1952. Une pancarte à sa mémoire est disposée devant cette entrée.

été 2012 033      Le  gouffre de la Pierre Saint-Martin

 

tout 111        Les Pics d’Anie (2508 m) et d’Arlas (2100 m ) vus de la cabane Sottou(1800 m)

tout 181        Le troupeau dans l’enclos avec la salle de traite en fond

Pour les connaisseurs de la région les parcours apparaissent sur le schéma : trajet (1) pour l’aller en juin et trajet (2) pour le retour en septembre. img801 Sites rencontrés successivement : station de la Pierre Saint-Martin, col du Soudet, col de Suscousse, plateau de Benou puis, après la traversée du bois, retour sur la route goudronnée vers le quartier Barlanès de Lanne et enfin le village de Lanne et la  route de Gastellondo, quartier de Barcus, pour atteindre la ferme Manaoüt de la famille Haritchabalet. La « promenade » s’effectue sous un ciel grisâtre, avec une température douce, ce qui facilite les efforts des marcheurs et des animaux, les uns et les autres moins incommodés par la chaleur et le soleil des précédentes années. Les photos qui viennent sont un mélange des deux situations (montée et descente).

detout 095 La chienne accompagne bien sûr le troupeau

detout 098 On ne se lasse pas d’entendre le « gourgoulis » du gave

detout 102 Cette fois le troupeau s’étire

La première pose réelle se tient sur le plateau herbeux de Benou, après être passés à Suscousse et avoir longé les pistes de raquettes de la station d’Isarbe, pose appréciée des brebis qui, en se retournant, peuvent apercevoir au loin le Som de Lèche, du pied duquel nous sommes partis.
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Deuxième arrêt conséquent à la sortie du bois donnant sur la route de Barlanès (Elicherry), vers 13h30. Halte habituellement consacrée au déjeuner, après avoir parqué le troupeau. Les photos qui suivent décrivent la halte déjeuner de l’aller, à la Mouline, autour de minuit, car la montée aux estives en juin se déroule entre 20 h le soir et 7 h le lendemain matin. Comme on le voit des amis participent parfois à la transhumance et à l’ambiance.

 

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Le casse-croûte des marcheurs

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Le casse-croûte des brebis au même moment

 

Pour ce qui nous concerne en ce jour, seuls se restaurent les trois accompagnateurs du départ, rejoints par Henri le porteur des victuailles. Sylvie et son fils Paul (5 ans, comme le temps passe vite !) nous attendent pour prendre le relais et continuer à mener le troupeau. Pas de souci : nous sommes mercredi après-midi et Paul n’a pas école, il peut rejoindre ses compagnes frisées de l’été. Arrêt minimum donc pour le troupeau mais, comme dit plus haut, le temps le permet et d’ailleurs, en cette journée clémente, aucune brebis  ne souffrira de cette longue marche et ne nécessitera aucun soin. La voiture-balai n’entrera pas en action. Ainsi, durant plusieurs kilomètres, le troupeau suivra docilement nos deux personnages. Nous les rattraperons plus tard en voiture et nous serons alors 5 à aider les automobilistes à se frayer un passage, voitures plus nombreuses maintenant que nous nous rapprochons de la « civilisation urbaine ». Avant de s’engager sur la grande route départementale une dernière pose est proposée au troupeau et c’est vers 17 h 30 que la ligne d’arrivée est franchie, au soulagement de quelques pieds, mollets et genoux fatigués. Encore quelques photos pour illustrer ce voyage sans radio ni télévision ni écran de toute sorte : on peut survivre sans.

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Echanges de regard

 

 

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De Magnabaigt à Gabas.
Ma deuxième participation à la transhumance, avec Jean Fourcade, concerne celle du troupeau de vaches béarnaises de Monique et Jeantet Lahitette, de leur cabane de Magnabaigt au village de Gabas (vallée d’Ossau). À partir de Gabas les 16 vaches concernées furent chargées dans une bétaillère et acheminées à la ferme de Ledeuix.
Dans notre région prédominent quatre espèces bovines : la Bretonne (robe noir et blanc, laitière), la Montbelliarde (robe marron et blanc, laitière), la Blonde d’Aquitaine (viande) et la Béarnaise. Cette dernière, avant l’introduction du tracteur, servait à l’occasion en remplacement des bœufs pour tracter des chars, du fait de sa robustesse et de sa relative docilité. Sa production en lait restait minime mais contentait l’approvisionnement de la ferme. Si bien que peu à peu l’utilisation de la Béarnaise diminua et que la conservation de l’espèce commençait à se poser. Heureusement quelques pionniers se lancèrent ces dernières années dans sa réintroduction, notre ami plombier Bernard Mora étant un des premiers à lutter contre l’extinction de la Béarnaise. L’article ci-dessous, paru dans la « République des Pyrénées » du 09 septembre dernier, rend compte de l’état actuel du cheptel.

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Entre Magnabaigt et le lac de Bious-Artigues la traversée du bois nécessita une réelle vigilance car ces dames ne sont pas aussi prévisibles que leurs cousins ovins. En effet, certaines d’entre elles prennent des initiatives de raccourci dans des terrains parfois accidentés et il faut les regrouper de temps en temps pour ne pas en perdre une. L’une d’elles veut étaler sa force et n’hésite pas à bousculer les plus jeunes : qui c’est le chef ici ? Sur la route entre Bious et Gabas la circulation automobile était bien moindre que celle que nous connaissons l’été mais il fallait rester quand même attentif à toute réaction inattendue de nos compagnes de voyage.

Fin de cette deuxième « promenade » à travers prairies, bois, chemins, villages, habitués au rythme des agnelles, brebis, génisses, vaches, bercés par la musique de leurs sonnailles. Vivement l’année prochaine pour retrouver cette ambiance sereine et rassurante dans des montagnes pour l’instant encore préservées des polluants de toutes sortes de la ville.

Rencontres rugbystiques Aramits/Saint-Pée au siècle dernier

A l’époque de la médiatisation outrancière et de l’information immédiate, il y a encore des événements qui gardent tout leur secret, comme si les pouvoirs publics craignaient leur divulgation et leur diffusion. Ainsi, pourquoi et comment oublier qu’il y a 45 ans se déroula, dans la plaine de Féas, une confrontation rugbystique entre deux villages situés de part et d’autre de Féas : Aramits (vallée de Barétous) et Saint-Pée (quartier sud d’Oloron Sainte-Marie). En effet, durant les étés 1969 et 1970 s’affrontèrent, sur des prés aimablement prêtés par des agriculteurs locaux, de Féas puis d’Aramits, deux équipes non officielles constituées d’habitants (ou issus) de ces deux villages proches. La première formation, Aramits, était composée de jeunes gens d’Aramits et de Lanne en Barétous, alors que la seconde équipe, Saint-Pée, résultait de la fusion des deux parties du village, le Haut et le Bas, ainsi que de deux Parisiens originaires du lieu, en vacances scolaires en ces moments là. Avant de décrire et commenter ces deux rencontres on reviendra quelques années en arrière afin de gravir les marches menant à la formation d’une équipe de rugby de quartier.

Naissance et développement d’un esprit d’équipe.
Famille, quartier, village, formation d’une équipe. Étapes successives dans le temps qui vont nous amener à la première manche du derby barétounais.
Famille Estrate.
Paragraphe personnel qui peut ne pas intéresser mais qui me permet de revivre quelques années de jeunesse en Béarn. Je remonte à mes grands-parents maternels : Angélique (1883-1957) et Pierre Estrate (1879-1949). Ils vécurent la grande partie de leur vie dans la ferme Estrate située à Saint Pée de Haut, sur la route d’Arette. De leur union naquirent Jeanne (1908-1989), Louis (1909-1968), Marie (1912-2008).
Avec Jean Berdot (1908-2001) Jeanne Estrate donna naissance à 5 enfants : Simone, disparue à l’âge de 5 ans et quatre garçons, mes frères et moi (Pierre, Jean-Louis, Michel, Alain). La maison Berdot est située à 150 m de la ferme Estrate, c’est maintenant mon lieu de vie. La famille Berdot et leurs enfants vécurent en région parisienne. Louis Estrate épousa Madeleine Casenave (1912-1994) mais le couple n’eut pas de descendance. Il tint le fameux café Estrate situé juste en face de la ferme du même nom, café qui fut le creuset de très nombreuses discussions, casse-croûtes, apéritifs, noces ou communions, animations en tout genre et principalement parties de belote ou de manille et bien sûr chants béarnais et français. Enfin, Marie Estrate épousa Bernard Oscamou (1913-1999) et mit au monde 3 enfants : Jean (3ème génération à travailler dans la ferme), Henri et Françoise. Un compte rapide mène donc à 6 garçons et une fille qui gardent jusqu’à aujourd’hui des liens très forts entre eux.
Durant toute leur enfance les 4 « Parisiens » passaient leurs vacances d’été dans la maison Berdot et s’échappaient régulièrement dans la ferme Estrate rejoindre leurs cousins. Selon l’âge du moment les occupations et amusements variaient. Baignade dans le Vert, cachettes dans les arbres ou dans les granges, construction de cabanes dans les tilleuls ou dans le champ de topinambours, batailles rangées à coups de cabelhs (épis de maïs égrenés), quelques coups de main lors de la fenaison (quand la mécanisation n’était pas encore prépondérante les citadins aidaient leurs cousins à mettre le foin en meules ou en andins, dans l’esprit aussi de les libérer plus vite pour pouvoir se consacrer aux jeux avec eux). Aux bœufs Houchet et Rouillet succéda le tracteur que les « vacanciers » furent parfois autorisés à conduire, suprême valorisation.
Quartier Saint-Pée de Haut.
Dans les années 60 le rugby en Béarn restait le sport le plus populaire, en temps que pratiquant ou/et spectateur. Si le football réunissait   parfois  les six cousins c’est plus souvent vers le rugby que les Berdot et les Oscamou se tournaient pour le défoulement de fin de journée. Mais d’autres enfants du quartier se joignaient à eux pour constituer des équipes à l’effectif suffisant : les Lacanette (Jojo, Jeannot, Emile), les Pérez (Tony, Albert), et, plus épisodiquement, Chabanne, Larroudé, Husté, Lapuyade, Rousseau, Bédécarrats, Mouchet, Anger. Les rencontres se déroulaient « sous ls pommiers » de chez Oscamou : pré coincé en fait entre un champ de pommiers et la route. On marquait les lignes avec de la chaux achetée chez Yus ou chez Blet à Oloron et on se ravitaillait dans le bois de Saint-Pée pour confectionner  les poteaux. Il me semble encore ressentir les odeurs de la terre et de l’herbe qui nous entouraient, alors que la nuit tombait toujours trop rapidement. Parfois nous traversions la route pour nous rafraîchir dans le café Estrate : limonade ou menthe à l’eau au début puis panaché puis bière quand l’âge le permettait.
Quartier Saint-Pée de Bas.
Parallèlement à nous se réunissaient près du Pont Noir (parcours santé actuel) les jeunes de Saint-Pée de Bas : les frères Bergeras (Constant et Eloi), les frères Fourcade (Jean et André), les frères Bersans (Jean-Louis , Bernard et André), Lacazette, Laborde, Sartolou, Poutous, Maysonnave … Eux aussi exerçaient leur dextérité sur des petits terrains où ils développaient un esprit d’équipe qui servirait plus tard.
Formation d’une équipe.
Il arriva ce qui devait arriver : faisant fi des rivalités entretenues par certains, les jeunes de Saint-Pée de Haut et ceux de Saint-Pée de Bas, après quelques affrontements herbeux, mélangèrent leurs troupes pour mieux se connaître et s’apprécier. « Sous les pommiers » vit croître d’année en année une équipe soudée et solidaire, esprit de nos jours conservé. Compte tenu des différences d’âge entre les acteurs du pré, les « grands » se plaquaient entre eux et plaquaient les « petits » mais les « petits » se contentaient de toucher les « grands » qui, à ce contact, devaient libérer le ballon à la main ou au pied. Autre évolution au fil des ans concernant les boissons d’après-match : au panaché s’ajouta bientôt le blanc limé (nous ne connaissions pas encore à ce moment là le blanc de Jurançon, les futurs amis de Monein ou de Chapelle de Rousse n’étant pas encore entrés dans notre cercle) puis le pernod tomate pour les plus affirmés. L’esprit d’équipe évoqué plus haut se consolidait à la moindre occasion comme lors des fêtes locales ou dans les tribunes du stade de Saint-Pée pour soutenir le FCO. Si bien qu’un jour l’idée d’affronter les juniors d’Aramits, affiliés à la FFR, fit son chemin – il faudrait mener une enquête pour retrouver les initiateurs de cet événement.

Été 1969.
A part la photo d’avant-match, ci-dessous, nous ne disposons pas de trace imagée ni écrite de la première confrontation qui eut lieu en août 1969 à Féas, dans le cadre des fêtes de ce village, sur un pré jouxtant le camping. Pour l’instant, certaines questions demeurent sans réponse mais la lecture de ce texte réveillera peut-être quelques souvenirs. Chez qui germa l’idée de ce match ? Qui l’arbitra ? Quelle était la composition du XV d’Aramits (nous en connaissons toutefois plusieurs acteurs) ? Quels furent les marqueurs des deux équipes (à part les auteurs des essais de Saint-Pée) ? L’entraînement des Saint-Péens fut assuré par Bernard Laborde, futur cadre technicien du FCO. Je participai à tous ces entraînements sauf … au dernier car j’eus la malencontreuse idée de me mêler, sur la route du Pic d’Anie, à  deux chiens en train de se bagarrer férocement : le mien, Moujik, et un autre qui nous suivait depuis notre passage au refuge de l’Abérouat. Au lieu de leur jeter de l’eau ou d’utiliser un bâton je pensai les séparer avec mes mains pour écarter leurs crocs ! Plusieurs doigts de la main droite s’en trouvèrent déchirés, l’un assez profondément, qu’il fallut soigner à la clinique et revêtir d’un pansement. Bien sûr cet état m’empêcha de participer à la rencontre de fin de semaine : je ne pouvais même pas m’en mordre les doigts, c’était déjà fait ! Mon frère Alain représenta bien la famille puisqu’il aplatit trois essais, Bernard Bersans en marquant un autre avant. Victoire assez nette de Saint-Pée (24-3) mais la rencontre se joua avec une certaine âpreté, sous les acclamations de nos supporters usant du clairon et hissant pancartes et drapeaux dont les couleurs évoquaient les « événements » récents de Mai 68. Inutile d’ajouter que la fête qui suivit fut à la hauteur et le repas chez Poutous des plus animés.
Composition de l’équipe de Saint-Pée: Sartolou – E.Bergeras Jo Lacanette A.Berdot Labourdette – (o) T.Pérez (m) Lacazette – C.Bergeras Lacasta Oscamou – J.L.Bersans B.Bersans- A.Pérez Fourcade Laborde.
Ont participé pour Aramits : Iralde Lembeye Mouret les frères Lapeyre Cardassay Begochéa Laher Léride Lacassie …
Sur la photo qui suit apparaissent, au milieu des joueurs, quelques un(e)s de nos supporters : hélas six d’entre eux nous ont depuis quittés.


Debout, de gauche à droite : Marie-Claire Bersans – Bernard Laborde – Albert Pérez – André Fourcade – Jean Fourcade – Jean-Louis Bersans – Jean Oscamou – Constant Bergeras – Frédéric Chabanne – Pipo Lacasta – Bernard Bersans.
Accroupis, de gauche à droite : Pierre Vittel – Jean-Pierre Maysonnave – Emile Lacanette – Henri Labourdette – Jojo Lacanette – Bernard Lacazette – Jean Sartolou – Toni Pérez – Eloi Bergeras – Alain Berdot.
Plusieurs de ces éléments jouaient déjà ou allaient plus tard jouer dans divers clubs : FCO, Escou, Asasp, Saint-Denis.

Pâques 1970.
Un peu moins d’un an après, à Pâques 1970, c’est à Aramits que se joua la deuxième manche, sur un terrain situé face à la fromagerie actuelle, de l’autre côté de la route. Nouveau mais difficile succès de Saint-Pée (nous ne nous rappelons plus du score étriqué) : affrontements plus rudes que ceux de l’année passée avec quelques saignements dont les origines restent inconnues car le replay n’existait pas encore. Jean Sartolou, insuffisamment remis d’une blessure, officiait comme arbitre. Le seul essai du match provient de Jean Fourcade qui, blessé sur l’action, dut céder sa place à Frédo Chabanne. La soirée se poursuivit au restaurant Chilo de Barcus. La tristesse en fut exclue.
Composition de l’équipe : Lacazette – E.Bergeras Bedecarrats (puis Laborde) M.Berdot Laborde (puis Chabanne) – (o) T.Pérez (m) Lacanette – C.Bergeras Lacasta Oscamou – J.L.Bersans B.Bersans – A.Pérez Fourcade (puis Bedecarrats) Larroudé.

Debout, de gauche à droite : Frédéric Chabanne – Albert Pérez – Jeannet Sartolou – Jean Fourcade – Eloi Bergeras – Constant Bergeras – Jean Oscamou – Pipo Lacasta – Jean-Louis Bersans – Bernard Bersans – Daniel Larroudé.
Accroupis, de gauche à droite : Bernard Laborde – Toni Pérez – Jojo Lacanette – Alain Bédecarrats – Bernard Lacazette – Michel Berdot.
Quelques remarques sur ces deux matches .
Ils sont 12 à avoir participé aux deux rencontres : Toni et Albert Pérez, Jean-Louis et Bernard Bersans, Eloi et Constant Bergeras, Jojo Lacanette, Bernard Lacazette, Bernard Laborde, Jean Oscamou, Pipo Lacasta, Jean Fourcade.
Sur ces 12 on observe que 9 ont gardé le même poste : la 3ème ligne (C.Bergeras, Lacasta, Oscamou), la 2ème ligne (J.L. et B.Bersans), 2 de la 1ère ligne (A.Pérez et Fourcade), et seulement 2 des lignes arrières (l’ouvreur T.Pérez et l’ailier E.Bergeras).
Deux postes ont été occupés par 2 joueurs : Lacazette (demi-de mêlée et arrière) et Jojo Lacanette (demi de mêlée et trois-quart centre).
Enfin un joueur a tenu 3 postes : Bernard Laborde (pilier, trois-quart aile et trois-quart centre)

Et maintenant, en 2014 ?
Quarante cinq ans après (vous avez bien lu !) ces joutes homériques plusieurs Saint-Péens vont soutenir régulièrement l’équipe actuelle d’Aramits qui bataille en Fédérale 2 et reste intraitable sur son herbe. Ils retrouvent ainsi autour de la buvette leurs ex adversaires (c’est un grand mot !) et applaudissent sur le terrain les fils de ceux-ci, comme Lapeyre et Bengochéa.
Remarque : depuis 2015 le club d’Aramits-Asasp opère en Fédérale 3.
Je me suis même permis de composer un chant, en Béarnais, en l’honneur du club et de son environnement (voir ci-dessous avec sa traduction) mais pour l’instant cette chanson est en sommeil dans les cartons. À suivre.
Aràmits en davant
En davant, Varetons, vienguts ací que son tots.
En davant, Aràmits, que son ací los amics.
Arrepic : Varetons, cap e tot, Aràmits, tots hardits.
En davant, los avants, tostemps ganhar la veishiga.
En davant, los tres-quarts, jamei càder la veishiga.
Ací, cada vilatge ajuda eths jogadors.
Varetons mas amors, ací cantan a tot adge.

En avant Aramits
En avant, Barétous, ils sont tous venus.
En avant, Aramits, les amis sont ici.
Refrain : Barétous, de la tête au pied, Aramits tous hardits.
En avant les avants pour toujours ganer le ballon
En avant les trois-quarts pour jamais faire tomber le ballon.
Chaque village ici aide les joueurs
Ils chantent à tout âge » Barétous mes amours ».

Réparties de campagne : épisode 5

Il est des personnages, pour ne pas dire des personnalités, qui marquent leur époque par leur aura, leur faconde, leurs initiatives. Il en est ainsi de Jean-Baptiste qui illuminait son entourage par ses interventions calculées, tant physiques que verbales, mais aussi par ses improvisations.
A la campagne les rencontres régulières avec le monde animal engendrent des situations propices à l’amusement comme le montrent ces quelques histoires animalières qui mettent Jean-Baptiste en scène. A la lecture de certains des récits ci-dessous on pourrait penser que Jean-Baptiste n’avait que des rapports de force avec les animaux. C’est tout le contraire. Il respectait profondément ses veaux, vaches, cochons … et je peux assurer ne l’avoir jamais vu maltraiter l’un d’eux.
Jean-Baptiste et le chat.
Regagnant leur véhicule dans la nuit, à la clôture d’une fête de village, Jean-Baptiste et ses compagnons croisent un chat errant qui se frotte à leurs mollets (s’il avait su !), au risque d’en faire tomber certains à la démarche hésitante. Jean-Baptiste, saisissant au sol le félin (par la queue dit la légende mais je pense qu’il y a exagération), le propulse vers le toit du cabanon tout proche en lui expliquant le pourquoi de la manœuvre.
Tu qu’es un gat de gotèra, torna-t-i.
Toi qui es un chat de gouttière, retournes-y.
C’est en ronronnant que le chat accompagna le groupe, en longeant le toit sur quelques mètres , tout heureux d’avoir atteint ce dernier sans effort.
Jean-Baptiste et le chien.
Pétit, le chien de berger de la ferme Mouly, lorsqu’il ne travaillait pas au talon des vaches, somnolait dans le fossé de la route. A l’époque les automobiles se faisaient rares et roulaient lentement, sans que la maréchaussée y soit pour quelque chose. Le grand plaisir de Pétit consistait à bondir soudainement pour essayer de mordiller les pneus de la voiture, ce qui pouvait effrayer certains conducteurs surpris par l’attaque et provoquer même un écart du véhicule d’où sortait, par la fenêtre entr’ouverte, un juron bien connu, popularisé plus tard par Jean-Claude Coudouy. Cette gymnastique canine ne plaisait guère à Jean-Baptiste qui passait assez souvent devant la ferme Mouly. Il arriva un jour au volant de son auto, encore plus lentement que d’habitude, à la hauteur de l’animal, et ouvrit brusquement la porte de la voiture au moment où Pétit se jetait sur celle-ci, non moins brutalement. Inutile de dire que le voisinage perçut deux sons différents mais simultanés : celui d’un léger choc entre deux solides et celui d’une voix plaintive.
Depuis cet épisode, quand il apercevait la voiture de Jean-Baptiste se rapprocher de lui, Pétit feignait de dormir ou tournait négligemment la tête de l’autre côté.
Jean-Baptiste, la poule et le chien.
Parfois un chien de ferme ne parvient pas à réfréner ses envies de courser, voire trucider et parfois croquer, les poules en liberté dans la cour ou le pré. Il ne s’agit plus du Pétit de l’histoire précédente mais de Soumisse, friand de gallinacés. Réprimandé vertement lorsqu’il ne faisait qu’ affoler les poulardes, il en étrangla une un bon matin, ce qui ne pouvait pas rester sans punition. Pour cela l’idée de Jean-Baptiste consista à enfermer dans le même sac de jute l’agresseur et l’agressée, Soumisse et la poule, secouer les deux animaux dans le sac et frapper, avec modération, à l’aide d’un bâton, le seul Soumisse. Coups assénés sans trop appuyer mais suffisamment pour que l’échine du quadrupède s’en ressente. De sorte que Soumisse pensa que c’est la poule qui lui administrait cette correction.
On peut supposer que, une fois libéré de sa prison juteuse, Soumisse regarda dorénavant d’un autre œil les poules et, comme Pétit, détourna la tête quand il en croisait une.
Jean-Baptiste et les poulets.
Les poulets concernés par cette histoire ne vivent pas dans un poulailler mais dans une cage, en l’occurrence un fourgon, puisqu’il s’agit des agents de police réquisitionnés pour la surveillance d’une fête nocturne villageoise. Peut-être appelés pour régler un différent sur la piste du bal, ou pour s’abreuver à la buvette, diraient les méchantes langues, nos représentants de l’ordre eurent la malencontreuse idée d’abandonner tous leur fourgonnette quelques instants, quelques instants de trop, et de plus à l’écart de la foule. Il se trouva un joyeux drille, peut-être bien Jean-Baptiste, qui profita de cette absence des képis pour dégonfler les roues du véhicule (fallait-il qu’il soit lui-même gonflé pour oser cette intervention !), aidé par quelques comparses qui guettaient un retour possible des uniformes et devaient dans ce cas prévenir Jean-Baptiste par une chanson codée. Il fallut faire appel à un deuxième convoi pour ramener nos infortunés policiers à leur commissariat.
Cette aventure ne se renouvela jamais plus car un occupant au moins resta dorénavant dans la fourgonnette durant toute la nuit.
Jean-Baptiste et les vaches.
Au quartier La Mouline, au-dessus d’Arette, il arrivait que les jeunes gens finissent au petit matin leur nuit du samedi, dans l’auberge de Rosalie – qui aurait mérité une chanson de Nadau pour services rendus, comme pour Maria et Denise. Cette fois là les fêtards concernés arrivèrent plus tôt que d’habitude devant l’établissement tenu par Rosalie. Celle-ci et son époux dormaient encore au premier étage donnant sur rue. Malgré quelques appels discrets suivis de vociférations musicales, les volets de la chambre demeuraient clos. Conseillé par ses amis, car on ne va pas l’accuser d’être à l’origine de tous les chahuts de la vallée, Jean-Baptiste s’empara d’un long bâton qui traînait dans le coin et s’en servit pour frapper à plusieurs reprises le volet en bois, en commentant à haute voix :
Vam, Rosalia, desvelha’t. De tota faiçon que’t va caler lhebà’s en mieja òra tà mólher las vacas !
Allons, Rosalie, réveille-toi. De toute manière tu vas devoir te lever pour traire les vaches dans une demi-heure !
Touchée par cet argument imparable Rosalie ouvrit ses conte-vents et accepta, presque en souriant, de descendre en cuisine pour nous confectionner l’omelette habituelle, à un tarif dérisoire, malgré le service forcé.
Dans la dernière anecdote n’ intervient pas un animal mais  un autre être vivant bien connu: un humain.
Jean-Baptiste et le caillou.
Du temps de son adolescence Jean-Baptiste eut un conflit verbal avec un autre jeune, Marcel, et, les propos s’envenimant, Marcel préféra s’échapper en courant pour éviter la claque promise. Mais Jean-Baptiste, plutôt qu’essayer de le rattraper, se saisit d’un caillou à terre et le lança dans la direction du coureur, mais en visant les jambes de ce dernier. Fin chasseur, de palombes particulièrement, notre tireur prouva sa dextérité car le caillou atteignit sa cible au mollet.
La conclusion de notre héros mérite citation :
Marcèu qu’a comprés aqueth dia qu’un calhau anaré tostemps mei viste qu’eth.
Ce jour-là Marcel a compris qu’un caillou irait toujours plus vite que lui.

Réparties de campagne : épisode 4

Dans le café Estanguet ce jour-là il y a affluence – pourquoi ai-je besoin de spécifier « ce jour-là » ? Un des habitués du lieu, Manolo, se vante une fois de plus de sa bravoure militaire passée.
– Jo, n’èi pas jamei avut paur de cap tà l’enemic :
Moi, je n’ai jamais eu peur face à l’ennemi.
Hélas pour lui un impertinent réplique aussitôt :
E perqué donc as recevut ua bala au cuu si n’èras pas en trin de t’escapar ?
Et pourquoi donc alors as-tu reçu une balle dans les fesses, si ce n’est parce que tu étais en train de t’échapper ?

Accoudé au comptoir du café Caillabus, Jacolet commande une bouteille de vin.
Que’m bailharàs un pinton de roi e dus veires sus aquera taula.
Tu me donneras une chopine de vin rouge et deux verres à cette table.
Pendant un certain temps rien ne bouge, ni au bar, ni à la table, pourtant servie. Après quelques minutes Jacolet quitte le bar et s’assoit à la table devant un des deux verres, les remplit tous les deux et s’exclame :
Aqueth gran carcan de Felix n’ei pas viengut uei. Que’m va caler vueitar lo son veire e béver a la soa santat !
Ce grand carcan de Félix a oublié de venir aujourd’hui. Il va falloir que je vide son verre et que je boive à sa santé !

Déjà à l’époque il arrivait que des discussions avinées se terminent en pugilat. Ainsi, le malheureux, et poids léger, Antoine, reçut-il sur son visage, un jour de « peleja » (dispute), une marque d’affection de la part d’un certain Marcellin, de gabarit d’une autre catégorie. Antoine s’en revint dépité chez lui et s’adressa à sa sœur Anna avec laquelle il vivait :
Anna, qu’at sabèras qu’aqueth triste messatgèr de Marcellin que m’a dat un cohat !
Sache, Anna, que ce triste sire de Marcellin m’a giflé !
Torna-t’i (retournes-y) lui rétorqua Anna.
Retour à l’auberge, deuxième manche de l’altercation, deuxième sanction (une gifle sur l’autre joue), deuxième retour à la maison.
Que me’n a balhat ua auta (il m’ a donné une deuxième gifle).
Demora tà casa (reste à la maison maintenant).

Une affaire qui dure entre deux familles du village, les Labastide et les Duboscq. Les pères de Nénesse (Duboscq) et Tonio (Labastide) s’étaient frictionnés il y a quelques années puis avaient passé le témoin de la querelle à leurs enfants. Rentrant chez lui après une soirée agitée au café Estanguet, Tonio bredouilla-t-il à sa mère :
Eth hilh d’aqueth qui a trucat lo ton marit autes còps qu’a volut trucà’m !
Le fils de celui qui a frappé ton mari autrefois a voulu me frapper !

Le même Tonio se ravitaillait habituellement en vin rouge à une barrique du café Estanguet situé à deux pas. Amélie, sa mère, qui ne rechignait pas à lever le coude en sa compagnie, se proposa un jour d’aller chercher et ramener au logis leur breuvage vitaminé. Dès qu’elle revint (rouge) en leur masure et franchit le pas de la porte Tonio voulut trinquer avec elle. Il grimaça aussitôt, émettant un doute sur le degré de l’alcool bu, chiffre pourtant bien inscrit sur la bouteille. Le lecteur perspicace aura deviné qu’une fontaine publique se dressait entre le bistro(*) et la maison des deux personnages. Source tentatrice pour Amélie qui entama au goulot la bouteille de vin et compléta la place vide par de l’eau de la fontaine. Jean, du même nom, eut peut-être conclu ainsi cette « fable » : ne laisse pas autrui faire à ta place ce dont tu es capable d’assurer.
(*) bistro ou bistrot, les deux écritures sont autorisées. Bistro sans « t » me paraît plus esthétique même si bistro
et santé ne sont pas toujours compatibles.

En ce temps là la circulation automobile n’était pas des plus intenses. Les troupeaux de bovins se déplaçaient tranquillement dans le village du pré à l’étable, les poules picoraient dans le fossé herbeux, les jeunes gens organisaient des parties de pelote dans la rue, connaissant parfaitement l’heure de passage de l’autobus, avec un matériel très simple : un portail de grange en guise de fronton, des raquettes en bois en lieu de pala, ou des journaux torsadés faisant office de chistera, une balle de tennis au lieu de la pelote réglementaire. Du bistro Estanguet le client fatigué empruntait une porte donnant sur la rue et, sans parfois même ouvrir les yeux, se soulageait sans vergogne contre le mur extérieur de l’établissement, de longues tracées odorantes traversant ensuite la route jusqu’à la rigole opposée. Lorsque Estanguet s’agrandit de nouvelles salles, des WC plus modernes furent installés à l’intérieur du café, au fond de celui-ci (dans l’ancien bistro ils se situaient dans une cour trop éloignée des agapes pour espérer attirer les clients). Mais le grand Arnaud mit du temps à intégrer cette nouvelle disposition des pièces. Perturbé par l’absorption de picrate, dont seule la quantité ingurgitée l’intéressait, dans un état quelque peu vaporeux (drin embrumat), un besoin urgent le fit prendre la porte du chais. Un mur qui jouxtait la porte s’offrit à lui qu’il pensait être … le mur de dehors, comme dans l’ancien bistro. Réflexe fatal car il s’agissait en fait du mur … du couloir séparant le chais d’une autre salle. Retentit alors un énorme « Quin salòp » – que je ne pense pas utile de traduire – sorti de la bouche de la tenancière, au langage habituellement châtié et même précieux quand l’occasion se présentait.

 

Rome 2014 (troisième partie)

La troisième et ultime partie décrit nos deux derniers jours à Rome.
Quatrième jour : jeudi 13 mars (Place d’Espagne, Place du Peuple, Villa Borghèse, Villa Médicis, Église de la Trinité des Monts, Quirinal, et encore Panthéon et Piazza Venezia)

La matinée débute par la Piazza di Spagna et la Piazza del Popolo, deux places importantes et d’architecture étonnante, reliées par deux rues parallèles et commerçantes, que nous sillonnons lentement : via Margutta et via del Babuino.
La Place du Peuple (Piazza del Popolo) se situe au carrefour stratégique de trois grandes artères formant le « Tridente » (trident)  : via di Ripetta qui mène aux rives du Tibre, via del Corso qui conduit à Piazza Venezia et Capitole, via del Babuino qui relie Piazza Popolo et Piazza Spagna. Ainsi cette Place permet-elle d’atteindre d’autres lieux attrayants comme la Villa Borghèse ou les rues avoisinantes riches en galeries d’art et boutiques d’antiquités. L’Église Sainte-Marie-du-Peuple (Chiesa Santa-Maria del Popolo) mérite aussi une visite pour son style baroque et ses nombreuses chapelles.
Sur les deux photos qui suivent de la Place on distingue l’obélisque égyptien, datant de 1589, et la Porte du Peuple (Porta del Popolo) juste à côté de l’Église. Enfin, au sud de la Place se dressent deux églises jumelles qui confèrent à l’ensemble une cohérence et une majesté indéniables : Santa Maria dei Miracoli et Santa Maria in Montesanto.

Piazza del Popolo.

Un peu plus loin on débouche sur la Place d’Espagne (Piazza di Spagna), autre endroit remarquable prisé des touristes. De la Place s’échappe un vaste escalier permettant de monter jusqu’à l’Église de la Trinité-des-Monts (Chiesa della Trinita dei Monti). Un escalier central et deux escaliers latéraux. Escaliers recouverts de fleurs chatoyantes l’été mais pas durant notre période de visite. Du haut très belle vue sur les toits de Rome et en particulier le Capitole.

Piazza de Spagna et vue de Rome prise de l’église de la Trinité-des-Monts.


Deux originalités glanées dans les églises parcourues ce jour.

Nous ne verrons ensuite que l’extérieur de la Villa Borghèse car la visite de la Galerie nécessitait une réservation préalable. Nous nous contentons donc de cheminer dans le très vaste Parc Pinsio, ses arbres et bosquets verdoyants, ses sculptures, lacs … endroit propice pour la pause du déjeuner campagnard. De même nous ne percevons que l’extérieur de la Villa Médicis dont l’exposition proposée dans le musée ne nous attire guère.
Éléments du Parc Pinsio (Villa Borghèse) dont le temple Esculape
Façade de la Villa Médicis et fontaine du Dieu Mercure

Nous redescendons ensuite vers le Quirinal (Quirinale), résidence actuelle du chef de l’état italien qui fut d’abord résidence d’été des papes puis résidence royale de 1870 à 1947. Au centre de la place l’obélisque du mausolée d’Auguste.

Le garde du Quirinal ne semble pas comprendre le parler italien d’Oscamou.

Poursuivant notre marche dans les rues romaines jusqu’à la nuit tombante nous nous retrouvons une nouvelle fois devant le Panthéon, toujours sans apercevoir la musicienne (muse et sienne) de Jean-Louis Toss. La Place Venezia nous reçoit elle aussi de nouveau mais cette fois elle s’enrichit d’un agent de police qui s’égosille et gesticule au milieu d’un carrefour embouteillé. On se croit revenu en arrière chez nous quand les ronds points n’existaient pas ou quand les feux rouges s’avéraient inutiles du fait d’un trafic trop intense. Des quelques photos prises à cette occasion je n’en garde qu’une qui exprime l’animation régnant, celle de la circulation et celle du policier.

La Place Venezzia est bien gardée.

Au repas du soir qui succède à cette balade nous apprécions notre première pizza du séjour. Quand même ! Le match de foot qui se déroule sous nos yeux dans le petit écran ne nous déconcentre pas de notre objectif gustatif.
Nouvelle marche pour retrouver le quartier Termini mais en cours de route nous prenons le dernier verre de la journée dans un bar populaire où nous faisons la connaissance (à moins que ce soit l’inverse) d’un Romain que nous nommerons Luigi. Longue et variée conversation, parfois même monologue tant notre interlocuteur a envie de parler et de faire connaître et apprécier sa ville, lui qui a parcouru plusieurs arpents de France et aime comparer les deux pays. On s’informe, on informe, et on s’amuse bien, car Luigi manie l’humour et la gestuelle à la manière des personnages de Fellini ou autres réalisateurs italiens. Dommage de ne l’avoir connu que lors de notre dernière soirée romaine.

Cinquième jour : vendredi 14 mars (Santa Maria di Maggiore, Montecitorio, Saint-Louis-des-Français)

Dernière matinée avant le casse-croûte à la maison précédent le départ pour l’aéroport : les deux couples se séparent pour quelques courses ou cadeaux mais aussi pour flâner dans des lieux encore inconnus.
Dans un premier temps nous visitons la basilique papale Santa Maria di Maggiore, Bernini fut inhumé en 1680. Encore un monument superbe avec sa Chapelle Sixtine, son dôme, ses vitraux, ses confessionnaux, ses sculptures, ses mosaïques somptueuses. Je ne résiste pas à l’envie de vous présenter un nombre important de photos de ce site : lourd à visionner mais tellement beau …
    


Quelques unes des richesses de la basilique Santa Maria di Maggiore.

Au passage devant le parlement, Palais Montecitorio, nous émettons le même commentaire que devant le Quirinal concernant la facilité avec laquelle on peut s’approcher de l’entrée et des gardes qui la surveillent, pouvant même poser une question à l’un d’entre eux.

Piazza Colonna et le Parlement italien.

Notre toute dernière vision romaine concerne l’Église Saint-Louis-des-Français (Chiesa S.Luigi dei Francesi) avec, entre autres trois remarquables peintures de Caravage, peintre mais aussi personnage hors du commun. Sa biographie se lit comme un roman policier avec des scènes de violence et des démêlés avec la justice. Sa peinture se distinguait de celle des courants artistiques de son époque tant par ses couleurs que par le réalisme qu’elle décrivait.

La Vocation de saint Matthieu (Caravage)

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Quelques richesses de l’église Saint-Louis des Français.

Et voilà, c’est fini pour l’émerveillement par rapport à Rome et ses rues, ses places, ses églises, ses monuments … Encore quelques emplettes et souvenirs avant d’attendre notre chauffeur Mario venu nous chercher vers 13h et parler quelques minutes avec notre logeuse Paola. Trois heures d’attente à l’aéroport pour un départ vers 16h30 et une arrivée à Toulouse un peu avant 18h. Retour Toulouse-Oloron sans problème avec une réception chaleureuse de Laure et Pablo.
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Des remarques générales et d’autres plus particulières pour conclure la description de ce séjour romain.
Aucune fausse note à mettre en avant quant au voyage lui-même, à l’appartement choisi, aux nombreuses et variées visites, au temps idéal rencontré chaque jour, doux en journée, à peine rafraîchi en soirée, sans pluie.
De nombreuses (trop ?) photos complètent le récit, mais nous avons fait appel parfois à des clichés « extérieurs » lorsque nous n’avions pas eu l’occasion ou le temps de figer un site important.
Bien sûr, en ces quatre jours seulement à sillonner Rome un choix d’itinéraire était obligatoire, tant abondent les curiosités et richesses de la ville, ce qui devrait nous inciter à revenir pour combler les lacunes et approfondir nos connaissances sur l’art romain. L’essentiel de nos parcours s’effectua à pied si bien que nous découvrîmes un maximum de places, munies de leur obélisque, et d’églises, sans les visiter toutes. Souvent divers styles d’architecture se côtoyaient dans une place, parfois dans un même édifice, correspondant à des époques différentes, comme le baroque et le classique par exemple. A ce sujet, les livres spécialisés nous éclairent heureusement de leurs commentaires et donnent envie de revoir Rome sous un autre œil.
A courir vers les découvertes artistiques ou archéologiques on ne pouvait pas en plus rencontrer réellement des Italien(ne)s, sauf de manière brève quelques serveurs ou serveuses de restaurant. On retiendra seulement quatre visages, ceux des personnes avec qui nous avons pu nous entretenir un minimum de temps : Paola, Mario, Gino,Luigi. Tous se montrèrent chaleureux et accueillants, tout comme d’ailleurs les employés divers à qui nous avons eu affaire dans les bars, les musées, les magasins, l’Office du tourisme … Même les gardiens du Quirinal ou ceux du Parlement répondirent avec gentillesse à nos questions : difficile d’imaginer cela devant l’Élysée ou devant la Chambre des Députés chez nous.

Rome 2014 (deuxième partie)

Après la première partie consacrée principalement à la Rome Antique, la deuxième partie visite surtout la Cité du Vatican, du moins ce que nous pu explorer en une quasi journée.
Troisième jour : mercredi 12 mars (Musées du Vatican, Chapelle Sixtine, Basilique et Place Saint-Pierre, Trastevère, de nouveau Panthéon et Trevi, Navona, Sainte-Marie de la Minerve)
Pour la première fois nous utilisons le Métro pour nous rendre au Vatican. Afin d’éviter une trop longue attente dans la queue formée dans la rue nous avions réservé sur Internet pour 9h30. Nous y rejoignons un guide et un groupe constitué, uniquement pour pénétrer dans le Vatican, chacun devenant indépendant ensuite. Avec ses 44 hectares de superficie la Cité du Vatican (Città del Vaticano)  constitue le plus petit État du monde et ses musées (Musei Vaticani) contiennent la plus importante collection d’œuvres d’art dans le monde. Nous ne pourrons qu’effleurer toutes ces richesses.
La première Cour rencontrée dans le Palais éveille déjà notre attention et inspire les photos qui suivent, avec une colossale pomme de pin (la pigna) en bronze, symbolisant l’immortalité.

Sculptures dans la Cour d’entrée du Vatican : le Cortile della Pigna

Nous traversons ensuite les longs couloirs qui desservent les nombreux Musées du Vatican (15 à ma connaissance, en comptant la Chapelle Sixtine), nous autorisant quelques échappées dans ces derniers, comme on le voit ci-après.

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Quelques peintures et sculptures glanées dans les couloirs des Musées du Vatican.
La descente du vaste escalier tournant, emprunté avant la pause du déjeuner, mérite un point de vue.

Escalier en vrille reliant les Musées au Jardin.

Nous nous installons ensuite dans les jardins à la sortie des Musées : ce n’est pas tous les jours qu’on peut casse-croûter au Vatican !

Vues du jardin et de quelques jardiniers en repos.

La Chapelle Sixtine nous reçoit en début d’après-midi : quand je dis nous, il s’agit certes de notre quatuor mais aussi de la multitude agitée et serrée. Tellement de monde que limité est le nombre de minutes à observer une peinture. Nous sommes obligés d’avancer et laisser la place. Si bien que nous n’avons même pas eu la possibilité de photographier la voûte de la Basilique dont « La Création d’Adam » de Michel Ange où Dieu insuffle l’âme en Adam en le désignant du doigt. Vu également sans être photographié, »le Jugement Dernier » du même Michel Ange, situé au-dessus de l’autel. Je ne résiste cependant pas de glisser ces deux images prises dans un article sur Michel Ange.

img759Le Jugement Dernier
La création d’Adam

Nous enchainons avec la Basilique Saint-Pierre et la Place Saint-Pierre, elles aussi bondées bien sûr, mais plus espacées.
Photos mélangées de ces deux lieux mythiques et mystiques avec de temps en temps seulement une légende.


Deux vues extérieures de la Basilique Saint-Pierre

Le dôme de Saint-Pierre domine la silhouette de Rome, avec un diamètre de 42 m et une hauteur de 132,5 m. Son plan provient de l’ingéniosité de Michel-Ange qui mourut avant l’achèvement des travaux.

Trois vues de la Place Saint-Pierre

La Place et la Basilique Saint-Pierre

Nous voici à l’intérieur pour quelques peintures et sculptures de la Basilique Saint-Pierre.

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La Piétà de Raphaël (cliché flou car il fallait tirer vite)


De dos, au premier plan, deux pénitents bien connus arpentant en se repentant l’intérieur de la Basilique

Chronologie des papes

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 Le dôme vu de l’intérieur : tout en haut , dans la lanterne, apparaît Dieu le Père, et, en-dessous figurent des anges, le Christ, la Vierge, les apôtres, des saints, des papes.


Baldaquin de bronze : réalisé par le Bernin entre 1624 et 1633, sous la demande d’Urbain VIII, ce haut baldaquin est situé au-dessus du tombeau de saint Pierre. Les bronzes utilisés furent arrachés au porche du Panthéon.
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Statue en bronze de saint Pierre : cette œuvre de di Cambio, du XIIè siècle, mesure 1,8 m. Saint Pierre tient les deux clefs du royaume des cieux  dans sa main gauche et lève la main droite pour bénir : les deux doigts tendus symbolisent les deux natures (divine et humaine) alors que les trois doigts repliés représentent la Trinité. Le pèlerin passant devant la statue embrasse ou touche de la main le pied droit de l’apôtre.

Difficile, avant d’abandonner les lieux, de ne pas remarquer les gardes suisses qui restent stoïques malgré l’avalanche de flashes qu’ils subissent à tout instant.
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On quitte la Cité du Vatican pour une promenade pédestre le long du Tibre pour atteindre le quartier connu et prisé Trastevere. On rencontre quelques places et églises avant de déguster une glace (hmmm) dans un café fréquenté essentiellement par les locaux, moment toujours enrichissant. Puis nous traversons de nouveau le Tibre, cette fois à pied (en métro le matin) pour admirer les vestiges des quatre temples de l’Area Sacra di Largo Argentina.

Sainte-Cécile (Santa Maria in Trastevere) : cette basilique à trois nefs et son campanile roman constituent la plus ancienne église romaine consacrée à Marie.
Nous poursuivons par la Place Navone (Piazza Navona), étroite et allongée, en forme de bateau, munie bien sûr d’un obélisque, comme toute place romaine. La nuit est tombée, un peu fraîche comme les précédentes.
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Piazza Navona et sa Fontaine des Quatre-Fleuves (et sa musicienne harpiste)
Nous retrouvons ensuite la fontaine Trevi, aperçue la veille et tout autant animée, et nous découvrons la Place Sainte-Marie de la Minerve avec sa célèbre sculpture de l’obélisque planté dans le dos d’un éléphant de marbre. L’éléphant, symbole de force, d’intelligence et de piété, incarne les vertus à la base de la véritable doctrine chrétienne, comme le mentionne, en latin, l’inscription sur le socle.
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Piazza della Minerva.
Avant la tombée de la nuit la Piazza della Rotonda et le Panthéon nous accueillent de nouveau et nous revisitons l’intérieur du monument.

Nous nous installons à la terrasse d’un restaurant d’une ruelle proche du Panthéon.Un des serveurs, que nous prénommerons Gino, attire notre attention car il s’adresse parfois aux clients en chantant. Il arrête même une de ses connaissances, visiblement un ancien chanteur d’opéra, qui se lance dans quelques morceaux classiques, d’une voix de ténor assurée et puissante. Succès garanti, la quête qui suit s’avère fructueuse. On se prend au jeu et à notre tour on interpelle Gino en chantant, ce qui étonne quelques touristes mais nous permet de passer un moment des plus convivial avec un Italien typique.
Un peu grisés par cette rencontre (qu’alliez-vous imaginer d’autre ?) nous retournons chez nous à travers ruelles et  placettes en reconnaissant parfois des lieux connus. A l’issue de cette troisième journée, bien chargée comme celle de la veille, nous commençons à nous sentir Italien de Rome.

                                                                        Fin de la deuxième partie.

Le Marathon des Leveurs de Coude

Les habitants du Vème et du VIème arrondissements de Paris, ainsi que les touristes abondants en ces lieux, furent certainement intrigués, en ce 24 mai 2011, par des cohortes déguisées et bruyantes qui arpentaient le pavé parisien en dégustant un verre de vin lors de leurs nombreux arrêts en des buvettes installées devant les bars du quartier.
Se déroulait sous leurs yeux ébahis « le Marathon des Leveurs de Coude »
Cet événement, concocté par son ami Jean Cormier, se voulait un hommage à Antoine Blondin (1922-1991) disparu donc il y avait 20 ans.
Jean Cormier
, journaliste au Parisien, vit lui aussi au Quartier Latin. Spécialiste du rugby et de Cuba , auteur de livres sur le ballon ovale et sur Che Guevara, il invente, avec une autre fameuse plume de l’Equipe et de Midi Olympique, Denis Lalanne, le Festival (culturel et sportif) Singe Germain, en l’honneur d’ Antoine Blondin.
Celui-ci, écrivain, romancier, journaliste, en particulier dans le quotidien sportif l’Équipe, aimait intriguer et parfois provoquer ses entourages, tant dans l’écriture que dans sa vie de tous les jours.
Ecriture : associé au mouvement des « Hussards » il sera classé écrivain de droite, apprécié au Figaro, et même d’extrême droite en collaborant à des journaux comme Rivarol ou Aspect de la France. Dans une fumeuse rencontre filmée avec Serge Gainsbourg, dont le thème était  … l’alcool et l’écrivain, à ce dernier qui lui reprochait son engagement à droite il répondit : « à gauche on me dit que je suis de droite, à droite on me dit que je suis de gauche ». En tant qu’écrivain sa verve et son humour ne masquaient pas le désenchantement, voire le désarroi, ce qu’il revendiquait lui-même, face aux convenances, petitesse et conventions dirigeant  le monde. En tant que journaliste sportif  et chroniqueur il s’illustra par des articles hauts en couleur et pleins de poésie, concernant le cyclisme et particulièrement le Tour de France mais aussi le rugby où il glorifiait les artistes de la balle ovale comme les frères Boniface.
Quelques titres : Monsieur Jadis – Un singe en hiver (dont fut tiré le film de Verneuil et Audiard, avec Gabin et Belmondo) – L’humeur vagabonde – Les Enfants du bon Dieu …
Quelques citations : quand on meurt de faim il se trouve toujours un ami pour vous offrir à boire – ce qui fout tout par terre il faut le foutre en l’air – les hippies font chanvre à part – chérie, ce soir je n’ai rencontré aucun bistrot fermé (pour s’excuser d’avoir manqué un rendez-vous galant).
Mode de vie : Antoine Blondin reconnaissait qu’il était un invétéré bringueur. Chaque matin il arpentait le Quartier Latin de bar en bar pour la visite de « sa plantation de cafés tabac », à la recherche de ses « verres de contact ». Avec des amis il assista un jour à un Angleterre-France du Tournoi des Cinq Nations à Twickenham … dans un pub situé à 100 m du stade.
La manifestation : pour honorer cette soif de vivre et les rues que Blondin fréquentait régulièrement, Jean Cormier a imaginé un parcours dans 42 bars du Quartier Latin. Dix éléments constituaient chaque équipe participant à ce raid. Trois ans après ma mémoire défaille quelque peu et je ne me souviens que de certaines d’entre elles (aperçues parfois dans les photos qui suivent) : anciens rugbymen du Racing Club de France de rugby, avec entre autres Tadjian et Serrières – des gens du Nord revêtus de la combinaison et de la lampe des mineurs – des Auvergnats habillés, si on peut dire, et armés en hommes des cavernes – et l’équipe à laquelle j’appartenais, Arguibelle, groupe de chant de Lanne en Baretous. Comme seulement sept chanteurs du groupe purent se libérer pour ce voyage Lanne → Paris et un séjour de trois journées, Arguibelle recruta sur la Capitale pour compléter et je me retrouvai donc ainsi inscrit avec les représentants du Béarn. Après avoir assisté à un hommage rendu à Antoine Blondin en l’Église Saint-Sulpice les quinze formations invitées prirent le départ, une par une, vers les bistrots qui avaient accepté de figurer sur l’itinéraire. Chacun de ces bars mettait à disposition une buvette extérieure et servait du vin dans l’écuelle de tout participant. Comme on peut l’imaginer la bonne humeur s’installa vite au sein de toutes les équipes et proliférèrent les échanges, entre elles mais aussi avec les passants et habitants. Nous étions quant à nous vêtus de la blouse bleue (chamara) dans laquelle les paloumaires glissent les palombes  prisonnières des filets tendus entre les arbres. Très vite les chants fusèrent de notre groupe, ce qui ralentit le rythme car on s’attardait de plus en plus autour des buvettes. Si bien qu’au bout d’un certain temps notre équipe se retrouva dépassée par toutes les autres qui se contentaient du petit récipient fourni par les organisateurs et ne perdaient par leur temps à le remplacer par des bouteilles, comme l’indiquent quelques photos à suivre. Ambiance digne des fêtes de Bayonne ou de Pampelune où on fraternise facilement autour du verre et de la chanson. Inutile de dire que nous ne fîmes honneur qu’à un nombre réduit de bars, loin des 42 programmés.

Premier groupe de photos où apparaissent des participants d’autres équipes, des engins pas classiques, des noms de rues ou de troquets situés dans les deux arrondissements concernés.

     

Livraison d’armes.


Deuxième groupe de photos avec Arguibelle batifolant au Quartier Latin
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Michou et sa cousine Séverine évoquent le Jurançon

Michou au Conservatoire du VIème
A l’extrême-gauche Jean Cormier

Vous êtes perdues ?

Un pack impec rejoint par Cormier

Jean Cormier est décédé en décembre 2018 pour rejoindre son village de Sainte-Engrâce dans la Soule.



Rome 2014 (première partie)

Du 10 au 14 mars 2014 Hélène et moi avons visité Rome en compagnie de Jean Oscamou (un de mes cousins) et sa femme Claudine, soit deux Saint-Péens et deux Lannaises. L’initiative provenait de leur fille Laure que l’on ne peut que remercier encore pour avoir su nous convaincre de franchir d’autres montagnes que nos Pyrénées.
Les photos qui complètent les descriptions qui suivent proviennent essentiellement d’Hélène. Presque quatre mois après notre voyage la mémoire peut défaillir pour quelques noms de sites ou d’édifices religieux car je ne notais pas tous les jours en direct nos activités. Ces noms apparaissent parfois en français, parfois en italien. Nos guides livresques lors de ce séjour furent le Routard et un ouvrage emprunté à la Médiathèque des Gaves d’Oloron.
Comme on le verra, nous ne pûmes que survoler, voire même négliger, certains centres d’intérêt de Rome, du fait de divers facteurs : horaire, fatigue, temps à consacrer … Comme je mets pas mal de temps à écrire une page (si vous saviez comme la retraite occupe !) et que je ne veux pas fatiguer le lecteur potentiel, je divise le récit de notre voyage en trois parties : la première concerne les deux premiers jours, la deuxième le troisième jour et la troisième les deux derniers jours.
Je commence par un schéma des plus simplistes de la ville où figurent notre lieu d’habitation, près de la Gare Termini, et les principaux lieux visités.
img746Je propose une carte plus précise qui peut intéresser les personnes connaissant Rome, à condition que sa visibilité soit correcte (en agrandissant l’image).
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Et enfin, une vue générale de la ville, avec la même remarque :
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Premier jour : lundi 10 mars (  Barberini, Republica)
En voiture, qui restera cinq jours au parking P5 de l’aéroport, nous démarrons de Saint-Pée (un quartier historique d’Oloron) vers 9h30 pour nous rendre à Toulouse Blagnac d’où nous nous envolons vers 14h20 pour atterrir à Flumicino, un des deux aéroports de Rome, vers 16h15. A l’arrivée nous attend Marco, chauffeur envoyé par notre logeuse, Paola Maraghini. Marco et nous utilisons un signe distinctif identique : une pancarte pour lui, avec l’inscription OSCAMOU / BERDOT, une banderole papier plus grande pour nous, avec les mêmes caractères. Conduite sportive, contact agréable car Marco nous renseigne de temps en temps sur des bâtiments ou des parcs longés, avec parfois une pointe d’humour quand on se permet de balbutier quelques mots ou expressions en italien. Nous atteignons le logement vers 18h, sans trop connaître de ralentissement, pour faire connaissance avec Paola qui nous laisse son appartement et nous donne quelques consignes. Durant cinq jours et quatre nuits nous habitons au 147 Via Turati, tout près de la Gare Termini où se croisent plusieurs lignes de métros, de trains et de bus. Du fait de la proximité de l’immeuble avec les monuments à visiter nous n’utiliserons le métro qu’en une seule occasion, pour rejoindre le Vatican (voir carte ci-dessus). Outre cette position privilégiée de l’appartement dans la ville, nous aurons le temps d’apprécier sa luminosité et son calme.
La photo qui suit représente une rue romaine entre notre logis et la gare.

Notre première balade italienne concerne la Gare Termini et ses nombreuses boutiques à plusieurs étages, avec aussi le monde interlope que l’on rencontre dans toutes les gares des grandes cités européennes. Nous effectuons nos premières courses (marchandes) pour le petit déjeuner matinal et le casse-croûte de midi du lendemain. Nous poursuivons la promenade pédestre jusqu’à la place Barberini et sa fontaine du Triton : créée par le sculpteur Le Bernin en 1642, elle représente quatre dauphins soutenant une coquille géante dans laquelle est assis Triton, le dieu marin, dont le haut du corps est humain et le bas en forme de queue de poisson. Sur les trois clichés on voit que Hélène, Jean et Claudine ne craignent pas de se mouiller.

Nous terminons cette première soirée en quête d’un restaurant sur la Place Republica, proche de Termini, avec un serveur peu loquace, ce qui ne sera plus le cas ensuite.

Deuxième jour : mardi 11 mars (Forum, Palatin, Colisée, Capitole, Panthéon, Trevi)
Journée débutant par la découverte de la Rome Antique avec successivement le Forum romain, le Palatin et le Colisée, pour finir par trois autres sites historiques : le Capitole, le Panthéon et la Fontaine de Trevi. Les femmes prennent le billet jumelé (12 €) pour la visite des trois sites de la Rome Antique, visite gratuite pour Jean et moi, du fait de notre âge canonique. A pied nous atteignons l’entrée du forum, au bout de la rue Cavour (un des artisans de l’Unité italienne). Nous accompagnons les illustrations de chaque site visité par une photo du couple vedette Claudine/Jean pour prouver à leur fille Laure qu’ils ne se sont pas arrêtés en chemin à Toulouse, d’autant que les Villepreux, Rives et Skréla ne fréquentent plus les stades des Sept Deniers ou des Ponts Jumeaux.

Forum romain (Foro romano).
On y consacre pratiquement une matinée mais on eut pu y passer facilement une journée entière tant l’endroit regorge de vestiges et bâtiments anciens, religieux ou non. A travers les ruines actuelles on respire le passé fabuleux de ces lieux sacrés. Le Forum constitua, à ses origines, le centre de la vie politique, religieuse, commerciale et juridique de la Rome antique (Vè siècle avant J.-C.), et devint cœur naturel de la ville quand les collines avoisinantes se peuplèrent peu à peu. Selon l’emplacement dans la cité se déroulaient les réunions politiques, les fêtes populaires, les tribunes aux harangues, les assemblées sénatoriales, le marché réunissant paysans et marchands, les offices religieuses dans temples et sanctuaires. Aux IIè  et 1er siècles avant J.-C. Rome devient une grande puissance et d’imposantes basiliques sont édifiées. L’apogée est atteinte avec les Empereurs César et Auguste. Mais, petit à petit, le Forum va perdre de son importance  du fait des délocalisations des instances politiques et commerciales. Ce lieu antique tombera dans l’oubli durant de nombreux siècles et renaîtra quelque peu à l’époque de la renaissance. Hélas, les monuments  anciens, protégés depuis des siècles  par la végétation et une épaisse couche de terre, seront utilisés comme matériaux de toute sorte après le transfert du Saint Siège d’Avignon à Rome, le Forum se transformant alors en une gigantesque carrière. Il fallut attendre la fin des années 1700 et les débuts de l’archéologie pour que s’organisent les premières fouilles et le dégagement des ruines, encore inachevé à ce jour.
Nous sélectionnons un nombre élevé de photos pour mettre en évidence la majesté du site, l’imagination faisant le reste.


Extérieur du Forum et rue Cavour : finalement le ciel est le même qu’à Saint-Pée, semble dire Jean.

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Temple d’Antonin le Pieux et de Faustine : 10 colonnes de 17 m de haut avec chapiteaux corinthiens en marbre blanc et et entablement comptant parmi les joyaux de l’art décoratif romain.
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Une de nos premières visions de l’intérieur du forum.


Temple des Dioscures
: plusieurs vues des colonnes corinthiennes de 12 m de haut appelées « les Trois Sœurs »


Foro Romano ou Forum Romain (quel progrès dans la langue de Dante !)


Arc de Septine Sévère (Arco di Settimio Severo) : arc de triomphe à trois baies avec des fresques dégradées représentant les victoires sur les Parthes et les Arabes. Hauteur : 20,88 m ; largeur : 23,27 m
Le Tabularium et les temples voisins : outre trois touristes au premier plan qui semblent poser (pas seulement des questions) on aperçoit le haut soubassement et les vestiges de la galerie à arcades du Tabularium (étage inférieur du Palais des Sénateurs, érigé en 78 avant J.-C.)

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Basilique de Maxence (basilica di Massenrio)

La basilique est constituée de trois gigantesques salles surmontées de voûtes en berceau. Dans l’Antiquité le toit était recouvert de bronze brillant, utilisé au VIIè siècle pour couvrir la première basilique Saint-Pierre. Quelques chiffres impressionnants : surface de 6500 mètres carrés, vaisseau central de 80 m de long, 25 m de large, 35 m de haut.
Vue d’ensemble du forum avec à droite la basilique de Maxence.


Peut-être des vestiges d’une autre ancienne basilique
Je citerai enfin deux autres monuments impressionnants du Forum, admirés mais sans avoir étés photographiés par nous : l’Arc de Titus (Arco di Tito) avec un bas relief évoquant l’occupation de Jérusalem par Titus et la Maison des Vestales (Casa delle Vestali), sous le règne de Septime Sévère, seul sacerdoce féminin à Rome . Deux clichés tirés d’un livre sur Rome méritent tout de même leur observation. 
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Arc de Titus

Le Palatin (Palatino)
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Situé au milieu des sept collines de Rome le Palatin joua un rôle historique puisque Romulus s’y installa pour fonder la ville, selon la légende. Les vestiges d’une hutte datant de l’âge du fer prouveraient cette version. Au pied du Palatin se trouve la grotte dans laquelle Romulus et Remus auraient été allaités par la louve.
On découvre parcs et maisons anciennes sur cette colline d’où on aperçoit une partie de la ville.
Quelques scènes du Palatin et vues sur Rome.
Parmi les autres découvertes du Palatin que nous n’avons pas filmées figurent la Maison de Livie (épouse d’Auguste) et le Stade de Domitien (jardin dans lequel l’empereur assistait à des spectacles depuis la tribune).
En revanche nous n’avons pas pénétré, faute de temps, à l’intérieur du musée du Palatin riche en fresques, peintures, tapisseries, sculptures et objets divers, dont les couleurs à peine altérées et les techniques utilisées alors ne laissent d’impressionner les observateurs modernes.

Le Colisée (Colosseo)
C’est l’emblème de Rome. Il a réussi à traverser les siècles malgré la succession d’incendies, pillages, tremblements de terre. Il ne subsiste que trois des quatre étages initiaux. Plus de 70000 spectateurs pouvaient assister aux divers spectacles comme les combats de gladiateurs ou de fauves. Le premier niveau était réservé aux élites (empereur et sa famille, sénateurs, prêtres, vestales …), le deuxième aux cavaliers, le troisième aux autres classes sociales et le dernier aux femmes, avec des bancs de bois, et non de pierre comme pour les autres. A l’heure actuelle s’opère une reconstitution du sol afin de masquer les sous-terrains (visibles actuellement) servant de repères aux animaux et gladiateurs avant leur entrée dans l’arène.

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Le Colisée : vue du Palatin

Quelques scènes observées aux alentours du Colisée :

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J’ai l’impression qu’on est envahi par les Gaulois (doivent se dire ces légionnaires de garde) !
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Vous n’auriez pas aperçu ma tête par là ?
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Encore une histoire qui ne tient pas debout.

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A suivre une sélection des photos prises à l’intérieur du Colisée, avec émotion et respect quand on essaie d’imaginer les spectacles qui s’y déroulèrent il y a plusieurs siècles, et, à défaut de gladiateurs et de sénateurs, nos portraits : il ne s’agit pas de montage.

Pour une fois que Manaoüt apparaît !
Nos héros sont toujours là
Dis, cousin, je n’aperçois pas de palombe dans le ciel romain.


Le Capitole (Campidoglio)
Depuis le Forum, le matin, nous avions aperçu un peu plus loin le Capitole, la plus petite des sept collines entourant Rome.  Il fut le centre de la vie politique et religieuse de la ville dès l’Antiquité. Dans la période moderne y fut signé, en 1957, le traité de Rome, acte fondateur de la CEE. Michel Ange réaménagea la place du Capitole en 1536, place abritant maintenant  deux des plus beaux musées de Rome : le Palais neuf et le Palais des Conservateurs. Nous avons dû nous contenter d’apprécier uniquement l’extérieur de ces bâtiments sans admirer la fameuse statue équestre de Marc-Aurèle (Palais neuf) ni le Tireur d’épine (Palais des Conservateurs). En revanche on s’inclina devant la statue équestre de la place Venezia toute proche, statue en bronze doré, de 12 m de hauteur pour une masse de 50 tonnes, représentant Victor Emmanuel II, roi d’Italie à partir de 1861.
Sur la route du Capitole … une manifestation très calme.

Sortie vers la place du Capitole avec une des statues des Dioscures : Castor et Pollux.

Statue de Victor-Emmanuel II sur la place de Venise.

Suite d’une aventure romanesque.

De la place du Capitole à la place de Venise.

Le Panthéon et la Piazza della Rotonda.
Le Panthéon, dressé devant la Piazza della Rotonda, reste un des édifices les mieux conservés de la Rome antique. Le temple était initialement dédié aux dieux de la planète comme Mars et Vénus. Un gendre d’Auguste, Agrippa, en fut l’initiateur, en 27 avant J.-C., comme l’indique l’inscription figurant l’architrave, au-dessus des colonnes d’entrée. Ce chef d’œuvre architectural (Michel-Ange, entre autres, s’en inspira) résista à diverses calamités -séismes, inondations, incendies … Sa coupole majestueuse reproduit la voûte céleste ; elle est percée en son centre d’une ouverture circulaire de 9 m de diamètre par laquelle entre la lumière. La distance entre le sol et la coupole est strictement égale au diamètre de celle-ci : 43,2 m.
On remarque la porte en bronze impressionnante, le dallage en marbre où se succèdent plaques carrées et rondes, et les murs, constitués d’une alternance de niches précédées de deux colonnes. Au fil des ans les statues des dieux antiques, qui logeaient dans ces niches, furent remplacées par des autels et des tombeaux. Ainsi on peut s’incliner devant le tombeau du roi Umberto I ou celui de  Raphael au-dessus duquel  trône la Madona del Sasso exécutée par son élève Lorenzetto.
Après cette visite on s’installe  à la terrasse d’un café de la Piazza della Rotonda, au pied du Panthéon. Je n’ai pas retenu le prix des consommations (café et cappuccino), mais je me souviens qu’il fut élevé, alors que jusqu’à présent les tarifs étaient restés raisonnables. Sur cette même place nous cherchâmes en vain une chanteuse musicienne que l’ami Loulou Toss avait fortement appréciée -pour sa voix bien sûr. Il aurait voulu qu’on lui achète un disque de sa composition mais hélas, ce jour-là comme les suivants, quand nous sommes repassés par la Piazza della Rotonda, point de chanteuse et point de disque. Point de photos non plus de nos deux partenaires mais je vous assure qu’ils traversèrent plusieurs fois cette place durant nos cinq journées romaines.
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Je finis ce paragraphe par une photo de la coupole percée du Panthéon, prise dans la nuit le lendemain.


Fontaine de
Trevi
(Fontana di Trevi).
Nous terminons les visites de la journée (quelle journée !) par celle de la fontaine de Trevi, connue de tous les touristes et devant laquelle la foule s’agglutine, de jour comme en soirée. Rappelons que la tradition dit que celui ou celle qui veut revenir un jour à Rome doit jeter dans la fontaine une pièce : la pièce doit être jetée de la main droite par dessus l’épaule gauche, ou de la main gauche par dessus l’épaule droite. Constituée d’un triple arc de triomphe, la fontaine, de 20 m de large et 26 m de haut, abrite plusieurs statues dont la plus imposante est celle du dieu marin Océan.

Nous voici obligés de revenir à Rome
Difficile à compter !


Quelques courses plus tard, nous retrouvons notre appart’ pour un repas bien mérité et la préparation de la journée du lendemain, centrée sur la visite du Vatican. Encore un programme des plus copieux.

Fin de la première partie.

 

Thaïlande : cinquième partie

Dernière partie du voyage en pays Thaï avec les jours 10 à 12 : de Cha Am à Bangkok avant le retour sur Pau.

Jour 10 : mardi 08 avril (Cha Am).
Avant de parler de cette avant-dernière journée thaïlandaise, je ne peux résister à l’envie de glisser une nouvelle photo de l’ environnement à notre lever (quand on n’a pas l’habitude de tant de luxe !).
Photo 204 : piscine à Cha Am.
Photo 205 : Sur la chaise à gauche le sac à main d’Hélène

Journée libre pour tout le monde. Je ne peux donc décrire que nos occupations personnelles. Pour Hélène, Odile et moi le début de matinée est consacré à une longue balade à pied en empruntant au départ les ruelles situées derrière le grand parc de l’hôtel. Ruelles déjà animées par l’activité des villageois : petites boutiques, livraisons en moto ou vélo, réparations, occupations variées. Nous arrivons vite en bord de mer pour assister à l’arrivée d’un bateau de pêche, au déchargement des poissons prisonniers des filets, au séchage d’autres poissons sur de grandes claies métalliques. Puis notre marche se poursuit un peu à l’aveuglette, tantôt dans le sable , tantôt dans des sentiers plus ou moins goudronnés. En se retournant on aperçoit au loin la lignée des bâtiments et immeubles faisant office d’hôtels ou de restaurants, dont le nôtre.
Photos 206 à 215 : Images du village et du port de pêche.
    
Il est 11 h et nous prenons déjà le chemin du retour car la chaleur en plein soleil devient accablante. Deux arrêts toutefois afin de se rafraîchir à l’ombre de deux échoppes, l’un pour se ravitailler en eau, l’autre pour acheter quelques « souvenirs » : deux chemisettes pour moi et un haut pour Hélène. Détails peu intéressants pour vous qui lisez ces lignes mais je les souligne parce que c’est je crois la première fois que nous « négocions » le montant, donc que nous « marchandons ». D’autres membres du groupe se sont vite familiarisés avec cette méthode utilisée de façon naturelle en ce pays, et auraient certainement fait mieux que nous autres, pauvres débutants. Bref, chaque article étant mis en vente 250 bahts, nous aurions dû payer 750 bahts nos trois vêtements si nous n’avions pas discuté. On nous propose d’abord 700 bahts. Comme nous l’avons appris des spécialistes de ce type de négociation, nous trouvons le tarif encore trop élevé et faisons mine de sortir de la boutique. Les deux vendeuses reviennent vers nous avec leur calculette sur laquelle elles affichent 600 bahts (15 € au lieu de 18,75 € initialement). Affaire conclue.
Après cette promenade « chaleureuse » nous adoptons le rythme farniente qui convient aux stations balnéaires. Douche bienfaisante, quelques brasses dans la piscine d’où nous apercevons la mer de Chine. Dans cette eau super tiède, j’entre sans aucun frémissement, c’est tout dire ! Puis relaxation ombragée sur des transats  avant de commander quelques plats pour le déjeuner, non pas sur l’herbe mais en bord de piscine, mets …  amenés sur un plateau  par un serveur : pizzas pour les Barcusiennes Maddy et Odile, calamars pour nous. On prendrait vite des goûts de riches !
Pendant que ces dames poursuivent ensuite leur lecture ou leur sieste je m’éclipse sur la plage pour tremper les pieds et trottiner sur la partie sablée, hors coquillages, abondants par ailleurs. Après 17 h les Barcusiennes reviennent  vers une boutique de fringues cependant que Hélène et moi repartons marcher dans le sens opposé à celui de la matinée. L’aspect diffère car nous longeons cette fois des résidences plus huppées et de grands hôtels très fleuris en général : bougainvilliers en particulier. La région est propice aux déplacements en week-end des fortunes privilégiées de Bangkok, située à 150 km de là, ou aux visites des touristes du monde entier, comme nous, venus se relaxer sur ces plages presque toujours ensoleillées (de 30 à 40° ces jours-ci).
Nous retrouvons ensuite quelques connaissances du groupe autour du bar avant la douche réparatrice précédant le repas du soir pris individuellement pour une fois. Pour notre part nous nous dirigeons vers les guinguettes observées lors de la promenade matinale. Près du port de pêcheurs notre attention se porte du côté d’un grand hangar à l’intérieur duquel se tient …  une cérémonie religieuse avec une dizaine de bonzes en pleine incantation. Foule recueillie à l’intérieur de l’édifice, les mains jointes. A l’extérieur, des jeunes assis sur leur moto ou leur mobylette, regard tourné vers l’intérieur (du hangar grand ouvert … ou du leur). Un peu plus à l’écart d’autres jeunes personnes discutent entre elles à voix basse, mais en gardant elles aussi les mains jointes sur la poitrine. On imagine mal de jeunes banlieusards de nos cités garder silence et recueillement durant un office religieux. Nous continuons notre chemin, sollicités par plusieurs serveurs de restos simples et optons finalement pour l’un d’eux qui annonce des produits de la mer : rassurez-vous nous n’avons pas appris à lire le thaï en une semaine, mais les menus s’affichant aussi en Anglais nous pouvions deviner ce qui nous était proposé. Pas grand monde autour de nous pour un accueil comme d’habitude chaleureux et souriant.
De retour à l’hôtel vers 21h30 nous rejoignons quelques amis – Odile, Marie, Patrick – pour un pot de fin de journée, en attendant le retour de ceux qui ont passé la soirée à Hi Hua, comme nous la veille. La responsable des BtP, Marie-Ange, reste un moment avec nous pour discuter, entre autres, de deux personnes du collectif. Tout d’abord Bernard, Béarnais pur jus, volubile et plein d’humour, mais handicapé depuis la promenade en éléphant : on suppose qu’il souffre d’un problème musculaire ou de sa prothèse. Les médicaments prescrits par un médecin local, s’ils sont effectivement pris, ne semblent pas faire effet et un rapatriement médical est même envisagé. Mais l’Agence de Voyage contactée par Marie-Ange reste  injoignable (17h30 en France). Puis nous évoquons les insuffisances observées par certains chez notre guide, Wat, non pas dans la présence ou le sourire, mais en ce qui concerne les commentaires et les précisions attendus lors de quelques visites.
Demain départ vers 10h pour Bangkok et l’ultime journée thaïlandaise.
Photos 216 à 220 : Membres éminents de notre groupe en pleine activité




Jour 11 : mercredi 09 avril (de Cha Am à Bangkok).
Nous quittons vers 10h (pour une fois la grasse mat’ !) ce qui fut notre hôtel le plus luxueux avec sa piscine et sa vue sur la mer, tout en se tenant très proche d’un village de pêcheurs, à la vie plus modeste. Puisque vous insistez, encore une vue de notre paradis et un plan général du lieu.
Photos 221 et 222 : Beach Garden Hôtel de Cha Am

Nous rejoignons ce qui sera notre dernière halte, un hôtel distant de 30 km du centre de Bangkok mais proche de l’aéroport, afin de perdre moins de temps le lendemain matin. Nous choisissons un déjeuner succinct et rapide afin de profiter de cette dernière après-midi.
Nous préférons le taxi au métro pour nous rendre au très renommé Palais Royal. L’un d’eux (qui tombera en panne) transporte Maddy et le couple Etchepare de Saint-Palais, Mayie et René, dans l’autre prennent place Odile, Hélène et moi. Très mauvaise surprise au seuil du Palais : du fait d’une cérémonie réservée aux autorités le monument est fermé aux visiteurs. Nous plaidons en vain un départ imminent du pays. Nous ne nous émerveillerons donc pas devant le Bouddha d’Emeraude du Wat Phra Keo, contenu dans l’enceinte du palais Royal, et nous ne verrons que de loin l’extérieur du Palais.
Photo 223 : Palais Royal vu du Wat Pho

Nous nous rabattons donc ensuite sur le non moins célèbre Wat Pho situé à 10 minutes à pied, dans lequel figure le fameux Bouddha couché , de plusieurs mètres de hauteur (15 m) et de longueur (46 m), constitué de stuc ou de nacre recouvert de feuilles d’or. Toutes les photos du Wat Pho proviennent de Mayie.
Photos 224 à 227  : Le Bouddha couché du Wat Pho de Bangkok

Dans l’enceinte du Wat Pho se disposent plusieurs petits temples et plusieurs prangs auxquels succèdent des Bouddhas dorés, parfois alignés le long d’un mur, avec les mêmes positions des mains mais des expressions différentes du visage. Dans chaque temple trône un Bouddha plus ou moins grand, plus ou moins orné. Dans une salle on rencontre un alignement de 394 bouddhas en bronze.
Photos 228 et 229 : Bouddhas alignés dans le Wat Pho

Nombreuses elles sont, les photos du Wat Pho, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses limites mais je prends plaisir à les inclure toutes dans le texte tellement elles nous parlent.
Photos 230 à 240 : Temples et prangs du Wat Pho
   
Une nouvelle fois on assiste à une procession de jeunes garçons psalmodiant en entrant dans un de ces temples pour la prière.
Photo 241 : Procession de novices dans Wat Pho

Il est 17h et il nous faut déjà retourner à l’hôtel pour un dernier repas prévu à 19h30. Alors que Maddy et Odile reviennent en taxi, les Etche et nous traversons à pied le quartier indien puis le quartier chinois dans la cohue des commerces de fruits, de légumes, de restauration. Les gens mangent sur le trottoir, au ras des nombreuses voitures, au milieu des bruits et des fumées. Des autobus bondés nous rasent (gratis). Même nous, qui avons vécu un certain temps près du quartier chinois de Paris, sommes étonnés par cette animation grouillante. Nous perdons du temps à chercher le métro, peu développé pour l’instant à Bangkok, mais cela nous permet aussi de nous imprégner un peu plus du rythme de vie des locaux et d’apprécier leur gentillesse quand il s’agit de nous renseigner sur la localisation dudit métro. Comme l’heure du repas se rapproche nous prenons un taxi pour la dernière étape. Quelques surprises dans les tarifs de cette dernière collation en Thaïlande : un verre de vin rouge à 240 bahts (5,30 €), une bouteille d’eau minérale à 60 bahts, habituellement entre 20 et 30 bahts.
Après cet ultime repas quelques dialogues autour d’un café, comme avec le couple Marcary d’Herrère, lui travaillant chez Messier, ce qui nous permet d’évoquer des connaissances communes. Il ne reste plus qu’à remplir les fiches de nos commentaires sur notre séjour, portant sur la restauration, l’hôtellerie, l’accompagnement.

Jour 12 : jeudi 10 avril (de Bangkok à Pau).
Dernière nuit thaïlandaise, perturbée par un SMS de notre fille Séverine à … 2h du matin. Elle nous réveille pour connaître notre heure d’arrivée, oubliant qu’il existait un décalage horaire entre les deux pays ! 21 h en France. On lui pardonne. Croyant entendre la sonnerie du réveil, programmée à 6h du matin, Hélène s’était levée et dirigée vers vers la douche avant de s’apercevoir qu’il s’agissait d’un message extérieur. Départ vers 7h pour atteindre l’aéroport avant 8h, en l’absence d’embouteillages, pour un vol prévu à … 12h10 ! Notre guide, Wat, nous fait ses adieux après avoir ramassé et commencé à lire, dans le bus, nos commentaires et appréciations générales sur les réceptions (hôtels, restaurants) et l’encadrement. Comme à l’école, on nous demandait de conclure par deux notes. J’en ajoutais une troisième, on ne se refait pas ! Puis ce sont les formalités d’usage : pesage des valises, contrôle des billets et passeports, détections, fouille pour de rares personnes. On utilise les deux heures d’attente qui suivent pour dépenser les ultimes bahts restant dans nos poches dans la zone duty free et boire notre dernier café en sol thaï.
Embarquement à 11h40 pour un vol prévu de 11h30 (11h à l’aller) jusqu’à Francfort, toujours avec la Lufthansa. Apéro servi à 13h45 (riesling champagnisé pour moi, précision que vous attendiez sûrement), repas plateau aussi bon et copieux que celui de l’aller. Vous brûlez de connaître nos occupations personnelles durant ce trajet aérien, outre quelques moments d’assoupissement ? Pour Hélène de la lecture, des mots fléchés et visionnage de 3 films – Mary Poppins, Mandela, Paulette . Pour moi un peu de tout : relecture de quelques passages des livres sur la Thaïlande que nous avions amenés, en appréciant de nouveau ce que nous vîmes ou vécûmes (j’aime le passé simple qui résume avec simplicité le passé) et en découvrant ce que nous n’avions pas eu l’occasion de visiter, tenue du carnet de notes grâce auquel ce blog existe, des mots fléchés, lectures diverses comme celle d’une revue française ou de quelques pages d’un bouquin de Primo Lévi. Voyage retour plus long et fatigant que celui de l’aller : après un deuxième repas à 23h atterrissage à Francfort à 23h45, heure de Bangkok, soit 18h45 heure européenne. Durant l’escale allemande Bernard, toujours en difficulté pour se déplacer, est pris en main par des employés  de l’aéroport et rejoint le bus qui mène à l’avion dans un véhicule personnel. Décollage de Francfort à 22h, sandwich et boisson offerts durant le vol, atterrissage à Toulouse vers 23h15. Aucun souci pour la récupération des valises, ni pour le trajet en bus Toulouse-Pau car le trafic est quasi nul. Arrivée à Pau à 2h du matin pour reprendre notre Opel place de Verdun après les adieux collectifs. Nous réintégrons à 3h30 notre lit de Saint-Pée d’Oloron Sainte-Marie, 64400, sous- préfecture des Pyrénées Atlantiques, anciennement Basses- Pyrénées. Depuis le lever de Bangkok – à 6h du matin heure locale –  il s’est donc écoulé 26h30.
Des remerciements pour conclure, à Maddy qui nous proposa ce voyage, à Marie-Ange, toujours prête à répondre à nos questions et qui nous accepta dans ce groupe qu’elle dirigeait, à toutes celles et ceux que nous côtoyâmes (un dernier passé simple avant de se quitter) même si en un temps aussi court nous n’avons pas pu nous familiariser avec l’ensemble des membres de l’association.
La cinquième et dernière partie du périple thaïlandais est terminée mais  je reviendrai certainement plus tard, avec un peu de  recul, et après relecture des cinq chapitres, sur bilan, oublis, corrections,  commentaires que m’inspirent ce séjour.

FIN